Programmation : Indochine, Michel Polnareff, Louise attaque, Les Innocents, Josef Salvat, Synapson, Thylacine, Boulevard des airs, L.E.J., Louane, Nekfeu, Feu!Chatterton, Minuit, Rover, Jeanne Added, The Goaties, Last Train, VKNG, Puts Marie… .
Date : Du 20 au 22 mai 2016 Lieu : Normandie, Saint-Laurent-de-Cuves (50).
Notre avis : [star rating= »4″ max= »5″]
Par Estelle R. et Mike S.
16eme édition ! C’est parti pour trois jours de festival à Saint-Laurent-de-Cuves, au coeur d’un village normand, totalement bouleversé le temps d’un week-end. 30 concerts ! 32 heures de concert en 3 jours ! 450 artistes, techniciens et intermittents ! 1 300 bénévoles ! Et à l’arrivée 66.000 sourires !
Vendredi 20 mai 2016 The Goaties, Bombay, Nach, Broken Back, VKNG, Thylacine, Minuit, LEJ, Indochine
Le site par lui-même est déjà totalement impressionnant, ressemblant à une cuvette, ou plutôt un énorme chaudron, dans lequel viennent mijoter 20000 personnes chaque jour. Et la tête d’affiche de ce jour ne va pas faire mentir ce chiffre, vu les kilomètres de bouchon observés pour accéder au site, et la fosse qui a semblé à certains instant ressembler à une marée humaine !
Après avoir découvert THE GOATIES sous leurs peintures de guerre d’Iroquois à Beauregard, c’est costumes de cirque qu’on retrouve le trio en ouverture des Papillons. Flirtant aussi bien avec le Rock’n’Roll qu’avec le Punk, le groupe nous rejoue Sueur froide, leur premier album, avec une assurance décuplée, et toujour
s la même proximité avec le public déjà présent. On ne s’ennuie surtout pas à un concert de Goaties, on s’amuse, on rit, on pogote. Pas question de rester sérieux une seconde. On ne sait encore comment ils monteront sur scène l’an prochain, mais d’ici là, pas mal de concerts sont encore prévus, et un nouvel album est déjà dans leurs têtes !
Virage à 180° ensuite, avec la Folk Electro de BROKEN BACK, jeune guitariste accompagné de son batteur et d’une poignée de singles lisses et sages, qui met le
public dans une ambiance de Festival d’après, décontracté, les pieds en évantail sur la grande pelouse, dont on voit alors encore quelques places vertes. Bien évidemment cela ne va durer bien longtemps. Et même beaucoup plus qu’on pourrait l’imaginer…
C’est alors à peine si on a le temps d’aller découvrir l’univers musicale d’Anna Chedid, alias NACH, avec ses chansons remplies de poésie et de mélancolie (Ame Mélodique, Ce qu’ils deviennent, Je Suis Moi…) entourée de ses trois musiciennes, qu’un mouvement de foule s’opère !
Une sorte de bourdonnement, un bruit qui court, insistant, et mettant le feu aux poudres, en annonçant la montée sur scène du trio L.E.J. ! Il y a bien longtemps que je n’avais pas observé un tel mouvement et un tel engouement pour un groupe qui était totalement inconnu il y a encore un an !
On pensait le festival en démarrage champêtre. Et ce sont des milliers de fans qui se ruent se le devant de la scène, à la surprise générale, et surtout des principales intéressées, impressionnées par une foule aussi massive. Et ce n’est pas vraiment étonnant que cet engouement en soit à ce point, car le concert de L.E.J. est tout simplement époustouflant ! Les trois jeunes filles, Lucie, Élisa et Juliette se jettent dans la mêlée ; de véritables MC’s s’approprient chaque centimètre carré de la scène et déverse un flot impressionnant de notes et de mots, pour la plupart empruntés à des stars mondiales comme Stromae, Rihanna ou Pharell Williams ou nationales (NTM, Tryo, Maitre Gims…). Autant dire un registre qui n’est pas souvent cité dans La Magic Box ! Mais il faut bien reconnaitre la qualité de ce qu’on voit sur scène ! Un véritable exercice de style tout à fait impressionnant.
