12e édition du Festival La Route du Rock – Collection Hiver
Lieu : Saint-Malo (35)
Du 24 au 25 février 2017
Notre avis :
Par Mike S.
Au programme de cette collection Hiver 2017 à La Nouvelle Vague, quelques têtes d’affiche de belle taille, avec les Teenage Fanclub, mythique groupe pop écossais formé en 1989. The Limiñanas, spécialistes du « garage-yéyé » ou encore Fishbach, révélation du moment avec son tout premier album (A ta merci). Ajoutez à cela des découvertes dont La Route du Rock a le secret depuis plus d’un quart de siècle : Shame, Romare, Barbagallo, Cherry Glazerr, Juniore, etc. Et vous obtenez une édition Hiver 2017 des plus honorable avec un public qui a largement répondu présent cette année.
Vendredi 24 février – La Nouvelle Vague
Ce public qui s’est fait attendre, quand CHERRY GLAZERR est monté sur scène à 20h15 le vendredi soir sur la scène de La Nouvelle Vague. Pourtant, le groupe californien signé chez Burger Records puis chez Secretly Canadian, a plus d’un argument pour attirer le public. Son second album « Apocalipstick » sorti en janvier est un concentré d’énergie, un coktail explosif, idéal pour la folle furieuse chanteuse Clementine Creevy, qui débarque sur la scène à quatre pattes.
Au programme, du Garage punk, et des mélodies impeccables. Sur scène, on découvre ce trio, dont la complicité entre la chanteuse et la claviériste en amuseront plus d’un. Le dialogue opère entre le public et les musiciens, qui sont partant pour une troisième mi-temps autour d’un calumet de la paix. A moins que ce soit pour aller se rouler dans l’herbe. Mais il était bien question d’herbe… En attendant, les titres s’enchaînent rapidement avec des noms éxplosifs (Nuclear Bomb, Instagratification, Apocalipstick) et d’autres plus girly (Told You I’d Be with the Guys, Teenage Girl, Only Kid on the Block, Chewing Cud). Plus d’une douzaine de titres, expédiés au pas de course, en 3/4 d’heure. Si on avait encore un doute sur le retour en force des guitares électriques à La Route du Rock, CHERRY GLAZERR a su donner la direction avec ce concert, qui nous a rappelé de belles heures de ce Festival, depuis les Test Icicles en 2006 à The Raveonettes en passant par les Blonde Redhead en 2015, un groupe avec lequel ces Cherry Glazerr ont plus d’un point commun. Sans doute, une des plus belles révélation avec Shame, dans cette édition.
Après cette folie californienne, retour en France, avec FISHBACH, qui a déjà foulé les planches de la Nouvelle Vague, il y a quasiment un an de cela, en ouverture de Dominique A. Mais ce soir, son nom, tout le monde l’a sur les lèvres et beaucoup l’attendent de pied ferme, pour entendre les nouveaux titres qui sont venus compléter sa discographie depuis janvier.
On lui connaissait Tu vas vibrer ou Mortel, des titres sombres, bercés par une boite à rythmes issue des années 80, qu’on imaginerait bien empruntée au groupe Visage, dont le titre Fade to grey trotte dans ma tête pendant une bonne moitié du concert. Ce coté dansant entremêlé de nappes mélancoliques. Malheureusement, ce qui m’avait enthousiasmé la première fois a bien eu du mal à se réitérer cette fois, car sur la longueur les titres ont un petit goût de déjà vu. Ma voie lactee, Eternite, Y crois-tu se suivent et se ressemblent peu ou prou. Ajoutez à cela une chanteuse assez statique, malgré sa séance de Yoga en direct, des musiciens inexistants, et vous obtenez le concert le plus décevant de cette soirée, malgré une attente non dissimulée et un album plus que correct. Peut-être à revoir en milieu de tournée, avec des titres plus rodés.
Grand écart entre le concert sombre et figé de Flora Fischbach et l’énergie féroce et haute en couleur de SHAME, groupe londonien à peine détenteur d’un premier single, The Lick. Mais déjà, on pourrait les comparer aux plus grands groupes des années 90. Et pour ne rien vous cacher, c’est à des groupes de la période Madchester – Happy Mondays en tête – qu’on pourrait associer Shame, même si le style décontracté et chanté-parlé rappelle aussi les élucubrations de Eddie Argos, chanteur charismatique d’Art Brut, anglais eux aussi.
