Pour cette 16ème édition, Le Cabaret Vert a une nouvelle fois tenu ses promesses et offert des moments incroyables. 125 000 personnes ont fréquenté le Square Bayard sur 5 journées. Il y en avait pour tous les styles, toutes les générations. 5 scènes, 116 concerts. Il s’agit d’une année record et historique où se sont croisés les Américains de Slipknot qui faisaient leur seule date française, Orelsan et sa bonne humeur communicative, la légende Pixies, la diva Véronique Sanson, le ténébreux Liam Gallagher, les pionniers du ska Madness, le roi de la punchline Vald, le très attendu Stromae, et bien d’autres (Wet Leg, Frank Carter And The Rattlesnakes, Marc Rebillet, Fontaines D.C., Clutch…). Petite rétrospective de cette édition.
Jour 1
Q.
C’est avec Q. que nous débutons cette très belle édition. Le chanteur de 21 ans, natif du Broward County en Floride, nous présente « The Shave Experiment », un EP navigant entre soul, pop et rock psyché. Le single « Take Me Where Your Heart Is » donne le ton : une sensualité triste qui laisse la part belle à sa voix angélique. Un moment de douceur pour lancer les festivités.
Direction la scène Zanzibar où les Australiens nous proposent leur électro pop disco. Quatre ans après leur premier passage au Cabaret Vert, le groupe revient avec le deuxième album intitulé « Day/Night » enregistré en Australie pendant les incendies. La formation nous a livré des morceaux fédérateurs, de véritables hymnes à la persévérance et à l’optimisme. Une pensée positive rafraîchissante.
Retour à la scène Illuminations où nous avons le plaisir de découvrir Wet Leg. Après avoir sorti 2 des meilleurs singles de l’année, la formation a été catapultée de son Île de Wight natale vers de multiples dates « sold out » à travers le Royaume Uni. Leur album « Wet Leg » sorti en avril dernier contient notamment les titres « Too Late Now » et « Oh No ». C’est cathartique, joyeux, légèrement punk et surtout fun. Un bon moment !
Venu assez tardivement au rap, Vald a rapidement fait valoir son originalité et son style décapant avec une paire de mixtapes remarquées, suivies d’un premier album en 2017. Ouvertement inspiré par les films d’horreur, la pornographie et les théories complotistes (au second degré), Vald revendique également l’influence de Raymond Devos, sa science du burlesque et de l’absurde. De quoi se démarquer d’un rap français souvent empêtré dans les clichés et apporter au genre un courant d’air frais et ironique. Le rappeur le plus décalé de sa génération est de retour avec son dernier opus sobrement intitulé « V ». Un projet très chaud où le V renouvelle les genres, aborde des thèmes plus sérieux, tout en conservant un style remarquable et authentique.
Munie d’une voix douce sur une instru pop électro, la Norvégienne insuffle une esthétique mystérieuse d’un autre monde. De l’indie pop céleste. Une musique introspective aussi profonde que la Mer du Nord, contemplative et puissante. Aurora tient à son âme d’enfant. Elle a commencé à écrire et faire de la musique dès ses 10 ans. Depuis, elle est devenue Dame Nature, divine et guerrière Viking à la fois. Elle a même donné sa voix cristalline à la Reine des Neiges 2. Un moment magique.
Le Maestro est de retour au Cabaret Vert ! Stromae s’est refait une santé pour revenir en grande pompe avec un show « formidable » dont il a le secret. L’artiste a la capacité de toucher tout le monde en plein cœur, quel que soit le pays et que lque soit la génération. On en a pris plein les yeux avec un visuel hors norme, et plein les oreilles avec son électro pop dance. De beats imparables, des textes aiguisés et un show millimétré.
C’est avec l’ovni Marc Rebillet que nous terminons cette première journée. En quelques années, le Franco-Américain barré, véritable showman a enflammé Youtube en improvisant des directs depuis son appartement New-Yorkais, mélangeant rap, électro, funk et soul, propulsé par une énergie apparemment illimitée. Ce dandy à la moustache de Gable a mis internet à ses pieds et collectionne les millions d’abonnés tout comme les peignoirs extravagants exhibés lors de ses shows devenus viraux. Une sacrée ambiance pour clôturer cette soirée !
Nous débutons cette seconde journée avec Ty Segall. Au programme : des guitares fuzz, du rock à papa sur les grosses Gibson, et parfois même des délires jazz à la Zappa. Un retour dans les années 70, c’est ce que propose l’ami Ty Segall accompagné de son 27ème groupe. L’ivresse sonique est là. Ça joue fort, ça joue vite, ça joue bien. Une bonne entrée en matière pour lancer les festivités.
