Hellfest /

Du 19 au 22 Juin 2025 /

Clisson (44) /

Notre avis : 5/5.


Ghislain ADAM à la rédaction et Fabrice ANDRÉ pour les photos.

Du 19 au 22 juin 2025, Clisson a été le centre du monde pour tous les amoureux de musiques extrêmes. Le Hellfest a une fois de plus transformé ses scènes en temples du riff, avec une programmation qui frôlait la démesure : des légendes du metal aux jeunes pousses les plus sauvages, le festival a offert un spectacle inoubliable. Entre la fureur des concerts, la ferveur d’un public toujours fidèle et l’ambiance unique de ce village devenu mythique. Voici notre live report, pour revivre quatre jours d’enfer et de passion.

Jour 1

SKINDRED

Pour ce premier concert de la journée, Skindred retourne littéralement le Hellfest avec un set explosif, entamé par un remix d’ »Imperial March » en guise d’intro qui électrise la foule. Dès “Set Fazers”, Benji Webbe prend les commandes avec un flow survolté, balançant riffs metal et vibes reggae. “Ratrace” enchaîne sans temps mort, mêlant contestation sociale et énergie brute. Sur “That’s My Jam”, le public saute en rythme, porté par la fusion unique du groupe. Le DJ Set, mêlant “Walk”, “Jump” et “Jump Around”, transforme la fosse en dancefloor hardcore. L’ambiance devient plus solaire avec “L.O.V.E. (Smile Please)”, avant de repartir à fond sur “Kill The Power”, cri de guerre fédérateur. Le classique “Nobody” fait rugir la foule dans une communion totale. Et c’est avec “Warning” que Skindred clôt un show incandescent, laissant le Hellfest en feu.

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SEVEN HOURS AFTER VIOLET

Dès leur entrée en scène, une tension électrique parcourt la foule. Certains visages nous semblent familiers : normal, puisque ce projet nu-metal explosif réunit Shavo Odadjian, le bassiste légendaire de System Of A Down, et d’anciens membres de Left To Suffer et Winds Of Plague. Dès les premières notes, une déferlante d’énergie submerge le public, captivé par la voix puissante du chanteur. Le son, massif, précis, vibre jusque dans la poitrine. Les riffs, tantôt éthérés, tantôt abyssaux, alternent avec une intensité hypnotique. Le groupe, habité, livre une performance qui tient du rituel, faisant monter la tension jusqu’à la transe. Une véritable claque pour les passionnés, une révélation étourdissante pour les curieux.

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APOCALYPTICA

Apocalyptica nous livre un set faisant la part belle à Metallica, transcendé par la puissance du violoncelle. Sur un « Ride The Lightning » fulgurant, les archets déchaînés remplacent les riffs saturés avec une intensité saisissante. Vient ensuite « Enter Sandman », immédiatement repris en chœur par une foule électrisée. Sur « St. Anger », les percussions martèlent comme une tempête d’acier. Le point culminant survient avec un « Blackened » d’une brutalité symphonique impressionnante. Le moment de grâce : un « Master Of Puppets » majestueux, précis, implacable. Enfin, « Seek & Destroy » clôt le set dans une explosion d’énergie. Apocalyptica prouve que le metal peut vibrer sans guitares, mais avec tout autant de fureur.

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KIM DRACULA

Kim Dracula électrise le Hellfest avec un set aussi théâtral que furieux. Une petite intro annonce le début du show avant que « Land Of The Sun » ne déchaîne la foule. Sur « My Confession », les passages mélodiques font mouche. « Superhero » et « Drown » renforcent l’intensité avec des breakdowns cataclysmiques. « Seventy Thorns » transforme la fosse en champ de bataille, avant un détour pop-metal aussi audacieux qu’efficace avec « Paparazzi » de Lady Gaga. Le public chante en chœur sur « Make Me Famous » et hurle sa rage sur « Killdozer ». Une performance schizophrène, brillante.

