La Cartonnerie /

Pogo Car Crash Control + Fournaise /

Le 04 Octobre 2025 – Reims (51) /

Notre avis : 5/5.


La Cartonnerie était placée sous le signe du chaos électrique et de la sueur ce samedi soir. La salle, qui affichait complet, accueillait un déferlement d’énergie brute : Pogo Car Crash Control, fer de lance d’une scène rock française sans compromis, était de passage pour un concert attendu avec impatience. Mais avant que la fureur ne s’abatte, c’est Fournaise, jeune formation tout aussi explosive, qui a ouvert le bal, mettant la température à un niveau déjà incandescent. Entre riffs abrasifs, cris libérateurs et un public chauffé à blanc, la soirée s’annonçait comme une célébration de la rage et de la liberté, à la manière d’un exutoire collectif.

FOURNAISE

Dès les premières vibrations, Fournaise impose son univers : un déferlement de fuzz et une rage à vif. La formation évolue en duo basse/batterie et ravive l’essence même du live, entre furie cathartique et tension électrique. Ici, pas de place pour la demi-mesure : c’est une invitation à lâcher prise, à hurler, à ressentir chaque note dans les tripes. Le public de La Cartonnerie ne s’y trompe pas. L’attente est courte avant que les premières salves résonnent dans l’air. Dès « La Fournaise », le ton est donné : percutant, abrasif, libérateur. Comment elle est La Carto ? On est Fournaise ! L’alchimie entre les membres est immédiate, instinctive. La basse, lourde et grondante, tisse un mur sonore implacable, tandis que la voix déchire l’espace, oscillant entre incantations rageuses et cris viscéraux. Le duo enchaîne avec « Komen I Lé », puis « Le Funambule », avant d’embarquer le public dans un voyage aux racines Réunionnaises avec « Maïdo ». La connexion avec les spectateurs se fait, à l’image de l’introduction de « Mové Zerb » : y’a un vieux proverbe à La Réunion qui dit : les filles, c’est comme la mauvaise herbe… Une phrase qui résonne avant de plonger dans une tempête sonore, où les riffs saturés se heurtent aux frappes implacables de la batterie. L’intensité ne faiblit pas avec « Pas Envie De Parler », « La Ruine », et « Dan L’Eau I Dor ». Puis vient « Le Béton Sur Nos Voix », dédié aux esprits révoltés, à celles et ceux qui refusent d’être muselés. Fournaise dédie « Cœur Cargo » aux femmes qui ont tendance à s’oublier, consumées par les exigences de leur entourage. En guise de dernier assaut, « Lâche Moi Les Ovaires » est lancé comme un uppercut, une charge contre le patriarcat qui se conclut par « Annuler », ultime exorcisme sonore. La chanteuse/bassiste, le regard en feu, s’empare de son instrument comme d’une arme et le brandit fièrement, défiant les oppressions d’un monde trop souvent étouffant. « More Women On Stage » peut-on lire au dos de la basse. Un set incandescent qui a fait trembler les murs et embrasé les âmes.

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Les photos de la soirée : ici.

POGO CAR CRASH CONTROL

Des voiles blancs masquent la scène. La salle est plongée dans une obscurité quasi totale. Seuls quelques halos ténus percent le noir, dessinant des silhouettes fantomatiques. On distingue les ombres des protagonistes qui s’agitent derrière le rideau… L’excitation monte. Le public retient son souffle. Puis, sans prévenir, les premières déflagrations éclatent. Le son est monumental, presque physique. On en prend plein les oreilles. C’est avec « Cerveau Mort » que le set s’ouvre — brut, nerveux, frontal. Le ton est donné : ce soir, il n’y aura aucune concession. La tempête s’emballe aussitôt avec « Shallow Time », « Le Ciel Est Couvert », puis « Déprime Hostile ». Quelle claque, les amis ! Quelle furie ! L’énergie déployée sur scène est époustouflante, les riffs sont indomptables, les larsens sauvages et jubilatoires. Les quatre musiciens de Seine-et-Marne balancent leur rock garage enragé et convulsif sans relâche, dans une déferlante sonore qui ravage tout sur son passage. Les morceaux s’enchaînent comme des uppercuts : « Traitement Mémoire », « Fréquence Violence », « Cristaux Liquides », « You Came To Me », « Don’t Get Sore », « 10 Miles Away »… Sur ce dernier, un wall of death s’organise dans la fosse, transformant la salle en champ de bataille euphorique. Porté par la sortie de leur nouvel album « Negative Skills », le groupe en distille plusieurs extraits, tous plus puissants les uns que les autres. La déferlante continue avec « Comme Toi », « Tourne Pas Rond », « Quelle Est La Diff ? », « Recommence À Zéro », « Qu’Est-ce Qui Va Pas ? », « Tête Blême », « Crève », et « Est-ce Que Ça Vous Parle ? ». Sur scène, le chanteur se donne corps et âme, n’hésitant pas à se jeter dans la foule pour un crowdsurfing d’anthologie. Les fans, en transe, multiplient les slams et hurlent chaque refrain comme un cri de guerre. L’ambiance est électrique, viscérale, incandescente. Après un court retrait en coulisses, Pogo Car Crash Control revient pour un rappel traditionnel, mais ô combien attendu : « J’Ai Grave Le Seum » explose comme un missile final. Le public exulte, les amplis crachent leurs dernières flammes. Et puis… le silence. La fin. Le groupe quitte la scène sous une ovation assourdissante. Quelle sensation, quel ouragan ! Une prestation explosive, efficace, sans fioriture. Pogo Car Crash Control est la plus grosse sensation rock du moment.

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