Arman Méliès – Basquiat’s Black Kingdom

2020 – 9 titres – 51′
Label : Royal Bourbon / Bellevue Music 
Style : Rock, Post Rock, B.O.F.
Origine : France, IDF, Paris (75)
Date de sortie de l’album : 9 septembre 2020

Notre avis :


Par Mike S.

En mai, en pleine sortie de confinement, Arman Méliès sortait, avec une certaine discrétion, « Roden Crater », un nouvel album, instrumental, qui s’annonçait comme le volume 1 d’une trilogie, inspiré par l’oeuvre de James Turrell. En septembre, le deuxième volet nous parvient déjà, baptisé Basquiat’s Black Kingdom. 

Arman Méliès l’indique sur les réseaux sociaux :  » A l’inverse de « Roden Crater », exercice solitaire s’il en est, « BBK » est une oeuvre collective où nombre d’amis sont venus me prêter main forte pour l’enregistrement. « . De fait, si le premier volet se voulait sombre, intimiste et même plutôt synthétique (à l’instar du titre éponyme de l’album), le second opus le prend totalement à contre-pied, multipliant les pistes de guitares électriques, poussant sa musique dans des contrées rarement explorées sur ses précédentes productions.

arman-melies-2020-01Sur le premier volet Roden Crater, vous vous pouviez ainsi encore vous raccrocher à quelques codes, propres à la musique d’Arman Méliès, à savoir la poésie astrale de ses premiers albums, les ambiances mélancoliques du cinéma italien des années 70, les nappes électroniques flirtant avec les guitares … BBK, a contrario, risque bien de bousculer tous vos repères. L’album s’ouvre sur des accords agressifs de guitares électriques que l’on retrouve habituellement plutôt sur des albums Post Rock de groupes anglo-saxons, façon Sonic Youth ou Mogwaï. Alors bien sûr, passé l’intro tonitruante sur Le voyant, les riffs s’effacent et laissent temporairement place à un mélange guitares et banjo plus contemplatifs, mais très vite les hordes de guitares saturées sont de retour, solo, duo, trio, elles s’entremêlent dans un maelstrom soniques, fait d’accélérations et coup de freins intempestifs. Une expérience qui ressemble rapidement à un manège à sensations sensorielles !

Les mélodies de Samo et de Riding With Death, s’étirent chacunes sur plus de 5 minutes et retrouvent ce côté épique à la Ennio Morricone, dans des atmosphères mélièsiennes, bien que plus électriques qu’à l’accoutumée, avec des passages aériens et rêveurs. Le long titre Et la Rue (Un Volcan) en fait tout autant, avec un nuancier de couleurs musicales dans les tons sepia.

Pas un mot, pas une voix sur ce disque. Juste des sons, des riffs, des mélodies impeccables ! Et surtout des suggestions ! Et votre imagination pour faire le reste du voyage. Assez loin de l’univers musical du chanteur Arman Méliès, ce Basquiat’s Black Kingdom est une prise de risque du musicien. Un side project aurait été un simple moment de liberté. Mais, non, Méliès assume ses envies de liberté et désire diriger sa barque vers des eaux tumultueuses, droit vers les rapides ! Ses talents de compositeurs ne sont plus à prouver. Ses capacités à prendre en charge la bande son d’un film de bout en bout se confirme au travers de cette trilogie dont on attend déjà le 3e volet à venir en janvier.

Ce nouvel album est un grand virage dans la discographie de Méliès ! A apprécier en live ! Est ce que la crise sanitaire lui donnera cette liberté ? On croise les doigts !

 


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Line-up :
Arman Méliès – guitares électriques et acoustiques, banjos, basses et autres synthétiseurs
Matthieu Forest – guitares
Mathieu Pigné – batteries et des percussions
Julien Noel – Synthés
Renaud Rozner – guitares

Antoine Gaillet – Enregistrement et mixage
Benjamin Joubert – Mastering
Yann Orhan – Pochette de l’album

Tracklist : 
01- Le Voyant – 9’09
02- Samo – 5’39
03- Eroica I – 2’30
04- Riding With Death – 5’49
05- La Royaute – 2’00
06- L’heroisme – 10’30
07- et la Rue (Un Volcan) – 7’12
08- Eroica II – 1’48
09- Gray’s Anatomy (1988) – 6’47