La 32ème édition des Eurockéennes aura été mouvementée après un orage qui a contraint le festival à annuler les 2 premières journées. Difficile après 2 éditions annulées en raison de la crise sanitaire. 60 000 festivaliers ont pu profiter des concerts du samedi et du dimanche. De belles sensations encore une fois, avec notamment Last Train, Frustration, Izïa, Simple Minds et Muse. Malgré la déconvenue de l’annulation de Foals, le festival a retrouvé son public massé devant de beaux concerts. Petite rétrospective…
Jour 1
ARKA’N ASRAFOKOR
C’est avec Arka’n Asrafokor que nous débutons cette édition. Le groupe initialement programmé la veille sur la scène de la Loggia s’est vu offrir la Grande Scène. « Je suis ému à en pleurer de jouer ici », lâche le chanteur. Les nostalgiques de l’âge d’or du thrash metal ont trouvé en Arka’n Asrafokor leurs nouveaux dieux vivants. Et la relève ne débarque pas cette fois-ci des Amériques, continent des formations les plus populaires du mouvement, mais du Togo, où la bande fait à l’inverse, figure d’exception dans le paysage local. Associant, au même titre que leurs mentors brésiliens Sepultura ou Soulfly, de puissants riffs à des percussions tribales, le quintet distille un son « fusion », entre modernité et culture vaudou traditionnelle. Les instruments ouest-africains – tambours ou double cloche « gakokoé » – et les chants spirituels en Éwé côtoient ainsi, comme sur le captivant patchwork « Warrior Song », hurlements et guitares acérées. Après plus de 10 ans de carrière, Arka’n Asrafokor s’apprête enfin à conquérir la planète metal avec un premier LP – le furieux Zã Keli. La scène des Eurockéennes a été l’occasion de démontrer leur savoir-faire.
Issu du réputé collectif Touching Bass, Miles Romans-Hopcraft, aka Wu-Lu, est un ovni dans le paysage musical du South London. Nourri par de multiples influences, le producteur et multi-instrumentiste a tout expérimenté, du hip-hop au bruitiste lo-fi, en passant par un rock aux accents plus psychédéliques. C’est finalement un peu de tout cela que l’on retrouve dans ses créations actuelles, sorte de punk fusion qui n’est pas sans rappeler la soul abrasive d’un certain Yves Tumor – autre maître en la matière. Le talent de Wu-Lu a déjà fait grand bruit parmi l’underground londonien, certains de ses plus éminents représentants, comme Morgan Simpson du groupe Black Midi sur le puissant « Times », ayant déjà collaboré avec l’artiste. En studio comme sur scène, Wu-Lu fédère décidément tous les publics ! Les larsens ont groové sur la scène de la Loggia.
Setlist : Being Me / Times / Road Trip / Scrambled Tricks / Broken Homes / Ten / Blame / South.
Alors que le rock en France n’a plus autant la côte qu’avant, c’est peu dire que Last Train fait figure de messie dans le paysage musical national. Le quatuor convainc tous les amateurs (et résistants) du genre, nostalgiques de sa période bénie. Il serait toutefois réducteur de trop vouloir comparer le groupe à ses prédécesseurs, tant il semble tracer un nouveau chemin. Tantôt aérien comme du Pink Floyd (« The Big Picture », chanson-titre de leur dernier album), tantôt poisseux façon NIN (« Disappointed »), Last Train redonne surtout à la scène française un coup de fouet. Passé il y a quelques années sur la Loggia, c’est sur la Grande Scène que le groupe se présentait cette année pour un concert rock intense. La formation n’a pas manqué de saluer l’énorme challenge des équipes techniques du festival pour que celui-ci puisse reprendre après la tempête 2 jours auparavant. Au moment de descendre de scène, les quatre rockeurs n’ont pu cacher leur émotion. Ils venaient de réaliser un rêve, eux qui fréquentent les Eurockéennes depuis leurs 15 ans. Jean Noël a terminé le set debout sur la foule.
Setlist : The Holy Family / Disappointed / On Our Knees / Leaving You Now / How Did We Get There ? / The Big Picture.
C’est avec le post punk de Frustration que nous poursuivons la journée. Si Frustration a depuis longtemps acquis le statut de groupe culte au sein de la scène post punk française, il est bien loin de s’en accommoder ou de nous proposer une sempiternelle redite de ses précédents disques. Toujours fidèle au label de rock Born Bad Records, dont elle fut la première signature (et le plus gros succès) au milieu des années 2000, la bande préfère malmener sur son dernier rouleau compresseur (« So Cold Streams » sorti fin 2019) sa palette sonore jusqu’à l’extrême. À l’image de sa pochette, encore signée Baldo, l’œuvre surprend par une électronique corrosive et industrielle (« Insane ») et quelques cadences “mécaniques” infernales (le métallique « Brume »). Loin d’être rouillée, la machine ravage tout sur son passage.
