Cette édition 2025 du Cabaret Vert aura tenu toutes ses promesses : éclectisme assumé, shows mémorables, émotions fortes. Du metalcore français en pleine explosion aux mastodontes internationaux comme QOTSA, en passant par les surprises Wet Leg, Idles ou Will Smith, le festival prouve une nouvelle fois sa capacité à marier les genres et les générations. Charleville-Mézières, épicentre musical d’un week-end incandescent !
Jour 1
HELLSCAPE
Les Ardennes en furie
Qui de mieux que des locaux pour ouvrir le bal ? Les Ardennais de Hellscape lancent les festivités dès l’après-midi avec un metal hardcore sans concession. Le groupe affiche une belle maîtrise scénique : riffs lourds, breakdowns acérés et une intensité qui ne faiblit pas. Puisant largement dans leur premier album « Artificial Reality », sorti en janvier dernier, les musiciens déroulent un set sombre, agressif et sincère, porté par une énergie brute qui gagne instantanément le public. Les têtes hochent, les poings se lèvent, et les premiers circle pits du festival se forment. Un démarrage explosif, qui prouve que la scène locale n’a rien à envier aux grands noms, et que Hellscape a déjà les armes pour marquer bien au-delà de son territoire natal.
Venue de Los Angeles, The Linda Lindas livrent un concert incandescent, véritable exutoire de rage adolescente et d’énergie brute. Armées de leur second album « No Obligation », les quatre musiciennes déroulent une setlist à la fois sauvage et joueuse, balançant sans retenue leurs hymnes contre les injustices. Dès les premiers accords de “Too Many Things” et “Resolution/Revolution”, le ton est donné : guitares tranchantes, rythmiques implacables et voix hurlées, chaque membre prend le micro pour donner au show une intensité collective rare. Entre deux assauts sonores, elles n’hésitent pas à glisser des moments de complicité et d’humour, notamment avec “Yo Me Estreso”, dont les refrains hispanophones trouvent un écho festif dans le public. Le point culminant vient avec leur reprise de “Linda Linda” des Blue Hearts. Enfin, impossible de clore autrement que par “Racist, Sexist Boy”, scandé comme un cri de ralliement, autant politique qu’émotionnel, que tout le parterre reprend à l’unisson. À la croisée du punk, du post-punk, du garage rock, de la power pop et du rock en español, The Linda Lindas ne donnent pas seulement un concert : elles allument un brasier, celui d’une jeunesse qui refuse de se taire.
Remplaçant de dernière minute de House Of Protection, Resolve relève le défi haut la main. Loin de se contenter d’assurer l’intérim, le quatuor Lyonnais transforme l’essai avec un set puissant et parfaitement calibré. Portés par une énergie brute et une mise en place millimétrée, les musiciens conquièrent rapidement le public acquis à leur cause. Les refrains fédérateurs de « Human », « Death Awaits » ou encore « Bloodlust » sont repris en chœur par les fans, prouvant que leur metalcore, à la fois massif et habité, touche juste. La sincérité des interprétations renforce l’intensité du moment, oscillant entre rage et émotion. Depuis la sortie de leur premier album « Between Me And The Machine » fin 2021, Resolve ne cesse de monter en puissance. Avec « Human », leur deuxième opus dévoilé en 2023, le groupe s’affirme dans une dimension plus personnelle et viscérale, et ce concert en livre l’illustration éclatante. En somme, une performance qui confirme que le metalcore made in Lyon sait non seulement surprendre, mais aussi émouvoir, et qui laisse présager un avenir encore plus lumineux pour Resolve.
Vingt-trois ans après leur dernier album, les FFF font trembler le Cabaret sous une chaleur moite et électrique. Marco Prince, Nicolas Baby, Yarol Poupaud et Krichou Monthieux ne retrouvent pas seulement la scène : ils l’incendient. Le set est une déflagration, un tourbillon où le funk se frotte au rock, où la sueur se mêle aux sourires. Les premières notes de « Silver Groover » font lever la foule, avant que « Barbès » et « Le Pire Et Le Meilleur » déclenchent une transe collective, dansante et viscérale. Moment d’extase : un mashup aussi improbable qu’irrésistible, « Smells Like Teen Spirit / Billie Jean », qui retourne littéralement le public. Quelques minutes plus tard, l’inévitable « Seven Nation Army » résonne, repris à l’unisson par tout le Cabaret, transformé en chorale déchaînée. Vingt-trois ans d’absence, et la même énergie brute, animale, d’un groupe inclassable. Avec leur cinquième album, « I SCREAM », conçu comme un cri jailli des tripes, FFF prouve qu’il reste l’un des rares véritables ovnis funk-rock Français, toujours prêt à brouiller les frontières et à faire danser jusqu’à l’épuisement.
