
KEZIAH JONES en concert
+ 1ère partie : YKO
Date : 6 août 2025
Salle : Parc du Port Breton
Lieu : Bretagne, Dinard (35).
Par Mike S.
À 56 ans, Keziah Jones, originaire de Lagos au Nigeria, n’a rien perdu de son énergie singulière ni de sa signature musicale. Après plus de trois décennies de carrière, et dix ans de silence, l’artiste revient avec Alive & Kicking, sorti en 2025, enregistré « comme en live » mais en studio, pour capturer l’instant et la spontanéité. Ce soir, il se produit à Dinard, sur le parvis du parc du Port Breton, devant près de 2 000 spectateurs. Un lieu qui, l’année dernière encore, résonnait des riffs électriques des Stranglers.
YKO, douceur et piquant brésilien
En première partie, le public découvre YKO, un musicien brésilien à la plume acérée et au sourire désarmant, qui jongle avec bossa nova, ironie et autodérision. Dès les premières notes, YKO installe une atmosphère feutrée, presque intimiste. Les rythmes sont légers, teintés de bossa nova, invitant au voyage sous le soleil de Rio. Mais derrière cette douceur se cachent des textes engagés : le tourisme sexuel, l’exploitation humaine, la corruption politique… Des thèmes universels qui résonnent bien au-delà des frontières du Brésil. Entre deux morceaux plus graves, il glisse aussi des chansons légères et pleines d’humour, comme ce portrait savoureux des dragueurs invétérés des plages de Copacabana.

YKO alterne poésie et ironie avec une aisance naturelle, captant l’attention du public, de façon quasi hypnotique, qui se laisse porter par ses histoires comme par une brise chaude, aux embruns bretons évidemment. À la fin de son set, les applaudissements témoignent d’un public conquis, prêt à accueillir la star de la soirée. Précisons que Yko sortira son premier album d’ici la fin de l’année.
Keziah Jones, la musique avant tout
Le soleil finit de glisser derrière les arbres. Keziah Jones entre en scène sans grand effet d’annonce. Bonnet noir vissé sur la tête, longue écharpe blanche et verte aux couleurs du drapeau nigérian – un clin d’œil à ses racines –, il s’installe avec deux guitares à ses pieds, alternant de l’une à l’autre pour entamer le concert. Les premières minutes sont presque minimalistes : seul avec ses cordes, avant que batteur, clavier et bassiste ne rejoignent progressivement la scène.

À l’opposé de YKO, Keziah reste avare de mots. Pas de longs discours, pas d’explications de morceaux : juste quelques sourires furtifs, échangés avec le public lorsqu’il lève les yeux de sa guitare. On pourrait croire à une forme de timidité, mais c’est surtout la musique qui parle pour lui. Ce n’est qu’en fin de concert qu’il prend la parole pour présenter deux reprises magistrales : All Along the Watchtower (Bob Dylan) et War / No More Trouble (Bob Marley).
Le set est résolument centré sur l’instrumental. La voix se fait presque discrète pour mieux mettre en avant le groove des musiciens, et notamment du claviériste, totalement absorbé par ses trois claviers, explorant des textures sonores infinies. Parmi les morceaux joués, on reconnaît Kpafuca, Million Miles From Home, Jam et la délicate Beautiful Emilie. On remarquera un peu d’agacement, mais tout en restant zen, lorsque sa Fender fétiche lui crée des soucis, l’empêchant à trois reprises de l’utiliser, et la renvoyant backstage pour réglage.

Le moment fort reste The Rhythm Is Love, véritable tube qui révéla Keziah au monde avec son premier album Blufunk Is a Fact! en 1992. Plus de 30 ans plus tard, le morceau garde la même puissance et déclenche une vague d’enthousiasme dans la foule.
En quittant la scène, Keziah Jones laisse derrière lui l’image d’un artiste fidèle à lui-même : pas un showman expansif, mais un musicien pur, exigeant et généreux dans son jeu, capable de créer un lien intense avec son public par la seule force de ses cordes et de son groove.
Notez encore, qu’une bonne partie du public a entonné le gimmick musical du dernier titre, façon Rencontre du 3e type, et a continué à le chanter bien après le départ du chanteur, faisant revenir les autres musiciens pour une distribution de baguettes et de sourires. Un vrai moment d’échange jusqu’à la dernier seconde, qui laissera des souvenirs pour une vie entière !