L’incroyable fanfare électro allemande a embrasé la Grande Scène. Meute s’est retrouvé en scène plus tôt que prévu pour remédier à l’absence de Foals. Dans une ambiance lyrique, les membres se sont mis en place avant de lancer leur concert tous instruments dehors. Dépoussiérant au souffle de leurs saxos, cors et autres instruments à vent, l’image parfois vieillotte de la fanfare, cet ensemble de cuivres et percussions venu d’Hambourg a fait un carton en réinterprétant des titres massifs du répertoire électronique. La dizaine de musiciens qui compose cette fanfare techno a fait gigoter les pieds et les têtes, enchaînant les tubes techno, house et deep house remis à sa sauce. La recette fonctionne : le public de la Grande Scène a cédé de bonne grâce à ce joyeux boxon. La foule s’est fait compacte, déplaçant des nuages de poussière qu’on avait plaisir à voir. Un marching band à couper le souffle. Un phénomène à part.
Entre ses 4 ans à l’écart des tournées, puis ces 2 dernières années de pause forcée, c’est peu de dire qu’Izïa nous avait manqué. La chanteuse signe son grand retour sur scène. Une véritable (re)naissance pour elle qui, en 2018, avait tour à tour vécu le décès de son père Jacques Higelin – invité des premières Eurock »ennes en 1989 –, et la venue au monde de son fils. La chanteuse a offert un concert énergique au public de la Greenroom, nous offrant un mélange d « électro, de pop et de rock. Un show généreux qui a régalé les festivaliers.
25 ans qu’on n’avait pas vu les Simple Minds aux Eurockéennes ! Groupe symbole de la new wave bénéficiant d’une jolie couverture médiatique dès la sortie de leur premier album en 79, alors sous influence punk / glam, la formation écossaise s’était rapidement tournée vers un style plus synthétique, qui allait bientôt faire d’eux des stars. Véritable phénomène international, à l’instar de ses compatriotes Talk Talk ou Tears For Fears, la bande a finalement conquis le haut des charts grâce à des tubes intemporels, comme « Don’t You (Forget About Me) » et « Alive And Kicking ». Renouant avec le succès depuis leur dernier album – « Walk Between Worlds » s’est classé 4ème au Royaume-Uni ! – et portés par les rumeurs d’un « très grand » come-back en 2022, les Simple Minds ont enchanté le public venu nombreux sur la base du Malsaucy. Toujours au top après 40 ans de carrière.
Setlist : Act of Love / I Travel / Colours Fly And Catherine Wheel / Waterfront / Book Of Brilliant Things / Mandela Day / Vision Thing / She’s A River / Let There Be Love / Belfast Child / Someone Somewhere In Summertime / See The Lights / Don’t You (Forget About Me) / Alive And Kicking.
S’il a énormément fait parler de lui dès la sortie de sa première démo, ce n’est pas simplement dû à son talent pour la mélodie. Composé à seulement 16 ans et balancé comme si de rien n’était sur Bandcamp, « Brazil » a surpris l’ensemble de l’industrie musicale par la maturité de sa prose et de ses thématiques. Une virulente critique de la coupe du monde 2014 et de la corruption dans le milieu du foot, qui aura tôt fait d’attirer à ses premiers concerts des dizaines de managers, prêts à le signer les yeux fermés. Autant dire qu’ils avaient vu juste, car le jeune Declan s’est depuis construit une gigantesque fan base, admirative de ses prostest songs indie rock contre la pauvreté, la guerre ou les thérapies de conversion.