Après un tel concert, le public est carrément chaud pour accueillir la « vrai » tête d’affiche de ce soir, à savoir Nicola Sirki, plus connu sous le nom d’Indochine (car n’oublions pas qu’il n’y a plus que lui du groupe des origines. Et peut-être ça qui manque aux derniers albums. Comme la guitare de Dominik Nicolas par exemple…
Mais pour les fans, les tubes des 10 premieres années de la vie d’Indochine suffisent à servir de point d’orgue à chaque prestation d’Indo ! Ce soir, il en sera de même avec Le baiser qui ouvrira la soirée, rapidement suivi par Miss Paramount, Canary Bay ou encore Les yeux noirs. Et c’est avec l’éternel et infatigable Aventurier Bob Morane que le concert se terminera.
Bilan : une voix un peu fuyante, parfois inaudible, des titres du dernier album totalement plats et qui tombent à plat mais des fans enchantés par un Nicola généreux qui régulièrement s’affiche sur l’avancée de scène pour saluer le public. Des fans qui n’ont plus de voix à la fin de ce Karaoké géant ! Et pour les plus chanceux, en backstage, à la sortie de scène, Nicola a renvoyé la limousine pour parcourir à pied les 200 m qui le séparait des loges et s’offrir un petit bain de foule, capuche sur la tête entouré de 6 gorilles. Une image furtive mais des cris de joie à la clé !
Petite escapade tout de même pendant le concert d’Indochine, à la brasse à travers cette mer de festivalier, pour remonter à contre-courant jusqu’à la scène Erabia et y entendre les excellents VKNGdécouvert par les Transmusicales de Rennes en 2014 et auteur d’un album baptisé Illumination. Maxime Delpierre et Thomas de Pourquery, entouré de musiciens sur scène, propose une Pop electro aux accents funky. Le son est d’ailleurs plus Rock sur scène que sur disque. Et la voix suave et délicate de Thomas a des capacités insoupçonnables, montant aisément dans les aiguës. Avec des singles évidents comme Killing in the Name of God, le groupe a su captiver les quelques festivaliers restés impassibles devant le show à l’Américaine d’Indochine.
Samedi 21 mai 2016 Jahen Oarsman, De Staat, Fat White Family, Last Train, Puts Marie, Jabberwocky, Jeanne Added, Rover, Synapson, Feu: Chatterton, Nekfeu, Louise Attaque.
C’est un ciel plus clément que prévu qui nous permet de débuter la seconde journée de festival sous un soleil à peine voilé en découvrant la Folk Pop de JAHEN
OARSMANsur la petite scène en hauteur du site. Celui-ci nous annonce la sortie prochaine d’un EP qui s’intitulera Hyde and Seek avec un petit jeu de mot autour (Mr Hyde jouant à cache-cache ?). Originaire de Caen, certains le compare à Sting ou Ben Harper. Le public encore restreint à cette heure s’est fait sa propre idée en écoutant sa voix et ses balades envoûtantes.
Impasse concernant NEKFEU, dont je ne pas client mais qui avait déjà suffisamment de fans parmi les Festivaliers, qui reprenaient par cœur les longs dialogues du duo de rappeurs. Le préférant quelques instant plus tard le groupe suisse PUTS MARIE, dont le chanteur, Max Usata, remerciera le public présent, en précisant : « il en faut pour tous les goûts… F**ck ! ». Et comme le groupe le précise lui-même, dans son Facebook, leurs gouts sont pourtant super variés (pop, punk, indie, hip-hop, chanson, rock, folk, swing, rap, surf, yagwud…) et leur musique reflète ce gout éclectique pour une musique sans véritablement d’étiquette, si ce n’est un travail particulier sur les atmosphères, les ambiances et les émotions que provoque chaque titre sur l’auditeur. Auteur de plusieurs albums et EP, le groupe propose pendant ce concert quelques facettes de leur personnalité à grand renforts de pédales, de larsen et autres effets sonores jusque dans le micro. Beaucoup d’intensité dans leur musique (j’adore ce Folk Rock Country Hecho En Mexicodans la veine de Calexico), on en reprendrait bien une heure de plus à la fin du set s’il ne fallait pas les abandonner pour aller se faire à nouveau une idée de FEU ! CHATTERTON et de leur Rock de poète maudit.
