Shaka Ponk 2019 vignetteLe Zénith

Shaka Ponk

Le 14 Mars 2019 – Nancy (54)

Notre avis :


Les Shaka Ponk sont de retour sur les routes avec le MonkAdelic Tour ! Après avoir écumé les Zéniths et les festivals, retourné par deux fois l’AccorHotels Arena et rempli en moins d’une semaine 9 dates à La Cigale à Paris, les survitaminés de Shaka Ponk reprennent d’assaut les salles pour le MonkAdelic Tour Part. II ! Ils étaient ce jeudi soir au Zénith de Nancy pour une prestation ahurissante ! Un show spectaculaire, une énergie fracassante ! Du punk, du rock et des créations numériques à couper le souffle !

SHAKA PONK

Il est 20h50 lorsque la salle est plongée dans l’obscurité. Les trois singes de la sagesse apparaissent sur le gigantesque écran scénique. Le premier se couvre la bouche, le second les oreilles et le troisième les yeux. Le premier semble tout à coup vouloir ouvrir la conscience des deux autres au monde qui les entourent. C’est alors que Steve s’installe au clavier et au sample, puis Ion à la batterie. Mandris arrive à son tour avec sa basse, et Cyril rejoint le groupe avec sa guitare. Les 3 singes, à moitié androïdes, ondulent au rythme de la musique. On s’enfonce alors dans ce qui semble être un temple abandonné à l’effigie de l’animal mascotte. C’est un gorille immense de métal et de lave, tel un Terminator en primate, qui apparaît en image. « The White Pixel Ape Show Intro » démarre ce MonkAdelic Tour II. Frah et Sam arrivent enfin et donnent le ton, du rock enflammé, autant visuellement qu’à l’écoute. Frah ne perd pas de temps et prend déjà son premier bain de foule. Sam, incroyablement belle en amazone punk, met le feu à la salle. L’enchaînement est fait directement avec « Killing Hallelujah » et « On Fire ». Samaha, contre l’écran de scène, est douchée par la lumière d’un robot à quatre bras articulés. Deux amazones virtuelles dansent avant d’être brûlées par le robot sur le refrain. Les deux chanteurs débordent d’énergie sur l’avant-scène et offrent au public du pur SHAKA PONK ! Goz, en double, traverse la scène sur l’écran et s’installe à la percussion sur un genre de tambour ka.

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Frah retourne s’installer sur les cubes du fond, et Sam entame « Wanna Get Free ». Une immense tête blanche d’humanoïde se tord sous les paroles de Frah et les applaudissements des spectateurs qui sautent sur le refrain dans une énergie folle, encouragés par le chanteur. Sam suit le mouvement sous les flashs stroboscopiques. La scène se pare de bleu, et nous voilà replongé dans l’album « Bad Porn Movie Trax » avec « Twisted Mind ». Une pieuvre emplit l’écran de ses tentacules. Le corps du mollusque s’apparente au visage de Sam, telle la Gorgone Medusa. Frah, à genoux face à la chanteuse, se laisse tomber au sol. Un final très rock qui enchaîne sur « I’m Picky ». Frah, perché sur son cube côté jardin, finit par relever son t-shirt sur la tête. Sam, sur son cube côté cour, donne de la voix tout en se déhanchant. Dans une ambiance rouge, entre cabaret et cabinet de curiosité, on peut voir PICKY écrit en grosse lettre de pierre, comme les ruines d’un temple amazone et steampunk. C’est l’hystérie générale ! Puis le décor évolue, PICKY devenant FUCK sur l’écran scénique. Le morceau se termine, et c’est une berceuse de boîte à musique qui nous amène au titre « Palabra Mi Amor ». La voix de Bertrand Cantat résonne dans ce plateau aux allures de Tim Burton. C’est le calme avant la tempête ! L’écran devient une rampe de skate pour singes. Frah se jette dans la fosse, se faisant le chef d’orchestre de ce rock endiablé. La guitare électrique atteint des sommets de virtuosité. Le noir se fait sous les applaudissements du public.

