Le chanteur Kent était en concert sur le bateau Le Flow amarré au port des Invalides en bord de Seine à Paris. Il venait y présenter La Grande Illusion, son tout nouvel album. Réalisé Tahiti Boy et publié sur le label indépendant Athome, ce 18e album solo retrouvait un certain esprit du Rock. Pas étonnant de voir tourner le concert de ce soir au Revival, notamment avec quelques flash-back dans la fin des 70’s, les années Starshooter.
Pour ouvrir la soirée, c’est Mathieu Saïkaly qui monte sur scène avec ses deux guitares, son bonnet sur la tête et son répertoire. Gagnant de la saison 10 de Nouvelle Star en 2014, le chanteur francilien s’est depuis affranchi de cette filiation pour s’ouvrir à une musique plus personnelle, intimiste bien souvent, en anglais comme en français. Le set de ce soir est assez court, avec quelques extraits de A Million Particles, son unique album à ce jour, sorti en 2015. Et au moins un inédit en fin de set, plus exalté, rappelant pour l’occasion des influences de Tom McRae ou Radiohead, avec l’écologie en thème central de ce titre. Intimidé par le public venu pour Kent, il se détend progressivement, sourit et partage avec un certain plaisir son univers musical, fait de belles mélodies, d’accords mineurs et d’une voix mélancolique. (Facebook)
Place ensuite à l’hôte de la soirée, très bientôt sexagénaire (31 mars) et une carrière musicale longue comme le bras. Autant dire qu’il n’a que l’embarras du choix pour construire une setlist. Et bien que la soirée soit consacrée à la promotion de son dernier album, La Grande Illusion, Kent, élégamment habillé d’un veston noir et d’une chemise enluminée de roses blanches, choisit de débuter la soirée, dans une atmosphère légère et décontractée avec le single Les vraies gens, un titre de 2004, qui n’a pas perdu de son sens de l’humour et de la dérision. Une belle entrée en matiere. Il faudra attendre encore deux titres, avant que Kent nous entraine dans ce fameux nouvel album produit par Tahiti Boy et sorti sur le label indé At(h)ome.
Mais, alors, les titres vont s’enchainer avec Éparpillé et Un revenant, les deux premiers titres du CD. Habitué aux chansons mélancoliques et torturées, Kent nous invite ici à observer sa vision du monde, dans lequel, la beauté cohabite avec l’atrocité, la tendresse avec la négligence, l’amour avec l’antipathie. Son vague à l’âme nous conduit parfois à observer ses contemporains avec empathie, si ce n’est avec compassion, notamment sur ce Chagrin d’Honneur, qu’il décrit comme une façon plus réelle et plus poétique de nommer le « Burn out » (terme emprunté au psychiatre suisse Davor Komplita). Le set se poursuit sur des rythmes variables, traversant les époques de son histoire, revenant sur J’aime un pays, par exemple, et qu’il promet de ne plus pouvoir chanter, si le FN venait à être élu en mai prochain.
J’aurais préféré une chanson d’amour Sans un mot déplacé, toute en détours Baignée d’insouciance et sourire en fleur, Mais j’ai comme un haut-le-cœur…
Et même de sa « préhistoire », comme il s’amuse à le préciser, en reprenant des titres de Starshooter, de Congas et Maracas au tube Betsy Party, en passant par Papillons de nuit. De quoi ravir un public déjà conquis, et adepte des premières chansons de « Kent Hutchinson », lui réclamant une ultime chanson, non prévue, et que Kent reprendra avec le public en choeur, a cappella et portant le rappel à cinq chansons, pour un live, qui aura durer le temps de 23 chansons.
En fin de concert, Kent remercie les musiciens et les techniciens, le tourneur et son label, ainsi que Tahiti Boy, sans qui le nouvel album n’aurait pas pris cette tournure, et qui est d’ailleurs venu pousser la chansonnette, le temps d’un titre complice (Eparpillé, il me semble). Ce fut, pour toutes ces raisons, un vrai moment d’exception, un plaisir sans bornes. Alors, Merci à toi aussi, pour nous avoir fait oublier, le temps d’une croisière immobile, la dureté de notre époque.
KENT en concert
+ Mathieu Saïkaly
Salle : Le Flow
Lieu : Paris (75)
9 mars 2017
Notre avis : [star rating= »4.5″ max= »5″]
Par Mike S.
