2023 – 7 + 7 titres – 46’34 + 42’19 Label : Bellevue Music / Modulor Style : Rock Chanson Electronica Origine : France, Paris Date de sortie de l’album : 15 septembre 2023
Notre avis :
Par Mike S.
En japonais, « Obake » (prononcer « obaké ») signifie « esprits ». De ce mot, et d’un tableau mal accroché au mur, Arman Méliès en un a fait un double album consacré « aux âmes qui vacillent »… Après plusieurs albums conceptuels, sous la forme d’un triptyque notamment, Arman Méliès revient avec 14 nouvelles chansons, réunies dans un double à peine plus conventionnel.
C’est d’abord dans l’univers de la musique électronique que Arman Méliès fait une nouvelle incursion avec cet album d’une richesse et d’une densité étonnante. A la manière de Christophe, compositeur des Paradis perdus, Arman nous emporte dans des mondes imaginaires habités de montons électroniques.
Ensuite, plutôt solitaire dans la composition et l’écriture – on l’imagine assis dans la pénombre nocturne d’un tourbus un carnet à la main, écrivant et dessinant ses nouveaux textes – Arman Méliès fait le choix, dans ce nouvel album, d’inviter plusieurs guests à l’enregistrement. A commencer par La Féline qu’on avait pu voir en tournée avec lui il y a quelques années déjà, et dont les univers sont assez voisins. Le titre, Agora, rappelle les ambiances de son album Vertigone, avec un son contemplatif, hypnotique, auquel il associe les voix retravaillées au vocoder. Pour un résultat synthétiques mais terriblement cinématographique, faisant une fois encore penser à des films des 70-80, comme Midnight Express. Autre invité, Jonathan Moralli (ex-Syd Matters) qu’on avait perdu de vue depuis quelques années, et qu’on retrouve avec bonheur sur l’intrigant Neon Demon, un titre en anglais, aux nappes musicales mélancoliques, digne d’un thriller aux couleurs 70’s.
Pour parfaire l’installation des ambiances, Arman Méliès choisit d’étirer les titres avec de longues introductions, mettant en avant les thèmes musicaux plus que les voix. Le magnifique titre d’ouverture, Ta peine, dépasse les 10 minutes, évoquant un autre amateur de longues chansons, et d’ambiances travaillées, Gérard Manset. Un Royaume, mis en clip ci-dessus, toujours contemplatif, n’est pas sans rappeler les ambiances futuristes de Vangelis dans Blade Runner.
Passé le premier 7 titres, qui porte le sous-titre « Mange tes morts« , le second disque, « La Chancelle », poursuit son voyage spatio-temporel, notamment avec l’instru Obake 2 qui nous maintient dans un univers cinématique 60-70’s. Et puis il y a les autres titres, tout aussi difficiles à situer dans le temps. D’autres featuring apparaissent alors. Il y a Haunted, titre dans lequel Arman laisse le micro à Fredrika Stahl, dans une ambiance de cathédrale. Et il y a, l’étonnant Les Mondes Périphériques qui invite le rappeur poète Abd Al Malik qui vient un peu plus brouiller les pistes dans cet album intemporel, abordant les profondes cicatrices des banlieues avec un titre qui évoque plutôt le monde de demain encore plus inquiétant (en faisant référence, volontairement ou non, à la série anglaise Périphériques, les mondes de Flynne). un autre featuring remarqué, c’est celui de Mondkopf (dont le travail avait incroyable sur les deux versions de Comme un guerrier avec La Féline). Il s’agit ici d’un autre instru de l’album, aux rythmes plus percutant qui, en quelque sorte, introduire, le « single », La Chancelle, un titre court, rempli de mélancolie et de douleur, qui nous fait retrouver les frissons des albums « AM IV » , « Casino » ou « Vertigone » . Le second volet de l’album se termine comme il a commencé, dans une douce chaleur musicale, un manteau vocal rassurant, et des mots crépusculaires, Tombé dans la nuit.
Une fois encore très ambitieux, le double Obake nous emporte, nous bouscule, nous chavire aussi un peu. On ne peut qu’être impressionné par cette nouvelle pièce du puzzle Arman Méliès. Mais il faudra prendre le temps nécessaire pour découvrir les 90 minutes des 14 nouvelles compositions.
Arman Méliès – Obake
2023 – 7 + 7 titres – 46’34 + 42’19
Label : Bellevue Music / Modulor
Style : Rock Chanson Electronica
Origine : France, Paris
Date de sortie de l’album : 15 septembre 2023
Notre avis :
Par Mike S.