Mais là, par contre, rien y fait, je me sens de plus en plus hermétique à la personnalité du chanteur de Feu! Chatterton, qu’on imagine – ou espère – sous l’emprise de quelques produits non référencés en pharmacie… tout au long de ce concert. On apprécie ici et là quelques titres, quelques lignes mélodiques (Fou à lier), quelques refrains entêtant (Boeing), quelques rythmes enivrants (La Malinche), mais au milieu d’un ensemble un peu trop perché à mon goût !
A peine de recharger les batteries, et hop… 20 ans après, LOUISE ATTAQUE n’a pas perdu le rythme et le style. C’est avec les chansons d’un nouvel album (L’Anomalie), mais aussi un florilège d’anciens tube, que le groupe va faire bouger les 20.000 spectateurs de cette journée. Le premier album sera bien entendu la colonne vertébrale de ce concert, même si le groupe s’enorgueillit de jouer la quasi-totalité des titres du petit dernier (Chaque jour reste le nôtre, Avec le temps, L’insouciance, Du grand banditisme…). Et c’est avec un titre du second album, me semble-t-il que le concert a débuté (Tu dis rien) à grand renfort du violon d’Arnaud. Durant le concert, le groupe nous fera le plaisir d’une reprise, faisant un peu de pub en passant, pour le groupe auteur de la cover Sur un volcan, à savoir les normands de LA MAISON TELLIER. Un concert d’une rare efficacité qui enterre tout doute sur l’intérêt de ressusciter le groupe après un passage par une carrière solo pour Gaetan Roussel.
Pas facile pour JEANNE ADDED d’enchaîner là dessus… D’autant que la pluie a fait son apparition, d’abord discrète puis plus soutenue.
Mais depuis des mois, rien ne l’arrête, Jeanne, et encore moins quelques gouttes. La Rémoise déroule son spectacle bien rôdé, et ensorcelle le public, même ceux qui ne la connaissaient pas encore. Il faut dire que le spectacle surprend avec ses lumières, sa chorégraphie robotique et surtout ses chansons, fabriquées pour la scène ou écrites pour rester dans la tête dès le premier refrain (A War Is Coming, Back To Summer…).
Et finalement, c’est un concert totalement réussi, malgré les intempéries, que Jeanne Added pourra classer parmi ses très bons souvenirs de Festivals de 2016 ! Du coup, on a préféré rester sur cette bonne note, et on a fait l’impasse sur Jabberwocky et Last Train, pour garder encore quelques forces pour la troisème journée qui débutera sur des revenants, Les Innocents, et dont chacun garde en mémoire au moins une chanson fétiche, depuis Jodie, leur premier tubes en 1987 !
Dimanche 22 mai 2016 Olifan, Josef Salvat, Alo Wala, Soviet Suprem, Boulevard des Airs, Les Innocents, Louane, Michel Polnareff
Après Indochine, vendredi, Louise Attaque, samedi, ce sont les année 60. 70 et 80 de MICHEL POLNAREFF, qui étaient à l’honneur de cette dernière journée de Festival. Le Revival a toujours du bon dans les Festivals.
Et ce n’est pas le duo LES INNOCENTS qui me contrediront sur ce points, tant le public étaient aux anges à l’écoute des classiques (Colore, L’autre Finistere, Un Homme extraordinaire) ou des nouvelles chansons (Les philharmonies martiennes, Love qui peut). Jean-Christophe Urbain et J. P. Nataf montrent tout au long de ce concert quasi acoustique une forte complicité et une joie de rejouer leur classique, même devant un jeune public, qui découvre un groupe mais qui connait déjà la moitié du répertoire. La fin du concert est un véritable festival de tubes dont il manquera pourtant plusieurs pièces de Jodie à Fous à lier en passant par Un monde parfait ! Mais pour ça, il faudra peut-être retourner les voir sur l’une de leur date en marge des Festivals !