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STREET DOGS

Le retour des Street Dogs sur la Warzone secoue Clisson. Le set s’ouvre sur « Savin Hill », hommage immédiat à leurs racines de Boston, et l’ambiance explose dès les premières secondes. « Punk Rock And Roll » et « Not Without A Purpose » enchaînent sans répit, portées par l’énergie brute de Mike McColgan. Les hymnes ouvriers comme « Common People » ou « Strike A Blow » résonnent avec force face à un public en feu. Le très attendu « In Defense Of Dorchester » déclenche un pogo monstre, avant un détour festif par « Drink Tonight » et la reprise de « Fatty ». Mention spéciale pour « Johnny Come Lately », reprise de Steve Earle, moment d’émotion inattendu. Le final sur « Fighter », agrémenté d’un clin d’œil aux Clash, clôt un concert incandescent : court, direct, sans compromis. Punk’s not dead !

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AIRBOURNE

Sous un soleil de plomb et une foule en transe, Airbourne met le feu à la Mainstage dès les premières notes de « Ready To Rock » qui transforme aussitôt le parterre en pogo généralisé. Fidèle à sa réputation, Joel O’Keeffe lance des verres de bière à la foule entre deux solos électrisants. « Too Much, Too Young, Too Fast » et « Breakin’ Outta Hell » font rugir la fosse, avant un petit break avec « Back In The Game ». L’ambiance monte encore d’un cran avec « Girls In Black », puis « Gutsy », en mode bulldozer. Les Australiens achèvent la foule avec « Live It Up » et l’incontournable « Runnin’ Wild », concluant un show court, brutal et terriblement efficace. Airbourne prouve encore une fois qu’ils sont les héritiers les plus directs d’AC/DC.

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IMMINENCE

Le set s’ouvre sur « Temptation », et immédiatement, la foule est emportée par la rage élégante du violon d’Eddie Berg, qui tranche l’atmosphère. « Desolation » enchaîne avec une puissance brute, contrastant les mélodies aériennes et la violence maîtrisée du chant. « Heaven Shall Burn » embrase le public, tandis que « Beyond The Pale » nous plonge dans une mélancolie profonde et viscérale. La tension monte encore avec « Death By A Thousand Cuts », véritable uppercut émotionnel. Avec « L’Appel Du Vide », le groupe rend hommage à ses racines européennes avec une poésie sombre. La tension redescend à peine avec « God Fearing Man », où chaque riff semble peser une tonne. « Death Shall Have No Dominion » clôt magistralement cette montée dramatique, avant que « The Black » ne vienne achever le public dans une décharge d’énergie cathartique. Un moment fort du Hellfest, entre noirceur symphonique et puissance metalcore. Une performance aussi intense que bouleversante.

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TILL LINDEMANN

Dans une atmosphère moite et électrique, Till Lindemann livre un show aussi brutal que théâtral devant une foule compacte. Il ouvre avec « Zunge », sombre et viscéral, avant d’enchaîner avec un « Schweiss » rugissant. Le leader de Rammstein navigue entre provoc’ et intensité, distillant les morceaux cultes comme « Fat », « Allesfresser », ou encore l’ultra-clash « Golden Shower ». Le moment fort ? Un « Praise Abort » scandé en chœur par un public conquis. La surprise vient d’une reprise en allemand d’ »Entre Dos Tierras », hommage inattendu à Héroes Del Silencio. Entre feu, fureur et second degré, Till prouve qu’il est bien plus qu’un side-project vivant. Une performance totale, violente et hypnotique.

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RISE OF THE NORTHSTAR

Rise Of The Northstar retourne le Hellfest avec un set explosif mêlant rage hardcore et esthétique manga. Dès le départ, le ton est donné : un déchaînement brutal et précis. Le public hurle chaque mot de « Nekketsu » avant de plonger dans le chaos de « Welcame (Furyo State Of Mind) ». Le groove imparable de « Crank It Up » fait vibrer la fosse, tandis que « Here Comes The Boom » déclenche un véritable tsunami de mosh pits. Avec « One Love » et « Showdown », le crew enchaîne les frappes sans temps mort. « Neo Paris » et « Bosozoku » ancrent l’identité unique du groupe, entre culture nippone et brutalité urbaine. L’hymne « Demonstrating My Saiya Style » électrise les fans avant un final cathartique sur « Rise » et « Again And Again ». Un set millimétré, brutal et fédérateur. ROTN confirme : ils sont bel et bien les saiyans du metal français.