Un concert mené au pas de course, le chanteur est branché sur du 220, pendant que les guitaristes semblent carrément s’être connectés sur une centrale nucléaire. L’effet est saisissant, les 3 guitaristes s’exhibent, traversent la scène de long en large et font entendre leurs cordes vociférantes dans une symphonie électrique, tranchante. On a hâte de connaitre la suite de l’histoire de Shame. Leur premier album devrait certainement avoir les mêmes qualités.
Le Festival s’est poursuivi ce vendredi soir – sans moi – avec BUVETTE (« Projet formé en 2008, Buvette vient tout juste de publier son quatrième album « Elasticity » sur l’excellent label Pan European Recordings ») et ROMARE (« Archie Fairhurst, le producteur londonien qui se cache derrière Romare, affectionne particulièrement les grands écarts musicaux en brassant tour à tour house, disco, musique psychédélique et musiques africaines pour créer des collages inédits »).
Samedi 25 février – La Nouvelle Vague
Seconde soirée à la Nouvelle Vague, pour la 12e édition de la Route du Rock – Collection Hiver, avec au programme, deux belles têtes d’affiche, l’une nous arrivant des années 90’s et plus particulièrement d’Ecosse, The Teenage Fanclub. Les seconds sont nés de la dernière pluie catalane, une agréable pluie d’été qui réchauffe les années 60’s.
Mais avant cela, nouvelle séance de découverte, avec GOAT GIRL, qui ont déjà convaincu le célèbre label Rough Trade. Originaires du sud de Londres, les quatre jeunes filles ont sorti un premier EP (Country Sleaze / Scum) en forme de Rock brut de décoffrage et incisif. C’est maintenant devant un public de connaisseurs, que le groupe a passé l’épreuve de la scène. D’abord fade, leur set s’est finalement révélé en seconde partie, avec des titres plus travaillés, plus mélodiques, et une véritable présence sur scène, comme si le quatuor était parvenu à se débarrasser du stress du démarrage. Sur la fin du set, on a pris un réel plaisir à découvrir l’univers de ces Goat Girl(s) dont les contours rappelaient parfois les Breeders et PJ Harvey. Les guitares, comme la veille, ont rugi sur ce début de soirée, pour le plus grand plaisir des amateurs de Rock ! Et ce n’était pas terminé, loin de là, le reste de la soirée fut au diapason !
A l’exception peut-être de BARBAGALLO qui a enchaîné avec un univers singulier et surréaliste. Batteur de Tame Impala, Aquaserge ou encore Aquagascallo), Julien Barbagallo se pose en personnage centrale de cette nouvelle histoire musicale – baptisée Grand Chien, sur l’album – avec 2 musiciens additionnels, qui jouent ce soir les seconds rôles. La Pop psychédélique à la française, de cet amateur des mots italiens, nous a entraîné dans un monde certes poétique, mais surtout stratosphérique. Un peu difficile pour le public de garder les pieds sur Terre, se laissant finalement aller, à rejoindre les deux bars et profiter de cette musique, plutôt comme d’un intermède, de musique d’ambiance que comme un véritable concert.
C’est avec les TEENAGE FANCLUB que le Festival reprend son souffle et nous entraîne dans les méandres du temps, nous faisant revenir 25 ans en arrière, et peut-être d’avantage, tant la musique des écossais n’a pas d’âge, nous faisant repenser parfois à la grande époque de la Surf Music, avec son coté désuet et ses parties vocales à 3 ou 4 organes. Si le nouvel album Here prend une place prépondérante dans le set de cette soirée (Thin Air, Hold On, The Darkest Part of the Night et l’excellent, pour ne pas dire le sublime I’m in Love), il n’en laisse pas moins la part belle au reste de la discographie, avec près d’un vingtaine de chansons piquées de ce de là dans la discographie. Débutant avec Start Again (1997) et terminant la soirée très logiquement, avec le single de leurs débuts, Everything Flows, datant de 1990. Le mélange des voix multiples et des guitares démultipliées fut une pure merveille pendant cette heure de live, comme on en aimerait plus souvent.
Ne les ayant jamais vu en live auparavant, j’ai pris un réel plaisir à les écouter et à les regarder jouer avec ce même plaisir partagé et une décontraction incroyable. A plus d’une reprise, cela m’a rappelé cette époque musicale que les Teenage FC ont vécue de l’intérieur en compagnie de groupes comparables comme les Boo Radleys, House of Love ou encore The Jesus and Mary Chain, qui eux aussi, respireront bientôt les embruns marins de Saint Malo. Ce sera pour l’édition de l’été prochain.
