9e édition de L’Armor à Sons à BOBITAL (22)

2e soir : 1er juillet 2017
Brieg Guerveno, Calypso Rose, Fishbach, Kasabian, Lorenzo, Petit Biscuit, The Shoes (DJ set), Vianney
Style : Pop, Rock, Chanson, Electro
Lieu : Bretagne, Dinan (22)

Notre avis : [star rating= »4″ max= »5″]


Par Mike S.

Samedi, la pluie s’est enfin arrêtée et le soleil a même commencé à pointer son nez ! La seconde journée s’annonce donc plutôt excellente, d’autant que la programmation du second soir est un peu plus orienté Rock avec les concerts de Brieg Guerveno, Fishbach et Kasabian. Si on ajoute les rythmes ensoleillés de Calypso Rose, la joie communicative de Vianney, le 8e degré du rap de Lorenzo et l’Electro Ambiant de Petit Biscuit pour finir la soirée, on ne devrait pas avoir le temps de s’ennuyer ! 

BRIEG GUERVENO débarque vers 17h00 avec ses musiciens pour nous proposer un Rock extrêmement original et décalé de notre époque. D’abord, la musique, c’est du Rock progressif ! Un genre que l’on croyait disparu avec les années 70, comme les guitares à deux manches ou les pantalons à patte d’éléphant ! Ensuite, Brieg en rajoute un peu, en écrivant ses textes en Breton, si, si ! Une langue que l’on ne décrirait pas comme mélodieuses ou chantantes au premier abord. Cela tombe plutôt bien car la musique de Brieg Guerveno prend parfois des airs de Métal à la manière de Tool. Sur scène, devant un parterre très clairsemé, le groupe se lance décontracté dans une setlist taillée pour le live, c’est fluide, mélodieux, hypnotique. Brieg nous rapportera après le concert qu’il a rencontré des problème avec le sampler sur les premiers morceaux. Mais c’est à peine si le public s’en rendu compte, hypnotisé qu’il était à l’écoute de En Desped ou Fallaenn, des titres qui s’étendaient parfois sur 10 mn, comme à la grande époque de Deep Purple… On regrettera sans doute que le groupe ait joué en ouverture, insuffisamment porté par le public, et leur musique gagnerait sans doute à être jouée dans l’obscurité, appuyé par quelques jeux de lumière envoutants ou épileptiques.  En tout cas, bravo pour l’originalité et le professionnalisme. On vous attend à Saint Malo Rock City !

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Je serais bien passé à côté de LORENZO, tant cet « artiste » me donne des boutons avec ses textes débiles et obscènes et sa dégaine de rapper de supermarché. Mais deux choses notables tout de même pour ce concert à Bobital. 1- Sa réputation est telle que le public était agglutiné aux barrière plus d’une heure avant le concert, ne laissant que des miettes à Brieg. et 2- le décor du concert ne passait pas inaperçu avec cette reconstitution d’une baraque à Kebab. Mais très franchement, ça s’arrêtait là. Y a des artistes nuls. Y a des artistes très nuls. Et y a Lorenzo, très au dessus de la mêlée !

Contrepied énorme avec cette mamie de 77 ans qu’on voudrait tous avoir pour grand-mère. Touchante et chaleureuse, elle a réussi pendant 1 heure de concert à mettre du soleil dans toutes les têtes. Originaire d’une petite iles des Antilles (Trinité-et-Tobago), elle a le rythme dans la peau et le sens des belles mélodies et des arrangements colorés. Produit par Manu Chao sur son dernier album, Far from home, CALYPSO ROSE possède un répertoire de plus de 800 chansons entre Calypso, Reggae, Biguine, Zook, Soca… Autant vous dire que si son âge n’était pas si avancé, elle aurait tenu la scène jusqu’à la nuit, voir même empêché le soleil de se coucher, elle qui nous l’a amené dans ses valises ! C’est sur Abatina, il me semble, que le concert débute, comme sur l’album, et déjà le public est emporté par cette vague de bonne humeur et une irrésistible envie de danser. Très vite, ses racines et son histoire nous sont contés, avec I am african, mais aussi No madame qu’elle introduit avec quelques phrases d’explication, d’abord avec quelques mots de français, puis en anglais, nous faisant comprendre que la vie n’a pas toujours été rose pour Calypso ! Je ne saurais que trop vous conseiller d’aller découvrir le dernier disque – victoire de musique 2017 – de cette Dame, créatrice et ambassadrice du Calypso à travers le monde.

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Et comme le festival aime les contrepieds, il ne s’en prive pas en proposant quelques minutes après ces rythmes ensoleillés, la pop sombre, synthétique et planante de FISHBACH. Dans une combinaison très année 80, la jeune chanteuse de 25 ans nous envoute immédiatement avec les chansons de son unique album à ce jour, À ta merci, qu’elle maitrise de mieux en mieux pour la scène – on l’avait déjà croisé par deux fois à La Nouvelle Vague de Saint-Malo et on n’avait pas été aussi enthousiasme – avec une orchestration plus aérée, moins oppressante. Sa voix aussi est plus assurée. Elle-même semble plus décontractée. Malgré les petites phrases grivoises qui arrivent du public. Alors elle déroule son set. Et elle assure carrément. Elle nous bluffe, même, parfois, le temps de Mortel et de son refrain entêtant. Elle est belle, talentueuse, et tient le public en haleine durant tout le concert. Je ne sais pas si je vous ai dit, mais il y a tout de même 10.000 personnes sur le site à cet instant de la soirée !

