L’Autre Canal /

Motionless In White + Static Dress /

Le 09 Juin 2025 – Nancy (54) /

Notre avis : 5/5.


Ce lundi soir, L’Autre Canal s’est transformé en véritable cathédrale gothique moderne. Entre eyeliner dégoulinant, breakdowns ravageurs et refrains cathartiques, deux groupes aux univers bien distincts mais tout aussi intenses ont investi la scène nancéienne. En ouverture, les britanniques de Static Dress ont électrisé la salle avec leur énergie brute et leurs éclats post-hardcore teintés de nostalgie emo. Puis, dans une ambiance plus sombre et théâtrale, les américains de Motionless In White ont déployé toute leur puissance scénique, mêlant metal industriel, esthétique macabre et hymnes fédérateurs. Retour sur une soirée aussi viscérale que cathartique.

STATIC DRESS

Static Dress prend possession de la scène devant un public compact. Pas de fioritures, pas d’intro théâtrale : le groupe anglais attaque à la gorge avec “face.”, déclenchant instantanément un déluge de cris, de pogo, et de bras levés. Set court, intense, furieux. Voilà les trois mots qui résument cette prestation. En une trentaine de minutes, Static Dress livre une performance sans temps mort, où chaque titre semble jouer contre la montre, dans une urgence presque vitale. Le groupe enchaîne avec “Push rope”, plus chaotique encore, où le chant de Olli Appleyard se mue tour à tour en hurlement désespéré ou en murmure écorché. La salle devient moite, électrique. Le public, visiblement conquis, le fait savoir par ses applaudissements chaleureux. La déferlante se poursuit avec « Courtney, Just Relax” et “crying’”. Toujours aussi intense. La ligne de basse rugit, et la batterie martèle sans pitié. “sweet.” et “clean.” concluent le set avec furie, comme une dernière gifle avant le silence. Pas de rappel. Pas besoin. Static Dress a frappé fort, laissant derrière lui un public rincé et ravi. Une claque post-hardcore, brutale et précise. Un concert qui confirme que Static Dress, malgré la brièveté du set, n’a besoin ni d’artifices ni de longs discours pour s’imposer.

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MOTIONLESS IN WHITE

Le set s’ouvre sur “Disguise”, et dès les premières secondes, c’est l’explosion. Chris « Motionless » Cerulli entre en scène tel un chef d’orchestre d’un bal macabre, habité, magnétique. “Necessary Evil” enchaîne dans une ambiance théâtrale, avec ses refrains massifs et ses couplets scandés à la Nine Inch Nails, tandis que “Thoughts & Prayers” électrise le public avec sa brutalité sans filtre. Chaque titre est accueilli par une clameur, et le groupe prend un malin plaisir à naviguer entre metalcore, indus, et hymnes goth-rock. “Masterpiece” ralentit un peu le rythme et crée un moment suspendu, poignant. Mais c’est un bref répit avant que “Abigail” et “Sign Of Life” ne relancent la machine, plus hargneux que jamais. Le cœur du set est une montée en puissance quasi-cinématographique : “Dark Passenger”, “Death March”, puis “Slaughterhouse” (véritable boucherie scénique) entraînent la fosse dans une transe furieuse. La doublette “Voices” et “Brand New Numb” donne un coup d’éclat dans le show, jouant sur une énergie plus accessible, mais toujours tendue. “Meltdown” fait figure de bombe nucléaire sonore, tandis que “Black Damask (The Fog)” et “</c0de>” plongent la salle dans un univers cyber-dystopique aussi glauque que captivant. Puis vient “Scoring The End Of The World”, apocalyptique, qui fait trembler les murs avec ses refrains taillés pour les stades. Mais le moment le plus marquant reste sans doute le final : “Soft”, jouée avec une émotion brute, déchire les cœurs, avant que “Eternally Yours” ne vienne clôturer le set dans un feu d’artifice romantico-sombre. Motionless In White a offert un show total, théâtral, millimétré. Une plongée abyssale dans leur univers noir et cathartique, menée avec un sens du spectacle indéniable.

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Photos : Fabrice A.

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