Avec Juniore (deux EP à leur compteur), les « féministes » de JUNIORE débarquent sur la scène de la Route du Rock avec des nouvelles compositions qui devraient remplir un premier album sous peu. Pop vintage, Garage Yéyé elles aussi, Juniore fait référence logiquement à The Liminanas et La Femme. Ce soir, les filles ont sorti leur plus beaux sons de guitares, pleins de Reverb’, pour le plus bel effet 60’s. Pour les accompagner dans ce voyage spatio-temporel musical, une drôle de chose, un bassiste dissimulé sous une tenue d’Homme des sables. Une façon pour elles d’accorder totalement leur groupe au féminin pluriel.
Au delà de l’aspect visuel, le groupe propose un beau concert avec de l’humour, des balades Pop et Rock, des rythmes qui donnent envie de bouger, de faire la fête et de tout oublier, le temps d’un instant, mais c’est déjà pas mal ! Plusieurs titres du Marabout EP sont joués, offrant une introduction en forme de cris collectif de Munch à Mon autre.
Ce n’est sans doute pas un hasard, si The Limiñanas suivent de près les Juniore dans la programmation de ce soir. Auteur d’un quatrième album (Malamore – 2016) le duo catalan se transforme en « Séniore » et surtout en collectif musical sur une scène plongée dans une lumière blanche qui aveugle tout le public (désolé pour les photos). Nous replongeant dans une dimension parallèle qui vit toujours au rythme des années 60’s, le groupe nous offrent leur plus belle balades, aux sons soigneusement travaillés à grand renfort de pédales reverb. Le micro voix a longtemps été laissé, par galanterie, à l’organe féminin, malgré le dernier album. Mais qu’importe, on passe un moment singulier à découvert cet univers qui ne l’est pas moins, dans un XXIe siècle trop souvent laissé aux synthés et autres boucles electro.
Vous l’aurez compris, le cru 2017 de cette douzième édition de la Route du Rock Hiver a été un des plus enthousiasmants de ces dernieres. Bravo donc aux programmateurs. Et de façon plus large aux organisateurs.
Site officiel du Festival
12e édition du Festival La Route du Rock – Collection Hiver
Lieu : Saint-Malo (35)
Du 24 au 25 février 2017
Notre avis :
Par Mike S.
Au programme de cette collection Hiver 2017 à La Nouvelle Vague, quelques têtes d’affiche de belle taille, avec les Teenage Fanclub, mythique groupe pop écossais formé en 1989. The Limiñanas, spécialistes du « garage-yéyé » ou encore Fishbach, révélation du moment avec son tout premier album (A ta merci). Ajoutez à cela des découvertes dont La Route du Rock a le secret depuis plus d’un quart de siècle : Shame, Romare, Barbagallo, Cherry Glazerr, Juniore, etc. Et vous obtenez une édition Hiver 2017 des plus honorable avec un public qui a largement répondu présent cette année.
Vendredi 24 février – La Nouvelle Vague
Ce public qui s’est fait attendre, quand CHERRY GLAZERR est monté sur scène à 20h15 le vendredi soir sur la scène de La Nouvelle Vague. Pourtant, le groupe californien signé chez Burger Records puis chez Secretly Canadian, a plus d’un argument pour attirer le public. Son second album « Apocalipstick » sorti en janvier est un concentré d’énergie, un coktail explosif, idéal pour la folle furieuse chanteuse Clementine Creevy, qui débarque sur la scène à quatre pattes.
Au programme, du Garage punk, et des mélodies impeccables. Sur scène, on découvre ce trio, dont la complicité entre la chanteuse et la claviériste en amuseront plus d’un. Le dialogue opère entre le public et les musiciens, qui sont partant pour une troisième mi-temps autour d’un calumet de la paix. A moins que ce soit pour aller se rouler dans l’herbe. Mais il était bien question d’herbe… En attendant, les titres s’enchaînent rapidement avec des noms éxplosifs (Nuclear Bomb, Instagratification, Apocalipstick) et d’autres plus girly (Told You I’d Be with the Guys, Teenage Girl, Only Kid on the Block, Chewing Cud). Plus d’une douzaine de titres, expédiés au pas de course, en 3/4 d’heure. Si on avait encore un doute sur le retour en force des guitares électriques à La Route du Rock, CHERRY GLAZERR a su donner la direction avec ce concert, qui nous a rappelé de belles heures de ce Festival, depuis les Test Icicles en 2006 à The Raveonettes en passant par les Blonde Redhead en 2015, un groupe avec lequel ces Cherry Glazerr ont plus d’un point commun. Sans doute, une des plus belles révélation avec Shame, dans cette édition.