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VIANNEY, lui, les a comptés ! Mais ce n’est pas important nous dit il, en introduction de son concert. Car il va proposer un concert familial ou entre amis. Pas un seul musicien pour l’accompagner. Un sampler pour lui permettre d’enregistrer et restituer les sons en direct. C’est devenu assez courant.

Mais difficile vianney-2017-01d’imaginer qu’il parvienne à tenir un public aussi nombreux avec sa voix, les mots et son « yukulele »… Et pourtant, si, le public était déjà conquis avant même qu’il monte sur scène, mais il faut bien avouer que ce gars a un talent pour mettre de l’ambiance avec deux accords et une ritournelle facile. Très jeune lui aussi, 26 ans, et pourtant déjà un grand professionnalisme pour entrainer les foules. Et un répertoire déjà bien fourni avec seulement deux albums, qui débute avec Veronica, et puis il déroule : Je te déteste, Pas là, Je m’en vais ou encore son petit dernier Moi aimer toi. Au passage une reprise de MC Solaar, Caroline, chantée à sa façon, totalement réappropriée. Même quand on est pas fan, on doit bien reconnaitre la qualité du spectacle et l’aura qui plane autour de Vianney.

Petit intermède le temps d’un set de PETIT BISCUIT à la tombée de la nuit, qui débute sur une éclipse de lune. Le jeune DJ qui n’a pas encore 18 ans et attend fiévreusement les résultats du Bac, s’est déjà forgé une belle réputation au travers de plusieurs dizaines de mixes, d’une tournée américaine et d’une tournée des petit-biscuit-bob-2017-03Zénith de France en préparation… Et fort d’un premier EP sorti en 2016, il parvient à galvaniser le public dès les premiers sons de ses machines infernales. Le son est lourd, puissant et fait vibrer toutes les fenêtres des bâtiments aux alentours. En passant devant, les enceintes vous envoie un souffle impressionnant. C’est là qu’on ne doit surtout pas regretter d’avoir pris ses boules quies… Sinon Adieux à vos oreilles ! La jeunesse est au premier rang et scande le drôle de nom que Mehdi Benjelloun s’est choisi pour la scène, en tanguant au rythme alternatif de cette electro house tropicale qui m’a définitivement perdu.

Car, évidemment, l’amateur de Rock que je suis est impatient de voir débarquer sur scène les KASABIAN qu’on aurait très pu retrouver à l’affiche de La Route du Rock, autre grand festival de l’été dans la région. Mais c’est Bobital qui en a obtenu l’exclusivité cette année, pour toute la France. Et bien leur en a pris. Car, si le groupe n’est pas très connu de ce coté de la Manche, il est phénoménal en Angleterre depuis plus de dix, rivalisant avec des groupes aussi prestigieux que Editors, Oasis – dont ils sont les héritiers selon pas mal de monde – ou encore Arcade Fire. Et cette réputation n’est pas usurpée. Le chanteur, véritable pile électrique débarque sur scène sur les premiers accords de III Ray (The King), le titre qui introduit leur nouvel album, sorti en mai dernier, et qui marque un retour aux affaires et aux mélodies imparables ! D’ailleurs, ce nouvel album est tellement bon que le groupe va le jouer en intégralité, je crois. Wasted, You’re In Love With A Psycho, Comeback Kid, The Party Never Ends... C’est à la fois puissant et dynamique, c’est mélodique et extrêmement dansant. Arrivé depuis la veille, le groupe montre un professionnalisme extrême à la préparation de son set, et ça se ressent durant le concert.

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Les titres s’enchainent avec une facilité déconcertante. Tom Meighan, le chanteur porte une blouse blanche de médecin et une batterie de badges à la boutonnière avec des papillons dessus. Les autres musiciens ont une allure de Rocker anglais à la Manchester, surtout Sergio Pizzorno, le leader discret, bien que en réalité, ils soient originaire du Leicester, au coeur de l’Angleterre. Avide de jouer, le groupe a même demandé aux organisateurs pour rester un peu plus sur scène, de quoi nous donner un peu de rab’ de Rock dans ce monde d’électro !  De l’electro, il en était question à la fin de la soirée, et donc de ce festival, avec un dernier set de DJ de de THE SHOES, alias Guillaume Brière et Benjamin Lebeau, les ex-The Film sont connus aussi pour leur travail de production en studio avec Gaetan Roussel, notamment. Ils ont mis une touche final au Festival Armor à Sons 2017, avant que les organisateurs ne dévoilent une saison 10 élargies sur une 3e journée ! Ça promet !!

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