La Rockhal /
Sigur Rós /
Le 26/10/2022 – Esch Sur Alzette (Lux) /
Notre avis :
Den Atelier prend soin de son public. En cette douce soirée de fin octobre, nous prenons la direction de la Rockhal d’Esch Sur Alzette pour retrouver sur scène l’incomparable formation islandaise de Sigur Rós.
SIGUR RÓS
Ný batterí
Avec près de 25 années d’existence et (plus ou moins) 8 albums studio, Jónsi et ses acolytes ont su parcourir de nombreux territoires sonores. Loin de la volonté de se rattacher à une exploitation trop commerciale, Sigur Rós représente l’art d’envoûter et de tout transcender en beauté. L’expérimentation des instruments avec une guitare jouée à l’archet, des images et même de la voix en falsetto si caractéristique de Jónsi, tout est au service d’un ressenti plus grand, plus global.
( )
Si la beauté des œuvres de Sigur Rós n’est plus à prouver, il a toujours résulté du projet une forme aussi naïve que puissante d’espoir. Lors d’un concert, l’intention est clairement de plonger l’audience en totale immersion, à grands renforts de plages de sons, tantôt saturées et chargées de larsen, tantôt cristallines.
La prestation de ce soir se déroule en deux temps. Le premier set réserve une place de choix à des titres issus de l’album « ( ) » avec les sublimes « Untitled #1 (Vaka) », « Untitled #2 (Fyrsta) » puis « Untitled #3 (Samskeyti) ». L’album, dont il est encore aujourd’hui difficile de prononcer le nom, fête son vingtième anniversaire, on comprend pourquoi les musiciens ont à cœur d’en jouer les titres.
Si l’on se sent encore ensuite bercé par l’harmonie et la douceur d’un titre comme « Svefn-g-englar », Sigur Rós sait aussi nous passer à l’essoreuse avec le puissant « Ny Batterí », dont l’introduction apocalyptique se fait sur les échos dissonants de la guitare et de l’archet. Le titre prend ensuite de sublimes airs mystiques avec une ligne de basse hypnotisante qui vibre à nos oreilles. La voix de Jónsi disparait parfois, au profit du panorama et des autres instruments, mais lorsqu’elle refait surface, elle se fait lancinante, plaintive, déchirante. Alors que l’assemblée tente de reprendre ses esprits, le groupe quitte la scène pour une « intermission » (entracte) d’une vingtaine de minutes, avant la suite…
We play endlessly
Le périple reprend de plus belle, on replonge les yeux fermés avec l’incontournable « Glósóli », probablement l’un des titres des islandais les plus connus du grand public. À raison, puisque c’est un hymne fédérateur, chargé encore et toujours d’espoir et d’optimisme juvénile.
Dans la foulée, Sigur Rós nous gratifie du poignant titre « Sæglópur » et de « Festival », des morceaux issus des albums « Takk… » et « Með suð í eyrum við spilum endalaust » (comprendre pour ce dernier : « Avec un bourdonnement dans les oreilles, nous jouons sans fin »). A ce stade, la transe semble avoir gagnée une grande partie de la salle.
Avant de tirer sa révérence, le groupe entonne le titre très théâtral « Kveikur » puis assène l’estocade finale avec « Untitled #8 ». Le club de la Rockhal est chargé de milles images, et d’autant de vagues sonores. Sigur Rós transporte la foule, comme si tout ce petit monde ne faisait plus qu’un. Autour de nous, les yeux se ferment, les corps ondulent, certains s’étreignent.
Takk
Ne pas en attendre moins, mais être une fois de plus bouleversés par ce qui vient de se passer, c’est sûrement ce que recherchait une majorité de fans de longue date de Sigur Rós. Ceux qui découvrent pour la première fois un concert des islandais ont désormais le loisir de chercher les bons mots pour qualifier l’expérience. Il faut apprécier le moment, laisser redescendre les esprits, il n’est pas nécessaire de mettre des mots sur l’inénarrable.
L’absence fut bien trop longue. Ce retour magistral prouve définitivement que l’aura de Sigur Rós n’appartient qu’à Sigur Rós. Bravo pour cette soirée, bravo pour la musique depuis des années.
Et comme disent les islandais « Takk » !
Sigur Rós : Facebook / Instagram / Twitter / Youtube / Site Officiel
Les photos de la soirée : ici.
Report : Sébastien M.
Photos : Maude J.