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Le chanteur, d’humeur bavarde, communique régulièrement avec la salle. On va passer au niveau supérieur… Je vois qu’une petite ambiance s’est installée… Je me demande si tu es venu ici pour danser… Je vais te montrer le chemin… Il descend alors dans la fosse pour se positionner sur un socle et lancer le circle pit. Il va se faire porter jusque dans les gradins où il va se naviguer avec beaucoup d’humour. Je suis dans les quartiers chics… Ça sent l’argent… Ça sent l’amour aussi… Les douces notes de la reprise du groupe Nirvana « Smells Like Teen Spirit » résonnent dans une ambiance intime pour un refrain tout en intensité. Frah est toujours dans les gradins. Samaha est quant à elle sur scène pour un face à face et un duo à distance. La scène se pare de vitraux, transformant le Zénith en une cathédrale, où le public communie à sa manière, les mains au format anarchique. D’immenses madonnes nues, coiffées de casques d’épines, prient derrière les musiciens. Le morceau se conclut sous un tonnerre d’applaudissements. Le chanteur rejoint la scène, porté par la foule. Le temps de présenter les musiciens, et «  Bunker » est envoyé. Deux murs d’enceintes se font face sur l’écran géant, puis se mettent à voler, irrémédiablement attirés par le côté opposé. Sous une pluie de confettis virtuels et les lettres EVOL posées dans une fumée rose-violine, la musique devient plus électro, la guitare plus dense. La chanteuse, féline, avance vers le public avant de faire demi-tour, et c’est dos à l’assemblée qu’elle fait s’envoler les lettres, accompagnée d’une voiture.

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Elle chasse le tout d’un mouvement de bras, et ce sont les mêmes lettres qui reviennent dans un ordre différent pour former le mot LOVE. C’est étrangement fort et intense. Nous passons soudain dans un univers subaquatique où passe un banc de baleines. Plongés dans le noir, nous sommes baignés dans les bruits d’une forêt tropicale : oiseaux, singes… La lumière se fait sur un arbre central, dont on devine que le tronc est constitué de corps humains. La voix robotique démarre « Fear Ya ». Soudain, nous nous retrouvons dans une forêt post-apocalyptique. A chaque refrain, les branches de l’arbre s’étirent dans les flammes qui semblent raconter ce qu’il s’est passé ici, un combat entre la nature et la technologie. Les corps et visages qui forment ce tronc se tordent entre colère et douleur, tandis que les chanteurs ne sont plus que des ombres chinoises, ne faisant écho que de leurs voix. C’est d’une telle intensité ! Et c’est une véritable ovation générale qui fait trembler tout le Zénith jusque dans sa structure. Dans la pénombre, Cyril nous berce des premières notes de « Summer Camp », perché sur un arbre féerique. La scène s’illumine, superbe, dans une sorte de forêt tout droit sortie de Pandora. Les autres membres du groupe le rejoignent sur scène de manière quasi-confidentielle, sous les applaudissements. Sam et Frah, à genoux devant elle, nous offrent un duo tout en tendresse. Ce sont des moments rares, assez neufs de la part de Shaka Ponk. Et c’est très beau, autant à voir qu’à entendre.