Passons encore sur le feu de paille BOULEVARD DES AIRS, qui aura permis de chantonner leurs tubes éphémères, Emmène-moi, Bruxelles et Demain de bon matin dont je ne comprends pas vraiment l’engouement, si ce n’est pas la facilité à retenir leurs balades qui se ressemblent toutes. On leur préférera les troublions OLIFAN, cachés sur la petites scène Erébia, et proposant un spectacle de chansons drôle sur fond de musique Big Band, haut en couleurs et plein de joie de vivre. Et même l’australien JOSEF SALVAT, malgré ses chansons qui se ressemblent beaucoup les unes avec les autres, aura paru bien plus attachant que BDA, en racontant les petites anecdotes autour de chaque chanson, dans un français presque parfait. Dans cet après-midi à l’atmosphère lourde et orageuse, la moiteur de sa musique nous aura bercé une heure durant, avec ses tubes (Open Season, Paradise) et sa cover (Diamonds) dont certains disaient qu’on l’avait plus entendu par lui que par sa première interprète (Rihanna). Mais là, j’en doute un peu ! 😉
Avant d’aller se coucher, les enfants des #P2N16 avaient rendez-vous avec leur nouvelle idole, LOUANE qui a proposé, parmi les chansons sirupeuses de son set, au milieu de son show une reprise… de Blur ! C’était Girls & Boys, la plus connue du groupe indé anglais, mais bon, l’effort y était ! et la bonne humeur aussi ! A noter que le premier rang était totalement occupé par une armée de Festivaliers en herbe ! De quoi préparer le renouvellement du public pour les années à venir !
Au même instant que LOUANE enchantait pour les moins de 10 ans, DE STAAT, originaire des Pays-Bas, mettait une ambiance de folie à la petite scène avec des musiciens bondissant sur des titres frénétiques (Make The Call, Leave It All, Prison Of Love, The Fantastic Journey Of The Underground Man… ) ! Sans oublier le charisme naturel de son chanteur, qui s’offre un stage diving, au passage ! A découvrir absolument ! Une des révélations de ce Festival !
Et pour détendre les esprits et échauffer les muscles, les programmateurs nous avaient préparé un OVNI musical, avec une joyeuse bande de Furieux nostalgique
de la Guerre Froide et du Folklore soviétique, avec le groupe SOVIET SUPREM, qui mélange humour et dérision, Rap et Rock-Punk, quelque part entre les Béru et Michael Youn ! Soit plus d’une heure de spectacle, rempli de jeu de mot, de blague à deux balles, de slogans improbables, de costumes de l’Armée rouge, d’accents russe, et de danses plus ou carrément moins traditionnelle !
Dans le public, on rit et on bondit sur place. Personne ne reste indifférent aux décharnements de bonne humeur de ces hurluberlus !
Après cela, la foule se resserre tout doucement vers la scène centrale pour assister à l’événement de l’année, le grand retour de MICHEL POLNAREFF, qui n’a pourtant pas encore sorti le nouvel album tant attendu depuis des mois, si ce n’est des années !
Qu’importe, avec sa trentaine de tubes dans sa carrière, il n’a que l’embarras du choix, et il ne s’en prive pas. Le spectacle débute avec un artiste en fond de scène, dans un style vestimentaire dont il a le secret, avec des moufles aux mains… Sans doute pour les garder bien au chaud avant de jouer du piano en seconde partie de spectacle.
[Au même instant, débute sur la petite scène, le concert d’ALO WALA. Un concert fait de rythmes et de couleurs, un concert à danser, pour délivrer les toutes dernieres énergies positives, après 3 jours de folie ! ]
C’est sur les notes de La poupée qui fait non que le concert commence. L’occasion de voir à nouveau les quelques 15.000 spectateurs restés après le concert de Louane, poursuivre cet immense Karaoké, mais dont chacun se passe volontiers du prompteur, les paroles faisant partie de l’inconscient collectif depuis 49 ans maintenant ! Wouahou ! Un demi-siècle tout de même ! Ce qui explique sans doute la moyenne d’âge des spectateurs de ce soir ! 🙂
S’enchaîneront Qui a tué Grand’Maman, Lettre à France, Le Bal des Laze, La Mouche ou encore Goodbye Marylou. Avant de finir en choeur sur On ira tous au paradis ! Le tout dans un grand show à l’Américaine avec des choristes à gauche de la scène et des musiciens à droite. En centrale, en fond de scène, un écran géant qui diffuse des images, tant de Polnareff himself, tant de statuts énigmatiques, ou bien encore des étoiles, des constellations, des gouttes d’eau aux allures de cristal… C’est une ambiance magique, Alice aux pays des Merveilles de Michel ! Très certainement un événement inoubliable de cette édition 2016 ! Malgré la défection du public, par rapport aux autres soirs, il faut bien l’admettre !
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Avec un bilan de 66.000 spectateurs, dont 26.000 le premier jour, le Festival des Papillons de Nuit ne bât pas son record de 2014 (70.000) mais un peu mieux que l’an passé (65.000).
