2016 – 12 titres – 38’00 Label : Quadrilab/Musea Style : Pop electronique Origine : France Date de sortie de l’album : 16 février 2016
Notre avis : [star rating= »4″ max= »5″]
par Mike S.
Leur précédent album portait un nom à rallonge : « Ils étaient tombés amoureux instantanément » (sorti en 2011) et reflètait déjà toute l’absurdité d’un monde en déliquescence. Le groupe INSTITUT est de retour avec un titre qui marquera les esprits un plus encore : « Spécialiste mondial du retour d’affection ». Avec leur musique froide et aseptisée, entre Jean-Michel Jarre et musique d’ascenseur, leurs textes à l’écriture automatique, mélange de réflexion farfelus, extravagantes à l’image du titre « tu préfères courir dans le désert », le groupe formé autour de Arnaud Dumatin et Emmanuel Mario (ex-Emma) n’en finit pas de nous surprendre.
Imaginez la voix d’Arnaud Dumatin, gentille, complaisante, pleine de retenue, débiter des mots comme on fait la liste des courses, comme on fait la promotion d’un voyage en croisière pour personnes du 3e age, comme on lit un livre de Michel Houellebecq, comme on raconte sa journée machinalement, lobotomisé, le soir en rentrant à la maison. Imaginez ! Ajoutez à cela des nappes de musique électronique, certaines désuètes, d’autres modernes, mais toujours sobres, neutres et impersonnelles. L’originalité venant des cuivres hypnotiques ou des guitares électriques en forme d’électrochoc passager. Pour couronner le tout, le groupe ajoute parfois un doublage de voix féminine, comme pour accentuer l’aspect irréel de la narration.
Du dépressif Parler de moi au déprimant Cet Homme-Là Est Mort, on atteint le sommet sur le titre éponyme de l’album, Spécialiste mondial du retour d’affection, qui prend réellement la forme d’une succession de slogans publicitaires, scandé à deux voix, sur des notes de claviers et de guitares, et sur fond de monde en mal d’affection. Une impression d’absurdité qui camoufle toujours un sens caché. Car bien sûr, tout cela n’est pas gratuit. Rien ne l’est dans ce monde. Il y a donc toujours un jugement, une opinion, une pensée – négative – sur la vie que nous vivons en ce début de 21e siècle.
Douze titres qui pourraient vous donner l’impression que vous allez passer un moment de quiétude, proche d’un album de relaxation, une musique douce pour arrêter de penser ! Mais bien sûr, ce sera tout le contraire, chaque chanson vous ramène à une lourde réalité qui vous entoure, quand vous regardez la télévision, quand vous marchez dans la rue, entouré de panneaux publicitaires, quand vous êtes au bureau et que vous entendez les conversations cruches de vos collègues, ou même quand vous êtes couché dans le noir, le soir, que vous ne parvenez pas à vous endormir et que vous pensez, sans cesse, à vos problèmes, bénins ou complexes, ou simplement une phrase qui vous reste dans la tête : « j’ai une passion pour les logos surtout celui de Monsento ».
Chronique d’une vie ordinaire et surréaliste, ce nouvel album d’Institut est à la fois le mal et la cure à une grosse dépression.
Line up :
Arnaud Dumatin / Emmanuel Mario / Emmanuelle Ferron / Gaël Wood / Nina Savary
Tracklisting : 1. Ici Aussi
2. La Majestueuse Baie De Wellington
3. Tu Préfères Courir Dans Le Désert
4. Aujourd’hui
5. Parler De Moi
6. A Un Autre Moment
7. Spécialiste Mondial Du Retour D’Affection
8. Dis-Moi Ce Que Tu Penses
9. Cette Arme Et Ces Menottes Ne Sont Pas Les Miennes
10. Cet Homme-Là Est Mort
11. Fugue Bergmanienne
12. Je N’ai Pas Besoin D’Ennemi
Institut – Spécialiste mondial du retour d’affection
2016 – 12 titres – 38’00
Label : Quadrilab/Musea
Style : Pop electronique
Origine : France
Date de sortie de l’album : 16 février 2016
Notre avis : [star rating= »4″ max= »5″]
par Mike S.