Direction la scène Razorback où se produit le groupe de metalcore formé à Reims en 2016. Composé aujourd’hui de Nico au chant, de Ben à la guitare lead, de Jeremy à la batterie, d’Aurel à la guitare, et de Thomas à la basse, Protogonos nous propose un set énergique, puissant et progressif. Le groupe puise son inspiration dans la matière primordiale de la scène metalcore et hardcore, tout en marquant son empreinte par un répertoire d’une grande richesse mélodique dans lequel s’alternent voix brutales et claires. Une jolie prestation.
Dans la même veine, nous poursuivons avec Uncomfortable Knowledge, quintet originaire du Gard qui évolue dans le sludge hardcore, brutal et efficace. Le groupe compte à son actif un premier album intitulé « Black Queen » dont quelques extraits nous ont été présentés en cette fin d’après-midi. Un mélange d’influences à la Neurosis, auquel s’ajoute l’énergie frénétique d’un Suicidal Tendencies en passant par la pesanteur d’un Melvins.
Direction la Zanzibar où le groupe légendaire prend possession de la scène. C’est toujours un plaisir de voir Franck Black et ses compères scander des chansons intemporelles qui ne prennent pas une ride. L’énergie est intacte. Le groupe mythique du rock Américain nous a livré ses hymnes dont le fameux « Where Is My Mind ». Les Pixies ont fait chavirer les festivaliers.
C’est bel et bien la grosse sensation de la journée avec le show impressionnant de Slipknot. La foule est dense. L’excitation est palpable. Un énorme voile – sur lequel apparaît le nom du groupe – masque la scène. Le voile finit par tomber, et dès les premières percussions, Slipknot renverse tout. Quelle puissance et quel visuel ! Il y en a de tous les côtés. L’ensemble est impressionnant. Le set est lancé avec « Disasterpiece ». Corey Taylor harangue la foule. Do you want some more ?!! « Wait And Bleed » est envoyé dans la foulée. Les titres s’enchaînent et mettent tout le monde d’accord : « All Out Life », « Sulfur », « Before I Forget ». L’ensemble est survolté. Les pogos et les slams redoublent d’intensité. Quelle débauche d’énergie ! Corey Taylor ne laisse aucun répit au public. C’est de la pure folie ! Le rythme est dément dans un déchaînement de flammes. Quelle furie ! C’est impressionnant ! Slipknot nous littéralement scotchés !
C’est avec Chester Remington que nous avons le plaisir de débuter cette 3ème journée. La formation Rémoise nous propose un mélange de rock stoner et de rock psychédélique, offrant des rythmes garage et de belles envolées vocales. Du lourd, avec des basses saturées et des riffs de guitare aux sonorités surf rock des 60’s. Pied au plancher, le groupe nous présente les extraits des EPs intitulés « Nobody Cares About My 4 Tracks Record » et « Doldrums ». Le maître de cérémonie endosse un magnifique ciré jaune pour « Beach » avant de quitter la scène sous les applaudissements. Une belle entrée en matière !
Somah prend possession de la Razorback. Originaire des Ardennes, le groupe nous propose un son puissant à la croisée du thrash et du death. Le groupe compte à son actif un 1er EP sorti en 2019. Réalisé au Studio Sapristi à Sedan par Sébastien Hahn, l’enregistrement contient 4 titres : « Seven », « The Last Ray Of Hope », « Kill Or Be Killed », « Suicidal Act ». Somah nous a offert une belle prestation.
La journée se poursuit avec Fat White Family. Groupe de rock expérimental Britannique originaire de Peckham, FWF s’est autorisé à varier les plaisirs dans différents projets parallèles, comme Insecure Men ou le très bon Warmduscher. Fat White Family a sorti son troisième album intitulé « Serfs Up ! » en 2019. » Feet », le premier extrait de ce nouvel opus, présente des consonances plus sombres. Très sombre et résolument plus électro que ce que la formation nous avait proposé jusque là. Fat White Family s’installe sur scène et lance les festivités avec « Drone ». L’enchaînement est fait directement avec « Wet Hot Beef » et « Tinfoil Deathstar » qui amènent des applaudissements nourris. Le groupe va ainsi parcourir les 3 albums qui composent son actif. Un ensemble destroy et original !
Frankie & The Witch Fingers est un groupe de garage-psyché mêlant pop et psyché lo-fi. A grands coups de tubes lumineux fleurant bon la Californie des sixties, le groupe n’a pas tardé à se frayer un chemin au travers de la jungle néo-psychédélique moderne. Ils confirment cette ascension fulgurante avec leur nouvel album « Monsters Eating People Eating Monsters… ». Connus pour leurs incroyables performances scéniques, ils ont transformé le Cabaret Vert en Woodstock sous des trombes d’eau !