De quoi donner des ailes aux organisateurs et aux bénévoles pour une prochaine édition avec toujours plus de surprises !
Les PAPILLONS DE NUIT
2016
Programmation : Indochine, Michel Polnareff, Louise attaque, Les Innocents, Josef Salvat, Synapson, Thylacine, Boulevard des airs, L.E.J., Louane, Nekfeu, Feu!Chatterton, Minuit, Rover, Jeanne Added, The Goaties, Last Train, VKNG, Puts Marie…
.
Date : Du 20 au 22 mai 2016
Lieu : Normandie, Saint-Laurent-de-Cuves (50).
Notre avis : [star rating= »4″ max= »5″]
Par Estelle R. et Mike S.
16eme édition ! C’est parti pour trois jours de festival à Saint-Laurent-de-Cuves, au coeur d’un village normand, totalement bouleversé le temps d’un week-end. 30 concerts ! 32 heures de concert en 3 jours ! 450 artistes, techniciens et intermittents ! 1 300 bénévoles ! Et à l’arrivée 66.000 sourires !
Vendredi 20 mai 2016
The Goaties, Bombay, Nach, Broken Back, VKNG, Thylacine, Minuit, LEJ, Indochine
Le site par lui-même est déjà totalement impressionnant, ressemblant à une cuvette, ou plutôt un énorme chaudron, dans lequel viennent mijoter 20000 personnes chaque jour. Et la tête d’affiche de ce jour ne va pas faire mentir ce chiffre, vu les kilomètres de bouchon observés pour accéder au site, et la fosse qui a semblé à certains instant ressembler à une marée humaine !
Après avoir découvert THE GOATIES sous leurs peintures de guerre d’Iroquois à Beauregard, c’est costumes de cirque qu’on retrouve le trio en ouverture des Papillons. Flirtant aussi bien avec le Rock’n’Roll qu’avec le Punk, le groupe nous rejoue Sueur froide, leur premier album, avec une assurance décuplée, et toujour
s la même proximité avec le public déjà présent. On ne s’ennuie surtout pas à un concert de Goaties, on s’amuse, on rit, on pogote. Pas question de rester sérieux une seconde. On ne sait encore comment ils monteront sur scène l’an prochain, mais d’ici là, pas mal de concerts sont encore prévus, et un nouvel album est déjà dans leurs têtes !
Virage à 180° ensuite, avec la Folk Electro de BROKEN BACK, jeune guitariste accompagné de son batteur et d’une poignée de singles lisses et sages, qui met le
public dans une ambiance de Festival d’après, décontracté, les pieds en évantail sur la grande pelouse, dont on voit alors encore quelques places vertes. Bien évidemment cela ne va durer bien longtemps. Et même beaucoup plus qu’on pourrait l’imaginer…
C’est alors à peine si on a le temps d’aller découvrir l’univers musicale d’Anna Chedid, alias NACH, avec ses chansons remplies de poésie et de mélancolie (Ame Mélodique, Ce qu’ils deviennent, Je Suis Moi…)
entourée de ses trois musiciennes, qu’un mouvement de foule s’opère !
Une sorte de bourdonnement, un bruit qui court, insistant, et mettant le feu aux poudres, en annonçant la montée sur scène du trio L.E.J. ! Il y a bien longtemps que je n’avais pas observé un tel mouvement et un tel engouement pour un groupe qui était totalement inconnu il y a encore un an !
On pensait le festival en démarrage champêtre. Et ce sont des milliers de fans qui se ruent se le devant de la scène, à la surprise générale, et surtout des principales intéressées, impressionnées par une foule aussi massive. Et ce n’est pas vraiment étonnant que cet engouement en soit à ce point, car le concert de L.E.J. est tout simplement époustouflant ! Les trois jeunes filles, Lucie, Élisa et Juliette se jettent dans la mêlée ; de véritables MC’s s’approprient chaque centimètre carré de la scène et déverse un flot impressionnant de notes et de mots, pour la plupart empruntés à des stars mondiales comme Stromae, Rihanna ou Pharell Williams ou nationales (NTM, Tryo, Maitre Gims…). Autant dire un registre qui n’est pas souvent cité dans La Magic Box ! Mais il faut bien reconnaitre la qualité de ce qu’on voit sur scène ! Un véritable exercice de style tout à fait impressionnant.
