jetaime-anais-novembre-2022-950-01

 JE T’AIME 
Quand le Punk fricote avec la Cold Wave ! 

Lieu : en ligne

Date : 25 novembre 2022


Par Mike S. 

Le groupe dark/cold wave, JE T’AIME, a sorti le second volet de son désormais double album, « Passive/Agressive » le 1er novembre, jour de la fête des morts… Originaire de région parisienne, le groupe est influencé par le courant Cold Wave de la fin des 70’s et du début des 80’s, développant une musique sombre mais extrêmement dynamique. Il sera en concert dans le grand ouest en ce mois de décembre (Nantes le 8/12, La Rochelle le 9/12, Rennes le 10/12 avant de passer le 17/12/22 à Paris à la Maroquinerie). L’occasion donc de mieux connaitre ce groupe passionnant et passionné.  

Vous évoquez les Smiths dans vos influences. La presse évoque un autre Smith (celui de The Cure). Avec quelques années de recul, qu’en pensez vous ? 
Crazy Z : Ha tiens c’est vrai que je n’avais jamais fait le rapprochement qu’ils étaient tous de la même famille. (rires). Non mais en fait on assume complètement aussi l’influence des Cure. C’est le groupe préféré de Tall Bastard, on sait bien que les timbres de voix ont des ressemblances, sans problème.
dBoy : Je pense que c’est plutôt dans notre attitude que nous nous rapprochons des Smiths, le côté mauvais garçons, toutes ces conneries de l’époque. Sur scène nous sommes infiniment plus énergiques que les Cure, et heureusement, je m’ennuierais à mourir sinon.
Tall Basrtard : Si on assumait pas on serait vraiment les rois des cons ! C’est un vrai plaisir de se rapprocher de certaines de leurs sonorités, de certains de leurs plans et de les jouer sur scène. Moi je prends mon pied à jouer ça. Après comme dit dBoy, ça fait aussi du bien de les moderniser un peu, de les rendre un peu plus énergiques et uptempo.

L’idée de l’album concept autour d’un personnage, ça fait penser au personnage de Ziggy Stardust (de Bowie) ou moins connu, celui de Rael (de Genesis). Est ce une façon de frapper fort et rechercher une forme de notoriété ?  
Crazy Z : C’est beaucoup plus naturel que cela. Ce personnage s’est créé de lui-même au fur et a mesure que l’on écrivait les morceaux du premier album. A chaque nouveau titre, une nouvelle histoire s’écrivait et on se rendait compte qu’elles se rattachaient toutes au même mec, ce mec qui finalement se trouve être un peu nous. C’est même souvent nos propres histoires qu’on couche dans notre musique.
dBoy : Alors oui, sur l’album éponyme, c’est venu assez naturellement, sans réelle réflexion. En revanche, quand j’ai commencé à écrire les paroles de PASSIVE j’ai voulu comprendre qui était ce personnage et ce qu’il avait bien pu faire pour en arriver là. Je voulais savoir comment son histoire finirait. C’est comme ça que m‘est venu l’idée de créer cette fameuse trilogie. A la fin des sessions d’écriture d’AGRESSIVE je ne pouvais plus supporter ce personnage, c’est pour cette raison que j’étais très heureux de le tuer sur le dernier titre The Last Words Of A sad And Pathetic Heroes. Alors oui, tu as clairement vu juste en citant Ziggy Stardust. Il était toujours dans un coin de ma tête durant cette période d’écriture.

jetaime-anais-novembre-2022-02

Quelle est votre chanson préférée sur ce nouvel album ? 
Crazy Z. : Ma réponse de normand est que je les aime vraiment toutes. Mais pour pas te laisser en plan, je vais te répondre que j’ai une affection particulière pour Kiss The Boys. Je participais il y a quelques années comme DJ à des soirées club à Cluj en Roumanie, et c’était le nom de ces soirées. C’est une période bénie de ma vie qui me manque beaucoup, et en nommant ainsi ce morceau, j’ai voulu rendre hommage à cette époque, cette soirée, et ses organisatrices qui sont aussi des amies que je n’ai pas revues depuis bien trop longtemps.
dBoy : Tout dépend de mon humeur du jour, en ce moment jai une réelle affection pour Winter Lake.
Tall Bastard : même réponse que dBoy. Certains de ces morceaux ont été composés il y a plusieurs mois et celui-ci, on pourrait dire que c’est une redécouverte. Tant à le jouer qu’à l’écouter.

Le Titre de l’album PASSIVE/AGGRESSIVE ? Pourquoi ? [Je n’ai pas vraiment ressenti qu’un volet soit plus ou moins agressif que l’autre]  
Crazy Z. : Je laisse dBoy répondre, il commence à être rodé avec la définition ! (rires)
dBoy : Un comportement passif-agressif est un ensemble d’attitudes dites passives qui expriment indirectement une hostilité cachée qui n’est pas assumée ouvertement ou qui demeure inconsciente pour le sujet. Cela n’a absolument rien à voir avec l’humeur musicale des deux disques. C’était, à mon sens, ce qui définissait le mieux l’état d’esprit de la fille du personnage principal.

