The Divine Comedy – Rainy Sunny Afternoon

Six ans après Office Politics, Neil Hannon signe un retour attendu de The Divine Comedy. Enregistré à Abbey Road, « Rainy Sunday Afternoon » dévoile une pop orchestrale élégante, intime et profondément mélancolique. Un disque-refuge, à savourer comme une parenthèse hors du temps, un dimanche pluvieux.

Après Office Politics, satire électro-pop de la vie de bureau, et un second best of récapitulatif de 30 années d’une belle carrière, Neil Hannon reprend la plume sous le nom de The Divine Comedy pour un treizième album studio, Rainy Sunday Afternoon. Enregistré dans le mythique Studio 3 d’Abbey Road, ce disque confirme à quel point l’Irlandais, 54 ans au compteur, demeure un orfèvre de la mélodie et des arrangements luxuriants.

Loin de la fantaisie synthétique de son précédent opus, Rainy Sunday Afternoon marque un retour aux premières amours du musicien : une pop orchestrale, ciselée, ample, qui rappelle ses grands disques des années 90. Le premier single, « Achilles », dévoilé le 8 avril, en donnait déjà la couleur : cordes ambitieuses, chœurs massifs, lyrisme digne d’un Scott Walker. Derrière la flamboyance, une méditation sur la fragilité humaine et le temps qui passe, thèmes qui irriguent l’ensemble de l’album.

Ce nouvel disque s’écoute comme un carnet de réflexions à la fois personnelles et universelles. Neil Hannon y convoque souvenirs, ruptures, inquiétudes sociales et questionnements existentiels, le tout enveloppé dans un écrin symphonique d’une élégance rare. On pense tour à tour à de la comédie musicale, à la pop baroque des Kinks, à la mélancolie de Jarvis Cocker et à son Pulp récemment ressuscité. Mais toujours avec ce ton singulier, très english, mélange d’humour pince-sans-rire et de tendresse désabusée.

Si Office Politics se perdait parfois dans la pochade, Rainy Sunday Afternoon trouve au contraire une cohérence douce-amère : un disque conçu comme un refuge, à écouter justement lors d’un dimanche pluvieux, quand l’orage gronde et que l’on se laisse envahir par la nostalgie. Hannon y assume sa « crise de la cinquantaine orchestrale » avec un certain panache, offrant une œuvre intime mais universelle, capable de toucher aussi bien les fidèles de la première heure que les curieux séduits récemment par son travail sur la BO de Wonka.

Disponible en vinyle noir ou vert (biovinyle), CD standard ou édition deluxe agrémentée d’un live parisien et londonien, Rainy Sunday Afternoon rappelle que Neil Hannon est, plus que jamais, un esthète de la pop élégante. Derrière son œil malicieux, il continue de transformer la pluie en musique, avec un art de la nostalgie qui n’appartient qu’à lui.