RODOLPHE BURGER
« L’Amérance donne carte blanche à Rodolphe Burger ! …
Une grande soirée dédiée au Blues à Cancale »
Date : 23 mars 2024
Style : Blues Folk, Americana, Country
Lieu : Pôle Culturel L’Amérance, Cancale (35)
Notre avis :
L’Amérance, le nouvel auditorium de Cancale, proposait donc ce samedi soir, un concert en compagnie de Rodolphe Burger, l’ex- Kat Onoma, la référence rock strasbourgeoise des années 80-90 ! Pas d’album depuis celui avec Erik Marchand sorti en 2021, (Glück auf !), et donc pas de promo à assurer, juste du plaisir autour d’un répertoire libre.
La salle promettait « une grande soirée dédiée au Blues à Cancale ». Et en effet, la musique de Rodolphe Burger puise depuis longtemps ses racines dans les profondeurs du Mississipi ou des autres berceaux du Blues, mais avec les années, celle-ci a navigué dans bien des ports, sans attache, et s’est métissé de rock, d’électro, et même d’une sorte de post-rock ambiant et hypnotique. C’est au fruit de ce parcours de plusieurs décennies que nous étions conviés ce soir.
La soirée débute sitôt les 8 coups de 20h sonnés au clocher tout proche ! Il ne fallait pas arriver en retard. Le chanteur au visage buriné par ses 66 printemps arrive seul sur la scène. Une scène qui n’est pas surélevée et donne une proximité immédiate avec le premier rang de spectateurs. Malgré des centaines de concerts à son actif, Rodolphe Burger admet volontiers encore une certaine appréhension à arriver seul devant un public, même s’il le sait acquis à sa cause. Le trac est toujours là, et c’est peut-être aussi une nécessité pour ne pas être blasé et toujours proposer un concert de qualité.
Pour ce concert, le chanteur nous promet une certaine liberté d’errance dans son répertoire, mais évidemment, bien qu’il propose des titres qu’il dit jouer rarement, comme Parfumé d’elle ou Le Chant des pistes, Fx of love ou encore An Lili. Il n’en oublie de les alterner avec des pièces plus classiques, plus attendues, comme ces nombreux hommages, d’abord à Alain Bashung (l’autre alscacien), auquel il « emprunte » le titre Samuel Hall (mais écrite par Olivier Cadiot, composée par Rodolphe Burger), un titre inclassable de son répertoire, loin des grands standards, mais qui trouve tout son sens, ici, ce soir, dans cette ambiance, entre blues et country mélancolique. Des standards, il en a quelques uns aussi, comme Billy The Kid, extrait du 3e opus de Kat Onoma, mais qu’il reprend ici, dans une version totalement différente, au point d’imaginer qu’il s’agit plutôt d’une variation sur le même thème. Le chanteur est alors rejoint par un autre musicien, un bassiste, sur la gauche de la scène.
Autre cover, le célèbre Radioactivity des allemands Kraftwerk, pionniers de la musique électronique, est repris depuis quelques années maintenant par Burger, dans un style blues totalement décharné, au rythme ralenti. Le fait d’être confortablement assis dans ces gradins, participe largement à l’effet hypnotique provoqué. Les quelques 150 spectateurs sont charmés par la prestation.
Et ils ne sont pas au bout de leurs surprises, puisque le chanteur ajoute à son répertoire, depuis quelques années aussi, un autre titre, issue des débuts de la musique électronique, à l’aube des années 80. Il s’agit d’Eisberg, emprunté à Grauzone (le premier groupe du copain suisse Stephan Eicher). La encore, le titre est totalement détourné de son essence originelle, pour l’intégrer au son uniforme de la soirée, qui mêle des sonorités chaudes et mélancoliques aux couleurs sepia, et des riffs électriques, mordant, orageux. Les accords électriques tourbillonnent dans la salle, poussant la sono de la salle, jusque dans ses extrêmes limites, et peut-être les oreilles des spectateurs des premiers rangs ! Le titre s’étire sur plus de 9 minutes, comme d’autres titres ce soir. De quoi remplir deux heures de spectacles avec à pleine plus d’une douzaine de chansons, triées sur le volet, permettant aux fans comme au novices, d’apprécier le talent de l’artiste.
Les lumières se rallument dans la salle, et le public sort lentement, encore un peu groggy par le spectacle. Les gens commencent à se reparler et ne tarissent pas d’éloge par ce qu’ils viennent d’entendre. Les plus amateurs de sons viennent examiner les guitares et les nombreuses pédales d’effets, restées sur le devant de la scènes. Les autres attendent un peu dans le hall que Rodolphe ressorte de sa loge, pour venir les rejoindre un instant. Il y a des amis du chanteurs et des fans. Le chanteur discute avec les uns, les autres, en toute simplicité. De quoi engranger encore quelques souvenirs indélébiles avant de repartir !
Rodolphe Burger à Liffré en 2019
Merci aux musiciens, aux techniciens et aux organisateurs de cette belle soirée à l’ Amérance de Cancale !