Le retour des Eurockéennes devait se faire en fanfare… Et qui mieux que Muse, l’un des plus grands groupes de rock du monde, dont le festival a suivi les tout premiers pas, comme symbole de cette renaissance ? De « Showbiz » et « Origin Of Symmetry », présentés en live en 2000 et 2002, jusqu’au cosmique « Black Holes And Revelations », théâtre de leur dernier concert en 2006 au Malsaucy, les performances du trio – aux plus de 20 millions de disques vendus ! – ont été parmi les plus marquantes de ces trois décennies du rock à Belfort. Si l’émotion de les retrouver 16 ans plus tard est déjà immense en soi, ce n’est sans doute rien comparé au visuel épique sur fond de tubes (« Starlight », « Uprising »…) que nous a réservé, comme toujours, la bande à Bellamy. Les Anglais, dans un show comme on n’en avait plus vu depuis longtemps au Malsaucy, ont ainsi enchaîné leurs plus grands tubes en 90 minutes (que nombre ont trouvées bien trop courtes). Muse a conclu cette 32ème édition des Eurockéennes de Belfort par un immense show devant près de 25 000 personnes. Attendu tel un dieu, le trio que les fans attendaient sur la Grande Scène depuis 2020, n’a pas manqué son quatrième rendez-vous à Belfort. Basculé dans la dimension des megastars qui remplissent les stades sans sourciller, le groupe n’a certainement pas oublié que le festival leur avait offert leur première grande scène européenne, et c’est sans doute pour cette raison qu’ils ont répondu favorablement à l’invitation des organisateurs. Muse aux Eurocks 2022, vous pourrez fièrement clamer : « J’y étais » !
Setlist : Will Of The People / Interlude / Hysteria (AC/DC’s ‘Back in Black’ riff outro) / [Drill Sergeant] / Psycho / Pressure / Won’t Stand Down / Map Of The Problematique (Slipknot’s ‘Duality’ + RATM’s… more ) / The Gallery / Compliance / Thought Contagion / Time Is Running Out / Nishe / Madness / Supermassive Black Hole (Jimi Hendrix’s ‘Foxey Lady’ outro) / Plug In Baby (Extended outro) / Behold, The Glove (Matt Bellamy song) / Uprising (Extended outro) / Prelude / Starlight / Kill Or Be Killed / Knights Of Cydonia (Ennio Morricone’s ‘Man With a Harmonica’ intro).
Belfort (90)
Les 02 et 03 Juillet 2022
Notre avis : [star rating= »5″ max= »5″]
La 32ème édition des Eurockéennes aura été mouvementée après un orage qui a contraint le festival à annuler les 2 premières journées. Difficile après 2 éditions annulées en raison de la crise sanitaire. 60 000 festivaliers ont pu profiter des concerts du samedi et du dimanche. De belles sensations encore une fois, avec notamment Last Train, Frustration, Izïa, Simple Minds et Muse. Malgré la déconvenue de l’annulation de Foals, le festival a retrouvé son public massé devant de beaux concerts. Petite rétrospective…
Jour 1
ARKA’N ASRAFOKOR
C’est avec Arka’n Asrafokor que nous débutons cette édition. Le groupe initialement programmé la veille sur la scène de la Loggia s’est vu offrir la Grande Scène. « Je suis ému à en pleurer de jouer ici », lâche le chanteur. Les nostalgiques de l’âge d’or du thrash metal ont trouvé en Arka’n Asrafokor leurs nouveaux dieux vivants. Et la relève ne débarque pas cette fois-ci des Amériques, continent des formations les plus populaires du mouvement, mais du Togo, où la bande fait à l’inverse, figure d’exception dans le paysage local. Associant, au même titre que leurs mentors brésiliens Sepultura ou Soulfly, de puissants riffs à des percussions tribales, le quintet distille un son « fusion », entre modernité et culture vaudou traditionnelle. Les instruments ouest-africains – tambours ou double cloche « gakokoé » – et les chants spirituels en Éwé côtoient ainsi, comme sur le captivant patchwork « Warrior Song », hurlements et guitares acérées. Après plus de 10 ans de carrière, Arka’n Asrafokor s’apprête enfin à conquérir la planète metal avec un premier LP – le furieux Zã Keli. La scène des Eurockéennes a été l’occasion de démontrer leur savoir-faire.
Les photos : ici.
WU-LU
Issu du réputé collectif Touching Bass, Miles Romans-Hopcraft, aka Wu-Lu, est un ovni dans le paysage musical du South London. Nourri par de multiples influences, le producteur et multi-instrumentiste a tout expérimenté, du hip-hop au bruitiste lo-fi, en passant par un rock aux accents plus psychédéliques. C’est finalement un peu de tout cela que l’on retrouve dans ses créations actuelles, sorte de punk fusion qui n’est pas sans rappeler la soul abrasive d’un certain Yves Tumor – autre maître en la matière. Le talent de Wu-Lu a déjà fait grand bruit parmi l’underground londonien, certains de ses plus éminents représentants, comme Morgan Simpson du groupe Black Midi sur le puissant « Times », ayant déjà collaboré avec l’artiste. En studio comme sur scène, Wu-Lu fédère décidément tous les publics ! Les larsens ont groové sur la scène de la Loggia.
