Saint Malo Rock City #10 - 202410e édition du
Festival Saint-Malo Rock City

Jour 1

Avec : MELT – CARRIEGOSS – MUTTERLEIN – SARAKINIKO – HUUSH – DALLE BETON
Style : Pop, Rock, Blues Rock, Punk Rock, Metal, Electro, Techno

Lieu : Bretagne, Saint Malo (35)

Notre avis :


Par Mike S.

Après avoir fêté en mars dernier l’anniversaire officiel des 10 ans de ce festival malouin, Saint-Malo Rock City en remettait une couche en ce début du mois de mai, avec sa 10e édition. Une édition, toujours aussi gratuite, toujours sur deux soirées, et toujours à la Nouvelle Vague, la salle de musique actuelle de Saint Malo.    

C’est avec le groupe MELT que le festival ouvre ses portes, dans la petite salle du haut, le temps de permettre aux festivalier d’arriver progressivement. Particularité de ce groupe de blues et de rock emmené par la chanteuse Delphine Breton : ils étaient déjà présents pour l’édition #1 en 2014 alors qu’ils venaient de sortir leur premier EP,  « electric’s grooves » et que le festival accueillaient aussi Black Boys on Moped, Les Kitschenettes, Maracu’Jahou encore The Gang Bang Therapy… Dix ans plus, le groupe n’a rien changé de son style mêlant du blues, du rock et une bonne dose de groove, grâce à la voix impeccable de sa chanteuse. Le public, au fur et à mesure que le concert avance vient se serrer dans la petite salle, pleine comme un œuf à la fin du set. 
FB / Soundcloud

MELT @ Saint Malo Rock City 2024

Passé ce concert de Melt, qui avait tout de l’apéro sonore comme aime les organiser la Nouvelle Vague certains jeudis soirs, le public prend possession de la grande salle pour aller découvrir un véritable OVNI musical. Totalement inclassable, mais plutôt orienté dans une registre metal, MUTTERLEIN est le projet d’une femme, seule en scène, caché dans l’obscurité, le contre-jour des lights et le brouillard des fumigène. Offrant une mise en scène très théâtrale et mystérieuse, la chanteuse et musicienne franco-anglaise nous propose une musique synthétique, à peine complétée de ligne de guitare électrique, aux rythmes binaires, oscillant entre metal, indus et gothique. Sur ces rythmes agressifs à l’oreille, elle complète son landscape d’une voix gutturale de damnée qu’on imagine sortie tout droit des recoins les plus reculés de l’enfer. Alors c’est simple, je crois qu’on ne peut rester indifférent : soit on adore, soit on déteste, et on quitte la salle en courant. C’est ce qu’ont fait les deux tiers du public, pour espérer conserver quelques décibels dans les oreilles et avoir une chance d’assister à l’ensemble du festival. Pour les autres, les plus curieux ou les plus courageux, ils pourront vers la fin du concert découvrir un peu plus l’apparence physique de la chanteuse, mais sans parvenir à en apprendre plus sur l’univers quasi-mystique de sa musique si singulière qui relève plus d’une bande-son d’un thriller que d’une musique de concert à proprement parler. Dans tous les cas, c’était une expérience à vivre.     
FB / Bandcamp

Mutterlein @ Saint Malo Rock City 2024

C’est à nouveau à l’étage que nous retourner pour y découvrir sur la petite scène le groupe SARAKINIKO. Pas question de Sirtaki ou de plages de sable fin, juste un groupe de pop électrique attiré par de grands espaces. Auteur d’un nouvel album en 2023 (Dehors), le groupe mélange la mélodie pop à une orchestration plus revêche, rapprochant le groupe d’une scène shoegazing plantée dans les années 90 (quelque part entre Boo Radleys et My Bloody Valentine). Sur scène, le son est à la fois électrique et planant, avec un petit je sais quoi d’original dans le son de la guitare du chanteur, Yann. Le set débute sur Human in past, un titre énigmatique et rapidement entêtant. Il se termine sur Red Forest, extrait de leur précédent opus, qui s’étire sur 6 ou 7 minutes, de quoi faire durer un peu le concert, bien trop court, quand on apprécie ainsi à la première écoute, un groupe qu’on ne connaissait pas cinq minutes avant. 
Bandcamp / FB / Insta 

