The Stranglers

THE STRANGLERS en concert

+ 1ère partie : Brother Junior

Date : 10 août 2024
Salle : Parc du Port Breton
Lieu : Bretagne, Dinard (35).


Par Mike S.

50 ans après leurs débuts tapageurs, The Stranglers étaient les derniers invités de l’édition 2024 du Festival Dinard Opening. Du groupe original, il ne reste parfois que peu de membres. Et Les Stranglers n’échappent pas à cette tendance, puisque Jean-Jacques Burnel, bassiste et chanteur, est le seul à avoir traversé toutes les époques du groupe. Ce soir, il est accompagné d’un autre chanteur-guitariste, arrivé depuis 2006 tout de même, Baz Warne, pour mettre le feu dans le parc du Port Breton. 

Le concert a lieu, en effet, dans ce lieu très agréable, qu’est la cour du château du Port Breton. En ouverture de cette soirée, le chanteur Brother Junior monte sur la scène sur les coups de 20h30, alors que le soleil livre les derniers rayons d’une journée très agréable à Dinard. La cour du château est déjà bien remplie pour accueillir le chanteur et ses deux musiciens. Auteur de deux EP’s passés un peu inaperçu, le chanteur français prépare la sortie d’un premier album, Loser Not Loser, à sortir sur le label Hey Bronco Records.

Brother Junior

Pour lui donner un petit coup de pouce, Jean-Jacques Burnel et ses Stranglers ont décidé de les emmener en tournée depuis 2023. L’occasion pour le chanteur de se faire connaître d’un plus large public et aussi de tester ses chansons sur des jauges plus importantes. Et c’est le cas ce soir, puisque la soirée affiche sold out, avec plus de 1500 billets distribués. En formation trio, le groupe propose un son indie rock influencé par le blues, le rock garage et la folk. Comparé à des artiste comme Ty Segall ou Eels, il distille des chansons en anglais aux mélodies souvent évidentes et aux refrains rapidement entêtant, à l’image des singles My Oh My ou Death By Dance. Le public apprécie et applaudit largement à la fin de chaque. Le set est assez court mais permet à la nuit de s’installer progressivement. 

Brother Junior

C’est vers 21h40 que le public dinardais peut enfin découvrir et applaudir copieusement The Stranglers. Certains avaient pris leurs billets depuis de nombreux mois pour ne pas manquer cette occasion, assez unique, de retrouver le groupe dans ce cadre exceptionnel. Et quoi de mieux que Toiler on the Sea pour débuter ce concert dans cette ville de bord de mer et cette région marquée par les équipages des Terres Neuvas. Un titre qui remonte aux débuts du groupe en 1978 ; les fans les plus fervents apprécient le geste. Et ils l’apprécient d’autant plus que le groupe reste dans cette période enchainant sur Duchess et The Raven. De quoi rappeler de bons souvenirs aux quinquas et autres sexagénaires, majoritaires ce soir. C’est toute une jeunesse qui remonte à la surface, pour certains, les replongeant dans leurs premières émotions de concert. 

The Stranglers

Rapidement, pour ceux qui ne connaissent que les grands classiques des Men in Black, le groupe lance Always The Sun et Golden brown, n’attendant même pas le rappel, alors que d’autres groupes auraient gardé assurément ces morceaux de choix pour le bouquet final. Mais pas les Stranglers ! Ils s’en débarrassent quasiment. Avec la manière tout de même. Pour le premier, rebaptisé ‘Sun’ sur la setlist, il y a un air de magie qui souffle sur la foule, qui met tout le monde d’accord sur un point : The Stranglers, c’est quand même un p…. de groupe ! Quand au second, ‘Gold’, il n’était même pas vraiment inscrit dans la setlist, ajouté au feutre. Et pourtant, ce titre en forme de valse, finit de convaincre les plus sceptiques, avec cette boule à facette qui tourne au dessus de leur tête, prolongeant la magie un moment encore. Le batteur (Jim Macaulay) se fait alors plus discret, laissant les lumières des projecteurs retomber sur les claviers de Toby Hounsham

The Stranglers

La setlist prend ainsi des allures de best of ajoutant la liste des gros singles du groupe, Peaches, leur tout premier succès de 77′, qui sera suivi de (Get A) Grip (On Yourself) et Genetrix, tous deux extraits du même album. De la nostalgie ! Et aussi du gros son ! Car le groupe n’a pas baissé le son et le rythme en 50 ans de carrière. C’est toujours extrêmement pêchu et brut ! Il manquera peut-être à la fête quelques titres tout de même, comme Nice in Nice, la cover 96 tears ou encore – juste pour moi – Norfolk Coast, qui m’avait donné l’occasion d’interviewer le groupe il y a 20 ans. Mais le groupe offrira encore quelques bons titres avant de terminer les 90 mn de concert, dont les parties vocales se sont partagées à part presque égale entre le guitariste Baz Warne et le bassiste JJ Burnel, le leader charismatique et normand (par sa mère). L’occasion de nous partager aussi quelques anecdotes entre les titres, et quelques blagues aussi. 

En guise de rappel, le groupe nous offre un dernier classique, qui contient tous les ingrédients qui ont fait le succès du groupe. No More Heroes est un hymne à la paix en cette période si conflictuelle et il est joué avec une énergie phénoménale qui nous fait oublier que Jean-Jacques Burnel a fêté ses 72 ans !

The Stranglers

On garde d’ailleurs en tête l’époque Hugh Cornwell assurait les vocals et que Jet Black (batterie) et Dave Greenfield (claviers, chant) étaient toujours en vie. Mais ne regardons pas trop en arrière et apprécions le présent ! Le Rock et le Punk ne sont toujours pas morts ! A noter, à ce titre, que les Stranglers seront sur la route tout le mois d’octobre pour souffler officiellement les 50 bougies du groupe. Ne les ratez surtout pas, car ce soir, ils ont mis le feu ! 


Merci à la Mairie de Dinard pour avoir organisé ce concert et à Verycords, le label du groupe. 

The Stranglers : Facebook / Site

Brother Junior : Facebook / YT 

Setlist-the-Stranglers-2024