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KORN

Korn déchaîne la Mainstage avec une performance explosive, fidèle à sa réputation. Dès les premières notes de « Blind », la foule entre en transe, portée par un son massif et un Jonathan Davis habité. Enchaînant avec un « Twist » primal et un « Here To Stay » implacable, le groupe poursuit avec les classiques sans relâche. L’intensité monte encore avec « Clown » et « Got The Life », tandis que le clin d’œil à Metallica dans « Shoots And Ladders » électrise les fans. Les titres récents comme « Cold » trouvent leur place sans faiblir. Le final, construit autour de « Falling Away From Me », « Divine » et l’indémodable « Freak On A Leash », scelle un show d’une puissance rare. Korn reste roi du nu metal, et Clisson s’en souviendra !

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ELECTRIC CALLBOY

Avec un show aussi absurde que jouissif, Electric Callboy met le feu au Hellfest. Dès l’intro vidéo, le ton est donné : fun, kitsch et efficacité. L’enchaînement de « Elevator Operator » et « MC Thunder II (Dancing Like A Ninja) » fait déjà sauter tout le parterre. Le groupe ne ralentit pas, balançant un « Spaceman » survitaminé, une reprise punky de « Still Waiting » de Sum 41, et l’irrésistible « Hypa Hypa ». Mention spéciale pour « Everytime We Touch », version eurodance-metal qui retourne la fosse. Le final est apocalyptique avec « Tekkno Train » et « We Got The Moves », clôturant un set déjanté. Un pur moment de défoulement électrocore parfaitement calibré pour l’esprit du Hellfest.

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Jour 2

SPIRITBOX

Nous débutons cette seconde journée avec Spiritbox qui nous livre un set incisif et viscéral. Dès l’ouverture sur « Fata Morgana », Courtney LaPlante hypnotise le public par sa dualité vocale saisissante. « Black Rainbow » et « Perfect Soul » enchaînent sans répit, le groupe imposant une énergie à couper le souffle. « Jaded » et « The Void » confirment la puissance mélodique et rythmique d’un combo plus affûté que jamais. Le moment fort survient avec « Circle With Me », repris en chœur par une foule transcendée. Le blast dévastateur de « Holy Roller » secoue la fosse. En clôture, « Cellar Door » achève un concert sans temps mort, aussi intense que maîtrisé. Spiritbox est devenu un incontournable du metal moderne.

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THE CULT

The Cult embrase la Mainstage avec une élégance brute et mystique. Dès « Rise », le public est saisi par l’énergie intacte d’un Ian Astbury charismatique, porté par les riffs tranchants de Billy Duffy. Enchaînant avec « Wild Flower » et « The Witch » hypnotique, le groupe déroule une setlist taillée pour galvaniser les fans de toutes générations. « Lucifer » et « War (The Process) » offrent un contrepoids plus sombre, avant un « Rain » quasi chamanique. Le final est un feu d’artifice : « She Sells Sanctuary », « Fire Woman » et « Love Removal Machine » laissent le Hellfest ébahi. The Cult reste une valeur sûre du rock occulte et fédérateur.

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EPICA

Devant une foule survoltée, Epica enflamme la scène avec un set intense et majestueux. Dès « Cross The Divide », le ton est donné : riffs massifs, orchestrations grandioses et la voix cristalline de Simone Simons captivent instantanément. Le groupe enchaîne avec « Victims Of Contingency » et « The Last Crusade », déclenchant un véritable raz-de-marée dans le public. Le moment d’émotion arrive avec « T.I.M.E. », suspendant l’atmosphère avant le retour à la fureur avec « Arcana » et « Unleashed ». « Fight To Survive » révèle une énergie brute saluée par les fans. Puis vient « Cry For The Moon », hymne incontournable repris en chœur. Le final, composé de « Beyond The Matrix » et « Consign To Oblivion », scelle un concert épique.

