Les Vieilles Charrues le 16/07/2017 – Carhaix (29)

26e édition du plus grand festival de Bretagne (29)

4e jour : 16 juillet 2017 : La Femme, Seasick Steve, Octave noire, FFF, Matmatah, Macklemore & Ryan Lewis, Midnight Oil, etc.
Style : Pop, Rock, Chanson, Electro, Fonk, R&B & Hip Hop
Lieu : Bretagne, Carhaix (29)

Notre avis : [star rating= »5″ max= »5″]


Par Mike S.

280.000 Festivaliers se sont donnés rendez-vous aux Vieilles Charrues cette années le temps de 4 jours de concerts et aussi de Peace & Love ». Après avoir lâchement manqué les deux premiers jours avec Manu Chao, Renaud, -M-, Die Antwoord, Phoenix ou encore les excellents Celtic Social Club et Inspector Cluzo… Après avoir passé une journée dans la folle canicule carhaisienne la veille…. Après avoir passé une nuit sous les étoiles dans un van aménagé sur un terreau bien pentu mais avec les musiques de Jean-Michel Jarre tourbillonnant en boucle dans la tête, je me suis réveillé frais et dispo pour affronter une seconde journée de festival sous le signe de la nostalgie, avec les points d’orgue : Midnight Oil, Paolo Conte et Matmatah. Ajoutez à cela les très vintage La Femme et les prometteurs Radio Elvis ou Octave Noire. Et vous obtenez une seconde journée exceptionnelle !  

SAISON 26 – DERNIER EPISODE – Derniere journée de la 26e édition du Festival des Vieilles Charrues !

C’est avec LA FEMME que commence ce dimanche sur les coups de 14h00. Très tôt pour ceux qui ont profité du son et lumière de Jean-Michel Jarre jusqu’à 3h du mat’ et qui ont encore bien pris un ou deux verres après pour profiter au maximum du week-end. Résultat, le groupe va devoir ramer un peu pour réveiller le public. la-femme-lvc-2017-001Alors, comme pour exciter les taureaux dans l’arène, il se sont habillé en Rouge et… Blanc, façon costume traditionnel basque. Et ils ont agrémenté le spectacle de danseuses de charme, qu’on retrouvait déjà dans leur clip mystico-dingo Sphynx. Et justement, ajoutez simplement les titres de leur dernier album, Mystère, à la fois drôles et dynamiques, et vous obtenez tous les ingrédients pour réveiller quelques milliers de festivaliers pourtant déjà bien entamés par les 3 premiers jours de festivité.

Pari réussi en quelques minutes, du premier titre, Sphynx, hypnotique, jusqu’au dernier Antitaxi, rapide et loufoque. On passe par tous les états de la folie, vu par Wikipedia,  perte de la raison, violation de normes sociales, posture marginale, déviante ou anticonformiste, impulsion soudaine, une forme d’idiotie, une passion, une lubie, une obsession… douce et démesurée à la fois ! C’est tout ça La Femme, et plus encore ! Un concert totalement indescriptible, à vivre en live, tout simplement !

Après un tel déluge schizophréné(ti)que, le retour à la normale est quasi impossible. OCTAVE NOIRE va donc nous offrir un sas de décompression, grace à sa musique contemplative et hypnotique. On a découvert son premier album Néon, au cours de cet année, et on est tombé sous le charme. Caché sur la scène au fond du festival, ce concert sera suivi malgré tout par quelques centaines de festivaliers, en recherche d’espace et détente. C’est justement ce que propose le groupe avec des titres comme Nouveau Monde, La Sainte Nuit ou Belem Belem, souvent illustré par un violoncelle et un thérémine, ce drôle d’instrument à oscillation d’ondes électriques. Un résultat qui fait toujours son petit effet visuel et créateur d’une atmosphère singulière. Autre temps fort de ce concert, une reprise, celle du Temps des Cerises, que le chanteur à travesti avec un nouveau refrain, un rythme ralenti et une atmosphère plus que jamais nostalgique (My Hand in your Hand). Cet hymne qui remonte à près de 150 ans, semble ici totalement intemporel.