Frank Carter prend possession de la scène et lance les festivités avec “My Town”. L’enchaînement est fait avec « Sticky », extrait de l’album éponyme sorti en 2021. Il communique régulièrement avec le public et n’hésite pas à venir au contact de la foule pour se faire porter. Nous avons droit à un festival de pogos. Circle-pit et wall of death font partie du show. Bruyant, brut et sauvage ! Un set enragé dans le pur esprit du punk.
Très attendu, Orelsan s’est produit une nouvelle fois au Cabaret Vert pour la plus grande joie des fans. Pour sa 4ème venue, l’artiste a ravi le public avec un show offrant un beau visuel. Fort de son dernier opus « Civilisation », il a marqué les esprits encore une fois ce soir avec notamment « L’Odeur De L’Essence », réquisitoire contre les clashs médiatiques. Un grand moment !
L’arrivée du groupe se fait sans artifice. Inutile pour Clutch qui a fêté ses 30 ans avec son rock puissant et imparable ! Gorgé de blues, de stoner et de funk, le groupe possède un caractère jubilatoire et hautement addictif. Avec l’électrique Neil Fallon, les concerts prennent une dimension sauvage. Le set est lancé avec « Passive Restraints », suivi de « Earth Rocker » et « X-Ray Visions ». Le show se veut intense. Clutch nous a offert du très lourd !
Cette 4ème journée débute de la plus belle des manière avec le duo composé de Jim Beck à la guitare et au chant, et de Loz Beck à la batterie. Frères de sang et de rock’n’roll, Cassels nous offre un rock brut. Un set alliant math-rock et indie-pop, des riffs entêtants, parfaitement soutenus à la batterie. Plutôt nerveux !
¿Who’s The Cuban? mêle l’essence des musiques cubaines et caribéennes au rock psychédélique. De cette insolite fusion découle un alliage tropicalisé, électrique et dansant. Les délicieuses mélodies latines rencontrent une guitare saturée, une basse puissante, un piano syncopé, des claviers planants, une batterie débridée et des percussions endiablées… Le septet a livré un live enflammé et bouillonnant d’énergie.
Les Irlandais de Fontaines D.C. font leur entrée en scène sur « Rue Saint-Vincent » d’Yves Montant. C’est avec « In ár gCroíthe go deo » que le set est lancé, suivi de « A Lucid Dream » et « Sha Sha Sha ». Le chanteur semble comme un lion en cage, errant sur scène comme s’il était possédé. Il prend parfois la posture à la Liam Gallagher, planté derrière son pied de micro. « Roman Holiday » est envoyé dans la foulée, et le show se poursuit avec « Televised Mind », « A Hero’s Death » et « Nabokov ». Malgré la débauche d’énergie déployée, Fontaines D.C. nous a paru un cran en dessous de ce que nous avions pu voir il y a quelques années. Dommage…
Diiv nous a offert un set totalement prenant. Le très discret leader, chanteur et guitariste Zachary Cole Smith (un peu caché à droite de la scène), l’expansif et barré guitariste Andrew Bailey (qui grimace comme un dingue et cabotine en plein milieu), l’énorme bassiste Colin Caulfield (qui donne tout) et le très bon batteur Ben Newman (qui assure comme une bête) créent de bluffantes cathédrales sonores où se côtoient indie rock, shoegaze, pop enfumée et post rock. C’est classe, très enveloppant. Difficile de ne pas fermer les yeux et de ne pas laisser divaguer son esprit !
Les Britanniques de Camden Town à Londres prennent possession de la scène pour un show classe et festif. Le groupe est une machine à faire danser le public depuis plus de 40 ans. Nous avons devant nous le groupe le plus steady du rock. Leur fameux titre « One Step Beyond » reste à jamais gravé dans les mémoires et dans l’histoire du ska. Tout comme « Our House » ! Un grand moment !
Direction la Zanzibar où se produit Liam Gallagher et sa nonchalance habituelle. Une intro lancée avec le chant de « Manchester City Champions » et « Fuckin’ In the Bushes » d’Oasis annonce le début du show. Liam et sa bande prennent possession de la scène, et les festivités sont lancées avec 2 reprises d’Oasis : « Morning Glory » et « Rock ‘N’ Roll Star ». « Wall Of Glass » nous est ensuite proposé avant d’enchaîner avec « C’mon You Know » et « Better Days ». Retour à Oasis avec « Roll It Over » et « Slide Away ». Liam Gallagher alterne ainsi les morceaux tirés de son propre répertoire et ceux du groupe qu’il a mené (Beady Eye) : « Soul Love ». Un tour de chant qu’il passe à râler comme à son habitude après les techniciens. Les titres s’enchaînent : « More Power », « Diamond In The Dark », « Once ». Le tour de chant se termine avec 3 morceaux d’Oasis : « Cigarettes & Alcohol », « Wonderwall » et « Champagne Supernova ». Un set plaisant malgré l’attitude antipathique du chanteur.