Tête d’affiche attendue de la soirée, les Queens Of The Stone Age offrent une véritable leçon de rock massif et envoûtant. Dès les premiers riffs, Josh Homme et ses complices imposent leur signature : un son à la fois lourd, hypnotique et irrésistiblement dansant. Les classiques font trembler la foule, de l’imparable « No One Knows » à « Go With The Flow » en passant par « Little Sister », repris en chœur par un public incandescent. Mais les Californiens n’oublient pas de défendre leurs plus récentes créations, glissant avec une aisance déconcertante « Emotion Sickness » et « Carnavoyeur », déjà adoptées comme de futurs standards. Le point culminant du concert vient avec un final apocalyptique sur « A Song For The Dead », qui laisse Charleville en sueur et sonnée par la déflagration. Un concert hypnotique, généreux, et une démonstration éclatante : les Queens Of The Stone Age confirment plus que jamais leur réputation en live.
À peine remis du passage abrasif de Queens Of The Stone Age, le public n’a aucun répit : Landmvrks frappe fort, balaye la scène et confirme son statut de phénomène metalcore Européen. Entre lourdeur tranchante et envolées mélodiques, le groupe Marseillais aligne ses titres phares avec une intensité implacable. Dès « Lost In A Wave », la fosse s’embrase, se transforme en champ de bataille où circle pits et wall of death s’enchaînent sans pause. Le point culminant ? « Self-Made Black Hole », sublimé par l’apparition surprise d’Anthony de Resolve, qui décuple la puissance du morceau. Et comme si cela ne suffisait pas, « Death » enfonce le clou avec une brutalité qui laisse le public exsangue et conquis. Un show d’une intensité rare, qui confirme que Landmvrks n’est plus seulement une promesse, mais bien une valeur sûre du metalcore international.
Pour clore cette première journée, les Norvégiens de Leprous livrent une prestation à la fois magistrale et bouleversante. Fidèles à leur réputation de funambules de l’émotion, ils transforment la scène en un véritable voyage intérieur où chaque note semble vibrer jusque dans les tripes. Porté par le charisme habité d’Einar Solberg, le groupe met en avant son dernier album « Melodies Of Atonement », dont les titres « Silently Walking Alone » et « Atonement » trouvent une résonance immédiate auprès du public. Mais c’est en replongeant dans leurs classiques que la communion atteint son paroxysme : « From The Flame » embrase la foule tandis que « Slave » déclenche un chœur unanime, transcendé par l’intensité du moment. En guise d’apothéose, le final instrumental sur « The Sky Is Red » laisse planer une atmosphère hypnotique, suspendant le temps avant de s’éteindre dans un silence chargé d’émotion. Un concert total, où technicité et sensibilité ne font qu’un, et une conclusion grandiose pour cette première journée de festival.
Nous débutons cette seconde journée avec Lonlax pour un set à la fois chaotique et terriblement attachant. Dès les premières notes, voix tendue et guitares abrasives frappent, offrant une expérience presque brutale, mais d’une promesse évidente pour qui aime les découvertes audacieuses. Le duo de guitares, en apparence classique, est régulièrement bouleversé par la batterie, interrompant et reformant les rythmes avec une inventivité déstabilisante. Ce contraste entre maîtrise et chaos crée un équilibre fascinant, faisant du live de Lonlax un moment imprévisible, intense, mais profondément captivant. Pour les amateurs de musique qui sortent des sentiers battus, Lonlax s’affirme déjà comme une figure à suivre, capable de transformer la tension et la dissonance en un spectacle singulier et mémorable.