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THE HU

The Hu envoûte la Mainstage avec un set tribal et surpuissant. Dès « Upright Destined Mongol », le ton est donné : chants gutturaux, percussions mongoles et guitares saturées fusionnent en un mur sonore hypnotique. Le public, conquis, scande les refrains de « Lost » et « The Same » avec ferveur. « The Gereg » et « Grey Hun » plongent la foule dans une transe rythmique, avant une reprise inattendue mais galvanisante de « The Trooper » d’Iron Maiden. Le climax arrive avec « Black Thunder » et un nouveau morceau encore mystérieux. Les hymnes « Yuve Yuve Yu », « Wolf Totem », puis « This Is Mongol » clôturent un show intense, où tradition et metal ne font plus qu’un. Une véritable chevauchée sonore, acclamée comme l’un des temps forts du festival.

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WITHIN TEMPTATION

Within Temptation livre un show d’une puissance rare, porté par la voix envoûtante de Sharon den Adel. Le set s’est ouvert sur l’épique « We Go To War », annonçant un set entre feu et ténèbres. Les titres comme « Bleed Out » et « Wireless » démontrent que le groupe n’a rien perdu de sa force créative. Le public chante en chœur sur « Faster » et se laisse submerger par l’émotion de « Stand My Ground ». Avec « Paradise (What About Us ?) » et « What Have You Done », la scène explose littéralement. En clôture, « Mother Earth » offre une envolée finale grandiose, faisant vibrer la plaine de Clisson d’une énergie quasi mystique. Un concert magistral, à la hauteur de la légende symphonique du metal néerlandais.

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MUSE

Clisson aurait pu trembler sous les riffs de Muse pour leur première apparition au Hellfest. Malheureusement, le groupe a joué avec un son pourave qui a indéniablement desservi le set. Dès les premières notes d’ »Unravelling », Muse tente d’imposer une atmosphère tendue et immersive. Le public frétille sur « Stockholm Syndrome », avec un clin d’œil rageur à Rage Against The Machine. « Psycho » et « Kill Or Be Killed » enchaînent, Matt Bellamy en maître de cérémonie, aussi théâtral que tranchant. Mention spéciale au final destructeur de « We Are Fucking Fucked », boosté par des extraits de Gojira et Nirvana. La setlist est un feu d’artifice de raretés et de classiques : « Citizen Erased », « New Born », ou encore « Supermassive Black Hole ». Muse s’est démené, mais la qualité du son a joué contre eux.

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SEX PISTOLS & FRANK CARTER

L’esprit du punk est ressuscité dans une version survoltée grâce à l’union explosive des Sex Pistols et de Frank Carter. Dès « Holidays In The Sun », le ton est donné : c’est brutal, urgent, crade – comme au bon vieux temps. Frank Carter, charismatique et furieux, fait honneur à Rotten sans jamais tomber dans l’imitation. « Pretty Vacant », « Bodies » et « Liar » déclenchent des pogos furibards. Sur « God Save The Queen », la foule hurle chaque mot, bras levés. Le climax survient avec « Anarchy In The U.K. », hymne éternel de l’insoumission. « My Way », façon Sid Vicious, vient clore un set tendu, électrique, inoubliable. Le punk n’est pas mort. Il a juste changé de gueule.

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Jour 3

BLACK COUNTRY COMMUNION

Nous débutons cette troisième journée avec Black Country Communion qui lance les festivités avec un « Sway » massif, immédiatement suivi de l’hymne « One Last Soul » qui fait vibrer la foule. Glenn Hughes, impérial, mène le show avec sa voix toujours aussi flamboyante, tandis que Joe Bonamassa fait rugir sa guitare sur « Wanderlust » et « The Outsider ». « Red Sun » plonge le public dans une ambiance plus heavy et hypnotique, avant que « Save Me » ne fasse monter l’intensité d’un cran. Le groupe offre un final majestueux avec « The Crow », le puissant « Stay Free », et bien sûr le classique « Black Country », repris en chœur par une fosse conquise. Une masterclass de rock épique, sans fioriture, livrée par des vétérans au sommet de leur art.