Avec 4 albums et de nombreux tubes à son actif, Yemi Alade est la chanteuse n°1 de l’afropop. Elle s’est produite dans de nombreux stades en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis et est vénérée pour son jeu de scène électrisant. Elle est aujourd’hui au Square Bayard. Avec son dernier album « Empress », dont est extrait « Rain », elle nous rappelle que quelles que soient nos origines, nos besoins vitaux restent les mêmes… Elle est aussi la 1ère chanteuse d’afropop a avoir atteint 100 millions de vues sur Youtube et Vevo, avec son single « Johnny ». En septembre 2020, en plus de son rôle au sein de sa propre fondation, elle est devenue ambassadrice de bonne volonté à l’ONU. Une belle entrée en matière pour cette 5ème journée.
Composé de Eli Finberg alias M.E (Arti District, Freez), de Cyprien Steck alias Leopard Da Vinci (The Fat Badgers) et de Victor Sbrovazzo (Dirty Deep), ce trio original mélange les styles blues, électro-funk et hip-hop en un cocktail unique et explosif. Une belle découverte !
Femi Kuti, fidèle à ses convictions, mêle l’engagement citoyen et l’énergie musicale. Mais au-delà de cet engagement, Femi Kuti, fils du héraut de l’afrobeat Fela Kuti, est un artiste qui sait offrir à son public des spectacles torrides, généreux et dansants, où l’énergie se dispute à l’engagement. Femi Kuti nous a offert un show plein d’entrain.
Sorti en 2021, « Est-ce Que Tu Sais ? » est un album acoustique fort et fascinant nous faisant découvrir 11 titres entre tubes pop et chansons intemporelles, enregistrés avec bonheur entre Paris et la Provence. Gaëtan Roussel nous livre un récit musical porté par une interprétation sans pareille de l’auteur-compositeur-interprète Aveyronnais. Aujourd’hui sur la scène Zanzibar, Gaëtan Roussel cultive une nouvelle page, splendide et forte, où chaque titre va rester profondément en nous. L’artiste nous a offert un très beau moment ce soir avec des sourires, de la gentillesse et de la générosité !
Véronique Sanson enflamme les salles de concert de France et de Navarre depuis bientôt cinq décennies. La scène est sa raison de vivre. Un an à peine après avoir bouclé une tournée de plus de 110 dates, elle présente aujourd’hui son nouveau spectacle, Hasta Luego, entourée de ses fidèles musiciens et dans un répertoire remanié. L’occasion de découvrir les nouveaux titres de son prochain album et de retrouver cette générosité intacte et ce féroce appétit de faire vibrer le public au son de sa voix reconnaissable entre toutes avant de rentrer chez soi des étoiles plein les yeux.
Quand on découvre « Kid » en 2017, la claque est unique et son premier album « Cure » est un succès fulgurant. Avec son nouvel opus, « À Tous Les Bâtards », Eddy De Pretto confirme tout le bien que nous pensions de lui. L’artiste nous offre un disque plus ample, organique et chaleureux. Il y manie l’énigme et les doubles-sens subversifs, les mots sont toujours bruts, crus, rugueux. Sur scène, Eddy De Pretto fait preuve d’une grande générosité. L’artiste a clôturé en beauté cette 16ème édition du Cabaret Vert.
Charleville-Mézières (08)
Du 17 au 21 Août 2022
Notre avis : [star rating= »5″ max= »5″]
Pour cette 16ème édition, Le Cabaret Vert a une nouvelle fois tenu ses promesses et offert des moments incroyables. 125 000 personnes ont fréquenté le Square Bayard sur 5 journées. Il y en avait pour tous les styles, toutes les générations. 5 scènes, 116 concerts. Il s’agit d’une année record et historique où se sont croisés les Américains de Slipknot qui faisaient leur seule date française, Orelsan et sa bonne humeur communicative, la légende Pixies, la diva Véronique Sanson, le ténébreux Liam Gallagher, les pionniers du ska Madness, le roi de la punchline Vald, le très attendu Stromae, et bien d’autres (Wet Leg, Frank Carter And The Rattlesnakes, Marc Rebillet, Fontaines D.C., Clutch…). Petite rétrospective de cette édition.
Jour 1
Q.
C’est avec Q. que nous débutons cette très belle édition. Le chanteur de 21 ans, natif du Broward County en Floride, nous présente « The Shave Experiment », un EP navigant entre soul, pop et rock psyché. Le single « Take Me Where Your Heart Is » donne le ton : une sensualité triste qui laisse la part belle à sa voix angélique. Un moment de douceur pour lancer les festivités.