Setlist : Being Me / Times / Road Trip / Scrambled Tricks / Broken Homes / Ten / Blame / South.
Les photos : ici.
LAST TRAIN
Alors que le rock en France n’a plus autant la côte qu’avant, c’est peu dire que Last Train fait figure de messie dans le paysage musical national. Le quatuor convainc tous les amateurs (et résistants) du genre, nostalgiques de sa période bénie. Il serait toutefois réducteur de trop vouloir comparer le groupe à ses prédécesseurs, tant il semble tracer un nouveau chemin. Tantôt aérien comme du Pink Floyd (« The Big Picture », chanson-titre de leur dernier album), tantôt poisseux façon NIN (« Disappointed »), Last Train redonne surtout à la scène française un coup de fouet. Passé il y a quelques années sur la Loggia, c’est sur la Grande Scène que le groupe se présentait cette année pour un concert rock intense. La formation n’a pas manqué de saluer l’énorme challenge des équipes techniques du festival pour que celui-ci puisse reprendre après la tempête 2 jours auparavant. Au moment de descendre de scène, les quatre rockeurs n’ont pu cacher leur émotion. Ils venaient de réaliser un rêve, eux qui fréquentent les Eurockéennes depuis leurs 15 ans. Jean Noël a terminé le set debout sur la foule.
Setlist : The Holy Family / Disappointed / On Our Knees / Leaving You Now / How Did We Get There ? / The Big Picture.
Les photos : ici.
FRUSTRATION
C’est avec le post punk de Frustration que nous poursuivons la journée. Si Frustration a depuis longtemps acquis le statut de groupe culte au sein de la scène post punk française, il est bien loin de s’en accommoder ou de nous proposer une sempiternelle redite de ses précédents disques. Toujours fidèle au label de rock Born Bad Records, dont elle fut la première signature (et le plus gros succès) au milieu des années 2000, la bande préfère malmener sur son dernier rouleau compresseur (« So Cold Streams » sorti fin 2019) sa palette sonore jusqu’à l’extrême. À l’image de sa pochette, encore signée Baldo, l’œuvre surprend par une électronique corrosive et industrielle (« Insane ») et quelques cadences “mécaniques” infernales (le métallique « Brume »). Loin d’être rouillée, la machine ravage tout sur son passage.
Les photos : ici.
MEUTE
L’incroyable fanfare électro allemande a embrasé la Grande Scène. Meute s’est retrouvé en scène plus tôt que prévu pour remédier à l’absence de Foals. Dans une ambiance lyrique, les membres se sont mis en place avant de lancer leur concert tous instruments dehors. Dépoussiérant au souffle de leurs saxos, cors et autres instruments à vent, l’image parfois vieillotte de la fanfare, cet ensemble de cuivres et percussions venu d’Hambourg a fait un carton en réinterprétant des titres massifs du répertoire électronique. La dizaine de musiciens qui compose cette fanfare techno a fait gigoter les pieds et les têtes, enchaînant les tubes techno, house et deep house remis à sa sauce. La recette fonctionne : le public de la Grande Scène a cédé de bonne grâce à ce joyeux boxon. La foule s’est fait compacte, déplaçant des nuages de poussière qu’on avait plaisir à voir. Un marching band à couper le souffle. Un phénomène à part.
Les photos : ici.
IZÏA
Entre ses 4 ans à l’écart des tournées, puis ces 2 dernières années de pause forcée, c’est peu de dire qu’Izïa nous avait manqué. La chanteuse signe son grand retour sur scène. Une véritable (re)naissance pour elle qui, en 2018, avait tour à tour vécu le décès de son père Jacques Higelin – invité des premières Eurock »ennes en 1989 –, et la venue au monde de son fils. La chanteuse a offert un concert énergique au public de la Greenroom, nous offrant un mélange d « électro, de pop et de rock. Un show généreux qui a régalé les festivaliers.
Les photos : ici.
