L’Autre Canal /
The Inspector Cluzo
+ The Messenger Birds /
Le 13 Novembre 2025 – Nancy (54) /
Notre avis : 5/5.
Vingt ans de route, des centaines de milliers de kilomètres avalés, et toujours cette même authenticité brute qui fait de The Inspector Cluzo un groupe absolument unique dans le paysage rock mondial. Ce 13 novembre 2025, L’Autre Canal affiche quasi complet pour accueillir les deux « paysans Gascons » de Mont-de-Marsan, de retour en France après une tournée estivale qui les a menés aux USA. The Messenger Birds étaient invités à ouvrir la soirée.
THE MESSENGER BIRDS
Les Messenger Birds lancent les festivités avec l’assurance de ceux qui ont déjà longuement sillonné les routes en tournée. Le duo guitare/batterie venu de Detroit, proches compagnons de route de The Inspector Cluzo (TIC) depuis plus de dix ans, débarque en France comme à la maison. On sent immédiatement le lien fraternel avec TIC : même énergie brute, même goût pour les tournées interminables dans les contrées rock’n’roll du Midwest profond. Le set s’ouvre sur un « Self Destruct » tranchant, véritable déflagration power-pop grungy, où le fameux Detroit Sound se fait sentir dans chaque riff. « If No One’s Going To Look My Way » enchaîne, plus mélodique mais tout aussi nerveux. Le public se laisse rapidement embarquer. Avec « Alone In The World », le duo dévoile une sensibilité plus sombre, soutenue par un jeu de batterie à la fois lourd et délicat. Puis « Fake Lives » relance la machine, débordante d’électricité et de rage contenue. La complicité entre les deux musiciens est palpable. « Fortune Teller » fait monter la tension d’un cran, porté par un chant habité. « Honest Lies » résonne ensuite comme un uppercut émotionnel, précis et sincère. Enfin, « What You Want To Hear » clôt le set dans une explosion d’énergie, laissant la salle chauffée à blanc pour accueillir The Inspector Cluzo. Une ouverture de soirée à l’image du duo : intense, généreuse, et terriblement efficace.
The Messenger Birds : Facebook / Instagram / Youtube / Site Officiel
Les photos de la soirée : ici.
THE INSPECTOR CLUZO
Le public n’attend pas longtemps avant que Laurent (à la guitare et au chant) ne prenne la parole pour présenter leur 10ᵉ album, « Less Is More », sorti en 2025. En adéquation avec leur philosophie de post-croissance et leur mode de vie à la ferme, ce disque reste auto-produit, auto-financé, exactement comme les neuf précédents. L’album a été enregistré « à l’ancienne » en seulement 4 jours à Nashville et mixé en 2 par leur mentor Vance Powell (multi–Grammy Awards : Jack White, The Raconteurs, Chris Stapleton). Le tout capturé au plus près la puissance organique de leurs concerts, sans machine, sans tricherie — une marque de fabrique qui force le respect depuis près de deux décennies. Les premières notes résonnent, et ce soir, le rock est réel. L’esprit de « Less Is More » est déjà là. Le duo attaque avec énergie, évoquant rapidement le bazar permanent qu’un certain chat de la ferme, star involontaire, est capable de créer : « Catfarm » déclenche les premiers sourires. Puis vient « As Stupid As You Can », une charge lucide et acide contre la bêtise des gouvernements — thème tristement intemporel. Le public acquiesce, gronde, réagit : on est déjà au cœur du propos. « A Man Outstanding In His Field », hommage puissant et poétique aux agriculteurs, rappelle que The Inspector Cluzo (TIC) est — et restera — le seul groupe rock du monde qui retourne à la ferme entre deux tournées mondiales. Zéro artifice. 100% vérité. Au milieu du set, Laurent rappelle ce qui fait la réputation du duo : pas d’ordinateur, pas de boucle, que des vrais instruments, uniquement la sueur, la conviction, et la complicité quasi télépathique entre les deux musiciens.