Les photos : ici.
PARCELS
Direction la scène Zanzibar où les Australiens nous proposent leur électro pop disco. Quatre ans après leur premier passage au Cabaret Vert, le groupe revient avec le deuxième album intitulé « Day/Night » enregistré en Australie pendant les incendies. La formation nous a livré des morceaux fédérateurs, de véritables hymnes à la persévérance et à l’optimisme. Une pensée positive rafraîchissante.
Les photos : ici.
WET LEG
Retour à la scène Illuminations où nous avons le plaisir de découvrir Wet Leg. Après avoir sorti 2 des meilleurs singles de l’année, la formation a été catapultée de son Île de Wight natale vers de multiples dates « sold out » à travers le Royaume Uni. Leur album « Wet Leg » sorti en avril dernier contient notamment les titres « Too Late Now » et « Oh No ». C’est cathartique, joyeux, légèrement punk et surtout fun. Un bon moment !
Les photos : ici.
VALD
Venu assez tardivement au rap, Vald a rapidement fait valoir son originalité et son style décapant avec une paire de mixtapes remarquées, suivies d’un premier album en 2017. Ouvertement inspiré par les films d’horreur, la pornographie et les théories complotistes (au second degré), Vald revendique également l’influence de Raymond Devos, sa science du burlesque et de l’absurde. De quoi se démarquer d’un rap français souvent empêtré dans les clichés et apporter au genre un courant d’air frais et ironique. Le rappeur le plus décalé de sa génération est de retour avec son dernier opus sobrement intitulé « V ». Un projet très chaud où le V renouvelle les genres, aborde des thèmes plus sérieux, tout en conservant un style remarquable et authentique.
Les photos : ici.
AURORA
Munie d’une voix douce sur une instru pop électro, la Norvégienne insuffle une esthétique mystérieuse d’un autre monde. De l’indie pop céleste. Une musique introspective aussi profonde que la Mer du Nord, contemplative et puissante. Aurora tient à son âme d’enfant. Elle a commencé à écrire et faire de la musique dès ses 10 ans. Depuis, elle est devenue Dame Nature, divine et guerrière Viking à la fois. Elle a même donné sa voix cristalline à la Reine des Neiges 2. Un moment magique.
Les photos : ici.
STROMAE
Le Maestro est de retour au Cabaret Vert ! Stromae s’est refait une santé pour revenir en grande pompe avec un show « formidable » dont il a le secret. L’artiste a la capacité de toucher tout le monde en plein cœur, quel que soit le pays et que lque soit la génération. On en a pris plein les yeux avec un visuel hors norme, et plein les oreilles avec son électro pop dance. De beats imparables, des textes aiguisés et un show millimétré.
Les photos : ici.
MARC REBILLET
C’est avec l’ovni Marc Rebillet que nous terminons cette première journée. En quelques années, le Franco-Américain barré, véritable showman a enflammé Youtube en improvisant des directs depuis son appartement New-Yorkais, mélangeant rap, électro, funk et soul, propulsé par une énergie apparemment illimitée. Ce dandy à la moustache de Gable a mis internet à ses pieds et collectionne les millions d’abonnés tout comme les peignoirs extravagants exhibés lors de ses shows devenus viraux. Une sacrée ambiance pour clôturer cette soirée !
Les photos : ici.
Jour 2
TY SEGALL AND FREEDOM BAND
Nous débutons cette seconde journée avec Ty Segall. Au programme : des guitares fuzz, du rock à papa sur les grosses Gibson, et parfois même des délires jazz à la Zappa. Un retour dans les années 70, c’est ce que propose l’ami Ty Segall accompagné de son 27ème groupe. L’ivresse sonique est là. Ça joue fort, ça joue vite, ça joue bien. Une bonne entrée en matière pour lancer les festivités.
Les photos : ici.
PROTOGONOS
Direction la scène Razorback où se produit le groupe de metalcore formé à Reims en 2016. Composé aujourd’hui de Nico au chant, de Ben à la guitare lead, de Jeremy à la batterie, d’Aurel à la guitare, et de Thomas à la basse, Protogonos nous propose un set énergique, puissant et progressif. Le groupe puise son inspiration dans la matière primordiale de la scène metalcore et hardcore, tout en marquant son empreinte par un répertoire d’une grande richesse mélodique dans lequel s’alternent voix brutales et claires. Une jolie prestation.
Les photos : ici.
