Cité Musicale Metz

Les Trinitaires

Sanseverino chante Béranger

Le 11 Avril 2019 – Metz (57)

Notre avis :


À l’occasion de la sortie de son album « Beber Project Volume 1 », hommage au chanteur contestataire des années 1970, François Béranger, Sanseverino a repris sa guitare et sa gouaille pour sillonner les routes de France. De passage aux Trinitaires de Metz le jeudi 11 avril, Sanseverino a conforté son statut d’homme de scène.

SANSEVERINO

La rencontre des univers musicaux de Béranger et Sanseverino sonne comme une évidence. Tous les deux dotés d’un humour décalé et empli de poésie, n’ont jamais eu leur langue dans leur poche quand il s’agissait d’aborder des sujets plus militants. Alors, le deuxième décide de rendre hommage au prolifique premier dans une œuvre discographique qui n’en est qu’à ses débuts. Seul sur scène avec sa guitare, ses micros et sa partition, Sanseverino reprend pêle-mêle une partie du répertoire de Béranger dans une ambiance intimiste, avec des sonorités blues et folk. Avec sa verve habituelle, il parle au public et le fait rire, s’emmêle les pinceaux sur sa guitare, peste, recommence, toujours avec le sourire. Excellent guitariste, Sanseverino se produit en guitare sèche avec un micro et emporte le public dans un concert en huis clos. Les paroles de Béranger sont plus que jamais d’actualité, malheureusement, et ce qu’il pouvait dénoncer dans les années 70 demeure à l’ordre du jour comme le rejet du migrant, la pollution, la solitude, l’épuisement au travail.

Sanseverino - 2019 (2)

L’esprit de Béranger est respecté, les textes vont à merveille à Sanseverino qui ne trahit pas son esprit. On se demande même qui mieux que lui aurait pu reprendre des textes comme « Magouille Blues » ou « Manifeste », incarnant cet esprit de résistance avec dignité et humour comme Béranger savait si bien le faire. On adore son interprétation de « Pour Ma Grand Mère », hommage de Béranger à sa tendre mamie « qu’était de Clamecy », couturière courageuse qui travaillait 11 h par jour dans les ateliers. La salle chante en chœur sur « Le Tango De L’Ennui », reprenant à tue tête le refrain entêtant « Anastasie, L’Ennuie M’Anesthésie ». La salle est ravie, standing ovation pour clore le concert après 3 généreux rappels où Sanseverino refuse de sortir de scène pour mieux revenir : « Je trouve ça limite malhonnête de faire ça ! », lance-t-il à la foule qui rit de plus belle. Un bien bel hommage, qui nous donne envie de nous replonger dans les superbes textes de Béranger.

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Les photos de la soirée : ici.

Report et photos : Maude Jnvx.