Leur précédent album portait un nom à rallonge : « Ils étaient tombés amoureux instantanément » (sorti en 2011) et reflètait déjà toute l’absurdité d’un monde en déliquescence. Le groupe INSTITUT est de retour avec un titre qui marquera les esprits un plus encore : « Spécialiste mondial du retour d’affection ». Avec leur musique froide et aseptisée, entre Jean-Michel Jarre et musique d’ascenseur, leurs textes à l’écriture automatique, mélange de réflexion farfelus, extravagantes à l’image du titre « tu préfères courir dans le désert », le groupe formé autour de Arnaud Dumatin et Emmanuel Mario (ex-Emma) n’en finit pas de nous surprendre.
Imaginez la voix d’Arnaud Dumatin, gentille, complaisante, pleine de retenue, débiter des mots comme on fait la liste des courses, comme on fait la promotion d’un voyage en croisière pour personnes du 3e age, comme on lit un livre de Michel Houellebecq, comme on raconte sa journée machinalement, lobotomisé, le soir en rentrant à la maison. Imaginez ! Ajoutez à cela des nappes de musique électronique, certaines désuètes, d’autres modernes, mais toujours sobres, neutres et impersonnelles. L’originalité venant des cuivres hypnotiques ou des guitares électriques en forme d’électrochoc passager. Pour couronner le tout, le groupe ajoute parfois un doublage de voix féminine, comme pour accentuer l’aspect irréel de la narration.
Du dépressif Parler de moi au déprimant Cet Homme-Là Est Mort, on atteint le sommet sur le titre éponyme de l’album, Spécialiste mondial du retour d’affection, qui prend réellement la forme d’une succession de slogans publicitaires, scandé à deux voix, sur des notes de claviers et de guitares, et sur fond de monde en mal d’affection. Une impression d’absurdité qui camoufle toujours un sens caché. Car bien sûr, tout cela n’est pas gratuit. Rien ne l’est dans ce monde. Il y a donc toujours un jugement, une opinion, une pensée – négative – sur la vie que nous vivons en ce début de 21e siècle.
Douze titres qui pourraient vous donner l’impression que vous allez passer un moment de quiétude, proche d’un album de relaxation, une musique douce pour arrêter de penser ! Mais bien sûr, ce sera tout le contraire, chaque chanson vous ramène à une lourde réalité qui vous entoure, quand vous regardez la télévision, quand vous marchez dans la rue, entouré de panneaux publicitaires, quand vous êtes au bureau et que vous entendez les conversations cruches de vos collègues, ou même quand vous êtes couché dans le noir, le soir, que vous ne parvenez pas à vous endormir et que vous pensez, sans cesse, à vos problèmes, bénins ou complexes, ou simplement une phrase qui vous reste dans la tête : « j’ai une passion pour les logos surtout celui de Monsento ».
Chronique d’une vie ordinaire et surréaliste, ce nouvel album d’Institut est à la fois le mal et la cure à une grosse dépression.
Bandcamp / Facebook
Line up :
Arnaud Dumatin / Emmanuel Mario / Emmanuelle Ferron / Gaël Wood / Nina Savary
Tracklisting :
1. Ici Aussi
2. La Majestueuse Baie De Wellington
3. Tu Préfères Courir Dans Le Désert
4. Aujourd’hui
5. Parler De Moi
6. A Un Autre Moment
7. Spécialiste Mondial Du Retour D’Affection
8. Dis-Moi Ce Que Tu Penses
9. Cette Arme Et Ces Menottes Ne Sont Pas Les Miennes
10. Cet Homme-Là Est Mort
11. Fugue Bergmanienne
12. Je N’ai Pas Besoin D’Ennemi