Après un tel concert, le public est carrément chaud pour accueillir la « vrai » tête d’affiche de ce soir, à savoir Nicola Sirki, plus connu sous le nom d’Indochine (car
n’oublions pas qu’il n’y a plus que lui du groupe des origines. Et peut-être ça qui manque aux derniers albums. Comme la guitare de Dominik Nicolas par exemple…
Mais pour les fans, les tubes des 10 premieres années de la vie d’Indochine suffisent à servir de point d’orgue à chaque prestation d’Indo ! Ce soir, il en sera de même avec Le baiser qui ouvrira la soirée, rapidement suivi par Miss Paramount, Canary Bay ou encore Les yeux noirs. Et c’est avec l’éternel et infatigable Aventurier Bob Morane que le concert se terminera.
Bilan : une voix un peu fuyante, parfois inaudible, des titres du dernier album totalement plats et qui tombent à plat mais des fans enchantés par un Nicola généreux qui régulièrement s’affiche sur l’avancée de scène pour saluer le public. Des fans qui n’ont plus de voix à la fin de ce Karaoké géant ! Et pour les plus chanceux, en backstage, à la sortie de scène, Nicola a renvoyé la limousine pour parcourir à pied les 200 m qui le séparait des loges et s’offrir un petit bain de foule, capuche sur la tête entouré de 6 gorilles. Une image furtive mais des cris de joie à la clé !
Petite escapade tout de même pendant le concert d’Indochine, à la brasse à travers cette mer de festivalier, pour remonter à contre-courant jusqu’à la scène Erabia et y entendre les excellents VKNG découvert par les Transmusicales de Rennes en 2014 et auteur d’un album baptisé Illumination. Maxime Delpierre et Thomas de Pourquery, entouré de musiciens sur scène, propose une Pop electro aux accents funky. Le son est d’ailleurs plus Rock sur scène que sur disque. Et la voix suave et délicate de Thomas a des capacités insoupçonnables, montant aisément dans les aiguës. Avec des singles évidents comme Killing in the Name of God, le groupe a su captiver les quelques festivaliers restés impassibles devant le show à l’Américaine d’Indochine.
Samedi 21 mai 2016
Jahen Oarsman, De Staat, Fat White Family, Last Train, Puts Marie, Jabberwocky, Jeanne Added, Rover, Synapson, Feu: Chatterton, Nekfeu, Louise Attaque.
C’est un ciel plus clément que prévu qui nous permet de débuter la seconde journée de festival sous un soleil à peine voilé en découvrant la Folk Pop de JAHEN
OARSMAN sur la petite scène en hauteur du site. Celui-ci nous annonce la sortie prochaine d’un EP qui s’intitulera Hyde and Seek avec un petit jeu de mot autour (Mr Hyde jouant à cache-cache ?). Originaire de Caen, certains le compare à Sting ou Ben Harper. Le public encore restreint à cette heure s’est fait sa propre idée en écoutant sa voix et ses balades envoûtantes.
Impasse concernant NEKFEU, dont je ne pas client mais qui avait déjà suffisamment de fans parmi les Festivaliers, qui reprenaient par cœur les longs dialogues du duo de rappeurs. Le préférant quelques instant plus tard le groupe suisse PUTS MARIE, dont le chanteur, Max Usata, remerciera le public présent, en précisant : « il en faut pour tous les goûts… F**ck ! ». Et comme le groupe le précise lui-même, dans son
Facebook, leurs gouts sont pourtant super variés (pop, punk, indie, hip-hop, chanson, rock, folk, swing, rap, surf, yagwud…) et leur musique reflète ce gout éclectique pour une musique sans véritablement d’étiquette, si ce n’est un travail particulier sur les atmosphères, les ambiances et les émotions que provoque chaque titre sur l’auditeur. Auteur de plusieurs albums et EP, le groupe propose pendant ce concert quelques facettes de leur personnalité à grand renforts de pédales, de larsen et autres effets sonores jusque dans le micro. Beaucoup d’intensité dans leur musique (j’adore ce Folk Rock Country Hecho En Mexico dans la veine de Calexico), on en reprendrait bien une heure de plus à la fin du set s’il ne fallait pas les abandonner pour aller se faire à nouveau une idée de FEU ! CHATTERTON et de leur Rock de poète maudit.