Après cette folie californienne, retour en France, avec FISHBACH, qui a déjà foulé les planches de la Nouvelle Vague, il y a quasiment un an de cela, en ouverture de Dominique A. Mais ce soir, son nom, tout le monde l’a sur les lèvres et beaucoup l’attendent de pied ferme, pour entendre les nouveaux titres qui sont venus compléter sa discographie depuis janvier.
On lui connaissait Tu vas vibrer ou Mortel, des titres sombres, bercés par une boite à rythmes issue des années 80, qu’on imaginerait bien empruntée au groupe Visage, dont le titre Fade to grey trotte dans ma tête pendant une bonne moitié du concert. Ce coté dansant entremêlé de nappes mélancoliques. Malheureusement, ce qui m’avait enthousiasmé la première fois a bien eu du mal à se réitérer cette fois, car sur la longueur les titres ont un petit goût de déjà vu. Ma voie lactee, Eternite, Y crois-tu se suivent et se ressemblent peu ou prou. Ajoutez à cela une chanteuse assez statique, malgré sa séance de Yoga en direct, des musiciens inexistants, et vous obtenez le concert le plus décevant de cette soirée, malgré une attente non dissimulée et un album plus que correct. Peut-être à revoir en milieu de tournée, avec des titres plus rodés.
Grand écart entre le concert sombre et figé de Flora Fischbach et l’énergie féroce et haute en couleur de SHAME, groupe londonien à peine détenteur d’un premier single, The Lick. Mais déjà, on pourrait les comparer aux plus grands groupes des années 90. Et pour ne rien vous cacher, c’est à des groupes de la période Madchester – Happy Mondays en tête – qu’on pourrait associer Shame, même si le style décontracté et chanté-parlé rappelle aussi les élucubrations de Eddie Argos, chanteur charismatique d’Art Brut, anglais eux aussi.
Un concert mené au pas de course, le chanteur est branché sur du 220, pendant que les guitaristes semblent carrément s’être connectés sur une centrale nucléaire. L’effet est saisissant, les 3 guitaristes s’exhibent, traversent la scène de long en large et font entendre leurs cordes vociférantes dans une symphonie électrique, tranchante. On a hâte de connaitre la suite de l’histoire de Shame. Leur premier album devrait certainement avoir les mêmes qualités.
Le Festival s’est poursuivi ce vendredi soir – sans moi – avec BUVETTE (« Projet formé en 2008, Buvette vient tout juste de publier son quatrième album « Elasticity » sur l’excellent label Pan European Recordings ») et ROMARE (« Archie Fairhurst, le producteur londonien qui se cache derrière Romare, affectionne particulièrement les grands écarts musicaux en brassant tour à tour house, disco, musique psychédélique et musiques africaines pour créer des collages inédits »).
Samedi 25 février – La Nouvelle Vague
Seconde soirée à la Nouvelle Vague, pour la 12e édition de la Route du Rock – Collection Hiver, avec au programme, deux belles têtes d’affiche, l’une nous arrivant des années 90’s et plus particulièrement d’Ecosse, The Teenage Fanclub. Les seconds sont nés de la dernière pluie catalane, une agréable pluie d’été qui réchauffe les années 60’s.
Mais avant cela, nouvelle séance de découverte, avec GOAT GIRL, qui ont déjà convaincu le célèbre label Rough Trade. Originaires du sud de Londres, les quatre jeunes filles ont sorti un premier EP (Country Sleaze / Scum) en forme de Rock brut de décoffrage et incisif. C’est maintenant devant un public de connaisseurs, que le groupe a passé l’épreuve de la scène. D’abord fade, leur set s’est finalement révélé en seconde partie, avec des titres plus travaillés, plus mélodiques, et une véritable présence sur scène, comme si le quatuor était parvenu à se débarrasser du stress du démarrage. Sur la fin du set, on a pris un réel plaisir à découvrir l’univers de ces Goat Girl(s) dont les contours rappelaient parfois les Breeders et PJ Harvey. Les guitares, comme la veille, ont rugi sur ce début de soirée, pour le plus grand plaisir des amateurs de Rock ! Et ce n’était pas terminé, loin de là, le reste de la soirée fut au diapason !