PASSIVE/AGGRESSIVE, double album ! Pourquoi un projet aussi ambitieux ? Comment en êtes arrivés à ce double ? 
Crazy Z. : C’est arrivé très naturellement aussi, on était coincé dans notre studio breton entre les différentes vagues de confinement, et presque sans s’en rendre compte, une vingtaine de titre sont sortis. On les appréciait vraiment tous et on ne voulait pas en jeter. On a beaucoup réfléchi à la façon de les sortir, à l’ère des singles en chaînes, des sorties titres par titres, et de la consommation presque unitaire de la musique sur les plateformes digitales. Le format album tendant à s’effacer doucement, je dois le reconnaître.
On a finalement choisi ce format presque suicidaire de double album, et je dois avouer que cela m’amuse beaucoup d’utiliser ce format des années 80 pour distribuer une musique très inspirée de la même époque. Disons qu’on conserve les codes du genre jusqu’au bout !
dBoy : Javais toujours voulu sortir un jour un double album comme celui des Guns NRoses. Au final si on regarde tout cela dun peu plus prêt on en est encore loin. Eux ont sorti trente chansons pour un total de cent cinquante minutes. Bon, cest vrai que nous navons pas eu à disposition un studio à Los Angeles tout frais payé pendant deux ans. Dailleurs jen profite pour passer ce message : si un producteur est intéressé pour nous payer deux ans de studio quil nhésite surtout pas à nous contacter. On prendra la drogue à notre charge, promis.
Tall Bastard : On a tellement l’habitude de tout faire nous mèmes tous seuls dans notre coin, ça serait super bizarre de faire rentrer une autre personne qui se mêlerait des compos et des sons des chansons. Après de pouvoir enregistrer dans des supers conditions avec un super matos j’avoue que ça me ferait kiffer. 

Après un double album, le virage du 3e album va être compliqué à négocier ?
(les Smashing pumpkins, les Beatles, Led zep, Pink Floyd, Genesis, Guns’n Roses ont souvent eu du mal à repartir ensuite, d’autres y sont très bien parvenus 😉 )  
Crazy Z. : Pourquoi ?
dBoy : Je le répète encore : si un producteur est ok pour nous payer deux ans de studio quil se manifeste, je suis persuadé que nous serons capable de pondre un triple album avec un minimum de dix tubes (à négocier).
Tall Bastard : Non mais les groupes dont tu parles sont devenus énormes. Du coup l’attente du publique devait se sentir lors de leurs sessions d’enregistrement. Je pense pas que le problème soit artistique. Nous on est malheureusement pas du tout soumis à ce type de problématique ! La pression de nos fans, on la ressent pas des masses. C’est plus une pressions pour se renouveler qui pourrait se manifester mais là encore on a encore pas mal de billes à jouer : On a pas encore fait de titre d’influence Sisters !

Vous tournez déjà à l’étranger. Dans quel pays vous sentez le meilleur accueil ? 
Crazy Z. : Oh je ne veux me fâcher avec aucun public d’aucun pays, d’autant qu’il nous en reste plein à visiter ! Mais il faut reconnaître que les allemands ont ce style musical dans la peau, c’est le pays ou on a dû faire le plus de concerts je pense, dont beaucoup de festivals. Mais on a eu des accueils incroyables en France, en Espagne, au Portugal…
dBoy : Si un producteur américain est intéressé pour nous produire sur une trentaine de concert aux USA surtout quil nhésite pas à nous joindre.

jetaime-anais-novembre-2022-03

Que dire aux fans pour leur donner envie de venir à vos prochains concert  ? 
Crazy Z. : Je peux vous dire que ca déménage. Je crois que les mots qui reviennent le plus souvent du public a la fin des concerts, c’est qu’ils sont saisis par l’énergie dépensée.
dBoy : Les personnes qui nous auront vu sur scène aujourdhui pourront sen vanter dans vingt ans ! « Je les ai vu fin 2022 à Paris, cétait la bonne époque du groupe ! Cest dommage de ne les voir quaujourdhui, ils ont tellement vieilli ça ne ressemble à rien. » (rires)
Tall Bastard : On adore être sur scène et ça se ressent. Les gens viennent souvent nous voir avec un grand sourire quand on sort d’un concert même quand ils nous écoutent pour la première fois.


je-t-aime-2022-01Line-up :
dBoy : chant, programmation, synthé, basse, guitare
Tall Bastard : guitare, basse
Crazy Z : basse, guitare, programmation, synthé

A lire, la chronique du double album Passive/Agressive
Site / Facebook