La Cartonnerie /
The Inspector Cluzo
+ The Messenger Birds /
Le 14 Novembre 2025 – Reims (51) /
Notre avis : 5/5.
Deux décennies passées à sillonner les routes, des kilomètres accumulés par centaines de milliers, et The Inspector Cluzo reste habité par la même force authentique qui en fait une singularité du rock international. Ce 14 novembre 2025, La Cartonnerie accueille les deux musiciens de Mont-de-Marsan, revenus en France après une tournée estivale qui les a menés jusqu’aux États-Unis. Avant leur arrivée sur scène, le public a découvert l’énergie explosive et sans détour du duo The Messenger Birds.
THE MESSENGER BIRDS
Les Messenger Birds ouvrent la soirée avec l’assurance tranquille de ceux qui ont déjà passé des années sur la route. Le duo guitare/batterie venu de Detroit, compagnons fidèles de The Inspector Cluzo (TIC) depuis plus d’une décennie, débarque en France comme en terrain familier. Dès les premières secondes, le lien fraternel avec TIC saute aux yeux : même énergie brute, même appétit pour les tournées sans fin dans les terres rock’n’roll du Midwest. Le set s’embrase d’emblée avec un « Self Destruct » acéré, véritable déflagration de power-pop grunge où le Detroit Sound pulse à chaque riff. « If No One’s Going To Look My Way » prend la relève, plus mélodique mais tout aussi nerveux, et le public bascule rapidement dans l’univers du duo. Avec « Alone In The World », les Messenger Birds dévoilent une facette plus sombre, portée par une batterie lourde mais subtile, qui installe une tension presque cinématographique. « Fake Lives » remet aussitôt les gaz : électrique, rageuse, furieusement vivante. La complicité entre les deux musiciens éclabousse la scène. « Fortune Teller » pousse encore plus loin l’intensité, guidée par un chant habité, presque possédé. Puis « Honest Lies » frappe comme un uppercut émotionnel, dense et sincère. Le duo conclut avec un « What You Want To Hear » incandescent, qui laisse la salle en ébullition, parfaitement préparée pour l’arrivée de The Inspector Cluzo. Une mise en jambes à l’image du groupe : intense, généreuse et diablement efficace.

The Messenger Birds : Facebook / Instagram / Youtube / Site Officiel
Les photos de la soirée : ici.
THE INSPECTOR CLUZO
Le public n’a même pas le temps de s’installer que Laurent, sourire en coin, s’avance déjà au micro. Ça va Reims ? Quel plaisir de vous revoir, lance-t-il, avant de présenter leur dixième album, « Less Is More », paru en 2025. Un disque auto-produit et auto-financé — comme les neuf précédents — fidèle à leur credo de post-croissance et à leur existence de fermiers entourés d’animaux, passionnés par la sauvegarde des races locales. Cet été, on a ouvert pour Neil Young… puis pour Clutch, ajoute-t-il d’un ton faussement détaché, conscient du chemin parcouru. Merci les amis ! Enregistré « à l’ancienne » en quatre jours à Nashville, puis mixé en deux par leur mentor Vance Powell — oui, oui, le producteur de Jack White ! —, l’album capture l’ADN brut de TIC : zéro machine, zéro tricherie, et l’énergie organique de leur scène. Les premières notes de « Less Is More » ouvrent le bal. Le duo embraye immédiatement avec « Catfarm », qui déclenche les premiers sourires. Laurent y évoque leur chat qui fout le bordel à la ferme. Suit « As Stupid As You Can », une chanson inspirée d’un bouquin de 68, dédiée à tous les gouvernements. Le public gronde, approuve, réagit : la connexion est immédiate. Avec « A Man Outstanding In His Field », hommage vibrant aux agriculteurs, Laurent rappelle l’évidence : The Inspector Cluzo reste le seul groupe rock au monde qui retourne à la ferme entre deux tournées internationales. Pas de décor, pas de posture : 100 % réel. Au milieu du set, il énonce leur règle d’or : pas d’ordi, pas de boucle. Que du vrai ! La sueur, la conviction et la complicité. Puis vient « We Win Together, I’m Losing Alone », plus rageur, imparable en live, avant un « Fishermen » tout en tension.