#Live / #Report / #LiveReport / #Review / #LiveReview / #Photos / #Pictures
La Rockhal /
Sigur Rós /
Le 26/10/2022 – Esch Sur Alzette (Lux) /
Notre avis :
Den Atelier prend soin de son public. En cette douce soirée de fin octobre, nous prenons la direction de la Rockhal d’Esch Sur Alzette pour retrouver sur scène l’incomparable formation islandaise de Sigur Rós.
SIGUR RÓS
Ný batterí
Avec près de 25 années d’existence et (plus ou moins) 8 albums studio, Jónsi et ses acolytes ont su parcourir de nombreux territoires sonores. Loin de la volonté de se rattacher à une exploitation trop commerciale, Sigur Rós représente l’art d’envoûter et de tout transcender en beauté. L’expérimentation des instruments avec une guitare jouée à l’archet, des images et même de la voix en falsetto si caractéristique de Jónsi, tout est au service d’un ressenti plus grand, plus global.
( )
Si la beauté des œuvres de Sigur Rós n’est plus à prouver, il a toujours résulté du projet une forme aussi naïve que puissante d’espoir. Lors d’un concert, l’intention est clairement de plonger l’audience en totale immersion, à grands renforts de plages de sons, tantôt saturées et chargées de larsen, tantôt cristallines.
La prestation de ce soir se déroule en deux temps. Le premier set réserve une place de choix à des titres issus de l’album « ( ) » avec les sublimes « Untitled #1 (Vaka) », « Untitled #2 (Fyrsta) » puis « Untitled #3 (Samskeyti) ». L’album, dont il est encore aujourd’hui difficile de prononcer le nom, fête son vingtième anniversaire, on comprend pourquoi les musiciens ont à cœur d’en jouer les titres.
Si l’on se sent encore ensuite bercé par l’harmonie et la douceur d’un titre comme « Svefn-g-englar », Sigur Rós sait aussi nous passer à l’essoreuse avec le puissant « Ny Batterí », dont l’introduction apocalyptique se fait sur les échos dissonants de la guitare et de l’archet. Le titre prend ensuite de sublimes airs mystiques avec une ligne de basse hypnotisante qui vibre à nos oreilles. La voix de Jónsi disparait parfois, au profit du panorama et des autres instruments, mais lorsqu’elle refait surface, elle se fait lancinante, plaintive, déchirante. Alors que l’assemblée tente de reprendre ses esprits, le groupe quitte la scène pour une « intermission » (entracte) d’une vingtaine de minutes, avant la suite…
We play endlessly
Le périple reprend de plus belle, on replonge les yeux fermés avec l’incontournable « Glósóli », probablement l’un des titres des islandais les plus connus du grand public. À raison, puisque c’est un hymne fédérateur, chargé encore et toujours d’espoir et d’optimisme juvénile.
Dans la foulée, Sigur Rós nous gratifie du poignant titre « Sæglópur » et de « Festival », des morceaux issus des albums « Takk… » et « Með suð í eyrum við spilum endalaust » (comprendre pour ce dernier : « Avec un bourdonnement dans les oreilles, nous jouons sans fin »). A ce stade, la transe semble avoir gagnée une grande partie de la salle.
Avant de tirer sa révérence, le groupe entonne le titre très théâtral « Kveikur » puis assène l’estocade finale avec « Untitled #8 ». Le club de la Rockhal est chargé de milles images, et d’autant de vagues sonores. Sigur Rós transporte la foule, comme si tout ce petit monde ne faisait plus qu’un. Autour de nous, les yeux se ferment, les corps ondulent, certains s’étreignent.
Takk
Ne pas en attendre moins, mais être une fois de plus bouleversés par ce qui vient de se passer, c’est sûrement ce que recherchait une majorité de fans de longue date de Sigur Rós. Ceux qui découvrent pour la première fois un concert des islandais ont désormais le loisir de chercher les bons mots pour qualifier l’expérience. Il faut apprécier le moment, laisser redescendre les esprits, il n’est pas nécessaire de mettre des mots sur l’inénarrable.
L’absence fut bien trop longue. Ce retour magistral prouve définitivement que l’aura de Sigur Rós n’appartient qu’à Sigur Rós. Bravo pour cette soirée, bravo pour la musique depuis des années.
Et comme disent les islandais « Takk » !
Sigur Rós : Facebook / Instagram / Twitter / Youtube / Site Officiel
Les photos de la soirée : ici.
Report : Sébastien M.
Photos : Maude J.
#Live / #Report / #LiveReport / #Review / #LiveReview / #Photos / #Pictures
By Fabrice A. • Reportage Concert, Reportages • Tags: Den Atelier, Esch sur Alzette, La Rockhal, Luxembourg, Rockhal, Sigur Ros