2015 – 10 titres Label : Volvox Music Style : Piano / Voix Origine : France, Paris Date de sortie de l’album : mai 2015
Notre avis :
Par Mike S.
Rougge, que nous avions découvert il y a quelques années avec un premier album intriguant et sublime, piano-voix, sur des ambiances hypnotiques, est de retour avec un second album, Monochrome, composé de 10 titres qui conserve la même simplicité d’orchestration : une voix, un piano.
Une différence, en dehors du fait que 8 années se sont écoulées depuis Fragments, la voix de Frédéric Charrois se veut plus lyrique, pour ne pas dire liturgique. Les harmoniques sont discrets, à peine nuancés, extrêmement subtiles, ce qui rend difficile d’apprécier les mélodies avant de nombreuses écoutes. L’album ne s’adressent donc pas aux amateurs de musiques jetables. Bien au contraire. Il m’en aura fallu des heures écoutes avant d’appréhender totalement l’ensemble de l’œuvre. .
Mais une fois cet effort passé, il faut encore passer un autre obstacle, l’épais brouillard dans lequel la musique de Rougge se fraie un chemin. Son univers est sombre, pour ne pas dire noir. Comme pour le précédent album, on ne peut véritablement pas se raccrocher à un titre de chanson, il n’y en a toujours pas. On ne peut pas vraiment s’aider des paroles non plus, je suis incapable d’identifier la langue utilisée par Rougge. C’est quasiment à un Requiem minimaliste que nous invite Rougge, dans sa partie la plus triste, en forme de longue lamentation de pleureuses, de gémissements étouffés, de murmures.
Limité à une composition piano/voix, Rougge utilise sa voix comme d’un instrument, un peu comme peuvent le faire les artistes de l’Opéra de Pékin. Un peu, une fois encore, à la manière de Sigur Ros, qui se sont aussi détachés du sens des mots, pour n’en conserver que la musicalité et l’émotion de la voix. Quant à la planète musical de David Sylvian et de Ryuichi Sakamoto, elle se retrouve certainement à cet instant dans un univers quasi-parallèle à celle de Rougge.
Éprouvante, c’est ainsi qu’on pourrait résumer l’exploration de cet album dont le nom ne cachait pas un seul instant sa couleur, Monochrome, entre gris foncé et noir clair. Étourdissante, aussi. On voudrait en maîtriser tous les recoins. Mais en fait, il ne suffirait que de lâcher prise, de laisser la musique de Rougge se dérouler, à volonté, remplir l’espace de votre salon, et laisser la magie faire son œuvre. Si le premier album avait été une prise de risque, le second n’est que pure folie ! Un album difficile d’accès mais tellement hypnotique !
Rougge – Monochrome
2015 – 10 titres
Label : Volvox Music
Style : Piano / Voix
Origine : France, Paris
Date de sortie de l’album : mai 2015
Notre avis :
Par Mike S.
Rougge, que nous avions découvert il y a quelques années avec un premier album intriguant et sublime, piano-voix, sur des ambiances hypnotiques, est de retour avec un second album, Monochrome, composé de 10 titres qui conserve la même simplicité d’orchestration : une voix, un piano.
Une différence, en dehors du fait que 8 années se sont écoulées depuis Fragments, la voix de Frédéric Charrois se veut plus lyrique, pour ne pas dire liturgique. Les harmoniques sont discrets, à peine nuancés, extrêmement subtiles, ce qui rend difficile d’apprécier les mélodies avant de nombreuses écoutes. L’album ne s’adressent donc pas aux amateurs de musiques jetables. Bien au contraire. Il m’en aura fallu des heures écoutes avant d’appréhender totalement l’ensemble de l’œuvre.
.
Mais une fois cet effort passé, il faut encore passer un autre obstacle, l’épais brouillard dans lequel la musique de Rougge se fraie un chemin. Son univers est sombre, pour ne pas dire noir. Comme pour le précédent album, on ne peut véritablement pas se raccrocher à un titre de chanson, il n’y en a toujours pas. On ne peut pas vraiment s’aider des paroles non plus, je suis incapable d’identifier la langue utilisée par Rougge. C’est quasiment à un Requiem minimaliste que nous invite Rougge, dans sa partie la plus triste, en forme de longue lamentation de pleureuses, de gémissements étouffés, de murmures.
Limité à une composition piano/voix, Rougge utilise sa voix comme d’un instrument, un peu comme peuvent le faire les artistes de l’Opéra de Pékin. Un peu, une fois encore, à la manière de Sigur Ros, qui se sont aussi détachés du sens des mots, pour n’en conserver que la musicalité et l’émotion de la voix. Quant à la planète musical de David Sylvian et de Ryuichi Sakamoto, elle se retrouve certainement à cet instant dans un univers quasi-parallèle à celle de Rougge.
Éprouvante, c’est ainsi qu’on pourrait résumer l’exploration de cet album dont le nom ne cachait pas un seul instant sa couleur, Monochrome, entre gris foncé et noir clair. Étourdissante, aussi. On voudrait en maîtriser tous les recoins. Mais en fait, il ne suffirait que de lâcher prise, de laisser la musique de Rougge se dérouler, à volonté, remplir l’espace de votre salon, et laisser la magie faire son œuvre. Si le premier album avait été une prise de risque, le second n’est que pure folie ! Un album difficile d’accès mais tellement hypnotique !
By Mike S. • Albums francais • Tags: Rougge