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SAVATAGE

Après des années d’absence, Savatage signe un retour triomphal sur la scène du Hellfest, devant une foule conquise dès les premières notes de “The Ocean”, ponctué d’un clin d’œil à “City Beneath The Surface”. Les musiciens sont en pleine forme, et le groupe enchaîne avec les classiques “Welcome” et “Jesus Saves”, déclenchant les premiers pogos dans la fosse. La voix de Zak Stevens n’a rien perdu de sa puissance, sublimée sur “Strange Wings” et l’émouvant “Handful Of Rain”. Le moment fort du set est sans conteste “Believe”. “Gutter Ballet”, “Edge Of Thorns” et “Power Of The Night” électrisent Clisson avant un final apocalyptique sur “Hall Of The Mountain King”.

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SATCHVAI BAND

Le supergroupe composé de Joe Satriani et Steve Vai prend possession de la scène et nous livre une prestation instrumentale d’une virtuosité époustouflante. Le set démarre en puissance avec « I Wanna Play My Guitar », avant de plonger dans les nappes émotionnelles de « The Sea Of Emotion, Pt. 1 ». Les riffs mythologiques de « Zeus In Chains » rappellent la grandeur de Steve Vai, contrebalancés par l’intensité fluide de « Ice 9 / The Crying Machine ». Satriani brille sur « Surfing With The Alien » et « Sahara », propulsant le public dans un voyage cosmique. Le monstre à trois manches de »Teeth Of The Hydra » fascine, tandis que « Satch Boogie » déchaîne les foules. L’émotion culmine avec « If I Could Fly » et l’hymne spirituel « For The Love Of God ». En final, l’intimiste « Always With Me, Always With You » précède une reprise de « Born To Be Wild », concluant un show légendaire sous les acclamations d’un Clisson conquis.

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TERROR

Direction la Warzone où Terror nous offre une performance furieuse et sans compromis, fidèle à sa réputation. Le set s’ouvre sur l’hymne « One With The Underdogs », immédiatement suivi de « Spit My Rage », déclenchant un pit brutal instantané. Le groupe enchaîne les classiques (« Stick Tight », « Hard Lessons ») avec une intensité chirurgicale. Scott Vogel, charismatique frontman, harangue la foule avec rage et bienveillance. Les titres comme « Pain Into Power » et « Can’t Help But Hate » confirment que la hargne est intacte. L’émotion culmine sur « Keepers Of The Faith », chanté en chœur par tout le pit. Un set brutal, fédérateur et furieusement authentique. Le hardcore a encore de beaux jours.

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HAVE A NICE LIFE

Have A Nice Life nous propose un moment suspendu au cœur du chaos du Hellfest. Le duo culte ouvre avec l’hypnotique « Cropsey », instaurant immédiatement une atmosphère lourde et introspective. « Defenestration Song » et « Dracula Bells » suivent, tissant un mur de son abrasif et spectral, entre post-punk et shoegaze noir. Sur « Science Beat », les nappes électroniques résonnent comme des prières modernes, tandis que « Burial Society » plonge la foule dans une mélancolie palpable. Le crescendo se poursuit avec l’envoûtant « Deep, Deep », avant la lente descente dans les abîmes avec « Guggenheim Wax Museum ». Le public, silencieux et captivé, se laisse submerger par la beauté froide de « Bloodhail ». En clôture, « Earthmover » emporte tout dans une vague finale d’émotion.

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JUDAS PRIEST

Judas Priest incendie littéralement le Hellfest avec un show puissant. Le concert s’ouvre sur un clin d’œil mythique : « War Pigs » de Black Sabbath, repris avec rage. Enchaînant sur « All Guns Blazing » et « Hell Patrol », le groupe impose un tempo infernal. Rob Halford, impérial, fait rugir « You’ve Got Another Thing Comin' » et « Breaking The Law » sous une marée de poings levés. La tension monte avec « A Touch Of Evil » et « Night Crawler », sombres et épiques. Le final monte encore d’un cran avec l’enchaînement « Painkiller » – dantesque – suivi d’un rappel en acier trempé : « Hell Bent For Leather » et « Living After Midnight ». Judas Priest sont les seigneurs éternels du heavy metal.

