Nancy Jazz Pulsations /

The Stranglers + Isaac Delusion /

Le 15 Octobre 2024 – Nancy (54) /

Notre avis :


Le chapiteau du parc de la Pépinière a vibré d’excitation ce mardi soir. Avant l’arrivée des légendaires The Stranglers, figures emblématiques de la scène punk et new wave Britannique, le public Nancéien a eu droit à une prestation envoûtante d’Isaac Delusion. Une jolie performance avant que The Stranglers n’enflamment littéralement la scène, marquant ainsi l’un des moments forts de cette édition.

ISAAC DELUSION

Isaac Delusion prend possession de la scène et transporte immédiatement le public dans son univers onirique avec « The Child You Were ». Le groupe Parisien, avec son habile mélange d’électro-pop planante et de mélodies délicates, captive les spectateurs dès les premières notes. La voix douce et aérienne de Loïc Fleury, parfaitement portée par des synthés et des guitares aux sonorités éthérées, résonne avec élégance tout au long du set, plongeant le chapiteau dans une ambiance rêveuse et introspective. Le morceau « Lost And Found » maintient cette atmosphère vaporeuse, avant que « Fancy » ne vienne accélérer légèrement le rythme, insufflant une énergie plus dansante. Le moment fort arrive sans conteste avec « Isabella », morceau particulièrement marquant qui hypnotise littéralement le public. La salle entière vibre au son des rythmes doux mais entraînants, créant une parenthèse où chacun semble se perdre dans les mélodies. Le groupe surprend également avec une reprise élégante de « Couleur Menthe À L’Eau » d’Eddy Mitchell, apportant une touche nostalgique et inattendue. Avec « The Sinner », « Internet » et « How Much (You Want Her) », Isaac Delusion continue de naviguer entre douceur et intensité, avant d’embarquer le public dans la nuit avec « Children Of The Night ». « Make It », « Distance », « She Pretends » et « Let Her Go » viennent parfaitement clôturer cette performance envoûtante, laissant le public sous le charme. Isaac Delusion a su captiver et enchanter l’audience, offrant une ouverture poétique et raffinée à cette soirée éclectique.

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Les photos de la soirée : ici.

THE STRANGLERS

L’excitation est palpable, et dès les premières notes de « Toiler On The Sea », une vague d’énergie s’empare de la foule. Le public acclame chaleureusement le groupe, transporté par ce titre emblématique datant de 1978, un véritable cadeau pour les fans de la première heure. Avec près de 50 ans de carrière, les Stranglers prouvent qu’ils n’ont rien perdu de leur vitalité. L’enchaînement avec « (Get A) Grip (On Yourself) », un de leurs premiers grands succès, capte immédiatement l’attention de tout le chapiteau. Le bassiste Jean-Jacques Burnel, fier de ses racines Françaises, salue la foule avant de nous proposer « Duchess », une pépite pop-punk tirée de l’album « The Raven ». Les rythmes nerveux et les mélodies accrocheuses rappellent à quel point les Stranglers maîtrisent cet équilibre subtil entre provocation et sophistication. La soirée est marquée par la rareté de certains morceaux joués, créant des moments de surprise. « Sweden (All Quiet On The Eastern Front) » transporte le public dans un voyage absurde en Scandinavie.

Puis, le groove menaçant de « Nice ‘N’ Sleazy » fait vibrer la scène, immergeant l’audience dans un univers à la fois sombre et sensuel. L’instant le plus intime survient avec « Princess Of The Streets ». La voix adoucie de Baz Warne, accompagnée des nappes hypnotiques de clavier de Toby Hounsham, enveloppe le public dans une atmosphère chargée d’émotion. Le groupe surprend encore avec « This Song », une reprise inattendue des Disciples Of Spess, un clin d’œil à leurs racines punk et à leur influence toujours vivace sur la scène underground. Le morceau suivant, « Don’t Bring Harry », est interprété dans une version entièrement française, sous le titre « Ne Ramène Pas Harry ». La foule, d’abord surprise, est vite conquise par cette interprétation mélancolique et douce-amère, où la voix de Burnel résonne avec une intensité particulière. Ce geste, empreint de respect pour le public Français, renforce une complicité déjà palpable. Les parties vocales se partagent habilement entre Baz Warne et Jean-Jacques Burnel, ajoutant de la profondeur à chaque morceau.

Après « Ships That Pass In The Night », une rareté jouée comme une ballade nocturne, le groupe accélère avec « Breathe », avant que la légendaire ligne de basse de « Peaches », leur tout premier succès de 1977, ne déchaîne littéralement la foule. Un tonnerre d’applaudissements résonne alors que les fans les plus fervents chantent chaque mot de ce hit provocateur, symbole intemporel de l’esprit rebelle des Stranglers. Le moment tant attendu arrive avec « Golden Brown ». Le tempo chaloupé et la mélodie de clavecin ensorcellent le chapiteau, plongeant les spectateurs dans une bulle d’enchantement. Ce morceau, aux accents de valse, convainc même les plus sceptiques, tandis qu’une boule à facettes diffuse des éclats lumineux, amplifiant l’atmosphère féérique. Le batteur Jim Macaulay se fait discret, laissant le clavier envoûtant de Toby Hounsham prendre le devant de la scène. Sans pause, « Always The Sun » fait immédiatement naître un sentiment de nostalgie. La foule, unie dans un même élan, chante en chœur ce classique incontournable.

L’énergie monte encore d’un cran avec « White Stallion », un morceau récent et percutant, avant de revenir à leurs débuts avec « Hanging Around », tiré de leur premier album. L’ambiance devient électrique, chaque note résonnant comme un hommage à leur carrière. Le rappel s’amorce avec « Tank », une explosion sonore aux accents punk effrénés, avant que le groupe ne déploie « Go Buddy Go », un autre classique trépidant de leur répertoire. Mais c’est bien « No More Heroes » qui vient clore cette soirée en apothéose. Ce morceau, devenu un hymne intemporel, résonne avec une énergie incroyable. Le public, exalté, reprend en chœur les paroles, célébrant cet écho de rébellion, de désillusion et de puissance musicale. Alors que les lumières s’éteignent et que les dernières notes se dissipent, une évidence s’impose : The Stranglers sont toujours bien vivants. Ce soir à Nancy, ils ont prouvé qu’ils restent les héros de ceux qui n’en ont plus.

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Photos : Fabrice A.

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