RODOLPHE BURGER
« L’Amérance donne carte blanche à Rodolphe Burger ! …
Une grande soirée dédiée au Blues à Cancale »
Date : 23 mars 2024
Style : Blues Folk, Americana, Country
Lieu : Pôle Culturel L’Amérance, Cancale (35)
Notre avis :
L’Amérance, le nouvel auditorium de Cancale, proposait donc ce samedi soir, un concert en compagnie de Rodolphe Burger, l’ex- Kat Onoma, la référence rock strasbourgeoise des années 80-90 ! Pas d’album depuis celui avec Erik Marchand sorti en 2021, (Glück auf !), et donc pas de promo à assurer, juste du plaisir autour d’un répertoire libre.
La salle promettait « une grande soirée dédiée au Blues à Cancale ». Et en effet, la musique de Rodolphe Burger puise depuis longtemps ses racines dans les profondeurs du Mississipi ou des autres berceaux du Blues, mais avec les années, celle-ci a navigué dans bien des ports, sans attache, et s’est métissé de rock, d’électro, et même d’une sorte de post-rock ambiant et hypnotique. C’est au fruit de ce parcours de plusieurs décennies que nous étions conviés ce soir.
La soirée débute sitôt les 8 coups de 20h sonnés au clocher tout proche ! Il ne fallait pas arriver en retard. Le chanteur au visage buriné par ses 66 printemps arrive seul sur la scène. Une scène qui n’est pas surélevée et donne une proximité immédiate avec le premier rang de spectateurs. Malgré des centaines de concerts à son actif, Rodolphe Burger admet volontiers encore une certaine appréhension à arriver seul devant un public, même s’il le sait acquis à sa cause. Le trac est toujours là, et c’est peut-être aussi une nécessité pour ne pas être blasé et toujours proposer un concert de qualité.
Pour ce concert, le chanteur nous promet une certaine liberté d’errance dans son répertoire, mais évidemment, bien qu’il propose des titres qu’il dit jouer rarement, comme Parfumé d’elle ou Le Chant des pistes, Fx of love ou encore An Lili. Il n’en oublie de les alterner avec des pièces plus classiques, plus attendues, comme ces nombreux hommages, d’abord à Alain Bashung (l’autre alscacien), auquel il « emprunte » le titre Samuel Hall (mais écrite par Olivier Cadiot, composée par Rodolphe Burger), un titre inclassable de son répertoire, loin des grands standards, mais qui trouve tout son sens, ici, ce soir, dans cette ambiance, entre blues et country mélancolique. Des standards, il en a quelques uns aussi, comme Billy The Kid, extrait du 3e opus de Kat Onoma, mais qu’il reprend ici, dans une version totalement différente, au point d’imaginer qu’il s’agit plutôt d’une variation sur le même thème. Le chanteur est alors rejoint par un autre musicien, un bassiste, sur la gauche de la scène.
Autre cover, le célèbre Radioactivity des allemands Kraftwerk, pionniers de la musique électronique, est repris depuis quelques années maintenant par Burger, dans un style blues totalement décharné, au rythme ralenti. Le fait d’être confortablement assis dans ces gradins, participe largement à l’effet hypnotique provoqué. Les quelques 150 spectateurs sont charmés par la prestation.
Et ils ne sont pas au bout de leurs surprises, puisque le chanteur ajoute à son répertoire, depuis quelques années aussi, un autre titre, issue des débuts de la musique électronique, à l’aube des années 80. Il s’agit d’Eisberg, emprunté à Grauzone (le premier groupe du copain suisse Stephan Eicher). La encore, le titre est totalement détourné de son essence originelle, pour l’intégrer au son uniforme de la soirée, qui mêle des sonorités chaudes et mélancoliques aux couleurs sepia, et des riffs électriques, mordant, orageux. Les accords électriques tourbillonnent dans la salle, poussant la sono de la salle, jusque dans ses extrêmes limites, et peut-être les oreilles des spectateurs des premiers rangs ! Le titre s’étire sur plus de 9 minutes, comme d’autres titres ce soir. De quoi remplir deux heures de spectacles avec à pleine plus d’une douzaine de chansons, triées sur le volet, permettant aux fans comme au novices, d’apprécier le talent de l’artiste.
Les lumières se rallument dans la salle, et le public sort lentement, encore un peu groggy par le spectacle. Les gens commencent à se reparler et ne tarissent pas d’éloge par ce qu’ils viennent d’entendre. Les plus amateurs de sons viennent examiner les guitares et les nombreuses pédales d’effets, restées sur le devant de la scènes. Les autres attendent un peu dans le hall que Rodolphe ressorte de sa loge, pour venir les rejoindre un instant. Il y a des amis du chanteurs et des fans. Le chanteur discute avec les uns, les autres, en toute simplicité. De quoi engranger encore quelques souvenirs indélébiles avant de repartir !
Rodolphe Burger à Liffré en 2019
Merci aux musiciens, aux techniciens et aux organisateurs de cette belle soirée à l’ Amérance de Cancale !