A l’exception peut-être de BARBAGALLO qui a enchaîné avec un univers singulier et surréaliste. Batteur de Tame Impala, Aquaserge ou encore Aquagascallo), Julien Barbagallo se pose en personnage centrale de cette nouvelle histoire musicale – baptisée Grand Chien, sur l’album – avec 2 musiciens additionnels, qui jouent ce soir les seconds rôles. La Pop psychédélique à la française, de cet amateur des mots italiens, nous a entraîné dans un monde certes poétique, mais surtout stratosphérique. Un peu difficile pour le public de garder les pieds sur Terre, se laissant finalement aller, à rejoindre les deux bars et profiter de cette musique, plutôt comme d’un intermède, de musique d’ambiance que comme un véritable concert.
C’est avec les TEENAGE FANCLUB que le Festival reprend son souffle et nous entraîne dans les méandres du temps, nous faisant revenir 25 ans en arrière, et peut-être d’avantage, tant la musique des écossais n’a pas d’âge, nous faisant repenser parfois à la grande époque de la Surf Music, avec son coté désuet et ses parties vocales à 3 ou 4 organes. Si le nouvel album Here prend une place prépondérante dans le set de cette soirée (Thin Air, Hold On, The Darkest Part of the Night et l’excellent, pour ne pas dire le sublime I’m in Love), il n’en laisse pas moins la part belle au reste de la discographie, avec près d’un vingtaine de chansons piquées de ce de là dans la discographie. Débutant avec Start Again (1997) et terminant la soirée très logiquement, avec le single de leurs débuts, Everything Flows, datant de 1990. Le mélange des voix multiples et des guitares démultipliées fut une pure merveille pendant cette heure de live, comme on en aimerait plus souvent.
Ne les ayant jamais vu en live auparavant, j’ai pris un réel plaisir à les écouter et à les regarder jouer avec ce même plaisir partagé et une décontraction incroyable. A plus d’une reprise, cela m’a rappelé cette époque musicale que les Teenage FC ont vécue de l’intérieur en compagnie de groupes comparables comme les Boo Radleys, House of Love ou encore The Jesus and Mary Chain, qui eux aussi, respireront bientôt les embruns marins de Saint Malo. Ce sera pour l’édition de l’été prochain.
Avec Juniore (deux EP à leur compteur), les « féministes » de JUNIORE débarquent sur la scène de la Route du Rock avec des nouvelles compositions qui devraient remplir un premier album sous peu. Pop vintage, Garage Yéyé elles aussi, Juniore fait référence logiquement à The Liminanas et La Femme. Ce soir, les filles ont sorti leur plus beaux sons de guitares, pleins de Reverb’, pour le plus bel effet 60’s. Pour les accompagner dans ce voyage spatio-temporel musical, une drôle de chose, un bassiste dissimulé sous une tenue d’Homme des sables. Une façon pour elles d’accorder totalement leur groupe au féminin pluriel.
Au delà de l’aspect visuel, le groupe propose un beau concert avec de l’humour, des balades Pop et Rock, des rythmes qui donnent envie de bouger, de faire la fête et de tout oublier, le temps d’un instant, mais c’est déjà pas mal ! Plusieurs titres du Marabout EP sont joués, offrant une introduction en forme de cris collectif de Munch à Mon autre.
Ce n’est sans doute pas un hasard, si The Limiñanas suivent de près les Juniore dans la programmation de ce soir. Auteur d’un quatrième album (Malamore – 2016) le duo catalan se transforme en « Séniore » et surtout en collectif musical sur une scène plongée dans une lumière blanche qui aveugle tout le public (désolé pour les photos). Nous replongeant dans une dimension parallèle qui vit toujours au rythme des années 60’s, le groupe nous offrent leur plus belle balades, aux sons soigneusement travaillés à grand renfort de pédales reverb. Le micro voix a longtemps été laissé, par galanterie, à l’organe féminin, malgré le dernier album. Mais qu’importe, on passe un moment singulier à découvert cet univers qui ne l’est pas moins, dans un XXIe siècle trop souvent laissé aux synthés et autres boucles electro.
Vous l’aurez compris, le cru 2017 de cette douzième édition de la Route du Rock Hiver a été un des plus enthousiasmants de ces dernieres. Bravo donc aux programmateurs. Et de façon plus large aux organisateurs.
Site officiel du Festival