Les Hollandais de Tramhaus confirment ce week-end leur statut de sensation Européenne. En quelques années seulement, le groupe s’impose comme l’un des plus excitants du post-punk actuel, porté par une énergie débordante et des concerts à la fois joyeux et féroces. Sur scène, Tramhaus ne se contente pas d’électriser les foules : il livre une véritable expérience, intense et immersive. L’après-midi se transforme en transe post-punk, grâce à des morceaux marquants issus de leur premier album, « The First Exit », comme « Once Again », « The Big Blowout » ou « Semiotics ». Chaque titre est l’occasion pour le groupe de montrer son sens du groove frénétique et son énergie contagieuse, entraînant le public dans un tourbillon de vibrations électriques. Entre riffs tranchants, rythmes endiablés et une présence scénique qui ne faiblit jamais, Tramhaus prouve que leur réputation n’est pas usurpée. Joyeux et féroces, les Hollandais livrent un concert mémorable, confirmant qu’ils sont bien l’un des groupes les plus excitants de la scène post-punk Européenne.
Les Britanniques de The Last Dinner Party livrent un concert mémorable à Charleville, séduisant le public par un show à la fois élégant et incandescent. Dès les premières notes, le groupe impose une atmosphère unique, mêlant théâtralité et rock brûlant, où chaque morceau semble raconter sa propre histoire. Le public se laisse emporter par des titres comme « Nothing Matters » et « Burn Alive », dont l’énergie brute électrise le parterre. Mais le groupe sait aussi montrer la profondeur de son univers avec « My Lady Of Mercy » et « The Feminine Urge », révélant des mélodies envoûtantes et une richesse musicale qui dépasse le simple cadre du rock. L’esthétique vintage du groupe, inspirée des années 70 et 80, s’allie parfaitement à une approche résolument moderne, créant un spectacle où la poésie rencontre la démesure. Entre riffs puissants, harmonies délicates et une mise en scène soignée, The Last Dinner Party offre un moment intense, gravé dans les mémoires de tous ceux présents ce soir. Une performance qui rappelle que l’élégance et la puissance peuvent coexister sur scène, et que ce groupe Britannique est bien plus qu’une promesse : il est une expérience à vivre.
Sous un ciel éclatant, Vampire Weekend transforme le festival en un véritable moment de légèreté euphorique. Avec leur mélange unique de pop ensoleillée, d’influences africaines, de rock alternatif et d’arrangements baroques, le groupe New-yorkais offre un concert à la fois raffiné et joyeusement dansant. Dès les premières notes de « A-Punk », les festivaliers sont happés par la fraîcheur intacte du groupe. Les refrains entraînants de « Oxford Comma » et « Harmony Hall » sont repris en chœur, tandis que « Cape Cod Kwassa Kwassa » et « Diane Young » déclenchent une frénésie collective, chaque spectateur se laissant emporter par les sonorités organiques, les mélodies irrésistibles et l’énergie rafraîchissante des musiciens. Entre virtuosité musicale et bonne humeur communicative, Vampire Weekend prouve que leur pop bigarrée reste un pur rayon de soleil, illuminant le festival de leur talent et de leur enthousiasme contagieux.
Ce soir, la Razorback résonne au rythme irrésistible de Wet Leg. Le duo Britannique formé par Rhian Teasdale et Hester Chambers transforme la scène en véritable terrain de jeu, mêlant rock indépendant et humour décalé avec une aisance déconcertante. Dès les premières notes, l’énergie communicative du groupe saute aux yeux : leur approche décontractée et leur attitude fun séduisent immédiatement le public. Les hymnes du groupe ne laissent personne indifférent. « Wet Dream », « Ur Mum » et, bien sûr, « Chaise Longue » font hurler la foule, qui ne boude pas son plaisir devant un set frais et terriblement efficace. Les textes pleins d’esprit se mêlent aux mélodies accrocheuses, faisant de chaque chanson un moment à la fois drôle et électrisant. Le groupe prouve ce soir qu’il ne se contente pas de jouer de la musique : il crée une expérience. Entre riffs contagieux, humour pince-sans-rire et énergie débordante, Les Wet Leg offrent un concert inoubliable, laissant le public vibrer au son de leur univers irrésistiblement frais et fun.
Les photos : bientôt.