A peine de recharger les batteries, et hop… 20 ans après, LOUISE ATTAQUE n’a pas perdu le rythme et le style. C’est avec les chansons d’un nouvel album (L’Anomalie), mais aussi un florilège d’anciens tube, que le groupe va faire bouger les 20.000 spectateurs de cette journée. Le premier album sera bien entendu la colonne vertébrale de ce concert, même si le groupe s’enorgueillit de jouer la quasi-totalité des titres du petit dernier (Chaque jour reste le nôtre, Avec le temps, L’insouciance, Du grand banditisme…). Et c’est avec un titre du second album, me semble-t-il que le concert a débuté (Tu dis rien) à grand renfort du violon d’Arnaud. Durant le concert, le groupe nous fera le plaisir d’une reprise, faisant un peu de pub en passant, pour le groupe auteur de la cover Sur un volcan, à savoir les normands de LA MAISON TELLIER. Un concert d’une rare efficacité qui enterre tout doute sur l’intérêt de ressusciter le groupe après un passage par une carrière solo pour Gaetan Roussel.
Pas facile pour JEANNE ADDED d’enchaîner là dessus… D’autant que la pluie a fait son apparition, d’abord
discrète puis plus soutenue.
Mais depuis des mois, rien ne l’arrête, Jeanne, et encore moins quelques gouttes. La Rémoise déroule son spectacle bien rôdé, et ensorcelle le public, même ceux qui ne la connaissaient pas encore. Il faut dire que le spectacle surprend avec ses lumières, sa chorégraphie robotique et surtout ses chansons, fabriquées pour la scène ou écrites pour rester dans la tête dès le premier refrain (A War Is Coming, Back To Summer…).
Et finalement, c’est un concert totalement réussi, malgré les intempéries, que Jeanne Added pourra classer parmi ses très bons souvenirs de Festivals de 2016 ! Du coup, on a préféré rester sur cette bonne note, et on a fait l’impasse sur Jabberwocky et Last Train, pour garder encore quelques forces pour la troisème journée qui débutera sur des revenants, Les Innocents, et dont chacun garde en mémoire au moins une chanson fétiche, depuis Jodie, leur premier tubes en 1987 !
Dimanche 22 mai 2016
Olifan, Josef Salvat, Alo Wala, Soviet Suprem, Boulevard des Airs, Les Innocents, Louane, Michel Polnareff
Après Indochine, vendredi, Louise Attaque, samedi, ce sont les année 60. 70 et 80 de MICHEL POLNAREFF, qui étaient à l’honneur de cette dernière journée de Festival. Le Revival a toujours du bon dans les Festivals.
Et ce n’est pas le duo LES INNOCENTS qui me contrediront sur ce points, tant le public étaient aux anges à l’écoute des classiques (Colore, L’autre Finistere, Un Homme extraordinaire) ou des nouvelles chansons (Les philharmonies martiennes, Love qui peut). Jean-Christophe Urbain et J. P. Nataf montrent tout au long de ce concert quasi acoustique une forte complicité et une joie de rejouer leur classique, même devant un jeune public, qui découvre un groupe mais qui connait déjà la moitié du répertoire. La fin du concert est un véritable festival de tubes dont il manquera pourtant plusieurs pièces de Jodie à Fous à lier en passant par Un monde parfait ! Mais pour ça, il faudra peut-être retourner les voir sur l’une de leur date en marge des Festivals !
Passons encore sur le feu de paille BOULEVARD DES AIRS, qui aura permis de chantonner leurs tubes éphémères, Emmène-moi, Bruxelles et Demain de bon matin dont je ne comprends pas vraiment l’engouement, si ce n’est pas la facilité à retenir leurs balades qui se ressemblent toutes. On leur préférera les troublions OLIFAN, cachés sur la petites scène Erébia, et proposant un spectacle de chansons drôle sur fond de musique Big Band, haut en couleurs et plein de joie de vivre. Et même l’australien JOSEF SALVAT, malgré ses chansons qui se ressemblent beaucoup les unes avec les autres, aura paru bien plus attachant que BDA, en racontant les petites anecdotes autour de chaque chanson, dans un français presque parfait. Dans cet après-midi à l’atmosphère lourde et orageuse, la moiteur de sa musique nous aura bercé une heure durant, avec ses tubes (Open Season, Paradise) et sa cover (Diamonds) dont certains disaient qu’on l’avait plus entendu par lui que par sa première interprète (Rihanna). Mais là, j’en doute un peu ! 😉
Avant d’aller se coucher, les enfants des #P2N16 avaient rendez-vous avec leur nouvelle idole, LOUANE qui a proposé, parmi les chansons sirupeuses de son set, au milieu de son show une reprise… de Blur ! C’était G
irls & Boys, la plus connue du groupe indé anglais, mais bon, l’effort y était ! et la bonne humeur aussi ! A noter que le premier rang était totalement occupé par une armée de Festivaliers en herbe ! De quoi préparer le renouvellement du public pour les années à venir !