En japonais, « Obake » (prononcer « obaké ») signifie « esprits ». De ce mot, et d’un tableau mal accroché au mur, Arman Méliès en un a fait un double album consacré « aux âmes qui vacillent »… Après plusieurs albums conceptuels, sous la forme d’un triptyque notamment, Arman Méliès revient avec 14 nouvelles chansons, réunies dans un double à peine plus conventionnel.
C’est d’abord dans l’univers de la musique électronique que Arman Méliès fait une nouvelle incursion avec cet album d’une richesse et d’une densité étonnante. A la manière de Christophe, compositeur des Paradis perdus, Arman nous emporte dans des mondes imaginaires habités de montons électroniques.
Ensuite, plutôt solitaire dans la composition et l’écriture – on l’imagine assis dans la pénombre nocturne d’un tourbus un carnet à la main, écrivant et dessinant ses nouveaux textes – Arman Méliès fait le choix, dans ce nouvel album, d’inviter plusieurs guests à l’enregistrement. A commencer par La Féline qu’on avait pu voir en tournée avec lui il y a quelques années déjà, et dont les univers sont assez voisins. Le titre, Agora, rappelle les ambiances de son album Vertigone, avec un son contemplatif, hypnotique, auquel il associe les voix retravaillées au vocoder. Pour un résultat synthétiques mais terriblement cinématographique, faisant une fois encore penser à des films des 70-80, comme Midnight Express. Autre invité, Jonathan Moralli (ex-Syd Matters) qu’on avait perdu de vue depuis quelques années, et qu’on retrouve avec bonheur sur l’intrigant Neon Demon, un titre en anglais, aux nappes musicales mélancoliques, digne d’un thriller aux couleurs 70’s.
Pour parfaire l’installation des ambiances, Arman Méliès choisit d’étirer les titres avec de longues introductions, mettant en avant les thèmes musicaux plus que les voix. Le magnifique titre d’ouverture, Ta peine, dépasse les 10 minutes, évoquant un autre amateur de longues chansons, et d’ambiances travaillées, Gérard Manset. Un Royaume, mis en clip ci-dessus, toujours contemplatif, n’est pas sans rappeler les ambiances futuristes de Vangelis dans Blade Runner.
Passé le premier 7 titres, qui porte le sous-titre « Mange tes morts« , le second disque, « La Chancelle », poursuit son voyage spatio-temporel, notamment avec l’instru Obake 2 qui nous maintient dans un univers cinématique 60-70’s. Et puis il y a les autres titres, tout aussi difficiles à situer dans le temps. D’autres featuring apparaissent alors. Il y a Haunted, titre dans lequel Arman laisse le micro à Fredrika Stahl, dans une ambiance de cathédrale. Et il y a, l’étonnant Les Mondes Périphériques qui invite le rappeur poète Abd Al Malik qui vient un peu plus brouiller les pistes dans cet album intemporel, abordant les profondes cicatrices des banlieues avec un titre qui évoque plutôt le monde de demain encore plus inquiétant (en faisant référence, volontairement ou non, à la série anglaise Périphériques, les mondes de Flynne). un autre featuring remarqué, c’est celui de Mondkopf (dont le travail avait incroyable sur les deux versions de Comme un guerrier avec La Féline). Il s’agit ici d’un autre instru de l’album, aux rythmes plus percutant qui, en quelque sorte, introduire, le « single », La Chancelle, un titre court, rempli de mélancolie et de douleur, qui nous fait retrouver les frissons des albums « AM IV » , « Casino » ou « Vertigone » . Le second volet de l’album se termine comme il a commencé, dans une douce chaleur musicale, un manteau vocal rassurant, et des mots crépusculaires, Tombé dans la nuit.
Une fois encore très ambitieux, le double Obake nous emporte, nous bouscule, nous chavire aussi un peu. On ne peut qu’être impressionné par cette nouvelle pièce du puzzle Arman Méliès. Mais il faudra prendre le temps nécessaire pour découvrir les 90 minutes des 14 nouvelles compositions.
Site / Facebook / YT
Line-up :
Arman Méliès
+ guests
Tracklist :
CD1 – Mange tes morts
01. Ta Peine – 10’46
02. Le Ventre-Monde – 5’01
03. Obake 1 – 7’07
04. Agora (Feat La Féline) – 5’58
05. Neon Demon (Feat Jonathan Morali) – 6’01
06. Vanisher (Feat Adrien Soleiman) – 6’23
07. Un Royaume – 5’13
CD2 – La Chancelle
01. Les Douleurs Fantômes – 3’18
02. Haunted (Feat Fredrika Stahl) – 7’07
03. Obake 2 – 7’24
04. Les Mondes Périphériques (Feat Abd Al Malik) – 6’49
05. L’Atoll (Feat Mondkopf) – 7’05
06. La Chancelle – 3’58
07. Tombé Dans La Nuit – 6’37