JULIEN DORÉ
La douceur pop
Le concert commence à peine que l’air se transforme. Julien Doré ne débarque pas, il s’installe. D’un geste presque timide, il change l’ambiance, comme si les milliers de spectateurs viennent d’entrer dans un nuage de tendresse. La scène se fait douce, poétique, et lui, maître du temps, nous invite à ralentir. Les écrans géants projettent des gros plans sur son visage, ses sourires presque complices. Il joue avec les caméras, et nous, spectateurs hypnotisés, devenons voyeurs de notre propre émotion. La lumière caresse la scène, oscillant entre clair-obscur et éclats pop, rock et chanson française, mélange subtil qui est sa signature. Puis viennent les moments suspendus : « Le lac », « Coco Câline », « Les limites ». Et là, miracle : des milliers de voix s’élèvent, comme si le public et Julien partagent un seul souffle. Chaque note flotte, chaque mot devient poème. Un instant fragile, un souffle de légèreté et d’émotion, qui semble parfaitement calibré pour préparer la fureur à venir, cette montée d’énergie que Doré sait déclencher plus tard. Entre humour discret et gestes inattendus, Julien Doré prouve une fois de plus qu’il sait manier l’absurde et le tendre, le visuel et le musical, le rire et la mélancolie. Ce concert n’est pas seulement un spectacle, c’est une invitation à se perdre dans son univers, à se laisser bercer avant la tempête.
Les photos : bientôt.
IDLES
L’explosion
Quelle fureur ! Les Britanniques d’Idles, formés à Bristol, transforment le festival en véritable émeute joyeuse. Dès les premières notes, l’énergie brute du groupe et les paroles engagées de Joe Talbot prennent possession de la foule. Entre punk, post-punk et rock, le groupe explore des thèmes forts comme la masculinité toxique, l’aliénation, l’amour et la solidarité, et la puissance de leur son n’a jamais paru aussi évidente. Joe Talbot mène le public dans un chaos bienveillant, scandant des titres phares tels que « Never Fight A Man with A Perm », « Mr. Motivator » ou encore « Dancer ». Le pit n’a jamais cessé de se déchaîner, porté par un son puissant et un frontman en fusion. Chaque morceau résonne comme un manifeste, mêlant rage et communion avec les fans. Le concert atteint son apogée sur « Rottweiler », final furieux qui laisse le public euphorique. Sans conteste, l’une des performances les plus mémorables du week-end, un moment de pure énergie et de frénésie collective. Idles a créé une expérience où l’engagement, la puissance sonore et la camaraderie se sont rencontrés dans un chaos joyeux et libérateur.
Ce soir, Will Smith offre un spectacle à la hauteur de sa réputation d’artiste polyvalent dont la carrière remarquable englobe le cinéma, la musique et l’entrepreneuriat. Dès les premières notes, l’ambiance est électrique, oscillant entre les souvenirs du rap des années 90 et les clins d’œil à son parcours hollywoodien. Le public vibre sur des classiques comme “Gettin’ Jiggy Wit It”, “Miami” et “Men In Black”, qui enflamment la foule. Avec “Summertime”, Will Smith ramène un vent old school sur Charleville, rappelant la fraîcheur et la légèreté qui ont marqué ses débuts dans la musique. Ému, il prend un moment pour rendre hommage à James Avery, l’inoubliable Oncle Phil de The Fresh Prince of Bel-Air, avant de conclure son show sur “Hard Times (Smile)”. Une clôture inattendue mais fédératrice, parfaitement dans l’esprit éclectique et chaleureux d’un festival comme le Cabaret Vert. Will Smith a prouvé une nouvelle fois qu’il reste un showman hors pair, capable de faire danser, rire et émouvoir son public en un seul concert.
Les 16 et 17 Août 2025 /
Charleville-Mézières (08) /
Notre avis : 5/5.
Cette édition 2025 du Cabaret Vert aura tenu toutes ses promesses : éclectisme assumé, shows mémorables, émotions fortes. Du metalcore français en pleine explosion aux mastodontes internationaux comme QOTSA, en passant par les surprises Wet Leg, Idles ou Will Smith, le festival prouve une nouvelle fois sa capacité à marier les genres et les générations. Charleville-Mézières, épicentre musical d’un week-end incandescent !