Alors Reims, ça va ?, relance-t-il entre deux titres. Puis, plus grave : en vingt ans, on a joué dans des pays où on ne peut plus aller aujourd’hui… la guerre a tout changé. Mais partout, partout, il y a des gens formidables. « For My Family » résonne alors comme un hymne intime. Laurent raconte leur dernière tournée US avec Clutch — des coquins — qui les ont envoyés jouer au milieu des bikers avec leurs chansons consacrées au climat. C’est ça, le rock’n’roll aujourd’hui ! Le set bascule vers un versant plus politique avec « Thoreau » puis « The Greenwashers ». La salle se transforme en fournaise sudiste. Laurent glisse une anecdote sur Iggy Pop, fait rire tout le monde, puis évoque les communistes millionnaires — Neil Young, Springsteen — avec cette ironie tendre qui lui est propre. Comment ça va la famille ? Mathieu quitte sa batterie, traverse la scène, chauffe le public, fait chanter toute la salle. Il finit par se jeter dans la foule, rejoint dans son slam par Chris de The Messenger Birds. Le duo enchaîne avec une reprise magistrale de David Crosby, « Almost Cut My Hair », jouée avec une intensité presque rageuse. Puis « Put Your Hands Up », durant lequel la batterie de Mathieu finit littéralement en pièces détachées. Et pour conclure, « Journey Men », manifeste de toute leur trajectoire : l’indépendance, la constance, l’honnêteté. The Inspector Cluzo est une manière d’être, une éthique musicale et humaine. Encore une fois, à La Cartonnerie, ils ont prouvé qu’on peut conquérir le monde sans se renier, sans céder aux sirènes de la facilité, sans jamais trahir la ferme, le terroir, ni le public. Vingt ans plus tard, leur rock organique reste un uppercut.

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#Live / #Report / #LiveReport / #Review / #LiveReview / #Photos / #Pictures
The Inspector Cluzo
+ The Messenger Birds /
Le 14 Novembre 2025 – Reims (51) /
Notre avis : 5/5.
Deux décennies passées à sillonner les routes, des kilomètres accumulés par centaines de milliers, et The Inspector Cluzo reste habité par la même force authentique qui en fait une singularité du rock international. Ce 14 novembre 2025, La Cartonnerie accueille les deux musiciens de Mont-de-Marsan, revenus en France après une tournée estivale qui les a menés jusqu’aux États-Unis. Avant leur arrivée sur scène, le public a découvert l’énergie explosive et sans détour du duo The Messenger Birds.
THE MESSENGER BIRDS
Les Messenger Birds ouvrent la soirée avec l’assurance tranquille de ceux qui ont déjà passé des années sur la route. Le duo guitare/batterie venu de Detroit, compagnons fidèles de The Inspector Cluzo (TIC) depuis plus d’une décennie, débarque en France comme en terrain familier. Dès les premières secondes, le lien fraternel avec TIC saute aux yeux : même énergie brute, même appétit pour les tournées sans fin dans les terres rock’n’roll du Midwest. Le set s’embrase d’emblée avec un « Self Destruct » acéré, véritable déflagration de power-pop grunge où le Detroit Sound pulse à chaque riff. « If No One’s Going To Look My Way » prend la relève, plus mélodique mais tout aussi nerveux, et le public bascule rapidement dans l’univers du duo. Avec « Alone In The World », les Messenger Birds dévoilent une facette plus sombre, portée par une batterie lourde mais subtile, qui installe une tension presque cinématographique. « Fake Lives » remet aussitôt les gaz : électrique, rageuse, furieusement vivante. La complicité entre les deux musiciens éclabousse la scène. « Fortune Teller » pousse encore plus loin l’intensité, guidée par un chant habité, presque possédé. Puis « Honest Lies » frappe comme un uppercut émotionnel, dense et sincère. Le duo conclut avec un « What You Want To Hear » incandescent, qui laisse la salle en ébullition, parfaitement préparée pour l’arrivée de The Inspector Cluzo. Une mise en jambes à l’image du groupe : intense, généreuse et diablement efficace.