Le duo enchaîne avec « We Win Together, I’m Losing Alone », morceau plus brutal, et terriblement efficace en live, avant de lancer « Fishermen ». Après vingt ans d’existence et déjà trois passages à L’Autre Canal, TIC joue ici comme en terrain familier. Le moment d’émotion arrive avec « For My Family », toujours accueilli comme un hymne intime. Laurent raconte la dernière tournée US, l’amitié solide avec Clutch — invités à la ferme — et ce concert improbable sur le changement climatique au milieu des bikers : une image qui résume parfaitement la singularité du duo. Le set prend un virage engagé avec « Thoreau », puis « The Greenwashers ». Laurent lance alors : transformons ce club comme si on était en Oklahoma ! Mission accomplie : la salle devient une chaudière sudiste. Le guitariste glisse une courte histoire sur Iggy Pop qui arrache quelques rires. Mathieu, véritable chef d’orchestre, déserte ses fûts et parcourt la scène, haranguant la foule, les incitant à chanter. Il n’hésite pas à se jeter dans la foule pour un slam mémorable. Le show se poursuit avec la superbe reprise de David Crosby, « Almost Cut My Hair », jouée avec une intensité folle. Le public lève les bras lorsque résonne « Put Your Hands Up » qui voit le démantèlement de la batterie de Mathieu, et le concert se conclut sur « Journey Men », un morceau qui résume toute leur trajectoire : indépendance, sueur, constance, sincérité. The Inspector Cluzo est une manière d’être, un manifeste musical et humain. Ce soir encore, à L’Autre Canal, ils ont prouvé qu’on peut conquérir la planète sans renoncer à son identité, sans céder à la facilité, et sans jamais trahir sa ferme, son terroir, ni son public. Vingt ans plus tard, leur rock organique reste une claque. Un rappel essentiel : le vrai, le simple, le brut… c’est ça, le « Less Is More ».
The Inspector Cluzo : Facebook / Instagram / Youtube / Site Officiel
Les photos de la soirée : ici.
#Live / #Report / #LiveReport / #Review / #LiveReview / #Photos / #Pictures
The Inspector Cluzo
+ The Messenger Birds /
Le 13 Novembre 2025 – Nancy (54) /
Notre avis : 5/5.
Vingt ans de route, des centaines de milliers de kilomètres avalés, et toujours cette même authenticité brute qui fait de The Inspector Cluzo un groupe absolument unique dans le paysage rock mondial. Ce 13 novembre 2025, L’Autre Canal affiche quasi complet pour accueillir les deux « paysans Gascons » de Mont-de-Marsan, de retour en France après une tournée estivale qui les a menés aux USA. The Messenger Birds étaient invités à ouvrir la soirée.
THE MESSENGER BIRDS
Les Messenger Birds lancent les festivités avec l’assurance de ceux qui ont déjà longuement sillonné les routes en tournée. Le duo guitare/batterie venu de Detroit, proches compagnons de route de The Inspector Cluzo (TIC) depuis plus de dix ans, débarque en France comme à la maison. On sent immédiatement le lien fraternel avec TIC : même énergie brute, même goût pour les tournées interminables dans les contrées rock’n’roll du Midwest profond. Le set s’ouvre sur un « Self Destruct » tranchant, véritable déflagration power-pop grungy, où le fameux Detroit Sound se fait sentir dans chaque riff. « If No One’s Going To Look My Way » enchaîne, plus mélodique mais tout aussi nerveux. Le public se laisse rapidement embarquer. Avec « Alone In The World », le duo dévoile une sensibilité plus sombre, soutenue par un jeu de batterie à la fois lourd et délicat. Puis « Fake Lives » relance la machine, débordante d’électricité et de rage contenue. La complicité entre les deux musiciens est palpable. « Fortune Teller » fait monter la tension d’un cran, porté par un chant habité. « Honest Lies » résonne ensuite comme un uppercut émotionnel, précis et sincère. Enfin, « What You Want To Hear » clôt le set dans une explosion d’énergie, laissant la salle chauffée à blanc pour accueillir The Inspector Cluzo. Une ouverture de soirée à l’image du duo : intense, généreuse, et terriblement efficace.