Jour 1
HELLSCAPE
Les Ardennes en furie
Qui de mieux que des locaux pour ouvrir le bal ? Les Ardennais de Hellscape lancent les festivités dès l’après-midi avec un metal hardcore sans concession. Le groupe affiche une belle maîtrise scénique : riffs lourds, breakdowns acérés et une intensité qui ne faiblit pas. Puisant largement dans leur premier album « Artificial Reality », sorti en janvier dernier, les musiciens déroulent un set sombre, agressif et sincère, porté par une énergie brute qui gagne instantanément le public. Les têtes hochent, les poings se lèvent, et les premiers circle pits du festival se forment. Un démarrage explosif, qui prouve que la scène locale n’a rien à envier aux grands noms, et que Hellscape a déjà les armes pour marquer bien au-delà de son territoire natal.
Les photos : ici.
THE LINDA LINDAS
Punk altruiste et sans filtres
Venue de Los Angeles, The Linda Lindas livrent un concert incandescent, véritable exutoire de rage adolescente et d’énergie brute. Armées de leur second album « No Obligation », les quatre musiciennes déroulent une setlist à la fois sauvage et joueuse, balançant sans retenue leurs hymnes contre les injustices. Dès les premiers accords de “Too Many Things” et “Resolution/Revolution”, le ton est donné : guitares tranchantes, rythmiques implacables et voix hurlées, chaque membre prend le micro pour donner au show une intensité collective rare. Entre deux assauts sonores, elles n’hésitent pas à glisser des moments de complicité et d’humour, notamment avec “Yo Me Estreso”, dont les refrains hispanophones trouvent un écho festif dans le public. Le point culminant vient avec leur reprise de “Linda Linda” des Blue Hearts. Enfin, impossible de clore autrement que par “Racist, Sexist Boy”, scandé comme un cri de ralliement, autant politique qu’émotionnel, que tout le parterre reprend à l’unisson. À la croisée du punk, du post-punk, du garage rock, de la power pop et du rock en español, The Linda Lindas ne donnent pas seulement un concert : elles allument un brasier, celui d’une jeunesse qui refuse de se taire.
Les photos : ici.
RESOLVE
Le metalcore Français en ascension
Remplaçant de dernière minute de House Of Protection, Resolve relève le défi haut la main. Loin de se contenter d’assurer l’intérim, le quatuor Lyonnais transforme l’essai avec un set puissant et parfaitement calibré. Portés par une énergie brute et une mise en place millimétrée, les musiciens conquièrent rapidement le public acquis à leur cause. Les refrains fédérateurs de « Human », « Death Awaits » ou encore « Bloodlust » sont repris en chœur par les fans, prouvant que leur metalcore, à la fois massif et habité, touche juste. La sincérité des interprétations renforce l’intensité du moment, oscillant entre rage et émotion. Depuis la sortie de leur premier album « Between Me And The Machine » fin 2021, Resolve ne cesse de monter en puissance. Avec « Human », leur deuxième opus dévoilé en 2023, le groupe s’affirme dans une dimension plus personnelle et viscérale, et ce concert en livre l’illustration éclatante. En somme, une performance qui confirme que le metalcore made in Lyon sait non seulement surprendre, mais aussi émouvoir, et qui laisse présager un avenir encore plus lumineux pour Resolve.
Les photos : ici.
FFF
Retour en transe
Vingt-trois ans après leur dernier album, les FFF font trembler le Cabaret sous une chaleur moite et électrique. Marco Prince, Nicolas Baby, Yarol Poupaud et Krichou Monthieux ne retrouvent pas seulement la scène : ils l’incendient. Le set est une déflagration, un tourbillon où le funk se frotte au rock, où la sueur se mêle aux sourires. Les premières notes de « Silver Groover » font lever la foule, avant que « Barbès » et « Le Pire Et Le Meilleur » déclenchent une transe collective, dansante et viscérale. Moment d’extase : un mashup aussi improbable qu’irrésistible, « Smells Like Teen Spirit / Billie Jean », qui retourne littéralement le public. Quelques minutes plus tard, l’inévitable « Seven Nation Army » résonne, repris à l’unisson par tout le Cabaret, transformé en chorale déchaînée. Vingt-trois ans d’absence, et la même énergie brute, animale, d’un groupe inclassable. Avec leur cinquième album, « I SCREAM », conçu comme un cri jailli des tripes, FFF prouve qu’il reste l’un des rares véritables ovnis funk-rock Français, toujours prêt à brouiller les frontières et à faire danser jusqu’à l’épuisement.