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En parallèle du concert d’Octave Noire, SEASICK STEVE arrive sur la scène Glenmor, devant un parterre de dizaine de millier de festivalier déjà remonté à bloc pour écouter le son rèche du Bluesman septuagénaire. Auteur d’une poignée d’album depuis 10 ans, rattrapant toujours le temps perdu, il est aussi un véritable showman quand il monte sur scène. Pas étonnant qu’on l’invite sur tous les gros festivals européen cet été encore. Avec son batteur, il offre des seasick-steve-lvc-2017-02moments forts et intense, entre Blues, Rock et Folk. Sa guitare fétiche fabriquée de bric et de broc sort un son roots qui résonne sur les 10 hectares du Festival et bien au-delà. Les titres s’enchainent façon LGV malgré ses 75 printemps. [Voir les photos sur FB]

On y entend de nouveaux titres issus de son 6e album (Keepin’ The Horse Between Me And The Ground ) et quelques désormais classiques dont la puissance ne sont pas sans rappeler à certains les derniers concerts de Kurt Cobain qui avait découvert le musicien dans les années 90 alors même qu’il n’avait jamais rien enregistré. Ce duo resserré sur  scène fait l’effet d’une bombe. A l’instar de son nouveau titre Gypsy Blood, Seasick Sick confirme sa personnalité authentique et intact de musicien baroudeur, et son charisme incroyable, capable de tenir en halène les plus grandes  scènes du monde, dont Glenmore se rapproche un peu plus à chaque heure qui passe dans cette journée.

Dans la  grande prairie de Kerampuilh, sur la seconde scène, FFF va nous entrainer dans un truc monumental. Marco Prince et sa bande fête cette année les 30 d’activité de la Fédération Française du Fonck ! Et le fils spirituel de James Brown, 53 ans, resté  quasiment sous silence entre 2001 et 2013, a conservé une forme terrible. Il va la partager avec le public, en nous faisant revivre en live, « le Meilleur du Pire » de FFF agrémenté de quelques nouveaux titres, qui laissent présager d’un nouvel album promis pour cettefff-2017-vc-00 année. [Voir les photos sur FB]

C’est évidemment avec les vieux tubes que le chanteur parvient à soulever les foules : Le Pire et le Meilleur, Mauvais garçon, Des Illusions, Morphée, Barbès ou encore Free For Fever.  Marco, Niktus, Yarol, Krichou sont survoltés, et leur belle énergie est communicative. Ça bouge pas mal dans le public. Avec le soleil moins écrasant que la veille, on ressent plus l’excitation générale des fans qui s’activent sur ce volcan réveillé !

Et comme il en faut pour tout le monde, sur la 3e scène, RADIO ELVIS va partager son gout pour la poésie et les belles mélodies le temps d’une heure de live, légèrement perturbé par les sons des concerts parallèles. Pas de quoi affecter Pierre Guénard et ses musiciens. Le groupe déroule avec décontraction les titres de l’album Les Conquêtes. On apprécie la douceur des mots, l’appel au voyage et les musiques limpides, loin du brouhaha excentriques qui ont marqués pas mal de concerts depuis 4 jours. Avec Octave Noire et Camille, Radio Elvis partage un autre regard sur la musique live, peut-être finalement les plus proches du thème 2017 du Festival (Love & Peace). [Voir les photos sur FB]

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De l’amour, il en sera question avec le concert de MATMATAH, mais il faut bien reconnaitre que ce n’est pas forcément ce qu’on attend des tenanciers des lieux. C’est qui le patron ? Possible que ce soit Matmatah, tellement habitué à se produire aux Vieilles Charrues. Et, avec leur retour aux affaires et leur nouvel album, Plates coutures, le groupe a trouvé un second souffle et une nouvelle jeunesse. [Voir les photos sur FB]

Reste à le concrétiser sur scène devant une foule devenue la plus impressionnante de toute l’histoire du Festival des Vieilles Charrues. C’est pas rien ! Et contre toute attente, et malgré un répertoire taillé pour la scène, connu et archi connu, le concert a bien du mal à prendre. Le groupe est plutôt statique et s’exécute presque machinalement, sans guère d’enthousiasme. Même Tristan s’avancera un peu désinvolte sur le devant de la scène pour faire le mariole, sans plus. Le public, quoi que nombreux, semble resté penaud, désarmé. Il reprend les paroles en cœur, sans plus d’expressivité.