Le chanteur Kent était en concert sur le bateau Le Flow amarré au port des Invalides en bord de Seine à Paris. Il venait y présenter La Grande Illusion, son tout nouvel album. Réalisé Tahiti Boy et publié sur le label indépendant Athome, ce 18e album solo retrouvait un certain esprit du Rock. Pas étonnant de voir tourner le concert de ce soir au Revival, notamment avec quelques flash-back dans la fin des 70’s, les années Starshooter.
Pour ouvrir la soirée, c’est Mathieu Saïkaly qui monte sur scène avec ses deux guitares, son bonnet sur la tête et son répertoire. Gagnant de la saison 10 de Nouvelle Star en 2014, le chanteur francilien s’est depuis affranchi de cette filiation pour s’ouvrir à une musique plus personnelle, intimiste bien souvent, en anglais comme en français. Le set de ce soir est assez court, avec quelques extraits de A Million Particles, son unique album à ce jour, sorti en 2015. Et au moins un inédit en fin de set, plus exalté, rappelant pour l’occasion des influences de Tom McRae ou Radiohead, avec l’écologie en thème central de ce titre. Intimidé par le public venu pour Kent, il se détend progressivement, sourit et partage avec un certain plaisir son univers musical, fait de belles mélodies, d’accords mineurs et d’une voix mélancolique.
(Facebook)
Place ensuite à l’hôte de la soirée, très bientôt sexagénaire (31 mars) et une carrière musicale longue comme le bras. Autant dire qu’il n’a que l’embarras du choix pour construire une setlist. Et bien que la soirée soit consacrée à la promotion de son dernier album, La Grande Illusion, Kent, élégamment habillé d’un veston
noir et d’une chemise enluminée de roses blanches, choisit de débuter la soirée, dans une atmosphère légère et décontractée avec le single Les vraies gens, un titre de 2004, qui n’a pas perdu de son sens de l’humour et de la dérision. Une belle entrée en matiere. Il faudra attendre encore deux titres, avant que Kent nous entraine dans ce fameux nouvel album produit par Tahiti Boy et sorti sur le label indé At(h)ome.
Mais, alors, les titres vont s’enchainer avec Éparpillé et Un revenant, les deux premiers titres du CD. Habitué aux chansons mélancoliques et torturées, Kent nous invite ici à observer sa vision du monde, dans lequel, la beauté cohabite avec l’atrocité, la tendresse avec la négligence, l’amour avec l’antipathie. Son vague à l’âme nous conduit parfois à observer ses contemporains avec empathie, si ce n’est avec compassion, notamment sur ce Chagrin d’Honneur, qu’il décrit comme une façon plus réelle et plus poétique de nommer le « Burn out » (terme emprunté au psychiatre suisse Davor Komplita). Le set se poursuit sur des rythmes variables, traversant les époques de son histoire, revenant sur J’aime un pays, par exemple, et qu’il promet de ne plus pouvoir chanter, si le FN venait à être élu en mai prochain.
J’aurais préféré une chanson d’amour
Sans un mot déplacé, toute en détours
Baignée d’insouciance et sourire en fleur,
Mais j’ai comme un haut-le-cœur…
Et même de sa « préhistoire », comme il s’amuse à le préciser, en reprenant des titres de Starshooter, de Congas et Maracas au tube Betsy Party, en passant par Papillons de nuit. De quoi ravir un public déjà conquis, et adepte des premières chansons de « Kent Hutchinson », lui réclamant une ultime chanson, non prévue, et que Kent reprendra avec le public en choeur, a cappella et portant le rappel à cinq chansons, pour un live, qui aura durer le temps de 23 chansons.
En fin de concert, Kent remercie les musiciens et les techniciens, le tourneur et son label, ainsi que Tahiti Boy, sans qui le nouvel album n’aurait pas pris cette tournure, et qui est d’ailleurs venu pousser la chansonnette, le temps d’un titre complice (Eparpillé, il me semble). Ce fut, pour toutes ces raisons, un vrai moment d’exception, un plaisir sans bornes. Alors, Merci à toi aussi, pour nous avoir fait oublier, le temps d’une croisière immobile, la dureté de notre époque.
Liens vers les albums photos de
Kent
et de
Mathieu Saïkaly.
Petit extrait du concert de Kent au Flow :
Extrait du concert de Mathieu Saïkaly au Flow :