Dans le cadre du Festival des Rendez-vous Soniques de Saint-Lô
Date : 10.11.2015 Salle : Beaufils Lieu : Normandie, Saint-Lô (50)
Notre avis :
Par Estelle R. (Textes) / Mike S. (Photos)
Dans le cadre du Festival Les Rendez-vous soniques, la salle Beaufils affichait complet avec près de 1500 personnes pour venir voir en chair et en os, un monument du Rock rescapé des années 70, Monsieur Hubert-Felix Thiefaine. L’artiste faisait escale à St Lô, durant son « VIXI TOUR XVII ». Dans ses bagages, des nouveaux titres et des anciens, des titres électriques et acoustiques, des tubes et de titres plus intimes. Une belle alchimie qui conquière rapidement ces 1500 disciples venus applaudir le Roi du Rock mélancolique. Dans ses valises aussi, un « jeune » talent de la chanson française, qui laisse aujourd’hui pousser la barbe et les tatouages pour changer son image de poète maudit et se donner une nouvelle posture de Rocker ! Qu’importe, ici, à la Magic Box, on aime les deux facettes de ce schizophrène du rythme dont le cœur balance entre Pop et Rock.
« Jeune » disais-je entre guillermets, car ARMAN MELIES vient de sortir son 5e album solo. Auquel il faut ajouter celui de son ancien groupe eNola, qu’il quitta pour devenir aloNe ou presque, puisqu’Antoine Gaillet, le bassiste est resté son ingé son. Pas si aloNe non plus, car ce soir, il est assisté d’un batteur (dont je n’ai pas retenu le prénom, sorry…). C’est la première fois que j’ai l’occasion de le voir en live, mais je sais qu’avant – merci Mike – il avait plutôt tendance à utiliser des sampleurs pour travailler totalement solo. Reste donc ce soir, à Arman d’assurer la voix et la guitare, pour recréer en live le son si particulier de Vertigone, son nouvel album, qu’on pourrait qualifier lui aussi de Rock mélancolique. En harmonie donc avec la soirée et son parrain Thiéfaine qui lui donne l’occasion de faire quelques dates avec lui. Arman Méliès a d’ailleurs composé Fenêtre sur désert et Résilience zéro sur le dernier album de Thiéfaine, Stratégie de l’inespoir.
Stratégie de l’inespoir ou comble du désespoir, seulement 5 titres sont joués ce soir. Mais pas des moindres, tous extraits, je crois, de son dernier Vertigone, à commencer Mercure, dans un Rock sous haute tension, et rempli d’une émotion frissonnante. Je fond complètement. Il est suivi des Chevaux du vent fou, et son texte de toute de beauté, le plus beau de l’album. Et le single, celui qui vient d’être mis en clip, et qui démarre sur les chapeaux de roues, avec son titre avant même les premieres notes, Constamment je brûle. Arman remporte un franc succès ce soir. Le public qui ne le connait pas est enthousiaste. Et Arman est heureux, c’est visible, enfin libéré de son rôle de « simple » guitariste. Et moi, je suis charmée ! même euphorique !
Mais, je le répète, vraiment pas assez, Vraiment ! Il me manquait Tessa, mon titre préféré (Forcément, ma petite nièce s’appelle Tessa). Il manquait aussi Fort Everest, cette invitation au voyage silencieux et effrayant dont les rythmes pourraient s’intercaler sans gêne dans le set. Mais bon, c’est sûr, pas facile de passer plus de 5 chansons dans une première partie de 30 mn… Qu’importe, l’objectif est atteint : Arman Méliès vient de faire connaitre sa musique à 1500 connaisseurs, qui l’applaudissent et qui s’empresseront d’aller fouiller les bac de la FNAC, CULTURA ou des meilleurs disquaires indépendants pour y dénicher Vertigone (At(h)ome) ou l’un de ses quatre autres disques. C’était ma première en vrai, en live, avec Arman, et déjà, j’attends de le revoir, et j’espère, cette fois, dans un set plus long, avec Méliès en tête d’affiche ? Allez, je croise les doigts !
