Arman Méliès – Vertigone

2015 – 9 titres
Label : At(h)ome
Style : Indie Rock
Origine : France,  Paris
Date de sortie de l’album : 23 octobre 2015

Notre avis :


Par Mike S.

Tatoué, et maintenant barbu, Arman Méliès revient à ses premières amours ? Le Rock et les guitares électriques. Et la magie opère de la première à la dernière note de Vertigone ! Cela commence dès Constamment je brûle, le premier titre. La voix d’Arman nous surprend, immédiate, sans introduction musicale, d’abord tenue en laisse, mais déjà sur le refrain. Puis, le texte se déroule, à petit feu, un petit peu, ici et là, et se rapproche doucement, de l’âtre, et la voix s’échauffe, jusqu’à l’embrasement. La voix est fébrile, écorchée, comme on ne l’avait encore jamais entendu avant, si ce n’est en concert, il y a des années, mais ça c’était avant ! Le titre s’achève sur un saxophone apaisant, des grésillements électriques, et une conclusion, à la Prefab Sprout, entre guitares électriques aériennes et choeurs chaleureux. Au final, une longue course de près de 6 minutes, qui pourrait malgré tout devenir un magnifique single sur les ondes…

C’est donc ça la nouvelle livraison d’Arman Méliès ? Vertigone, ce néologisme inventé par Venus, en 2003, sur leur premier album, retrouve son sens, cette fuite vertigineuse à travers les décennies, entre BO 70’s, Pop 80’s et Rock 90’s. L’impression est confirmée par ce (Frank ?) Fort Everest (à une lettre près on avait le véhicule pour le voyage), où il est encore question d’embrasement et d’abime, de silence et de mort, au milieu de batteries synthétiques, de claviers eighties et de guitares plus sages. Mais la voix d’Arman, à nouveau, s’enflamme au dessus de ce champ de bataille silencieux.

La nouvelle ardeur électrique d’Arman Méliès se poursuit ainsi encore sur quelques titres, tels que Les chevaux du vent fou, un titre quasiment Country Rock, qui dissimule une chanson d’amour fou et désespéré. Mais Arman Méliès ne renie pas non plus tout le chemin parcouru depuis 10 ans. On y trouve donc aussi des chansons plus retenues, dont l’émotion reste à fleur de peau (A deux pas du barrage, Tessa, Olympic), et qui remet définitivement le saxophone (d’Adrien Daoud), au gout du jour, alors oublié depuis 30 ans !

En réalité, les ambiances qu’on connait d’Arman Méliès depuis toujours, ces atmosphères mélancoliques et synthétiques, digne d’un film italien des années 70’s ou d’une bande originale de Georgio Moroder des années 80’s demeurent sur Vertigone, d’abord en filigrane tout au long du disque, avant de déborder de toute part, à la fin, sur deux titres. Sur le titre éponyme de l’album, qui rappelle le climat délétère, pour ne pas dire asphyxiant de Midnight Express. Puis sur le dernier titre, Le Volcan, même, long roadmovie de plus de 8 minutes, où l’on retrouve brièvement la voix éraflée d’un chanteur blessé, débordé de toute part par sa musique, morose, neurasthénique, mêlant Post Rock et bande originale vintage de la filmographie de Dario Argento.

En redonnant une place au Rock dans sa musique, Arman Méliès élargit le spectre de son univers et peut-être de son public, encore trop confidentiel. Ce sera peut-être avec Mercure, qui a tout du 2e single, avec son refrain entêtant dès la premier écoute. Avec cet album majeure, une fois encore produit par Antoine Gaillet (ex-eNola) (et Pete Prokoviw), Arman Méliès pourrait bien voler enfin de ses propres ailes !

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Arman Méliès prend la route avec HF Thiéfaine… Ne le ratez sous aucun prétexte ! 😉