Fiodor Dream Dog : Release Party

FIODOR, alias Tatiana Mladenovitch, est d’une singularité déroutante et sympathique. Sur scène elle est simple et proche, dans ses compositions elle se donne et se cache à la fois. A peine pense t-on percevoir des filaments de ses influences, que déjà elle s’en échappe et donne du tourment pour identifier le reste de sa partition. Cela fait déjà un moment que Fiodor intrigue les scènes de Paris et d’ailleurs. On l’a vue ici ou là auprès de noms de la chanson aussi divers que Emily Loiseau, Bertrand Belin son «compère» ou Wladimir Anselme.

L’artiste est auteure-compositrice, mais aussi chanteuse et instrumentiste. On l’a connue aux baguettes pour plusieurs groupes, elle est aussi guitariste, bassiste et tromboniste. Pour l’heure de la Release party, au Point Ephémère, elle était chanteuse guitariste et fêtait avec les musiciens The Shiners, la sortie de son nouvel opus Best, dix titres bien électriques qui nous ont impulsé des sons bien costauds dans la tête et dans les tripes. Si le disque a été co-réalisé avec ses amis Bertrand Belin et Thibault Frisoni, c’est avec The Shiners que nous l’avons vue sur scène.

Les morceaux sont forts et les musiques rock-pop-électriques inspirés jazz et à base de riffs à fleur de peau. L’ensemble semble conçu beaucoup plus pour agiter les dance-floors que pour être écouté dans son canapé. Malgré cela, c’est relativement intimiste et la voix de Fiodor est juste bouleversante. Craquée et craquante, elle émeut sans que l’on puisse se l’expliquer, certainement cette dualité simple/complexe que savent doser les êtres très sensibles. Tatiana parle au public entre les morceaux, et justement elle explique au public les mines que le public lui envoie quand elle joue. Elle se joue de nous, avec ses sonorités rêches, ses textes en anglais et ses rythmes d’enfer. Qu’elle chante seule, qu’elle se produise en formation complète, il est sûr que cette artiste nous embarquera toujours avec elle.

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