Les spectateurs ayant été chauffés comme il se doit, voici qu’arrive sur scène, dans une obscurité quasi totale, Hubert Felix Thiéfaine et ses musiciens. Pas de chichi, pas de décors superflus, Thiéfaine fait dans la sobriété, dans cette salle de sport transformée en arène du Rock. Le concert débute à l’identique du dernier album avec En remontant le fleuve. Thiéfaine donne l’image d’un monstre sacré un peu blasé. D’un côté le public le vénère comme on honore un dieu païen, récitant religieusement ses psaumes consacrés. De l’autre, le Dieu vivant, d’un pas nonchalant, arpente d’un bout à l’autre, la scène, récitant, lui-aussi, ses cantiques antiques, d’un air totalement effacé, presqu’absent, absorbé par des préoccupations moins terriennes. Amour désaffecté confirme cette première impression timide, la poésie a remplacé le verbe sarcastique, et le bonhomme joue son rôle, fait son job, machinalement. A peine, un petit déhanchement ou un sourire à ses musiciens. Tout ça est un peu froid, pour ne pas dire aseptisé !
La setlist l’oblige à forcer un peu sa nature le temps d’un « Bourlinguer, errer, Errer humanum est, Toujours plus loin à fond la caisse, Et toujours toujours plus d’ivresse »… Mais le presque septuagénaire, avec ses 40 ans de carrière, redevient alors vite, un modèle de Médiocratie, ça manque un peu d’humanité, de proximité. Qu’on serait sur Youtube à regarder le live, ce serait pareil. Peu de proximité, une blague déjà sortie la veille, pour annoncer le titre suivant, « abandonnant à la faune urbaine les garanties de sa survie« … Avec l’image, les textes du dernier album prennent une autre couleur, plus sépia que jamais, presqu’en clair-obscure, dans le crépuscule de ce vieux dragon, qui nous en avait pourtant voir de toute les couleurs à l’époque de Meteo für Nada ou d’Autorisation de Délire.
Ce soir, Thiefaine n’est que l’ombre de lui-même, mais qu’importe, le public est fidèle, révérencieux, et continuer de boire les paroles de ses nouvelles évangiles. Ils sont aussi hypnotisé par le fils du Dieu, Lucas, dont le prénom fuse avant même que le concert ait commencé, à savoir de quel côté il se place, pour être au plus près du Christ. Lorsque Fenêtre sur désert et Résilience zéro retentissent, la fan que je suis, s’attendant à voir surgir le compositeur des titres, c’eut été un bel adoubement de la part du Seigneur sur son vassal Méliès. Mais il n’en est rien. La récitation se prolonge simplement, …huit et huit font seize… Répétez ! dit le maître à ses disciples. Mais voilà l’oiseau lyre qui passe dans le ciel… et moi, je suis déjà ailleurs, tout comme Hubert, je pense à ma liste de course, à mon prochain article, et ou même à celui-ci, comment je vais pouvoir décrire un tel spectacle, si parfait, sans accros, mais tellement sans rellief. Heureusement le rappel est fait pour ça, laisser une bonne impression, en fin de concert, avec le titre qui réconcilie la plus intransigeante des reporters :
La fille du coupeur de joint, telle une madeleine de Proust, est ma Nostalgie heureuse de la soirée, mon moment de rédemption, je jette les armes, et je chante à pleins poumons, pendant que le public des gradins du haut commencent à se bousculer pour pouvoir sortir en premier. De quoi définitivement finir sur une drôle d’impression. Mais, qu’importe, je me fais une promesse, c’est d’écouter ce fameux dernier album de Thiefaine, pour peut-être revoir mon impression, dans quelques mois, à Saint-Malo, avec qui sait, peut-être, de nouveau Arman Méliès en premiere partie et Tessa pour augmenter la durée du set ?? Oui, j’ai l’air d’une groupie, là !!! Allez j’assume !
