A Nancy, ROUGGE imagine une musique féerique qui fait aujourd’hui le tour du monde !

Rencontre avec ROUGGE


par Mike S. et Estelle R.

Professeur des écoles le jour, Frédéric se transforme en musicien à ses heures perdues. Et depuis une dizaine d’années, il enregistre EP et albums, qu’il propose à chaque fois à la Magic Box pour une critique, de moins en moins objective, tant ses enregistrements sont capables de nous envoûter à grand renfort de notes de pianos subtiles et de voix hypnotiques. Et dernièrement, il est parvenu, une fois encore, à nous magnétiser littéralement, grace, il est vrai, au renfort d’ un quintette de cordes. De passage à Nancy, en octobre dernier, il fallait absolument qu’on échange un verre et quelques mots avec ce magicien qui, étonnamment, voit ROUGGE quand on lui parle musique…    

ROUGGE_portrait_proche_Frederic_GosselinAvant tout, évidemment, pourquoi ce pseudo Rougge, avec deux « G » ?

On me pose souvent la question et je pense que je ne réponds jamais la même chose.:) Tout simplement, je crois que j’adore la couleur rouge et tout ce qui s’y rapporte. Et les deux « G », je trouve ça juste esthétique et questionnant, ce qui renvoie certainement à ma façon de vivre et d’approcher la musique.

Comment as tu commencé à faire de la musique ?

Mes parents trouvaient que je chantais bien je crois, et tout jeune ils m’ont inscrit dans une école de musique. J’ai d’abord appris la guitare. Le piano, c’est venu bien plus tard et de façon quasi autodidacte.

Comment composes-tu ?

Il n’y a pas de règles, c’est très variable, souvent au réveil ou à l’inverse tard, en jouant ou sur une idée. Là sur cet album, c’est parti plutôt d’une envie. J’ « entendais » souvent des cordes vibrer sur mes morceaux et j’ai voulu voir ce que ça donnerait sorti de ma tête, en vrai et sur un album entier. Après c’est aussi la vie qui guide la composition. La beauté des rencontres, la chance qu’on a, mais aussi parfois la difficulté de la vie, les déceptions humaines.

J’ai connu tout ça ces dernières années et la tonalité de cet album en est forcément, plus ou moins consciemment, le résultat.

Tes compositions n’ont pas de titres autres que Fragment, numéroté, pour les distinguer…

Je chante sans paroles, sans sens, justement pour le plaisir de la sensation pure. Et ça me semblait donc artificiel de poser a posteriori un sens là où il n’y en avait pas au départ. Ce sont juste des bouts de musique qui sortent de moi, des fragments de moi. Après bien sûr, libre à chacun d’y mettre le sens qu’il veut. Je suis d’ailleurs toujours surpris de découvrir ce que les autres y « voient ». Même si avec ces noms qui font un peu ésotériques, les gens ont tendance à mélanger tous les titres.:)

Quelles sont tes influences musicales ?

Deep Purple ! Entre autres…:).  Clairement, il y a des groupes qui m’ont donné envie, mais le lien n’est pas évident avec ce que je fais aujourd’hui,


Dans quelles conditions enregistres-tu ?

Chez moi, chez un ami ingénieur du son et le mastering dans un studio encore ailleurs. C’est un long et complexe processus, une longue maturation. Je ne suis pas très productif du coup. Je reprends beaucoup trop les choses. Mais c’est plus fort que moi, je ne sais pas faire autrement.

Le précédent EP est un trio Piano, Voix et… Cordes. Soit on utilise des synthé, soit c’est un cout important avec de vraies cordes ?

J’ai eu la chance de faire de belles rencontres, des musiciens talentueux et qui ont eu envie de s’engager personnellement dans ce projet. Effectivement, ça n’aurait pas été possible sans ces rencontres-là. De toute façon, pour cet album, ça n’aurait eu aucun sens pour moi de ne pas jouer avec de vraies cordes, de vraies personnes. Car ma recherche n’était pas de donner un simple accompagnement à mes morceaux déjà existants, mais bien plus de trouver une interaction, un dialogue possibles entre le piano, la voix et un quintette de cordes. Je ne sais pas si j’ai réussi mais c’était en tout cas ma recherche, donc oui jouer avec de vraies cordes était une condition sine qua non.

La suite de cet EP passe par le financement participatif ?

Oui comme le précédent album d’ailleurs. Même si ma musique reste encore confidentielle, j’ai la chance d’avoir des gens qui soutiennent fidèlement mon travail depuis un bon moment déjà,
des personnes que je connais bien sûr, mais de plus en plus des personnes que je ne connais pas et qui font parfois preuve d’une incroyable générosité. Outre le soutien financier, c’est également une vraie énergie qu’ils m’envoient pour continuer à faire ce que je fais.

L’occasion d’ailleurs pour moi de leur adresser ici toute ma gratitude et mes remerciements.cordes-2018b

Un live, ça n’a pas encore été fait ?

Avec les cordes, non ! Les musiciens sont très pris et ça n’est pas simple. Il faut trouver un moment commun mais aussi les bonnes conditions, un programmateur que ça intéresse et un lieu aussi. Ma musique est particulière et ne se prête pas à tous les lieux… La dernière fois que j’ai joué d’ailleurs, c’était ici, sur la place Stanislas, sur le balcon (en face de nous, pendant l’interview). Mais j’espère que ça se fera un jour.

 


Dernière question : quel est ton plat préféré ?
Oh, pas facile comme question… Je suis trop gourmand ! Mais bon, j’ai un faible je crois pour la cuisine italienne (pâtes, huile d’olives, parmesan, tomates gorgées de soleil…). Ca doit me rappeler ma grand-mère…


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Chroniques :
Rougge – Cordes EP
Rougge – Monochrome
Rougge Fragments

 


Un autre projet de Rougge : « LA Dance Workout » est un site d’entraînement de danse créé par Benjamin Millepied et sa compagnie L.A. Dance Project. Fragment 48 est l’un des morceaux choisis pour le lancement de ce site. »