Merci à la Mairie de Dinard et aux organisateurs du Festival Dinard Opening.
KEZIAH JONES : Facebook / Site
YKO : Facebook / Insta
Festival : Facebook
KEZIAH JONES en concert
+ 1ère partie : YKO
Date : 6 août 2025
Salle : Parc du Port Breton
Lieu : Bretagne, Dinard (35).
Par Mike S.
À 56 ans, Keziah Jones, originaire de Lagos au Nigeria, n’a rien perdu de son énergie singulière ni de sa signature musicale. Après plus de trois décennies de carrière, et dix ans de silence, l’artiste revient avec Alive & Kicking, sorti en 2025, enregistré « comme en live » mais en studio, pour capturer l’instant et la spontanéité. Ce soir, il se produit à Dinard, sur le parvis du parc du Port Breton, devant près de 2 000 spectateurs. Un lieu qui, l’année dernière encore, résonnait des riffs électriques des Stranglers.
YKO, douceur et piquant brésilien
En première partie, le public découvre YKO, un musicien brésilien à la plume acérée et au sourire désarmant, qui jongle avec bossa nova, ironie et autodérision. Dès les premières notes, YKO installe une atmosphère feutrée, presque intimiste. Les rythmes sont légers, teintés de bossa nova, invitant au voyage sous le soleil de Rio. Mais derrière cette douceur se cachent des textes engagés : le tourisme sexuel, l’exploitation humaine, la corruption politique… Des thèmes universels qui résonnent bien au-delà des frontières du Brésil. Entre deux morceaux plus graves, il glisse aussi des chansons légères et pleines d’humour, comme ce portrait savoureux des dragueurs invétérés des plages de Copacabana.
YKO alterne poésie et ironie avec une aisance naturelle, captant l’attention du public, de façon quasi hypnotique, qui se laisse porter par ses histoires comme par une brise chaude, aux embruns bretons évidemment. À la fin de son set, les applaudissements témoignent d’un public conquis, prêt à accueillir la star de la soirée. Précisons que Yko sortira son premier album d’ici la fin de l’année.
Keziah Jones, la musique avant tout
Le soleil finit de glisser derrière les arbres. Keziah Jones entre en scène sans grand effet d’annonce. Bonnet noir vissé sur la tête, longue écharpe blanche et verte aux couleurs du drapeau nigérian – un clin d’œil à ses racines –, il s’installe avec deux guitares à ses pieds, alternant de l’une à l’autre pour entamer le concert. Les premières minutes sont presque minimalistes : seul avec ses cordes, avant que batteur, clavier et bassiste ne rejoignent progressivement la scène.
À l’opposé de YKO, Keziah reste avare de mots. Pas de longs discours, pas d’explications de morceaux : juste quelques sourires furtifs, échangés avec le public lorsqu’il lève les yeux de sa guitare. On pourrait croire à une forme de timidité, mais c’est surtout la musique qui parle pour lui. Ce n’est qu’en fin de concert qu’il prend la parole pour présenter deux reprises magistrales : All Along the Watchtower (Bob Dylan) et War / No More Trouble (Bob Marley).
Le set est résolument centré sur l’instrumental. La voix se fait presque discrète pour mieux mettre en avant le groove des musiciens, et notamment du claviériste, totalement absorbé par ses trois claviers, explorant des textures sonores infinies. Parmi les morceaux joués, on reconnaît Kpafuca, Million Miles From Home, Jam et la délicate Beautiful Emilie. On remarquera un peu d’agacement, mais tout en restant zen, lorsque sa Fender fétiche lui crée des soucis, l’empêchant à trois reprises de l’utiliser, et la renvoyant backstage pour réglage.
Le moment fort reste The Rhythm Is Love, véritable tube qui révéla Keziah au monde avec son premier album Blufunk Is a Fact! en 1992. Plus de 30 ans plus tard, le morceau garde la même puissance et déclenche une vague d’enthousiasme dans la foule.
En quittant la scène, Keziah Jones laisse derrière lui l’image d’un artiste fidèle à lui-même : pas un showman expansif, mais un musicien pur, exigeant et généreux dans son jeu, capable de créer un lien intense avec son public par la seule force de ses cordes et de son groove.
Notez encore, qu’une bonne partie du public a entonné le gimmick musical du dernier titre, façon Rencontre du 3e type, et a continué à le chanter bien après le départ du chanteur, faisant revenir les autres musiciens pour une distribution de baguettes et de sourires. Un vrai moment d’échange jusqu’à la dernier seconde, qui laissera des souvenirs pour une vie entière !
Merci à la Mairie de Dinard et aux organisateurs du Festival Dinard Opening.
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