Les photos : ici.
QUEENS OF THE STONE AGE
Magnétique
Tête d’affiche attendue de la soirée, les Queens Of The Stone Age offrent une véritable leçon de rock massif et envoûtant. Dès les premiers riffs, Josh Homme et ses complices imposent leur signature : un son à la fois lourd, hypnotique et irrésistiblement dansant. Les classiques font trembler la foule, de l’imparable « No One Knows » à « Go With The Flow » en passant par « Little Sister », repris en chœur par un public incandescent. Mais les Californiens n’oublient pas de défendre leurs plus récentes créations, glissant avec une aisance déconcertante « Emotion Sickness » et « Carnavoyeur », déjà adoptées comme de futurs standards. Le point culminant du concert vient avec un final apocalyptique sur « A Song For The Dead », qui laisse Charleville en sueur et sonnée par la déflagration. Un concert hypnotique, généreux, et une démonstration éclatante : les Queens Of The Stone Age confirment plus que jamais leur réputation en live.
Les photos : ici.
LANDMVRKS
L’ouragan Marseillais
À peine remis du passage abrasif de Queens Of The Stone Age, le public n’a aucun répit : Landmvrks frappe fort, balaye la scène et confirme son statut de phénomène metalcore Européen. Entre lourdeur tranchante et envolées mélodiques, le groupe Marseillais aligne ses titres phares avec une intensité implacable. Dès « Lost In A Wave », la fosse s’embrase, se transforme en champ de bataille où circle pits et wall of death s’enchaînent sans pause. Le point culminant ? « Self-Made Black Hole », sublimé par l’apparition surprise d’Anthony de Resolve, qui décuple la puissance du morceau. Et comme si cela ne suffisait pas, « Death » enfonce le clou avec une brutalité qui laisse le public exsangue et conquis. Un show d’une intensité rare, qui confirme que Landmvrks n’est plus seulement une promesse, mais bien une valeur sûre du metalcore international.
Les photos : ici.
LEPROUS
La claque progressive
Pour clore cette première journée, les Norvégiens de Leprous livrent une prestation à la fois magistrale et bouleversante. Fidèles à leur réputation de funambules de l’émotion, ils transforment la scène en un véritable voyage intérieur où chaque note semble vibrer jusque dans les tripes. Porté par le charisme habité d’Einar Solberg, le groupe met en avant son dernier album « Melodies Of Atonement », dont les titres « Silently Walking Alone » et « Atonement » trouvent une résonance immédiate auprès du public. Mais c’est en replongeant dans leurs classiques que la communion atteint son paroxysme : « From The Flame » embrase la foule tandis que « Slave » déclenche un chœur unanime, transcendé par l’intensité du moment. En guise d’apothéose, le final instrumental sur « The Sky Is Red » laisse planer une atmosphère hypnotique, suspendant le temps avant de s’éteindre dans un silence chargé d’émotion. Un concert total, où technicité et sensibilité ne font qu’un, et une conclusion grandiose pour cette première journée de festival.
Les photos : ici.
Jour 2
LONLAX
Rock from Stras
Nous débutons cette seconde journée avec Lonlax pour un set à la fois chaotique et terriblement attachant. Dès les premières notes, voix tendue et guitares abrasives frappent, offrant une expérience presque brutale, mais d’une promesse évidente pour qui aime les découvertes audacieuses. Le duo de guitares, en apparence classique, est régulièrement bouleversé par la batterie, interrompant et reformant les rythmes avec une inventivité déstabilisante. Ce contraste entre maîtrise et chaos crée un équilibre fascinant, faisant du live de Lonlax un moment imprévisible, intense, mais profondément captivant. Pour les amateurs de musique qui sortent des sentiers battus, Lonlax s’affirme déjà comme une figure à suivre, capable de transformer la tension et la dissonance en un spectacle singulier et mémorable.
Les photos : ici.
