LA ROUTE DU ROCK Collection Eté – #33

DOMINIQUE A

ASTRID SONNE

Date : 13 aout 2025
Salle : La Nouvelle Vague
Lieu : Bretagne, Saint Malo (35).


Par Mike S.

Pour sa 33ᵉ édition, La Route du Rock a choisi de miser sur une valeur sûre : Dominique A. Fidèle du festival malouin, le chanteur y signait hier son sixième passage, cette fois en formule resserrée — un trio délicat, avec Julien Noël au piano et Sébastien Boisseau à la contrebasse. En première partie, le public a pu découvrir la jeune compositrice et altiste danoise Astrid Sonne, installée à Londres.

Astrid Sonne, l’ombre et la lumière

La soirée s’ouvre sur un duo de violons. Astrid Sonne, fine exploratrice des textures sonores, plonge d’emblée la salle dans les climats brumeux de Great Doubt, son dernier album. Les cordes se mêlent à une voix feutrée, minimaliste, pour tisser des atmosphères qui évoquent Mazzy Star et la voix spectrale de Hope Sandoval. Mais là où ces derniers laissaient filtrer des éclats de lumière, Sonne choisit un territoire plus sombre, presque austère. L’orchestration épurée et la retenue vocale hypnotisent, et les applaudissements nourris après chaque titre confirment que le public se laisse volontiers happer.

Dominique A, l’intime avant tout

 » C’est un projet auquel je pense depuis quelques années : parcourir en mode intime, mais pas en solitaire, le répertoire constitué depuis plus d’une trentaine d’années, sur disque et en tournée. »

Changement de décor mais pas d’ambiance. Contrebasse, piano, guitare : le trio de Dominique A s’installe pour un concert où la douceur s’installe avant la frénésie festivalière. Dès les premières notes, l’artiste pioche dans son répertoire le plus intime : Immortels, écrit pour Bashung, ou Les Éveillés, né pendant le confinement de 2020. Entre les morceaux, Dominique A s’adresse à la salle, ironise sur sa longévité et sa fidélité au festival, tout en regrettant que d’autres programmateurs ne fassent pas le même pari.

Il faut dire que la formule n’est pas calibrée pour soulever les foules comme aux Vieilles Charrues ou à Beauregard. Ici, place à la délicatesse de Ce geste absent, L’humanité ou La poésie, à mille lieues de la folie douce d’un Philippe Katerine. Mais à La Nouvelle Vague, devant près de 1 000 spectateurs, c’est un choix qui fait mouche.

Un classique et deux rappels
Parmi la vingtaine de titres joués, l’incontournable, Le courage des oiseaux, bouleverse toujours autant, magnifié par le dialogue subtil entre contrebasse et piano à queue. Le premier rappel aligne trois morceaux, parmi lesquels : l’ancien Le Twenty-Two Bar (à l’origine en duo avec Françoiz Breut) et Éléor, morceau-titre de l’album de 2015. Le public insiste : le trio revient une dernière fois pour Oklahoma, 1932, également issu d’Éléor.

À 23 h 30, après trois heures d’un concert tout en nuances, La Route du Rock est lancée. Le plus dur reste à venir : tenir le rythme des trois soirées suivantes, sans oublier les après-midis plage. Dominique A, lui, sera encore là dès le lendemain pour un set DJ. Promis, il y glissera un titre reggae. À suivre…


Merci aux musiciens, aux techniciens et aux organisateurs de cette belle soirée à la Nouvelle Vague de St Malo !