Vincent Delerm – A présent

On se disait depuis quelques temps que Vincent Delerm tournait un peu en rond avec son style et ses chansons de moins en moins singulières, au fil du temps et de ses « nouveaux » albums. Il y avait bien eu, sur le précédent opus, un travail original d’orchestration – avec des pianos – et d’écriture, avec une seule histoire, tout au long de l’album, sorte d’album concept, mais dont le rendu restait irrémédiablement du Vincent Delerm, ni plus ni moins. C’est dire combien on allait avoir une oreille extrêmement critique concernant ce nouvel album, le 6e album studio, baptisé A présent ! 

Introduit par une voix off, A présent révèle progressivement ses contours par une orchestration soyeuse faite de cordes, principalement. Côté textes, on a l’impression de retrouver la patte de Vincent Delerm à ses débuts, plus personnel et plus touchant, notamment sur le single Je ne veux pas mourir ce soir, qui de surcroît bénéficie d’une belle mélodie, et pas d’un simple gimmick ou d’une ligne d’harmonie.  

Au milieu, il y a quelques petites choses, qui se révéleront sans doute avec le temps et la tournée, dont notamment, Les chanteurs sont tous les mêmes, en duo avec Benjamin Biolay, qui bénéficie déjà d’un clip aussi. Un titre répétitif et mélancolique, image parfaite du fond de commerce des deux artistes réunis ici, dont les voix si similaires, se marient parfaitement. Et une orchestration, une fois encore, bien travaillée, avec des violons omniprésents.

Au jeu des chansons liste de courses, il y a aussi Le Garçon, dont l’accumulation de souvenirs et d’impressions s’identifie, qu’on le veuille ou non, à son auteur. C’est un peu comme des extraits volés dans le journal intime de Vincent Delerm, dont on ne sait finalement que peu de choses (mais bon, je suis pas abonné à Gala non plus, alors…). Il y a enfin, le titre éponyme, A présent, avec cette énumération de « nous sommes… » qui touchera tout à chacun, au coeur et à l’âme, confirmant au passage, que Monsieur Vincent Delerm est toujours capable de nous émouvoir avec trois mots et deux accords.

Et si, Victoire de la musique en 2003 pour son premier album, Vincent Delerm donne toujours l’impression de se contenter de son statut d’artiste reconnu, pour réitérer son premier forfait, selon un angle un peu différent à chaque fois, avec A présent, il semble être carrément revenu au point de départ, pour imaginer un nouveau commencement. Mais avec la somme d’expérience accumulée au cours de ses 15 années de carrière. De quoi lui redonner un peu de souffle, un peu… et à nous, un peu d’espoir de retrouver l’interprète qui nous avait si vite impressionné et passionné. Un peu.

Alors, il y a du bon et du très bon dans ce nouvel album. On apprécie des titres comme Je ne veux pas mourir ce soir ou Le Garçon, mais comme pour ses artistes préférés, on en attend toujours d’avantage ! Le fan est exigent et dérangeant !