Contre-Courant MJC /

Ludwig Von 88 + Lavender Witch /

Le 24 Mai 2025 – Belleville Sur Meuse (55) /

Notre avis : 5/5.


Il y a des soirées où l’énergie du punk rencontre la magie militante, et d’autres où le passé indé destructure joyeusement le présent. Ce samedi à la MJC Contre-Courant, c’était un peu tout ça à la fois. Une affiche engagée et éclectique réunissant deux univers complémentaires : les envoûtantes Lavender Witch, fers de lance d’un rock doomy féministe made in Bruxelles, et les éternels trublions de Ludwig Von 88, toujours aussi barrés et inépuisables.

LAVENDER WITCH

La soirée débute avec Lavender Witch, formation féministe bruxelloise à la croisée du punk enchanteur et du rock brumeux. Avec leur premier album « Awakening » sorti en 2020, elles posaient déjà les bases d’un univers mêlant engagement politique et puissance émotionnelle. Ce soir, elles viennent enflammer la scène avec plusieurs extraits de cet opus, ainsi que des morceaux inédits en vue d’un second album très attendu. Le set est intense, porté par une section rythmique solide et une voix tantôt incantatoire, tantôt tranchante. D’entrée de jeu, « Phobia » et « Intravenous Poison » installent une atmosphère sombre et viscérale. L’ambiance monte d’un cran avec « Not My Sister », suivi de « Move Over ». Moment de grâce lors de « Traces », où un échange entre la chanteuse et la bassiste donne au morceau une dimension intime. « Walk Home » et « Glitter » captivent, oscillant entre douceur hypnotique et quelques envolées. Le final est emporté par « Ticket To H. », comme une incantation libératrice. Lavender Witch a ensorcelé le public avec sa sincérité et sa puissance émotionnelle, confirmant son statut de groupe à suivre de très près, entre conviction et poésie brute. 

Lavender Witch : FacebookInstagram / TikTok / Youtube / Bandcamp / Site Officiel

Les photos de la soirée : ici.

LUDWIG VON 88

Place ensuite aux vétérans de la scène punk française, Ludwig Von 88, qui n’ont rien perdu de leur verve ni de leur sens du spectacle. Dès leur arrivée sur scène, les déguisements loufoques plantent le décor d’un concert sans temps mort. Les costumes changeront à chaque chanson ou presque, au gré des thématiques. L’ambiance est immédiatement survoltée. « Sur La Vie D’Mon Père » ouvre les festivités dans un décor fleuri, suivi du cultissime « Jean-Pierre Ramone » et de son habituel lancer de confettis. Le public est conquis dès les premières notes. L’énergique « Mon Cœur S’Envole » alterne avec le plus récent « Monte Le Son », preuve que les Ludwig ne sont pas que des reliques : ils restent créatifs et pertinents. Enchaînements effrénés avec « Oui Oui Et La Voiture Jaune », « Guerriers Balubas », et un détour musical par « New Orleans » et « Let It Burn ». Mention spéciale pour « Louison Bobet For Ever » : le groupe grimé en cyclistes balance une rafale de confettis.

Côté scénographie, ballons géants sur « Pocahontas (Chaque Fois) », et ovation générale pour « Hola Que Tal ». Après une pause émotion avec la chanson triste « O Tchang », un medley foutraque fait monter la température. Le temps de scander contre la guerre avec « Marche », et de brûler les dernières calories sur « Come on Boys », le groupe quitte la scène… avant un joli rappel. Retour tonitruant avec « Pololop » et un « Trash Medley » bien senti. Le clou du spectacle arrive avec « William Kramps Le Tueur De Bouchers », porté par les lumières de téléphone et briquets levés. Puis viennent les tendres et absurdes « 30 Millions D’Amis » et, enfin, « Houla La ! » en clôture dans une ambiance euphorique. Les Ludwig Von 88 ont prouvé qu’ils étaient toujours aussi drôles, punk et généreux. Le public, entre pogo et chant à l’unisson, a répondu présent avec une ferveur communicative. Merci à l’organisation, aux bénévoles, aux techniciens ! Une très belle soirée sous le signe du partage, du son, et de la liberté.

Ludwig Von 88 : Facebook / Instagram / YoutubeSite Officiel

Les photos de la soirée : ici.

Photos : Fabrice A.

#Live / #Report / #LiveReport / #Review / #LiveReview / #Photos / #Pictures