Les Moissons Rock /

Le 29 Mai 2025 /

Juvigny (51) /

Notre avis : 5/5


Trente ans de décibels, de sueur et de passion. Pour fêter comme il se doit trois décennies de rock en terres champenoises, le festival des Moissons Rock a sorti l’artillerie lourde. Sous un ciel chargé d’électricité et d’émotions, la scène a vibré au son d’une programmation aussi éclectique qu’incisive : les vétérans déjantés Ludwig Von 88, le duo survolté Ko Ko Mo, l’énergie brute de Madam et l’intensité rock de News From Nowhere. Entre clins d’œil au passé et regards tournés vers l’avenir, cette édition anniversaire a tenu toutes ses promesses. Retour sur une soirée où la ferveur du public n’a eu d’égale que celle des artistes sur scène.

MADAM

C’est avec Madam que nous avons le plaisir de débuter cette belle édition. Dès son entrée en scène, le trio s’impose avec une fougue détonante. Madam fait instantanément monter la température d’un cran. L’énergie est brute, la présence scénique magnétique. Impossible de détourner le regard : les musiciennes prennent possession de l’espace, déclenchant une onde de choc électrique dès les premières secondes. La chanteuse s’adresse au public avec une spontanéité pleine de chaleur : « Bonjour ! On s’appelle Madam ! Merci d’être là ! ». Il faut dire que le parterre est déjà bien rempli, preuve que le public apprécie la prestation. Le ton est donné. c’est une véritable décharge d’adrénaline. Portée par une rythmique intense et des guitares affûtées, le show ne laisse aucun répit. Chaque morceau est un concentré de puissance, délivré avec une maîtrise redoutable. La connexion avec le public est presque viscérale. Les musiciennes enchaînent sans faiblir, incarnant à la perfection un rock incandescent, mâtiné d’accents punk. L’atmosphère se fait explosive, la foule vibre à l’unisson, emportée par cette vague sonore qui ne cesse de monter. Les regards complices, les gestes synchrones, tout dans leur jeu respire l’authenticité et la rage de vivre la musique intensément. Le rythme s’accélère encore, l’intensité atteint des sommets. Chaque moment semble plus fort que le précédent, chaque note vient percuter le cœur des spectateurs. La force collective qui se dégage du trio est impressionnante. Même à l’approche de la fin, la tension reste à son comble, et l’énergie ne faiblit pas. Madam laisse un public conquis, galvanisé, encore suspendu à cette vibration. Un concert incandescent, gravé dans les corps et les mémoires.

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KO KO MO

Une décharge d’adrénaline parcourt la scène dès leur arrivée. Le public, électrisé, se laisse happer par un show exaltant où l’intensité ne faiblit jamais. Ce duo incandescent impose instantanément son univers sonore, un savant mélange de rock et d’électro, aussi identifiable qu’inimitable. La voix androgyne, tour à tour fragile et incandescente, entre en duel avec des riffs de guitare fulgurants. La batterie, martelée avec une telle intensité qu’elle semble battre le rythme d’un cœur en fusion, entraîne la foule dans un mouvement collectif quasi instinctif. On dirait qu’ils sont quatre, pas deux. L’énergie déployée est presque irréelle. À peine les premières notes résonnent-elles que la fosse s’enflamme. Les spectateurs sont happés dans un tourbillon musical porté par une complicité scénique explosive. Le chanteur bondit, crie, vibre, tel un ouragan scénique. Son complice à la batterie le suit dans cette transe, debout derrière ses fûts, sourire éclatant, énergie contagieuse. Chaque morceau est un coup de poing, chaque interaction un moment de partage galvanisant. Les deux musiciens jouent avec le public, le font danser, chanter, frapper dans les mains. Des instants de communion pure. Le rythme ne faiblit jamais, comme une vague de décibels qui écrase tout sur son passage. Les bras se lèvent, les cris fusent. On assiste à une explosion sonore qui remue les tripes et fait vibrer le parterre. C’est une montée en puissance constante, un crescendo sans sommet. Les transitions sont fulgurantes, les breaks imprévisibles, et chaque reprise redouble de force. L’intensité est telle qu’on en oublie le temps, happé par cette transe sonore collective. À chaque fin de morceau, une clameur s’élève, preuve d’un public conquis, avide d’en reprendre. Le duo semble inarrêtable, alimenté par l’énergie de la foule qu’il décuple en retour. Une véritable boucle d’adrénaline. Venu il y a déjà 7 ans aux Moissons Rock, le duo fait une nouvelle fois sensation. L’émotion est palpable, la performance magistrale. Une véritable déflagration d’énergie qui a séduit le public !

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NEWS FROM NOWHERE

News From Nowhere nous honore de mini-sets répartis tout au long de la soirée. Un format atypique, mais parfaitement maîtrisé, permettant aux festivaliers, venus en nombre, de se masser à plusieurs reprises devant la scène pour accueillir la formation rémoise. Formé en 2015, le duo rémois nous montre sa hargne avec une intensité rare. News From Nowhere nous livre une jolie prestation. Le nouvel EP, paru en mars, y trouve une place de choix, s’inscrivant dans la continuité de « Nobodies’ Shout » (2019) et « …’Til The Morning Comes » (2022). Sur scène, la formule reste implacable : deux voix puissantes qui se répondent, une guitare acérée, une basse post-punk qui pulse sans relâche et une boîte à rythmes qui martèle l’ensemble avec rigueur. Cette architecture sonore produit une tension palpable, libératrice, presque cathartique. Peu de temps mort : une montée en puissance constante, une maîtrise totale, et une fluidité bluffante dans l’enchaînement des titres. Animés, souriants, les deux membres du groupe transmettent leur énergie contagieuse à une foule totalement conquise. L’interaction avec le public est chaleureuse, naturelle, et renforce cette atmosphère de communion électrique. Une prestation intense, engagée et viscéralement rock.

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LUDWIG VON 88

Place aux vétérans de la scène punk française : Ludwig Von 88 débarque sur scène comme une déflagration. Dès les premières secondes, le ton est donné. Les costumes loufoques, qui changeront au fil du concert, installent un univers aussi délirant qu’électrique. Le groupe, fidèle à sa réputation, enchaîne les morceaux sans répit, avec une énergie qui fait voler en éclats la frontière entre spectacle et chaos joyeux. La scène devient un terrain de jeu foutraque, où chaque détail – comme les confettis – participe à une fête totale. Le public est immédiatement happé par cette tornade visuelle et sonore. Ça pogote, ça chante, ça rit, dans une ambiance survoltée qui ne redescendra jamais vraiment. Les Ludwig prouvent qu’ils n’ont rien perdu de leur mordant, ni de leur goût pour la provocation poétique. Ils alternent morceaux cultes et plus récents avec un même panache, dynamitant les codes et brisant les attentes. Chaque chanson est un tableau vivant, chaque transition un nouveau délire scénique. Le groupe enchaîne sans souffler, transformant le concert en une célébration furieuse et joyeuse. Même les rares moments d’émotion sont aussitôt rattrapés par une montée en puissance collective, où la scène explose à nouveau dans un feu d’artifice de sons, de slogans, de cris, de lumières et de couleurs. La communion avec le public est totale : tout le monde saute, hurle, s’embrasse, se retrouve. Refrains scandés à l’unisson, énergie brute jusqu’au bout. Ludwig Von 88 signe un set d’une générosité folle, aussi drôle que poignant, aussi punk que fédérateur. Un moment suspendu, festif et libre. Merci à l’organisation, aux bénévoles, aux techniciens – pour avoir permis cette soirée explosive et inoubliable.

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Photos : Fabrice A.

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