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DEFEATER

Dans une ambiance électrique, Defeater enflamme la Warzone avec une intensité rare. Le set s’ouvre sur « Bastards », immédiatement accueilli par un circle pit furieux. Le groupe enchaîne avec « No Shame » et « Mothers’ Sons », balançant ses riffs hardcore mélodiques avec une précision chirurgicale. « Spared In Hell » creuse plus profondément encore dans la douleur et la rage, portée par la voix abrasive de Derek Archambault. La tension monte avec « Divination », hypnotique et violent. « The Worst Of Fates » ralentit le tempo, mais renforce l’émotion brute. En clôture, « List & Heel » fait exploser la foule dans une ultime décharge d’énergie. Defeater prouve, une fois de plus, que hardcore et storytelling peuvent faire corps sur scène.

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SCORPIONS

Scorpions prend possession de la Mainstage. Le set démarre tambour battant avec « Coming Home », immédiatement suivi de l’explosif « Gas In The Tank », montrant que le groupe n’a rien perdu de sa puissance. La foule chante à l’unisson sur « The Zoo » et vibre sur l’instrumental « Coast To Coast ». Klaus Meine émeut avec « Send Me An Angel » avant l’incontournable « Wind Of Change », repris en chœur dans une émotion palpable. Le medley rétro « Top Of The Bill / Steamrock Fever… » déclenche une vague de nostalgie. L’enchaînement final « Still Loving You », « Blackout » et « Rock You Like A Hurricane » clôture un show magistral, entre virtuosité et communion. Un Scorpion gigantesque domine la scène. Les allemands, éternels rois du hard rock, ont une fois dompté la tempête.

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DREAM THEATER

Dream Theater transforme la scène du Hellfest en cathédrale du metal progressif. Après une ouverture cinématographique avec « Prelude » de Bernard Herrmann, le groupe enchaîne avec « Night Terror », plongeant immédiatement le public dans un univers sombre et technique. Les fans de « Metropolis Pt. 2 » jubilent avec « Strange Déjà Vu » et « Fatal Tragedy », magnifiquement exécutés. « Panic Attack » et « The Enemy Inside » maintiennent la tension, avant un moment de grâce avec « Midnight Messiah ». Le groupe surprend avec « Peruvian Skies », enrichi d’extraits de Pink Floyd et Metallica. « As I Am » rugit comme un hymne de guerre avant l’incontournable « Pull Me Under », acclamé par la foule. En guise de clin d’œil final, « Singin’ In The Rain » s’élève, improbable mais parfait. Un set magistral, aussi puissant que précis.

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TURNSTILE

La tension électrique est palpable. Turnstile livre une prestation explosive. Dès les premières notes de “NEVER ENOUGH”, la fosse s’embrase et ne faiblira plus. Le groupe enchaîne les titres comme des uppercuts, avec “T.L.C. (TURNSTILE LOVE CONNECTION)” en fer de lance d’un set intense et cathartique. Portés par une énergie brute et une scénographie épurée mais efficace, les morceaux “BLACKOUT”, “HOLIDAY” ou encore “MYSTERY” provoquent des pogos frénétiques. Le frontman Brendan Yates galvanise la foule, tout sourire, surfant sur une vague de passion partagée. Clôturant avec “BIRDS”, dans une ambiance presque mystique, Turnstile confirme son statut de groupe culte de la scène hardcore moderne. Un moment intense qui restera gravé dans la mémoire du Hellfest.

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Jour 4

REFUSED

Nous débutons cette dernière journée avec Refused qui embrase la scène. En ouverture, « The Shape Of Punk To Come » pose d’emblée le ton : urgence, rage, élégance. Dennis Lyxzén, charismatique et habité, mène « The Refused Party Program » avec fougue. Le public exulte sur « Rather Be Dead », repris en chœur par la fosse en fusion. L’enchaînement « Coup d’État » / « Malfire » sonne comme un manifeste politique. Puis « Liberation Frequency » réveille les vieux fans, tout comme « Summerholidays vs. Punkroutine », toujours aussi percutant. Mention spéciale pour « REV001 » et l’inattendu « Pump The Brakes », qui confirment que le groupe ne vit pas que de nostalgie. En apothéose, « New Noise » fait trembler le sol. Refused est plus vivant que jamais.