Au même instant que LOUANE enchantait pour les moins de 10 ans, DE STAAT, originaire des Pays-Bas, mettait une ambiance de folie à la petite scène avec des musiciens bondissant sur des titres frénétiques (Make The Call, Leave It All, Prison Of Love, The Fantastic Journey Of The Underground Man… ) ! Sans oublier le charisme naturel de son chanteur, qui s’offre un stage diving, au passage ! A découvrir absolument ! Une des révélations de ce Festival !
Et pour détendre les esprits et échauffer les muscles, les programmateurs nous avaient préparé un OVNI musical, avec une joyeuse bande de Furieux nostalgique
de la Guerre Froide et du Folklore soviétique, avec le groupe SOVIET SUPREM, qui mélange humour et dérision, Rap et Rock-Punk, quelque part entre les Béru et Michael Youn ! Soit plus d’une heure de spectacle, rempli de jeu de mot, de blague à deux balles, de slogans improbables, de costumes de l’Armée rouge, d’accents russe, et de danses plus ou carrément moins traditionnelle !
Dans le public, on rit et on bondit sur place. Personne ne reste indifférent aux décharnements de bonne humeur de ces hurluberlus !
Après cela, la foule se resserre tout doucement vers la scène centrale pour assister à l’événement de l’année, le grand retour de MICHEL POLNAREFF, qui n’a pourtant pas encore sorti le nouvel album tant attendu depuis des mois, si ce n’est des années !
Qu’importe, avec sa trentaine de tubes dans sa carrière, il n’a que l’embarras du choix, et il ne s’en prive pas. Le spectacle débute avec un artiste en fond de scène,
dans un style vestimentaire dont il a le secret, avec des moufles aux mains… Sans doute pour les garder bien au chaud avant de jouer du piano en seconde partie de spectacle.
[Au même instant, débute sur la petite scène, le concert d’ALO WALA. Un concert fait de rythmes et de couleurs, un concert à danser, pour délivrer les toutes dernieres énergies positives, après 3 jours de folie ! ]
C’est sur les notes de La poupée qui fait non que le concert commence. L’occasion de voir à nouveau les quelques 15.000 spectateurs restés après le concert de Louane, poursuivre cet immense Karaoké, mais dont chacun se passe volontiers du prompteur, les paroles faisant partie de l’inconscient collectif depuis 49 ans maintenant ! Wouahou ! Un demi-siècle tout de même ! Ce qui explique sans doute la moyenne d’âge des spectateurs de ce soir ! 🙂
S’enchaîneront Qui a tué Grand’Maman, Lettre à France, Le Bal des Laze, La Mouche ou encore Goodbye Marylou. Avant de finir en choeur sur On ira tous au paradis ! Le tout dans un grand show à l’Américaine avec des choristes à gauche de la scène et des musiciens à droite. En centrale, en fond de scène, un écran géant qui diffuse des images, tant de Polnareff himself, tant de statuts énigmatiques, ou bien encore des étoiles, des constellations, des gouttes d’eau aux allures de cristal… C’est une ambiance magique, Alice aux pays des Merveilles de Michel ! Très certainement un événement inoubliable de cette édition 2016 ! Malgré la défection du public, par rapport aux autres soirs, il faut bien l’admettre !
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Avec un bilan de 66.000 spectateurs, dont 26.000 le premier jour, le Festival des Papillons de Nuit ne bât pas son record de 2014
(70.000) mais un peu mieux que l’an passé (65.000).
De quoi donner des ailes aux organisateurs et aux bénévoles pour une prochaine édition avec toujours plus de surprises !
Encore un grand merci à eux !