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THE INSPECTOR CLUZO
Le public n’a même pas le temps de s’installer que Laurent, sourire en coin, s’avance déjà au micro. Ça va Reims ? Quel plaisir de vous revoir, lance-t-il, avant de présenter leur dixième album, « Less Is More », paru en 2025. Un disque auto-produit et auto-financé — comme les neuf précédents — fidèle à leur credo de post-croissance et à leur existence de fermiers entourés d’animaux, passionnés par la sauvegarde des races locales. Cet été, on a ouvert pour Neil Young… puis pour Clutch, ajoute-t-il d’un ton faussement détaché, conscient du chemin parcouru. Merci les amis ! Enregistré « à l’ancienne » en quatre jours à Nashville, puis mixé en deux par leur mentor Vance Powell — oui, oui, le producteur de Jack White ! —, l’album capture l’ADN brut de TIC : zéro machine, zéro tricherie, et l’énergie organique de leur scène. Les premières notes de « Less Is More » ouvrent le bal. Le duo embraye immédiatement avec « Catfarm », qui déclenche les premiers sourires. Laurent y évoque leur chat qui fout le bordel à la ferme. Suit « As Stupid As You Can », une chanson inspirée d’un bouquin de 68, dédiée à tous les gouvernements. Le public gronde, approuve, réagit : la connexion est immédiate. Avec « A Man Outstanding In His Field », hommage vibrant aux agriculteurs, Laurent rappelle l’évidence : The Inspector Cluzo reste le seul groupe rock au monde qui retourne à la ferme entre deux tournées internationales. Pas de décor, pas de posture : 100 % réel. Au milieu du set, il énonce leur règle d’or : pas d’ordi, pas de boucle. Que du vrai ! La sueur, la conviction et la complicité. Puis vient « We Win Together, I’m Losing Alone », plus rageur, imparable en live, avant un « Fishermen » tout en tension.
Alors Reims, ça va ?, relance-t-il entre deux titres. Puis, plus grave : en vingt ans, on a joué dans des pays où on ne peut plus aller aujourd’hui… la guerre a tout changé. Mais partout, partout, il y a des gens formidables. « For My Family » résonne alors comme un hymne intime. Laurent raconte leur dernière tournée US avec Clutch — des coquins — qui les ont envoyés jouer au milieu des bikers avec leurs chansons consacrées au climat. C’est ça, le rock’n’roll aujourd’hui ! Le set bascule vers un versant plus politique avec « Thoreau » puis « The Greenwashers ». La salle se transforme en fournaise sudiste. Laurent glisse une anecdote sur Iggy Pop, fait rire tout le monde, puis évoque les communistes millionnaires — Neil Young, Springsteen — avec cette ironie tendre qui lui est propre. Comment ça va la famille ? Mathieu quitte sa batterie, traverse la scène, chauffe le public, fait chanter toute la salle. Il finit par se jeter dans la foule, rejoint dans son slam par Chris de The Messenger Birds. Le duo enchaîne avec une reprise magistrale de David Crosby, « Almost Cut My Hair », jouée avec une intensité presque rageuse. Puis « Put Your Hands Up », durant lequel la batterie de Mathieu finit littéralement en pièces détachées. Et pour conclure, « Journey Men », manifeste de toute leur trajectoire : l’indépendance, la constance, l’honnêteté. The Inspector Cluzo est une manière d’être, une éthique musicale et humaine. Encore une fois, à La Cartonnerie, ils ont prouvé qu’on peut conquérir le monde sans se renier, sans céder aux sirènes de la facilité, sans jamais trahir la ferme, le terroir, ni le public. Vingt ans plus tard, leur rock organique reste un uppercut.
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By Fabrice A. • Reportage Concert, Reportages 0 • Tags: La Cartonnerie, La Cartonnerie De Reims, Reims, The Inspector Cluzo, The Messenger Birds