TRAMHAUS
La révélation post-punk
Les Hollandais de Tramhaus confirment ce week-end leur statut de sensation Européenne. En quelques années seulement, le groupe s’impose comme l’un des plus excitants du post-punk actuel, porté par une énergie débordante et des concerts à la fois joyeux et féroces. Sur scène, Tramhaus ne se contente pas d’électriser les foules : il livre une véritable expérience, intense et immersive. L’après-midi se transforme en transe post-punk, grâce à des morceaux marquants issus de leur premier album, « The First Exit », comme « Once Again », « The Big Blowout » ou « Semiotics ». Chaque titre est l’occasion pour le groupe de montrer son sens du groove frénétique et son énergie contagieuse, entraînant le public dans un tourbillon de vibrations électriques. Entre riffs tranchants, rythmes endiablés et une présence scénique qui ne faiblit jamais, Tramhaus prouve que leur réputation n’est pas usurpée. Joyeux et féroces, les Hollandais livrent un concert mémorable, confirmant qu’ils sont bien l’un des groupes les plus excitants de la scène post-punk Européenne.
Les photos : ici.
THE LAST DINNER PARTY
Glamour et flamboyant
Les Britanniques de The Last Dinner Party livrent un concert mémorable à Charleville, séduisant le public par un show à la fois élégant et incandescent. Dès les premières notes, le groupe impose une atmosphère unique, mêlant théâtralité et rock brûlant, où chaque morceau semble raconter sa propre histoire. Le public se laisse emporter par des titres comme « Nothing Matters » et « Burn Alive », dont l’énergie brute électrise le parterre. Mais le groupe sait aussi montrer la profondeur de son univers avec « My Lady Of Mercy » et « The Feminine Urge », révélant des mélodies envoûtantes et une richesse musicale qui dépasse le simple cadre du rock. L’esthétique vintage du groupe, inspirée des années 70 et 80, s’allie parfaitement à une approche résolument moderne, créant un spectacle où la poésie rencontre la démesure. Entre riffs puissants, harmonies délicates et une mise en scène soignée, The Last Dinner Party offre un moment intense, gravé dans les mémoires de tous ceux présents ce soir. Une performance qui rappelle que l’élégance et la puissance peuvent coexister sur scène, et que ce groupe Britannique est bien plus qu’une promesse : il est une expérience à vivre.
Les photos : ici.
VAMPIRE WEEKEND
Soleil sur les Ardennes
Sous un ciel éclatant, Vampire Weekend transforme le festival en un véritable moment de légèreté euphorique. Avec leur mélange unique de pop ensoleillée, d’influences africaines, de rock alternatif et d’arrangements baroques, le groupe New-yorkais offre un concert à la fois raffiné et joyeusement dansant. Dès les premières notes de « A-Punk », les festivaliers sont happés par la fraîcheur intacte du groupe. Les refrains entraînants de « Oxford Comma » et « Harmony Hall » sont repris en chœur, tandis que « Cape Cod Kwassa Kwassa » et « Diane Young » déclenchent une frénésie collective, chaque spectateur se laissant emporter par les sonorités organiques, les mélodies irrésistibles et l’énergie rafraîchissante des musiciens. Entre virtuosité musicale et bonne humeur communicative, Vampire Weekend prouve que leur pop bigarrée reste un pur rayon de soleil, illuminant le festival de leur talent et de leur enthousiasme contagieux.
Les photos : ici.
WET LEG
Ironie et fraîcheur
Ce soir, la Razorback résonne au rythme irrésistible de Wet Leg. Le duo Britannique formé par Rhian Teasdale et Hester Chambers transforme la scène en véritable terrain de jeu, mêlant rock indépendant et humour décalé avec une aisance déconcertante. Dès les premières notes, l’énergie communicative du groupe saute aux yeux : leur approche décontractée et leur attitude fun séduisent immédiatement le public. Les hymnes du groupe ne laissent personne indifférent. « Wet Dream », « Ur Mum » et, bien sûr, « Chaise Longue » font hurler la foule, qui ne boude pas son plaisir devant un set frais et terriblement efficace. Les textes pleins d’esprit se mêlent aux mélodies accrocheuses, faisant de chaque chanson un moment à la fois drôle et électrisant. Le groupe prouve ce soir qu’il ne se contente pas de jouer de la musique : il crée une expérience. Entre riffs contagieux, humour pince-sans-rire et énergie débordante, Les Wet Leg offrent un concert inoubliable, laissant le public vibrer au son de leur univers irrésistiblement frais et fun.