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A DAY TO REMEMBER

Avec une fosse en ébullition, A Day To Remember enflamme le Hellfest avec un set incisif et parfaitement calibré. Dès l’ouverture sur « The Downfall Of Us All », le public explose dans un pogo furieux. « I’m Made Of Wax, Larry, What Are You Made Of ? » et « 2nd Sucks » enchaînent sans relâche, mêlant breakdowns dévastateurs et refrains fédérateurs. Jeremy McKinnon, en pleine forme, harangue la foule avec une énergie contagieuse. « Right Back At It Again » et « Paranoia » résonnent comme des hymnes, tandis que « Have Faith In Me » offre un rare moment d’émotion. Le final, avec « All I Want » et « All Signs Point To Lauderdale », transforme Clisson en karaoké géant. Un concert intense, généreux.

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WALLS OF JERICHO

Walls Of Jericho déchaîne les enfers avec un set d’une violence maîtrisée. Dès “The American Dream”, Candace Kucsulain met tout le monde d’accord : la rage est intacte. Les classiques “A Trigger Full Of Promises” et “All Hail The Dead” secouent la Warzone, transformée en champ de bataille. Le public, galvanisé par “There’s No I In Fuck You”, répond par un circle pit furieux. Enchaînant sans répit avec “Forever Militant” et “Feeding Frenzy”, le groupe prouve qu’il reste une référence du metalcore hardcore. Le final sur “Revival Never Goes Out Of Style” résonne comme un manifeste. Mur de son, cris et sueur : Walls Of Jericho a tout ravagé sur son passage.

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JERRY CANTRELL

Jerry Cantrell offre au public du Hellfest un moment suspendu entre nostalgie grunge et puissance solo. Il ouvre le bal avec « Psychotic Break », puis enchaîne avec un coup de massue : « Them Bones » d’Alice in Chains, provoquant une ovation immédiate. Sa voix rocailleuse, toujours aussi habitée, nous emmène sur « Vilified » et un émouvant « Afterglow », avant un poignant « Down In A Hole ». Cantrell navigue avec aisance entre ses albums solo – « Atone », « Cut You In », « Had To Know » – et les hymnes de son passé mythique. Le final avec « Would ? » puis « Rooster » fait chavirer les cœurs : c’est un hommage vibrant, rugueux et sincère. Un set intense, sans fioritures, à l’image de son auteur : brut et inoubliable.

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FALLING IN REVERSE

L’intro surprend avec une reprise de « La Vie En Rose », rendant hommage à Édith Piaf dans un contraste saisissant avec l’explosion immédiate de « Prequel » et « Zombified ». Le public, chauffé à blanc, scande chaque mot de « I’m Not A Vampire » et « Popular Monster », hymnes générationnels mêlant rage et mélodies accrocheuses. Mention spéciale à « NO FEAR », interprété en backstage et retransmis en live sur les écrans géants, ajoutant une touche intimiste au chaos ambiant. Le final, sur la bande son de « We Are The Champions », réunit toute la fosse dans une communion inattendue mais puissante. Une performance théâtrale, explosive et parfaitement calibrée.

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LINKIN PARK

Le retour tant attendu de Linkin Park au Hellfest électrise Clisson. Dès « Somewhere I Belong », la foule est en transe, criant chaque mot avec Mike Shinoda et Emily Armstrong qui apporte indéniablement un plus à la formation par sa présence et sa voix. L’émotion culmine sur « From The Inside », porté par une scénographie immersive. Le groupe enchaîne ensuite avec « The Catalyst » et « Burn It Down », soulignant une nouvelle ère plus électronique mais toujours rageuse. « Numb », « In The End » et « Faint » transforment le pit en catharsis collective. L’enchaînement final – « Papercut », « Heavy Is The Crown » et un « Bleed It Out » survolté – confirme que Linkin Park n’a rien perdu de sa force live. Un show puissant, parfaitement structuré en trois actes, mêlant passé, présent et renaissance.

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Photos : Fabrice A.

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