UNCOMFORTABLE KNOWLEDGE
Dans la même veine, nous poursuivons avec Uncomfortable Knowledge, quintet originaire du Gard qui évolue dans le sludge hardcore, brutal et efficace. Le groupe compte à son actif un premier album intitulé « Black Queen » dont quelques extraits nous ont été présentés en cette fin d’après-midi. Un mélange d’influences à la Neurosis, auquel s’ajoute l’énergie frénétique d’un Suicidal Tendencies en passant par la pesanteur d’un Melvins.
Les photos : ici.
PIXIES
Direction la Zanzibar où le groupe légendaire prend possession de la scène. C’est toujours un plaisir de voir Franck Black et ses compères scander des chansons intemporelles qui ne prennent pas une ride. L’énergie est intacte. Le groupe mythique du rock Américain nous a livré ses hymnes dont le fameux « Where Is My Mind ». Les Pixies ont fait chavirer les festivaliers.
Les photos : ici.
SLIPKNOT
C’est bel et bien la grosse sensation de la journée avec le show impressionnant de Slipknot. La foule est dense. L’excitation est palpable. Un énorme voile – sur lequel apparaît le nom du groupe – masque la scène. Le voile finit par tomber, et dès les premières percussions, Slipknot renverse tout. Quelle puissance et quel visuel ! Il y en a de tous les côtés. L’ensemble est impressionnant. Le set est lancé avec « Disasterpiece ». Corey Taylor harangue la foule. Do you want some more ?!! « Wait And Bleed » est envoyé dans la foulée. Les titres s’enchaînent et mettent tout le monde d’accord : « All Out Life », « Sulfur », « Before I Forget ». L’ensemble est survolté. Les pogos et les slams redoublent d’intensité. Quelle débauche d’énergie ! Corey Taylor ne laisse aucun répit au public. C’est de la pure folie ! Le rythme est dément dans un déchaînement de flammes. Quelle furie ! C’est impressionnant ! Slipknot nous littéralement scotchés !
Les photos : ici.
Jour 3
CHESTER REMINGTON
C’est avec Chester Remington que nous avons le plaisir de débuter cette 3ème journée. La formation Rémoise nous propose un mélange de rock stoner et de rock psychédélique, offrant des rythmes garage et de belles envolées vocales. Du lourd, avec des basses saturées et des riffs de guitare aux sonorités surf rock des 60’s. Pied au plancher, le groupe nous présente les extraits des EPs intitulés « Nobody Cares About My 4 Tracks Record » et « Doldrums ». Le maître de cérémonie endosse un magnifique ciré jaune pour « Beach » avant de quitter la scène sous les applaudissements. Une belle entrée en matière !
Les photos : ici.
SOMAH
Somah prend possession de la Razorback. Originaire des Ardennes, le groupe nous propose un son puissant à la croisée du thrash et du death. Le groupe compte à son actif un 1er EP sorti en 2019. Réalisé au Studio Sapristi à Sedan par Sébastien Hahn, l’enregistrement contient 4 titres : « Seven », « The Last Ray Of Hope », « Kill Or Be Killed », « Suicidal Act ». Somah nous a offert une belle prestation.
Les photos : ici.
FAT WHITE FAMILY
La journée se poursuit avec Fat White Family. Groupe de rock expérimental Britannique originaire de Peckham, FWF s’est autorisé à varier les plaisirs dans différents projets parallèles, comme Insecure Men ou le très bon Warmduscher. Fat White Family a sorti son troisième album intitulé « Serfs Up ! » en 2019. » Feet », le premier extrait de ce nouvel opus, présente des consonances plus sombres. Très sombre et résolument plus électro que ce que la formation nous avait proposé jusque là. Fat White Family s’installe sur scène et lance les festivités avec « Drone ». L’enchaînement est fait directement avec « Wet Hot Beef » et « Tinfoil Deathstar » qui amènent des applaudissements nourris. Le groupe va ainsi parcourir les 3 albums qui composent son actif. Un ensemble destroy et original !
Les photos : ici.
FRANKIE & THE WITCH FINGERS
Frankie & The Witch Fingers est un groupe de garage-psyché mêlant pop et psyché lo-fi. A grands coups de tubes lumineux fleurant bon la Californie des sixties, le groupe n’a pas tardé à se frayer un chemin au travers de la jungle néo-psychédélique moderne. Ils confirment cette ascension fulgurante avec leur nouvel album « Monsters Eating People Eating Monsters… ». Connus pour leurs incroyables performances scéniques, ils ont transformé le Cabaret Vert en Woodstock sous des trombes d’eau !
Les photos : ici.
FRANK CARTER & THE RATTLESNAKES
Frank Carter prend possession de la scène et lance les festivités avec “My Town”. L’enchaînement est fait avec « Sticky », extrait de l’album éponyme sorti en 2021. Il communique régulièrement avec le public et n’hésite pas à venir au contact de la foule pour se faire porter. Nous avons droit à un festival de pogos. Circle-pit et wall of death font partie du show. Bruyant, brut et sauvage ! Un set enragé dans le pur esprit du punk.