Hubert Félix Thiéfaine
+ Arman Méliès
en concert
Dans le cadre du Festival des Rendez-vous Soniques de Saint-Lô
Date : 10.11.2015
Salle : Beaufils
Lieu : Normandie, Saint-Lô (50)
Notre avis :
Par Estelle R. (Textes) / Mike S. (Photos)
Dans le cadre du Festival Les Rendez-vous soniques, la salle Beaufils affichait complet avec près de 1500 personnes pour venir voir en chair et en os, un monument du Rock rescapé des années 70, Monsieur Hubert-Felix Thiefaine. L’artiste faisait escale à St Lô, durant son « VIXI TOUR XVII ». Dans ses bagages, des nouveaux titres et des anciens, des titres électriques et acoustiques, des tubes et de titres plus intimes. Une belle alchimie qui conquière rapidement ces 1500 disciples venus applaudir le Roi du Rock mélancolique. Dans ses valises aussi, un « jeune » talent de la chanson française, qui laisse aujourd’hui pousser la barbe et les tatouages pour changer son image de poète maudit et se donner une nouvelle posture de Rocker ! Qu’importe, ici, à la Magic Box, on aime les deux facettes de ce schizophrène du rythme dont le cœur balance entre Pop et Rock.
« Jeune » disais-je entre guillermets, car ARMAN MELIES vient de sortir son 5e album solo. Auquel il faut ajouter celui de son ancien groupe eNola, qu’il quitta pour devenir aloNe ou presque, puisqu’Antoine Gaillet, le bassiste est resté son ingé son. Pas si aloNe non plus, car ce soir, il est assisté d’un batteur (dont je n’ai pas retenu le prénom, sorry…). C’est la première fois que j’ai l’occasion de le voir en live, mais je sais qu’avant – merci Mike – il avait plutôt tendance à utiliser des sampleurs pour travailler totalement solo. Reste donc ce soir, à Arman d’assurer la voix et la guitare, pour recréer en live le son si particulier de Vertigone, son nouvel album, qu’on pourrait qualifier lui aussi de Rock mélancolique. En harmonie donc avec la soirée et son parrain Thiéfaine qui lui donne l’occasion de faire quelques dates avec lui. Arman Méliès a d’ailleurs composé Fenêtre sur désert et Résilience zéro sur le dernier album de Thiéfaine, Stratégie de l’inespoir.
Stratégie de l’inespoir ou comble du désespoir, seulement 5 titres sont joués ce soir. Mais pas des moindres, tous extraits, je crois, de son dernier Vertigone, à commencer Mercure, dans un Rock sous haute tension, et rempli d’une émotion frissonnante. Je fond complètement. Il est suivi des Chevaux du vent fou, et son texte de toute de beauté, le plus beau de l’album. Et le single, celui qui vient d’être mis en clip, et qui démarre sur les chapeaux de roues, avec son titre avant même les premieres notes, Constamment je brûle. Arman remporte un franc succès ce soir. Le public qui ne le connait pas est enthousiaste. Et Arman est heureux, c’est visible, enfin libéré de son rôle de « simple » guitariste. Et moi, je suis charmée ! même euphorique !
Mais, je le répète, vraiment pas assez, Vraiment ! Il me manquait Tessa, mon titre préféré (Forcément, ma petite nièce s’appelle Tessa). Il manquait aussi Fort Everest, cette invitation au voyage silencieux et effrayant dont les rythmes pourraient s’intercaler sans gêne dans le set. Mais bon, c’est sûr, pas facile de passer plus de 5 chansons dans une première partie de 30 mn… Qu’importe, l’objectif est atteint : Arman Méliès vient de faire connaitre sa musique à 1500 connaisseurs, qui l’applaudissent et qui s’empresseront d’aller fouiller les bac de la FNAC, CULTURA ou des meilleurs disquaires indépendants pour y dénicher Vertigone (At(h)ome) ou l’un de ses quatre autres disques. C’était ma première en vrai, en live, avec Arman, et déjà, j’attends de le revoir, et j’espère, cette fois, dans un set plus long, avec Méliès en tête d’affiche ? Allez, je croise les doigts !