Les photos : bientôt.
JULIEN DORÉ
La douceur pop
Le concert commence à peine que l’air se transforme. Julien Doré ne débarque pas, il s’installe. D’un geste presque timide, il change l’ambiance, comme si les milliers de spectateurs viennent d’entrer dans un nuage de tendresse. La scène se fait douce, poétique, et lui, maître du temps, nous invite à ralentir. Les écrans géants projettent des gros plans sur son visage, ses sourires presque complices. Il joue avec les caméras, et nous, spectateurs hypnotisés, devenons voyeurs de notre propre émotion. La lumière caresse la scène, oscillant entre clair-obscur et éclats pop, rock et chanson française, mélange subtil qui est sa signature. Puis viennent les moments suspendus : « Le lac », « Coco Câline », « Les limites ». Et là, miracle : des milliers de voix s’élèvent, comme si le public et Julien partagent un seul souffle. Chaque note flotte, chaque mot devient poème. Un instant fragile, un souffle de légèreté et d’émotion, qui semble parfaitement calibré pour préparer la fureur à venir, cette montée d’énergie que Doré sait déclencher plus tard. Entre humour discret et gestes inattendus, Julien Doré prouve une fois de plus qu’il sait manier l’absurde et le tendre, le visuel et le musical, le rire et la mélancolie. Ce concert n’est pas seulement un spectacle, c’est une invitation à se perdre dans son univers, à se laisser bercer avant la tempête.
Les photos : bientôt.
IDLES
L’explosion
Quelle fureur ! Les Britanniques d’Idles, formés à Bristol, transforment le festival en véritable émeute joyeuse. Dès les premières notes, l’énergie brute du groupe et les paroles engagées de Joe Talbot prennent possession de la foule. Entre punk, post-punk et rock, le groupe explore des thèmes forts comme la masculinité toxique, l’aliénation, l’amour et la solidarité, et la puissance de leur son n’a jamais paru aussi évidente. Joe Talbot mène le public dans un chaos bienveillant, scandant des titres phares tels que « Never Fight A Man with A Perm », « Mr. Motivator » ou encore « Dancer ». Le pit n’a jamais cessé de se déchaîner, porté par un son puissant et un frontman en fusion. Chaque morceau résonne comme un manifeste, mêlant rage et communion avec les fans. Le concert atteint son apogée sur « Rottweiler », final furieux qui laisse le public euphorique. Sans conteste, l’une des performances les plus mémorables du week-end, un moment de pure énergie et de frénésie collective. Idles a créé une expérience où l’engagement, la puissance sonore et la camaraderie se sont rencontrés dans un chaos joyeux et libérateur.
Les photos : ici.
WILL SMITH
La surprise XXL
Ce soir, Will Smith offre un spectacle à la hauteur de sa réputation d’artiste polyvalent dont la carrière remarquable englobe le cinéma, la musique et l’entrepreneuriat. Dès les premières notes, l’ambiance est électrique, oscillant entre les souvenirs du rap des années 90 et les clins d’œil à son parcours hollywoodien. Le public vibre sur des classiques comme “Gettin’ Jiggy Wit It”, “Miami” et “Men In Black”, qui enflamment la foule. Avec “Summertime”, Will Smith ramène un vent old school sur Charleville, rappelant la fraîcheur et la légèreté qui ont marqué ses débuts dans la musique. Ému, il prend un moment pour rendre hommage à James Avery, l’inoubliable Oncle Phil de The Fresh Prince of Bel-Air, avant de conclure son show sur “Hard Times (Smile)”. Une clôture inattendue mais fédératrice, parfaitement dans l’esprit éclectique et chaleureux d’un festival comme le Cabaret Vert. Will Smith a prouvé une nouvelle fois qu’il reste un showman hors pair, capable de faire danser, rire et émouvoir son public en un seul concert.
Les photos : ici.
Photos : Fabrice A.
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By Fabrice A. • Reportage Festival, Reportages 0 • Tags: Charleville-Mézières, FFF, Hellscape, Idles, Julien Doré, Landmvrks, Le Cabaret Vert, Leprous, Lonlax, Queens Of The Stone Age, Resolve, The Last Dinner Party, The Linda Lindas, Tramhaus, Vampire Weekend, Wet Leg, Will Smith