Les photos : ici.
ORELSAN
Très attendu, Orelsan s’est produit une nouvelle fois au Cabaret Vert pour la plus grande joie des fans. Pour sa 4ème venue, l’artiste a ravi le public avec un show offrant un beau visuel. Fort de son dernier opus « Civilisation », il a marqué les esprits encore une fois ce soir avec notamment « L’Odeur De L’Essence », réquisitoire contre les clashs médiatiques. Un grand moment !
Les photos : ici.
CLUTCH
L’arrivée du groupe se fait sans artifice. Inutile pour Clutch qui a fêté ses 30 ans avec son rock puissant et imparable ! Gorgé de blues, de stoner et de funk, le groupe possède un caractère jubilatoire et hautement addictif. Avec l’électrique Neil Fallon, les concerts prennent une dimension sauvage. Le set est lancé avec « Passive Restraints », suivi de « Earth Rocker » et « X-Ray Visions ». Le show se veut intense. Clutch nous a offert du très lourd !
Les photos : ici.
Jour 4
CASSELS
Cette 4ème journée débute de la plus belle des manière avec le duo composé de Jim Beck à la guitare et au chant, et de Loz Beck à la batterie. Frères de sang et de rock’n’roll, Cassels nous offre un rock brut. Un set alliant math-rock et indie-pop, des riffs entêtants, parfaitement soutenus à la batterie. Plutôt nerveux !
Les photos : ici.
¿WHO’S THE CUBAN?
¿Who’s The Cuban? mêle l’essence des musiques cubaines et caribéennes au rock psychédélique. De cette insolite fusion découle un alliage tropicalisé, électrique et dansant. Les délicieuses mélodies latines rencontrent une guitare saturée, une basse puissante, un piano syncopé, des claviers planants, une batterie débridée et des percussions endiablées… Le septet a livré un live enflammé et bouillonnant d’énergie.
Les photos : ici.
FONTAINES D.C.
Les Irlandais de Fontaines D.C. font leur entrée en scène sur « Rue Saint-Vincent » d’Yves Montant. C’est avec « In ár gCroíthe go deo » que le set est lancé, suivi de « A Lucid Dream » et « Sha Sha Sha ». Le chanteur semble comme un lion en cage, errant sur scène comme s’il était possédé. Il prend parfois la posture à la Liam Gallagher, planté derrière son pied de micro. « Roman Holiday » est envoyé dans la foulée, et le show se poursuit avec « Televised Mind », « A Hero’s Death » et « Nabokov ». Malgré la débauche d’énergie déployée, Fontaines D.C. nous a paru un cran en dessous de ce que nous avions pu voir il y a quelques années. Dommage…
Les photos : ici.
DIIV
Diiv nous a offert un set totalement prenant. Le très discret leader, chanteur et guitariste Zachary Cole Smith (un peu caché à droite de la scène), l’expansif et barré guitariste Andrew Bailey (qui grimace comme un dingue et cabotine en plein milieu), l’énorme bassiste Colin Caulfield (qui donne tout) et le très bon batteur Ben Newman (qui assure comme une bête) créent de bluffantes cathédrales sonores où se côtoient indie rock, shoegaze, pop enfumée et post rock. C’est classe, très enveloppant. Difficile de ne pas fermer les yeux et de ne pas laisser divaguer son esprit !
Les photos : ici.
MADNESS
Les Britanniques de Camden Town à Londres prennent possession de la scène pour un show classe et festif. Le groupe est une machine à faire danser le public depuis plus de 40 ans. Nous avons devant nous le groupe le plus steady du rock. Leur fameux titre « One Step Beyond » reste à jamais gravé dans les mémoires et dans l’histoire du ska. Tout comme « Our House » ! Un grand moment !
Les photos : ici.
LIAM GALLAGHER
Direction la Zanzibar où se produit Liam Gallagher et sa nonchalance habituelle. Une intro lancée avec le chant de « Manchester City Champions » et « Fuckin’ In the Bushes » d’Oasis annonce le début du show. Liam et sa bande prennent possession de la scène, et les festivités sont lancées avec 2 reprises d’Oasis : « Morning Glory » et « Rock ‘N’ Roll Star ». « Wall Of Glass » nous est ensuite proposé avant d’enchaîner avec « C’mon You Know » et « Better Days ». Retour à Oasis avec « Roll It Over » et « Slide Away ». Liam Gallagher alterne ainsi les morceaux tirés de son propre répertoire et ceux du groupe qu’il a mené (Beady Eye) : « Soul Love ». Un tour de chant qu’il passe à râler comme à son habitude après les techniciens. Les titres s’enchaînent : « More Power », « Diamond In The Dark », « Once ». Le tour de chant se termine avec 3 morceaux d’Oasis : « Cigarettes & Alcohol », « Wonderwall » et « Champagne Supernova ». Un set plaisant malgré l’attitude antipathique du chanteur.
