2020 – 14 titres – 55’56 Label : Dernière bande Style : Chanson, Rock Origine : France, Grand Est, Sainte-Marie-aux-Mines (68) Date de sortie de l’album : 26 juin 2020
Notre avis :
Par Mike S.
Après quelques mois de confinement, Rodolphe Burger profite de l’éclaircie pour nous envoyer une nouvelle carte postale de sa vallée alsacienne. Il s’agit là de son 8e album solo. Et il ne vient pas tout seul !
9e album même, si on ajoute son album de covers du Velvet underground (« This is a Velvet Underground song that I’d like to sing »). Et comme les reprises sont toujours d’actualité sur ce nouvel opus autant le compter aussi, non ? Mais est-ce la bonne clé d’entrée pour parler des 14 chansons de ce disque ? Pourquoi pas en fait. Les choix reflètent les goûts du bonhomme et nous ouvrent à son propre univers.
Et quitte à faire les choses de travers, autant commencer par la fin, par cette petite madeleine de Proust à plus d’un titre. C’est en compagnie de Christophe, disparu récemment et de Philippe Poirier, comparse de longue date, d’une époque dont fait partie la chanson qu’ils reprennent à trois, La Chambre. Une reprise sans transgression, de Kat Onoma, qui fait du bien à réentendre, tout autant que la voix familière et fatiguée de Christophe.
Et, il y a ensuite, calés en deuxième partie du disque, une reprise très personnelle de Mushroom de CAN, pionnier du Krautrock, un genre expérimental, qui ne peut que plaire à Rodolphe Burger. Plus surprenant, mais aussi plus proche de l’originale, la cover de Fuzzy de Grant Lee Buffalo a quelque chose de décalé dans le disque et peut-être même dans la discographie de cet alchimiste du son. Et il y a encore une autre version, celle d’une chanson empruntée à Mr Soul, Sam Cooke. Lost & Lookin prend encore plus de profondeur et de la noirceur sous les doigts et les voix de Rodolphe Burger et de Sarah Murcia. L’album débarquant au début de l’été, le Ba Ba Boom des Jamaïcans, arrive à point nommé et nous conduit sur des rythmes chauds, hésitant entre Reggae et Rock, à la manière d’un Gainsbourg plus lucide.
Pour accompagner ces versions, il y a aussi les originales, des titres qui n’appartiennent à personne d’autres qu’à Rodolphe Burger, des titres à la fois noirs et scintillants, étranges et singuliers, âpres et poétiques. L’album est amené par le premier single, Bleu bac, sur les réverb’ inquiétantes des accords de guitares. L’atmosphère est sombre et orageuse sur Valses Hesitations. Minimaliste et cinématographique sur Parfume d’elle. Le Chant Des Pistes aurait très bien pu être écrit à l’époque de Kat Onoma, au tout début des 90’s, tant pour les textes que pour l’orchestration. Billy The Kid ne semblant être qu’à quelques miles, dans les grandes plaines d’à côté…
Deux titres, plantés au milieu de l’album, permettent à Rodolphe Burger et Bertrand Belin, de partager à la fois la plume et le micro, faisant se rapprocher deux univers, pas si éloignés. Juste avant de retrouver une adaptation de Schubert, Gute Nacht, imaginée quelques années plutôt avec Olivier Cadiot (Psychopharmaka).
C’est donc autour d’un beau mélange, très hétéroclite, de nouvelles chansons, certaines plus anciennes et d’autres encore empruntées ou adaptées, que Rodolphe Burger nous invite en ce milieu d’année 2020, nous faisant ainsi visiter son univers et ses Environs. Riche, dense, l’album nécessite et mérite une grande attention. Mais il va vite prendre sa place dans sa discographie, comme un incontournable !
Rodolphe Burger – Environs
2020 – 14 titres – 55’56
Label : Dernière bande
Style : Chanson, Rock
Origine : France, Grand Est, Sainte-Marie-aux-Mines (68)
Date de sortie de l’album : 26 juin 2020
Notre avis :
Par Mike S.
Après quelques mois de confinement, Rodolphe Burger profite de l’éclaircie pour nous envoyer une nouvelle carte postale de sa vallée alsacienne. Il s’agit là de son 8e album solo. Et il ne vient pas tout seul !
