Jack White – Boarding House Reach

2018 –  13 titres – 44’20
Label :  Third Man Records/XL Recordings/Columbia Records
Style :  Rock’n’Roll, Experimental
Origine : USA, Tennessee, Nashville
Date de sortie de l’album : 23 mars 2018

Notre avis : [star rating= »4″ max= »5″]


Par Mike S.

 

Celui qui parvient à soulever des foules dans des stades avec un riff de 7 petits accords, sans même être présent, a laissé tomber ses bandes blanches depuis quelques années pour se lancer dans un projet en solitaire. Jack White, né John Anthony Gillis, sort aujourd’hui son troisième album solo, au nom accueillant de Boarding House Reach et au son qui tente de s’extirper des 70’s, dans lesquelles il se complaisait depuis des décennies !   

Pour ce faire, Jack White est retourné dans son grenier pour en ressortir ses vieux amplis et un simple magnéto 4 pistes. Le jeune ado passionné et curieux de musique qu’il a été, a décidé d’effacer le tableau et de repartir de zéro, en ne mettant cette fois aucune frontière, aucun carcan, aucune limite à son imagination sans bornes.

Pas question pour autant, de faire dans le minimalisme. Et même si les chiens ne font pas des chats, on doit bien admettre que le petit zèbre fougueux du Tennessee a su opérer une véritable mue en allant plonger ses oreilles dans des registres aussi différents que le Funk ou le Hip Hop, le Rock Prog ou le Gospel. On retrouve ainsi dans la nouvelle recette de Jack White des ingrédients que Queen utilisait à l’époque de Sheer Heart Attack en 1974 jusqu’à  News of the World en 1977, une période bien circonscrite. Over and Over and Over illustre à merveille; se plongeant autant dans le Rock 70’s que dans la fusion des années 90 (des Red Hot aux RATM), pendant que Corporation me contredira avec son style Funky, mais toujours marqué par des riffs de guitares de 7 ou 8 accords, totalement entêtant, comme dans Seven Nation Army, et à la manière de Jimmy Hendrix ou de Jethro Tull.

Entre deux hymnes épiques ou rageurs, Jack White nous caresse l’oreille et nous entraîne dans des images sonores, des films sensoriels, des bandes très originales, Abulia and Akrasia, Ezmerelda Steals The Show. La douceur des notes vont jusqu’à nous entraîner sur des lignes de piano et une voix proche de celle d’Elliot Smith (Humoresque). Sur les nappes électroniques d’un orgue hammond et d’un beat rudimentaire, Jack White nous perd encore dans le temps et l’espace avec une balade aux influences Country (What’s Done is Done). Connected By Love, en introduction de l’album, jouant les intermédiaires, hésitant entre la main de fer et le gant de velours.

Comme je le disais au début de cette chronique, il y a pas de limites à la créativité dans cet album totalement libre. Jack White n’a rien à prouver, il l’a déjà fait ! Sa seule ambition est maintenant de se dépasser lui-même. Avec Boarding House Reach, il y est parvenu, faisant de cet album, un OVNI dans le paysage lisse de la musique du XXIe siècle.


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Line-up :
Jack White

Tracklist :
1. Connected By Love
2. Why Walk a Dog?
3. Corporation
4. Abulia and Akrasia
5. Hypermisophoniac
6. Ice Station Zebra
7. Over and Over and Over
8. Everything You’ve Ever Learned
9. Respect Commander
10. Ezmerelda Steals The Show
11. Get In The Mind Shaft
12. What’s Done is Done
13. Humoresque

Line up additionnel : 
Bobby Allende – percussion (tracks 1–3, 7–9), acoustic drums (track 8)
Carla Azar – acoustic drums (tracks 5, 6, 11, 12), electronic drums (tracks 6, 9, 11, 12)
Anthony “Brew” Brewster – synthesizer (tracks 5, 6, 9, 11, 12), Hammond organ (track 12)
Justin Carpenter – trombone (track 4)
Louis Cato – acoustic drums (tracks 1, 7, 13), electronic drums (tracks 2, 3, 9), acoustic guitar (track 13), bass (track 13)
Dominic Davis – upright bass (track 4)
Neal Evans – synthesizer (tracks 1–3, 7–9), Hammond organ (track 1), piano (track 13)
Joshua Gillis – acoustic guitar (track 4)
DJ Harrison – synthesizer (tracks 1, 2, 7, 8), keyboards (track 3)
Daru Jones – drums (tracks 4, 7)
Fats Kaplin – fiddle (track 4)
Charlotte Kemp Muhl – electric bass (tracks 1–4, 7–9), six-string bass (track 2)
Neil Konouchi – tuba (track 4)
Ann McCrary – backing vocals (tracks 1, 3, 11)
Quincy McCrary – piano (tracks 5, 6, 11), synthesizer (tracks 9, 11)
Regina McCrary – backing vocals (track 1, 3, 11)
Gianluca Braccio Montone – piano samples (track 3)
Ian Montone – piano samples (track 3)
NeonPhoenix – electric bass (tracks 5, 6, 9, 11, 12)
Justin Porée – percussion (tracks 5, 6, 9, 11, 12), udu (track 6)
Esther Rose – backing vocals (tracks 11, 12)
Kevin Smith – trumpet (track 4)
C. W. Stoneking – spoken word (track 4)
Brooke Waggoner – piano (track 4)