2018 – 11 titres – 47’49 Label : Autoprod / The Gum Club Style : Piano / Voix et… Cordes.. Origine : France, Lorraine, Nancy (54) Date de sortie de l’album : 4 mai 2018
Notre avis : [star rating= »4.5″ max= »5″]
par Mike S.
Album en Sextet, précisait la page de cofinancement ULULE, lorsque Rougge s’est attaqué à la version longue du projet « Cordes », qui s’était d’abord décliné sous la forme d’un EP. Comme son nom ne l’indique pas, ROUGGE est d’abord un travail VOIX/PIANO. Mais, pour apporter quelques nuances, le « duo » y avait invité un quatuor à cordes. Sans doute, satisfait du résultat et de l’accueil qu’il a reçu parmi ses premiers fans, Rougge double la mise et nous offre l’occasion de plonger deux fois plus longtemps dans les abysses de sa musique énigmatique.
Le seul mot qui pourrait décrire la musique de Rougge, c’est Liturgique. En écoutant sa musique, on pense en effet beaucoup aux chants grégoriens qui alliaient l’art du chant et le rite religieux de la prière. Mais pour débuter l’album, comme cela avait d’ailleurs été le cas, Rougge opère avec Fragment 12, un premier brouillage des cartes, avec une immersion dans la musique contemporaine, sans voix, juste un piano qui tâtonne sur un territoire étrange et inconnu, au milieu de cordes désaccordées, à la recherche de la quinte parfaite. Et puis, ensuite, 3 fragments vont faire les présentations, des cordes graves qui encerclent de toutes parts la voix de ténor de l’interprète, d’abord curieux, mais aussi anxieux, contemplatif puis désemparé (Fragment 53). On pense à du Klaus Nomi dans l’univers sonore d’Henryk Górecki ou de György Ligeti, deux grands noms de la musique contemporaine. Intrigant toujours, mais inquiétant surtout. On n’en mène pas large. Comme dans un film de Guillermo Del Toro ou de Stanley Kubrick.
A partir de la cinquième plage, on arrive sur de nouvelles pistes, de nouveaux fragments, de nouveaux paysages vierges de toute imagination et de toute émotion. Le numéro 22 est d’abord totalement dépouillé. On retrouve la voix et le piano, qui dialoguent, à peine perturbé par le violoncelle, en notes détachées. Et puis le reste du quatuor réapparaît, de plus en plus présent, mais sans parvenir à perturber la torpeur générale que ce morceau inspire. Le dépouillement est tout aussi marqué sur le Fragment 26.
On pourrait ainsi naviguer d’un fragment à l’autre et décrire leur construction et les climats que chaque chapitre nous inspire. Mais est-ce que ce serait bien utile, puisque le but d’un tel album est de permettre à chacun de se construire ses propres images mentales, en se confrontant à une musique évocatrice de 1000 couleurs, 1000 images et autant d’émotions qui se rencontrent, se croisent et se télescopent.
Une nouvelle expérience sensorielle capable de vous faire frissonner et de vous émouvoir aux larmes. Ne cherchez pas à résister, laisser vous embarquer dans ce voyage aux escales mystérieuses et intrigantes.
Tracklist :
1. Fragment 12
2. Fragment 53
3. Fragment 45
4. Fragment 19
5. Fragment 22
6. Fragment 26
7. Fragment 9
8. Fragment 48
9. Fragment 50
10. Fragment 25
11. Fragment 33
Rougge – Cordes
2018 – 11 titres – 47’49
Label : Autoprod / The Gum Club
Style : Piano / Voix et… Cordes..
Origine : France, Lorraine, Nancy (54)
Date de sortie de l’album : 4 mai 2018
Notre avis : [star rating= »4.5″ max= »5″]
par Mike S.
Album en Sextet, précisait la page de cofinancement ULULE, lorsque Rougge s’est attaqué à la version longue du projet « Cordes », qui s’était d’abord décliné sous la forme d’un EP. Comme son nom ne l’indique pas, ROUGGE est d’abord un travail VOIX/PIANO. Mais, pour apporter quelques nuances, le « duo » y avait invité un quatuor à cordes. Sans doute, satisfait du résultat et de l’accueil qu’il a reçu parmi ses premiers fans, Rougge double la mise et nous offre l’occasion de plonger deux fois plus longtemps dans les abysses de sa musique énigmatique.
Le seul mot qui pourrait décrire la musique de Rougge, c’est Liturgique. En écoutant sa musique, on pense en effet beaucoup aux chants grégoriens qui alliaient l’art du chant et le rite religieux de la prière. Mais pour débuter l’album, comme cela avait d’ailleurs été le cas, Rougge opère avec Fragment 12, un premier brouillage des cartes, avec une immersion dans la musique contemporaine, sans voix, juste un piano qui tâtonne sur un territoire étrange et inconnu, au milieu de cordes désaccordées, à la recherche de la quinte parfaite. Et puis, ensuite, 3 fragments vont faire les présentations, des cordes graves qui encerclent de toutes parts la voix de ténor de l’interprète, d’abord curieux, mais aussi anxieux, contemplatif puis désemparé (Fragment 53). On pense à du Klaus Nomi dans l’univers sonore d’Henryk Górecki ou de György Ligeti, deux grands noms de la musique contemporaine. Intrigant toujours, mais inquiétant surtout. On n’en mène pas large. Comme dans un film de Guillermo Del Toro ou de Stanley Kubrick.
A partir de la cinquième plage, on arrive sur de nouvelles pistes, de nouveaux fragments, de nouveaux paysages vierges de toute imagination et de toute émotion. Le numéro 22 est d’abord totalement dépouillé. On retrouve la voix et le piano, qui dialoguent, à peine perturbé par le violoncelle, en notes détachées. Et puis le reste du quatuor réapparaît, de plus en plus présent, mais sans parvenir à perturber la torpeur générale que ce morceau inspire. Le dépouillement est tout aussi marqué sur le Fragment 26.
On pourrait ainsi naviguer d’un fragment à l’autre et décrire leur construction et les climats que chaque chapitre nous inspire. Mais est-ce que ce serait bien utile, puisque le but d’un tel album est de permettre à chacun de se construire ses propres images mentales, en se confrontant à une musique évocatrice de 1000 couleurs, 1000 images et autant d’émotions qui se rencontrent, se croisent et se télescopent.
Une nouvelle expérience sensorielle capable de vous faire frissonner et de vous émouvoir aux larmes. Ne cherchez pas à résister, laisser vous embarquer dans ce voyage aux escales mystérieuses et intrigantes.
Tracklist :
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