sarakiniko @ Saint Malo Rock City 2024

On redescend dans la grande salle alors qu’a déjà débuté le set de HUUSH. Le groupe est passé par les TRANS fin 2023, où leur set a laissé quelques traces, au point de les retrouver ce soir en plein milieu de la programmation et sur la plus grande scène. De quoi attirer les yeux et la curiosité ! 
Avec son style electro-pop et ses rythmes dynamique, le groupe parvient rapidement à attirer l’attention de l’ensemble du public. Plus de 400 personnes (selon ma police) sont présentes à ce moment de la soirée et se laisse emporter par la déferlante Huush. Les compositions semblent assez facile, les orchestrations évidentes. Mais c’est surtout la présence des musiciens sur le devant de la scène qui fait bouger le public. Principalement le guitariste-chanteur et le bassiste aux allures de punk cool. On passe un vrai bon moment à regarder et écouter Huush durant une quarantaine de minutes. Pas sûr pour autant qu’on parviendrait à tenir beaucoup plus, leurs compositions étant souvent calquées sur le même schéma de construction. Pour les fans, le groupe sera en concert au Festival des Grandes Marées à Jullouville en juillet 2024. 
YT

HUUSH @ Saint Malo Rock City 2024

Alors que la soirée s’approche lentement mais inévitablement vers sa fin, l’étage prend soudain des airs de discothèque avec le set techno de CARRIEGOSS, qui débute en toute simplicité 3 minutes avant l’heure, avec une petite voix : « Je peux commencer quand je veux ? »… C’est alors que la console et sa programmatrice se mettent à s’animer ensemble avec des sons qui mélangent à la fois techno et années 80. La chanteuse, si timide d’apparence, se laisse entrainer dans sa propre transe, n’en sortant que quelques secondes entre chaque titre, pour orienter les racines et influences des compositions (l’un se revendiquant de New Order, un autre du Flic de Beverly Hills…). Le reste du temps, elle bondit sur sa musique, et fait monter la température dans la salle, comme jamais. Etonnant spectacle, et plus encore quand on prend un peu de recul, et qu’on écoute le gros son du fond de la salle. Un set construit uniquement pour faire bouger et oublier les soucis ! Plusieurs titres sont à découvrir sur le bandcamp de la musicienne et chanteuse rennaise, qu’elle diffuse depuis 2019, et qui restituent fidèlement l’ambiance du concert de ce soir. 
Bandcamp / insta

Carriegoss @ Saint Malo Rock City 2024

Pour finir la première soirée de festival, un autre OVNI musical, qui relève plus de la performance scénique, que de la musique à proprement parlé. Il s’agit de DALLE BETON. Le groupe propose un concert avec une scène transformée en chantier de travaux publics. Musicalement, on ne retiendra pas grand chose de ce grand bordel electro-pop, qui flirte avec le math-rock. Mais scéniquement parlant, c’est délirant au possible, aussi peu sérieux qu’un concert d’Elmer Food Beat, mais avec un peu plus de second degré et un peu moins de gros nichons dans les textes. Le public présent encore en nombre assiste, pour certains médusés, pour d’autres amusés, et pour les derniers qui ont déjà dépassé la dose maximale de verres de bière, ils sont passés en mode rave party, et rien ne pourra les arrêter, si ce n’est la fin du concert. Le groupe sera en juin à la Maroquinerie à Paris et leurs 2 premiers EP sont disponibles sur bandcamp. Dalle Béton est une nouvelle preuve de la richesse et de l’imagination débordante de la scène rennaise ! 
FB / Bandcamp 

Dalle Béton @ Saint Malo Rock City 2024

Voilà donc une première soirée menée tambours battants ! Et nul doute que la seconde soirée profitera de la même mobilisation malouine, avec avec Don Dias – GaBLé – Genevieve – Gunners – Gustav – Skyskrapers, que, pour ma part, je regrette déjà d’avoir manqué ! Mais on ne peut être partout, sauf d’avoir développé un don d’ubiquité, ce qui n’est pas encore mon cas, malheureusement ! Rendez-vous en 2025 pour l’édition #11, et en attendant, la programmation de la Nouvelle Vague nous promet encore quelques bonnes dates avant la trêve estivale. 


Découvrez plus de photos sur notre page Facebook. 


A lire aussi : 

Les Reports précédents de Saint Malo Rock City