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Choisissant ce moment de mou dans le festival, je suis allé me poser sur la pelouse devant un écran et j’y suis resté pour regarder pénard le concert de PAOLO CONTE, dont le set était totalement à contre courant de tout le reste, avec son piano à queue et ses musiciens aux airs d’orchestre classique voir même macklemore-and-ryan-lewis-2017-vc-02d’orchestre de chambre. L’ambiance y est feutrée, délicate. Sa voix de crooner reconnaissable entre mille. Un répertoire singulier et loin de celui d’un festival de Rock, mais qui pourtant parvient à hypnotiser une foule, qui avait bien besoin de cela pour reprendre son souffle avant le dernier round.

Pour beaucoup ce sera Macklemore et Ryan Lewis, accompagné de ses tubes R&B, pour d’autres, le rennais Wax Taylor, pour d’autres encore le phénomène DJ Snake.

Mais pour le quadra que je suis, ce fut sans conteste MIDNIGHT OIL qui marqua le point d’orgue de ce festival, avec un concert que j’espérais depuis longtemps, que je n’attendais plus. Au risque d’être déçu, après autant d’année de silence radio… Mais dès le premier titre je fus rassuré ! Imaginez plutôt, un démarrage avec un titre surpuissant, passé inaperçu en 98, Rednakes Wonderland. Le rythme est percutant. Les deux guitares incisives et la basse lourde et omniprésente. Et la voix de Peter Garrett, bien sûr, intacte malgré le poids des années (ils ont tous dépassé les 60 ans).   [Voir les photos sur FB]

On note une réelle satisfaction d’être de retour aux affaires après 15 ans de séparation. Et comme avant, Peter Garrett met en avant les bases fondamentales de leur musique : l’écologie et la défense des minorités.

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Le set de ce soir ressemble à un Best Of, avec quasiment que des moments familiers, qui passent par Blues Sky Mine (du public aux photographes en passant par le service d’ordre, les paroles se lisent sur toutes les lèvres), Forgotten Years , My Country, Truganini ou encore l’exceptionnel The Dead Heart, interprété de main de maitre. A l’issu de ce titre, un silence assourdissant de quelques secondes est brisé par 3 accords parfaitement identifiables… Ceux de l’intro de Beds Are Burning ! Un autre silence ponctué d’un Whaou de satisfaction venu du public ! Des frissons partout dans le dos, pour ma part… Et le groupe déroule tout son talent concentré sur ce titre au combien emblématique.

Pas le temps de souffler, le groupe remercie le public, nous dit au revoir, à bientôt, on craint une seconde la fin, et il enchaine sur Dreamworld, un troisième titre à suivre extrait du mythique Diesel & Dust, rapide et implacable dans ses paroles : « Your dreamworld is just about to fall ! «  .

Des applaudissements bien nourris du public et aussi des musiciens. Et on reste avec nos souvenirs, un peu groggy par l’expérience que l’on vient de vivre ! INOUBLIABLE !

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Si le Festival avait encore quelques bons concerts à proposer, en ce qui me concerne, j’ai préféré rester sur cette dernière image de l’édition 2017.  Merci à tous les bénévoles pour leur accueil et leur disponibilité. Un grand bravo car ça ne doit pas toujours facile de gérer un tel mastodonte et une telle affiche. Sans doute la raison du succès qui a vu augmenter encore le nombre de festivaliers cette année, même  imperceptiblement.

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Plus d’infos : Festival des Vieilles Charrues

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