Les photos : ici.
Jour 5
YEMI ALADE
Avec 4 albums et de nombreux tubes à son actif, Yemi Alade est la chanteuse n°1 de l’afropop. Elle s’est produite dans de nombreux stades en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis et est vénérée pour son jeu de scène électrisant. Elle est aujourd’hui au Square Bayard. Avec son dernier album « Empress », dont est extrait « Rain », elle nous rappelle que quelles que soient nos origines, nos besoins vitaux restent les mêmes… Elle est aussi la 1ère chanteuse d’afropop a avoir atteint 100 millions de vues sur Youtube et Vevo, avec son single « Johnny ». En septembre 2020, en plus de son rôle au sein de sa propre fondation, elle est devenue ambassadrice de bonne volonté à l’ONU. Une belle entrée en matière pour cette 5ème journée.
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MOJO SAPIENS
Composé de Eli Finberg alias M.E (Arti District, Freez), de Cyprien Steck alias Leopard Da Vinci (The Fat Badgers) et de Victor Sbrovazzo (Dirty Deep), ce trio original mélange les styles blues, électro-funk et hip-hop en un cocktail unique et explosif. Une belle découverte !
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FEMI KUTI
Femi Kuti, fidèle à ses convictions, mêle l’engagement citoyen et l’énergie musicale. Mais au-delà de cet engagement, Femi Kuti, fils du héraut de l’afrobeat Fela Kuti, est un artiste qui sait offrir à son public des spectacles torrides, généreux et dansants, où l’énergie se dispute à l’engagement. Femi Kuti nous a offert un show plein d’entrain.
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GAËTAN ROUSSEL
Sorti en 2021, « Est-ce Que Tu Sais ? » est un album acoustique fort et fascinant nous faisant découvrir 11 titres entre tubes pop et chansons intemporelles, enregistrés avec bonheur entre Paris et la Provence. Gaëtan Roussel nous livre un récit musical porté par une interprétation sans pareille de l’auteur-compositeur-interprète Aveyronnais. Aujourd’hui sur la scène Zanzibar, Gaëtan Roussel cultive une nouvelle page, splendide et forte, où chaque titre va rester profondément en nous. L’artiste nous a offert un très beau moment ce soir avec des sourires, de la gentillesse et de la générosité !
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VÉRONIQUE SANSON
Véronique Sanson enflamme les salles de concert de France et de Navarre depuis bientôt cinq décennies. La scène est sa raison de vivre. Un an à peine après avoir bouclé une tournée de plus de 110 dates, elle présente aujourd’hui son nouveau spectacle, Hasta Luego, entourée de ses fidèles musiciens et dans un répertoire remanié. L’occasion de découvrir les nouveaux titres de son prochain album et de retrouver cette générosité intacte et ce féroce appétit de faire vibrer le public au son de sa voix reconnaissable entre toutes avant de rentrer chez soi des étoiles plein les yeux.
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EDDY DE PRETTO
Quand on découvre « Kid » en 2017, la claque est unique et son premier album « Cure » est un succès fulgurant. Avec son nouvel opus, « À Tous Les Bâtards », Eddy De Pretto confirme tout le bien que nous pensions de lui. L’artiste nous offre un disque plus ample, organique et chaleureux. Il y manie l’énigme et les doubles-sens subversifs, les mots sont toujours bruts, crus, rugueux. Sur scène, Eddy De Pretto fait preuve d’une grande générosité. L’artiste a clôturé en beauté cette 16ème édition du Cabaret Vert.
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Photos : Fabrice A.
By Fabrice A. • Reportage Festival, Reportages • Tags: Aurora, Cassels, Charleville, Charleville-Mézières, Chester Remington, Clutch, Diiv, EDDY DE PRETTO, Fat White Family, Femi Kuti, Fontaines D.C., Frank Carter, Frank Carter & The Rattlesnakes, Frankie & The Witch Fingers, Frankie And The Witch Fingers, Gaëtan Roussel, Le Cabaret Vert, Liam Gallagher, Madness, Marc Rebillet, Mojo Sapiens, Orelsan, Parcels, Pixies, Protogonos, Q, Slipknot, Somah, Stromae, Ty Segall, Uncomfortable Knowledge, Vald, Véronique Sanson, Wet Leg, Who's The Cuban, Yemi Alade