Les spectateurs ayant été chauffés comme il se doit, voici qu’arrive sur scène, dans une obscurité quasi totale, Hubert Felix Thiéfaine et ses musiciens. Pas de chichi, pas de décors superflus, Thiéfaine fait dans la sobriété, dans cette salle de sport transformée en arène du Rock. Le concert débute à l’identique du dernier album avec En remontant le fleuve. Thiéfaine donne l’image d’un monstre sacré un peu blasé. D’un côté le public le vénère comme on honore un dieu païen, récitant religieusement ses psaumes consacrés. De l’autre, le Dieu vivant, d’un pas nonchalant, arpente d’un bout à l’autre, la scène, récitant, lui-aussi, ses cantiques antiques, d’un air totalement effacé, presqu’absent, absorbé par des préoccupations moins terriennes. Amour désaffecté confirme cette première impression timide, la poésie a remplacé le verbe sarcastique, et le bonhomme joue son rôle, fait son job, machinalement. A peine, un petit déhanchement ou un sourire à ses musiciens. Tout ça est un peu froid, pour ne pas dire aseptisé !
La setlist l’oblige à forcer un peu sa nature le temps d’un « Bourlinguer, errer, Errer humanum est, Toujours plus loin à fond la caisse, Et toujours toujours plus d’ivresse »… Mais le presque septuagénaire, avec ses 40 ans de carrière, redevient alors vite, un modèle de Médiocratie, ça manque un peu d’humanité, de proximité. Qu’on serait sur Youtube à regarder le live, ce serait pareil. Peu de proximité, une blague déjà sortie la veille, pour annoncer le titre suivant, « abandonnant à la faune urbaine les garanties de sa survie« … Avec l’image, les textes du dernier album prennent une autre couleur, plus sépia que jamais, presqu’en clair-obscure, dans le crépuscule de ce vieux dragon, qui nous en avait pourtant voir de toute les couleurs à l’époque de Meteo für Nada ou d’Autorisation de Délire.
Ce soir, Thiefaine n’est que l’ombre de lui-même, mais qu’importe, le public est fidèle, révérencieux, et continuer de boire les paroles de ses nouvelles évangiles. Ils sont aussi hypnotisé par le fils du Dieu, Lucas, dont le prénom fuse avant même que le concert ait commencé, à savoir de quel côté il se place, pour être au plus près du Christ. Lorsque Fenêtre sur désert et Résilience zéro retentissent, la fan que je suis, s’attendant à voir surgir le compositeur des titres, c’eut été un bel adoubement de la part du Seigneur sur son vassal Méliès. Mais il n’en est rien. La récitation se prolonge simplement, …huit et huit font seize… Répétez ! dit le maître à ses disciples. Mais voilà l’oiseau lyre qui passe dans le ciel… et moi, je suis déjà ailleurs, tout comme Hubert, je pense à ma liste de course, à mon prochain article, et ou même à celui-ci, comment je vais pouvoir décrire un tel spectacle, si parfait, sans accros, mais tellement sans rellief. Heureusement le rappel est fait pour ça, laisser une bonne impression, en fin de concert, avec le titre qui réconcilie la plus intransigeante des reporters :
La fille du coupeur de joint, telle une madeleine de Proust, est ma Nostalgie heureuse de la soirée, mon moment de rédemption, je jette les armes, et je chante à pleins poumons, pendant que le public des gradins du haut commencent à se bousculer pour pouvoir sortir en premier. De quoi définitivement finir sur une drôle d’impression. Mais, qu’importe, je me fais une promesse, c’est d’écouter ce fameux dernier album de Thiefaine, pour peut-être revoir mon impression, dans quelques mois, à Saint-Malo, avec qui sait, peut-être, de nouveau Arman Méliès en premiere partie et Tessa pour augmenter la durée du set ?? Oui, j’ai l’air d’une groupie, là !!! Allez j’assume !
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HF Thiefaine : Site officiel / Facebook
Arman Méliès : Site officiel / Facebook
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Nouvel album : Vertigone
Label : Athome
Sortie le 18.09.2015
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Merci à Jacques Prévert et à Amélie Nothomb pour la poésie de leurs mots