SIMPLE MINDS
25 ans qu’on n’avait pas vu les Simple Minds aux Eurockéennes ! Groupe symbole de la new wave bénéficiant d’une jolie couverture médiatique dès la sortie de leur premier album en 79, alors sous influence punk / glam, la formation écossaise s’était rapidement tournée vers un style plus synthétique, qui allait bientôt faire d’eux des stars. Véritable phénomène international, à l’instar de ses compatriotes Talk Talk ou Tears For Fears, la bande a finalement conquis le haut des charts grâce à des tubes intemporels, comme « Don’t You (Forget About Me) » et « Alive And Kicking ». Renouant avec le succès depuis leur dernier album – « Walk Between Worlds » s’est classé 4ème au Royaume-Uni ! – et portés par les rumeurs d’un « très grand » come-back en 2022, les Simple Minds ont enchanté le public venu nombreux sur la base du Malsaucy. Toujours au top après 40 ans de carrière.
Setlist : Act of Love / I Travel / Colours Fly And Catherine Wheel / Waterfront / Book Of Brilliant Things / Mandela Day / Vision Thing / She’s A River / Let There Be Love / Belfast Child / Someone Somewhere In Summertime / See The Lights / Don’t You (Forget About Me) / Alive And Kicking.
Les photos : ici.
Jour 2
DECLAN MCKENNA
S’il a énormément fait parler de lui dès la sortie de sa première démo, ce n’est pas simplement dû à son talent pour la mélodie. Composé à seulement 16 ans et balancé comme si de rien n’était sur Bandcamp, « Brazil » a surpris l’ensemble de l’industrie musicale par la maturité de sa prose et de ses thématiques. Une virulente critique de la coupe du monde 2014 et de la corruption dans le milieu du foot, qui aura tôt fait d’attirer à ses premiers concerts des dizaines de managers, prêts à le signer les yeux fermés. Autant dire qu’ils avaient vu juste, car le jeune Declan s’est depuis construit une gigantesque fan base, admirative de ses prostest songs indie rock contre la pauvreté, la guerre ou les thérapies de conversion.
Les photos : ici.
MUSE
Le retour des Eurockéennes devait se faire en fanfare… Et qui mieux que Muse, l’un des plus grands groupes de rock du monde, dont le festival a suivi les tout premiers pas, comme symbole de cette renaissance ? De « Showbiz » et « Origin Of Symmetry », présentés en live en 2000 et 2002, jusqu’au cosmique « Black Holes And Revelations », théâtre de leur dernier concert en 2006 au Malsaucy, les performances du trio – aux plus de 20 millions de disques vendus ! – ont été parmi les plus marquantes de ces trois décennies du rock à Belfort. Si l’émotion de les retrouver 16 ans plus tard est déjà immense en soi, ce n’est sans doute rien comparé au visuel épique sur fond de tubes (« Starlight », « Uprising »…) que nous a réservé, comme toujours, la bande à Bellamy. Les Anglais, dans un show comme on n’en avait plus vu depuis longtemps au Malsaucy, ont ainsi enchaîné leurs plus grands tubes en 90 minutes (que nombre ont trouvées bien trop courtes). Muse a conclu cette 32ème édition des Eurockéennes de Belfort par un immense show devant près de 25 000 personnes. Attendu tel un dieu, le trio que les fans attendaient sur la Grande Scène depuis 2020, n’a pas manqué son quatrième rendez-vous à Belfort. Basculé dans la dimension des megastars qui remplissent les stades sans sourciller, le groupe n’a certainement pas oublié que le festival leur avait offert leur première grande scène européenne, et c’est sans doute pour cette raison qu’ils ont répondu favorablement à l’invitation des organisateurs. Muse aux Eurocks 2022, vous pourrez fièrement clamer : « J’y étais » !
Setlist : Will Of The People / Interlude / Hysteria (AC/DC’s ‘Back in Black’ riff outro) / [Drill Sergeant] / Psycho / Pressure / Won’t Stand Down / Map Of The Problematique (Slipknot’s ‘Duality’ + RATM’s… more ) / The Gallery / Compliance / Thought Contagion / Time Is Running Out / Nishe / Madness / Supermassive Black Hole (Jimi Hendrix’s ‘Foxey Lady’ outro) / Plug In Baby (Extended outro) / Behold, The Glove (Matt Bellamy song) / Uprising (Extended outro) / Prelude / Starlight / Kill Or Be Killed / Knights Of Cydonia (Ennio Morricone’s ‘Man With a Harmonica’ intro).
Les photos : ici.
Les Eurockéennes : Facebook / Instagram / Twitter / Site Officiel
Photos : Fabrice A.
By Fabrice A. • Reportage Festival, Reportages • Tags: Arka’n Asrafokor, Belfort, Declan McKenna, Frustration, Izïa, Last Train, Les Eurockéennes, Les Eurockéennes de Belfort, Meute, Muse, simple minds, Wu-Lu