9e album même, si on ajoute son album de covers du Velvet underground (« This is a Velvet Underground song that I’d like to sing »). Et comme les reprises sont toujours d’actualité sur ce nouvel opus autant le compter aussi, non ? Mais est-ce la bonne clé d’entrée pour parler des 14 chansons de ce disque ? Pourquoi pas en fait. Les choix reflètent les goûts du bonhomme et nous ouvrent à son propre univers.
Et quitte à faire les choses de travers, autant commencer par la fin, par cette petite madeleine de Proust à plus d’un titre. C’est en compagnie de Christophe, disparu récemment et de Philippe Poirier, comparse de longue date, d’une époque dont fait partie la chanson qu’ils reprennent à trois, La Chambre. Une reprise sans transgression, de Kat Onoma, qui fait du bien à réentendre, tout autant que la voix familière et fatiguée de Christophe.
Et, il y a ensuite, calés en deuxième partie du disque, une reprise très personnelle de Mushroom de CAN, pionnier du Krautrock, un genre expérimental, qui ne peut que plaire à Rodolphe Burger. Plus surprenant, mais aussi plus proche de l’originale, la cover de Fuzzy de Grant Lee Buffalo a quelque chose de décalé dans le disque et peut-être même dans la discographie de cet alchimiste du son. Et il y a encore une autre version, celle d’une chanson empruntée à Mr Soul, Sam Cooke. Lost & Lookin prend encore plus de profondeur et de la noirceur sous les doigts et les voix de Rodolphe Burger et de Sarah Murcia. L’album débarquant au début de l’été, le Ba Ba Boom des Jamaïcans, arrive à point nommé et nous conduit sur des rythmes chauds, hésitant entre Reggae et Rock, à la manière d’un Gainsbourg plus lucide.
Pour accompagner ces versions, il y a aussi les originales, des titres qui n’appartiennent à personne d’autres qu’à Rodolphe Burger, des titres à la fois noirs et scintillants, étranges et singuliers, âpres et poétiques. L’album est amené par le premier single, Bleu bac, sur les réverb’ inquiétantes des accords de guitares. L’atmosphère est sombre et orageuse sur Valses Hesitations. Minimaliste et cinématographique sur Parfume d’elle. Le Chant Des Pistes aurait très bien pu être écrit à l’époque de Kat Onoma, au tout début des 90’s, tant pour les textes que pour l’orchestration. Billy The Kid ne semblant être qu’à quelques miles, dans les grandes plaines d’à côté…
Deux titres, plantés au milieu de l’album, permettent à Rodolphe Burger et Bertrand Belin, de partager à la fois la plume et le micro, faisant se rapprocher deux univers, pas si éloignés. Juste avant de retrouver une adaptation de Schubert, Gute Nacht, imaginée quelques années plutôt avec Olivier Cadiot (Psychopharmaka).
C’est donc autour d’un beau mélange, très hétéroclite, de nouvelles chansons, certaines plus anciennes et d’autres encore empruntées ou adaptées, que Rodolphe Burger nous invite en ce milieu d’année 2020, nous faisant ainsi visiter son univers et ses Environs. Riche, dense, l’album nécessite et mérite une grande attention. Mais il va vite prendre sa place dans sa discographie, comme un incontournable !
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Line-up :
Rodolphe Burger
+
Sarah Murcia
Hugues Reip
Grimace
Bertrand Belin
Julia Dorner
Christophe
Philippe Poirier
Tracklist :
01 Bleu Bac – 4’03
02 Valse Hesitation – 4’25
03 Parfume D’elle – 5’26
04 Le Chant Des Pistes – 4’38
05 Lost And Lookin’ (Feat. Sarah Murcia) – 2’09
06 Fuzzy (Feat. Hugues Reip) – 4’39
07 Ba Ba Boum Time – 3’43
08 Mushroom (Feat. Grimace) – 5’00
09 Les Danses Anglaises (Feat. Bertrand Belin) – 3’58
10 Lenz 2 (Feat. Julia Dorner & Bertrand Belin) – 4’30
11 Gute Nacht – 2’44
12 What You Will – 3’22
13 Leiermann – 3’34
14 La Chambre (Feat. Christophe & Philippe Poirier) – 3’45