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Discrètement, au fond, deux robots se prosternent alternativement, l’un face à l’autre, comme une prière qui devient danse. Tandis que la chanson s’achève progressivement, Sam et Frah se positionnent devant eux, dos au public. Les deux robots se redressent, et soudain, c’est une armée de semblables qui sort de l’ombre ! La musique monte au même rythme que les humanoïdes approchent. L’énergie revient avec « Gung Ho », où l’on voit Frah mener la danse avec son groupe virtuel. Sam prend le micro pour tenter de terrasser cette armée ! C’est une battle de danse entre les deux chanteurs qui s’organise, chacun avec ses danseurs. Un totem entouré de flammes sort de terre. Le duo vient se fondre sur lui pour ne former qu’un. Quatre paires de bras ressortent de ce totem, faisant s’envoler des oiseaux, tandis qu’un superbe cerisier en fleurs se développe au pied du monument jusqu’à le recouvrir, avant de faire marche arrière, enterrant dans sa descente le totem. Et voilà la suite de « War Dance ». La battle se poursuit pour finir dans une chorégraphie générale, sur un sol en mouvement. Sam finit par détruire les robots, et un immense nuage de fumée envahit l’écran, laissant deviner les traits de Goz avant de se dissiper. C’est l’hystérie générale à la fin du morceau. Dans la pénombre, la terre tremble sous nos pieds. Chaude ambiance, avec un public qui hurle et claque des mains. Sam enchaîne avec « Share A Line », rejointe par Frah, puis Goz, formant ainsi un trio plus vrai que nature ! La salle, transpercée de faisceaux blancs, finit par accueillir l’immense Lord et sa batterie en conclusion du morceau.

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Ça sent l’heure de la battle avec Ion ! Une bataille qui manque de fair-play, puisque successivement, Mandris, Cyril et Steve viennent éjecter, dans une synchronisation parfaite avec l’écran, des parties de la batterie de Lord, ne lui laissant au final que la caisse-claire et une cymbale. Visiblement énervé, il abandonne cette bataille, mais pas la guerre, puisque qu’il sort de terre Mister Kurt Cobain pour une battle très rock avec Cyril sur un medley de Nirvana à base de « Smells Like Teen Spirit » et « Heart Shaped Box ». Foudroyé sur place par Kurt Cobain, Cyril quitte la scène pour laisser place à Steve. Lord ressuscite Mister Bowie & Mister Prince. Sur un mashup très rock de « Kiss » et « Let’s Dance », Steve se fait littéralement griller par Prince. Mandris est prêt à connaître son adversaire. Il s’agit de Lemmy Kilmister de Motörhead, soutenu par ses 3 prédécesseurs et Lord à la batterie. Sur un rythme incroyablement effréné, Lemmy s’amuse : Hey Shaka Ponk, you play like shit ! Hey Shaka Ponk, you look like shit ! Mandris ne faiblit pas mais face aux esprits du rock, le combat est perdu d’avance. We won ! We kicked the Shaka Ponk ! That was really funny ! Fuck you SHK PNK ! FUCK… …YOU… …ALL ! WE WON ! Les gagnants saluent l’assemblée avant de disparaître. Il faut souligner l’incroyable talent de chaque membre du groupe. Ils sont tout simplement bluffants !

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Une battle d’un quart d’heure, où chacun des musiciens va délivrer une performance époustouflante. Cette mise en scène humoristique a le bon goût d’être efficace et de rappeler que, derrière le show de nos deux chanteurs, la qualité du concert repose aussi sur les infatigables épaules des musiciens. Ce ne sont pas 15 minutes de talent, mais déjà presque 2 heures de show qualitatif qu’ils nous donnent. On ne peut être qu’admiratif. C’est alors que démarre « Rusty Fonky », et le public est invité à sauter. Le plateau final est hindouiste. Ganesh, le dieu éléphant, est entouré de huit danseuses. Ça danse, saute et chante de partout ! Sam est à la fois rock et sensuelle. Les musiciens nous donnent tout. C’est de la pure folie. Nous arrivons petit à petit à la fin du tour de chant, et c’est avec une belle surprise que le show se termine : « Tostaky » de Noir Désir ! De quoi finir en beauté cette très belle prestation ! Du très haut niveau, et époustouflante ! Les Shaka Ponk ont électrisé le Zénith de Nancy avec un show et un visuel hors norme !

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Shaka Ponk :

Frah au chant.
Samaha au chant.
Cyril à la guitare.
Ion à la batterie.
Mandris à la basse.
Steve aux claviers.

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Les photos de la soirée : ici.

Report : Lucie G.

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