2022 – 12 titres – 33’17 Label : Villa Mariana / Inouïe Distribution Style : Chanson, Rock industriel Origine : France, Bretagne, Saint Malo (35) Date de sortie de l’album : 29 avril 2022
Notre avis :
Par Mike S.
Habitué désormais des hommages aux auteurs disparus, Emmanuel Tugny nous invite, pour son 14e album, à découvrir les textes de Germain Nouveau, auteur contemporain et amis de Verlaine et Rimbaud.
C’est avec son flegme habituel que le chanteur et musicien interprète une douzaine de poèmes extraits de « Valentines et autres vers« , un recueil qui avait été édité en 1922, deux après la mort de son auteur et aux débuts des années folles. Emmanuel Tugny n’en est pas à son coup d’essai. Il a déjà emprunté les mots de Maurice Scève, Tristan Corbière ou encore Emily Dickinson. Des exercices de style qui lui donne l’occasion de confronter des mots d’un autre siècle à des musiques contemporaines. Des musiques au plusiel, car Emmanuel Tugny n’aime pas rester trop longtemps dans un genre ou un autre. Ses albums naviguent ainsi dans divers univers et divers rythmes.
Avec ce nouvel opus, il en est de nouveau ainsi. Il débute par L’immortelle, un récitatif contemplatif, accompagné d’une musique d’abord discrète, retenue, qui progressivement, prend le dessus, avec sa percussion aux pulsations lourds et oppressantes, aux sonorités bruitistes. On pense alors le décor planté : des textes poétiques désuets posés sur des ambiances post-industrielles ? Et l’ode à L’Univers qui le suit de près confirme cette première impression. Mais rapidement, des guitares, une électrique et une basse, viennent modifier le décor initial, dans un Rock répétitif, mais toujours aussi contemplatif (La Musique, Valentine). Une ambiance de capharnaüm inspirée, peut-être du Velvet Underground ou de Ravi Shankar. Cette atmosphère se poursuit encore avec Ce Doit Être Bon, dans un duo avec Rebecca Meslet, qui adopte ce même détachement vocal, comme le fait Michel Houellebecq, ou comme le faisaient Serge Gainsbourg et Brigitte Bardot, sur Bonnie & Clyde. Et si les univers musicaux des uns semblent être aux antipodes des autres, la proximité est finalement évidente, sur le titre Un Fou, ou mieux encore, sur La Vérité, où le rythme semble même faire subtilement référence au duo Initial BB.
Une fois encore, alors qu’on aurait pu imaginer un risque de répétition, Emmanuel Tugny réussit à nous surprendre, en exhumant les mots d’un poète maudit et/ou oublié, et en les plongeant brutalement dans un XXIe siècle extrême, frénétique mais passionné. Une occasion très originale de découvrir Germain Nouveau et de lui redonner un peu de sa lumière perdue grâce à la musique post-moderne et l’interprétation nonchalante d’un artiste contemporain et définitivement hors normes.
Tracklist : 01. L’immortelle – 3’23
02. À L’univers – 2’41
03. La Musique – 2’26 04. Valentine – 2’45
05. Ce Doit Être Bon – 2’57
06. Son Portrait – 3’29
07. Madame – 1’53
08. Un Fou – 2’25
09. Quand Je Mourrai – 2’30
10. Une Femme Dans La Maison – 1’54
11. La Vérité – 2’51
11. Un Fils – 4’07
Emmanuel Tugny – Valentines
2022 – 12 titres – 33’17
Label : Villa Mariana / Inouïe Distribution
Style : Chanson, Rock industriel
Origine : France, Bretagne, Saint Malo (35)
Date de sortie de l’album : 29 avril 2022
Notre avis :
Par Mike S.
Habitué désormais des hommages aux auteurs disparus, Emmanuel Tugny nous invite, pour son 14e album, à découvrir les textes de Germain Nouveau, auteur contemporain et amis de Verlaine et Rimbaud.
C’est avec son flegme habituel que le chanteur et musicien interprète une douzaine de poèmes extraits de « Valentines et autres vers« , un recueil qui avait été édité en 1922, deux après la mort de son auteur et aux débuts des années folles. Emmanuel Tugny n’en est pas à son coup d’essai. Il a déjà emprunté les mots de Maurice Scève, Tristan Corbière ou encore Emily Dickinson. Des exercices de style qui lui donne l’occasion de confronter des mots d’un autre siècle à des musiques contemporaines. Des musiques au plusiel, car Emmanuel Tugny n’aime pas rester trop longtemps dans un genre ou un autre. Ses albums naviguent ainsi dans divers univers et divers rythmes.
Avec ce nouvel opus, il en est de nouveau ainsi. Il débute par L’immortelle, un récitatif contemplatif, accompagné d’une musique d’abord discrète, retenue, qui progressivement, prend le dessus, avec sa percussion aux pulsations lourds et oppressantes, aux sonorités bruitistes. On pense alors le décor planté : des textes poétiques désuets posés sur des ambiances post-industrielles ? Et l’ode à L’Univers qui le suit de près confirme cette première impression. Mais rapidement, des guitares, une électrique et une basse, viennent modifier le décor initial, dans un Rock répétitif, mais toujours aussi contemplatif (La Musique, Valentine). Une ambiance de capharnaüm inspirée, peut-être du Velvet Underground ou de Ravi Shankar. Cette atmosphère se poursuit encore avec Ce Doit Être Bon, dans un duo avec Rebecca Meslet, qui adopte ce même détachement vocal, comme le fait Michel Houellebecq, ou comme le faisaient Serge Gainsbourg et Brigitte Bardot, sur Bonnie & Clyde. Et si les univers musicaux des uns semblent être aux antipodes des autres, la proximité est finalement évidente, sur le titre Un Fou, ou mieux encore, sur La Vérité, où le rythme semble même faire subtilement référence au duo Initial BB.
Une fois encore, alors qu’on aurait pu imaginer un risque de répétition, Emmanuel Tugny réussit à nous surprendre, en exhumant les mots d’un poète maudit et/ou oublié, et en les plongeant brutalement dans un XXIe siècle extrême, frénétique mais passionné. Une occasion très originale de découvrir Germain Nouveau et de lui redonner un peu de sa lumière perdue grâce à la musique post-moderne et l’interprétation nonchalante d’un artiste contemporain et définitivement hors normes.
Site officiel / Facebook
Line-up :
Emmanuel Tugny
Feat. Rebecca Meslet
Tracklist :
01. L’immortelle – 3’23
02. À L’univers – 2’41
03. La Musique – 2’26
04. Valentine – 2’45
05. Ce Doit Être Bon – 2’57
06. Son Portrait – 3’29
07. Madame – 1’53
08. Un Fou – 2’25
09. Quand Je Mourrai – 2’30
10. Une Femme Dans La Maison – 1’54
11. La Vérité – 2’51
11. Un Fils – 4’07