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THE INSPECTOR CLUZO
Le public n’attend pas longtemps avant que Laurent (à la guitare et au chant) ne prenne la parole pour présenter leur 10ᵉ album, « Less Is More », sorti en 2025. En adéquation avec leur philosophie de post-croissance et leur mode de vie à la ferme, ce disque reste auto-produit, auto-financé, exactement comme les neuf précédents. L’album a été enregistré « à l’ancienne » en seulement 4 jours à Nashville et mixé en 2 par leur mentor Vance Powell (multi–Grammy Awards : Jack White, The Raconteurs, Chris Stapleton). Le tout capturé au plus près la puissance organique de leurs concerts, sans machine, sans tricherie — une marque de fabrique qui force le respect depuis près de deux décennies. Les premières notes résonnent, et ce soir, le rock est réel. L’esprit de « Less Is More » est déjà là. Le duo attaque avec énergie, évoquant rapidement le bazar permanent qu’un certain chat de la ferme, star involontaire, est capable de créer : « Catfarm » déclenche les premiers sourires. Puis vient « As Stupid As You Can », une charge lucide et acide contre la bêtise des gouvernements — thème tristement intemporel. Le public acquiesce, gronde, réagit : on est déjà au cœur du propos. « A Man Outstanding In His Field », hommage puissant et poétique aux agriculteurs, rappelle que The Inspector Cluzo (TIC) est — et restera — le seul groupe rock du monde qui retourne à la ferme entre deux tournées mondiales. Zéro artifice. 100% vérité. Au milieu du set, Laurent rappelle ce qui fait la réputation du duo : pas d’ordinateur, pas de boucle, que des vrais instruments, uniquement la sueur, la conviction, et la complicité quasi télépathique entre les deux musiciens.
Le duo enchaîne avec « We Win Together, I’m Losing Alone », morceau plus brutal, et terriblement efficace en live, avant de lancer « Fishermen ». Après vingt ans d’existence et déjà trois passages à L’Autre Canal, TIC joue ici comme en terrain familier. Le moment d’émotion arrive avec « For My Family », toujours accueilli comme un hymne intime. Laurent raconte la dernière tournée US, l’amitié solide avec Clutch — invités à la ferme — et ce concert improbable sur le changement climatique au milieu des bikers : une image qui résume parfaitement la singularité du duo. Le set prend un virage engagé avec « Thoreau », puis « The Greenwashers ». Laurent lance alors : transformons ce club comme si on était en Oklahoma ! Mission accomplie : la salle devient une chaudière sudiste. Le guitariste glisse une courte histoire sur Iggy Pop qui arrache quelques rires. Mathieu, véritable chef d’orchestre, déserte ses fûts et parcourt la scène, haranguant la foule, les incitant à chanter. Il n’hésite pas à se jeter dans la foule pour un slam mémorable. Le show se poursuit avec la superbe reprise de David Crosby, « Almost Cut My Hair », jouée avec une intensité folle. Le public lève les bras lorsque résonne « Put Your Hands Up » qui voit le démantèlement de la batterie de Mathieu, et le concert se conclut sur « Journey Men », un morceau qui résume toute leur trajectoire : indépendance, sueur, constance, sincérité. The Inspector Cluzo est une manière d’être, un manifeste musical et humain. Ce soir encore, à L’Autre Canal, ils ont prouvé qu’on peut conquérir la planète sans renoncer à son identité, sans céder à la facilité, et sans jamais trahir sa ferme, son terroir, ni son public. Vingt ans plus tard, leur rock organique reste une claque. Un rappel essentiel : le vrai, le simple, le brut… c’est ça, le « Less Is More ».
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By Fabrice A. • Reportage Concert, Reportages 0 • Tags: L'Autre Canal, Nancy, The Inspector Cluzo, The Messenger Birds