23e édition du
Festival du Bout du Monde
Lieu : Bretagne, Crozon (29)
Notre avis :
Par Mike S.
Le Festival du bout du monde (aussi appelé « le Boudu ») est LE festival de musiques métissées / musiques du monde qui se déroule chaque année depuis l’an 2000, le premier week-end du mois d’août en presqu’île de Crozon. A la pointe de la Bretagne, quasiment au bord de l’océan.
Pour cette 23e édition, le Festival continue à nous faire voyager avec :
04/08 : Tiken Jah Fakoly, Franz Ferdinand, Lila Downs, Jungle by night, Los Wembler’s de iquitos, Fourth Moon, Al Gasar, Sandra Nkaké, Wati Watia Zorey Band.
05/08 : dEus, Les Négresses Vertes, Wax Taylor, Petit Biscuit, La Maison Tellier, Roberto Fonceca, Oumou Sangaré, Lucky Chops, Barrut, Araponga, Nana Benz du Togo, Opal Ocean.
06/06 : Louise Attaque, Suzanne Vega, Meute, Total Hipe Replacement, Smokey Joe & The Kid, Antti Paalanen, Dalva, Joao Selva, Makoto San, Tuuletar, Alela Diane, Uuhai
D’abord il y avait celui qu’on attendait, qu’on espérait surtout : le soleil. Après un mois de juillet très humide en Bretagne, ce premier weekend aoutien allait-il être du même tonneau ? De fait, sans que ce soit un soleil éclatant, ce temps mitigé nous a épargné l’emploi des kways. Mais pas des bottes. Les chemins du Festival du Bout du Monde ont gardé les stigmates des jours précédents pluvieux.
Par contre, quoi de mieux que les musiques venues des quatre coins du monde pour invoquer le soleil ? Et c’est avec LOS WEMBLER’S DE IQUITOS que la Grande Scène ouvre le Festival #23 ! Ambiance de pub’ de café colombien, avec ces vétérans de la musique sud américaines. De quoi chasser les nuages et faire venir les sourires sur les visages de gens déjà bien amassés à la barrière. Et aussi oublier Natacha Atlas, qui était initialement programmée, mais disparue de la prog finale, sans qu’on ait réussi à savoir pourquoi.
Sous le chapiteau, c’est un mélange de rock, de funk et de musique afro avec la camerounaise SANDRA NKAKE, déjà venu à ce festival il y a quelques années, et dont le set est toujours aussi apprécié, tant la chanteuse dégage une énergie, une personnalité très singulière, et des chansons envoutantes sur des rythmes tapageurs. Une ambiance très différente de celle feutrée et toute en voix de FOURTH MOON et quelques centaines de mètre, sur la petite scène F. Kermarrec.
Retour sur la scène principale, Landaoudec, avec le concert électro-pop ambiant de JUNGLE BY NIGHT. Un groupe plutôt fait pour jouer au milieu de la nuit, mais bon, ça permet aussi de se poser un peu et de se laisser porter par cette musique plus rythmique que mélodique. Et le public se laisse encore facilement transporter dans cet univers hybride.
Loin, très loin de cette atmosphère électro, il y a WATI WATIA ZOREY BAND, qui nous emporte dans un monde plus folklorique, fait de traditions vocales, avec deux chanteuses aux voix complémentaires et de super musiciens usant autant du violon que du banjo ou du saxophone basse. Il y en a pour les yeux, pour les oreilles, et pour les pieds. Le public est impressionné par cette découverte.
Il faut à nouveau parcourir quelques centaines de mètre, à travers la foule, coincé dans un entonnoir de boue, pour aller découvrir un groupe venu des quatre coin du monde, AL QASAR. Formé de musicien français, arménien, américain et turc, il propose un mélange de Rock ethnique métissé par la musique orientale. La chanteuse est aussi que sa voix est envoutante. Le son est terriblement singulier de ce côté-ci du monde, que les spectateurs reviendront quelques heures plus tard, pour réentendre le groupe jouer son set. C’est une particularité de ce festival, et des deux scènes secondaires, c’est que les groupes s’y produisent deux fois dans la journée. De quoi avoir deux impressions différentes, de jour puis de nuit.
On retourne en Amérique avec LILA DOWNS et sa musique qu’on rapprochera de celle de Cesaria Evora de Rose… Dans sa tenue traditionnelle ornée de fleurs multicolores, elle se donne entièrement, au point de faire venir les larmes des fans les plus fervents venus certainement spécialement pour elle. L’immense champs qui sert de parterre à cette grande scène, est totalement noir de monde ! Difficile depuis longtemps de circuler, si ce n’est pour aller se restaurer dans les allées, auprès des cahutes qui proposent des plats du monde entier, mais aussi de Bretagne !
La nuit est déjà tombée lors que, vers 22h45, FRANZ FERDINAND monte sur la grande scène, dans des applaudissements et des cris hystériques ! Son chanteur est habillé d’une veste militaire aux boutons scintillants. La coupe de cheveux parfaitement entretenue. Le sourire charmeur. Il a vite fait de mettre le public dans sa poche. Cerise sur le gâteau, il parle dans un français remarquable. Un effort forcément apprécié, sauf pour certains spectateurs étrangers, qui se sentent un peu exclus… mais c’est tellement souvent l’inverse, quand les artistes anglophones oublient que les français sont les plus mauvais linguistes du monde… Pour les plus mauvais d’entre nous, le mot HITS est écrit en grand à l’arrière de la scène (Hits to the Head, nom du best of du groupe sorti l’année dernière). Et on comprend vite que le show proposé dans cette tournée 2023 va nous faire partager une anthologie de la musique des écossais. Tous les hits vont donc y passer. Pour le bonheur des fans, mais aussi de ceux qui ne connaissent pas bien le groupe, mais qui découvre que leur musique ne leur est pas si étrangère. Pour les fans de la première heure, ce concert est l’occasion de découvrir la petit nouvelle, l’ancienne batteuse de Hector Bizerk, Audrey Tait, venue remplacer Paul Thomson depuis deux ans.
Passé ce moment incroyable de rock et de pop anglosaxonne, un peu en décalage, finalement, avec l’esprit world du festival, quoi que l’Ecosse ait aussi ses traditions du côté de la musique, c’est en Afrique que les programmateurs ont décidé de nous entrainer pour terminer cette première journée de festival. TIKEN JAH FAKOLY arrive sur scène après une longue introduction, vêtu d’une robe traditionnelle et aidé d’un long bâton de bois aux couleurs ivoire. Un collier avec la carte d’Afrique autour du cou. Le public est chaud bouillant pour écouter des chansons aux sonorités traditionnelles mais aux idées modernes, et même actuelle, sur des thèmes tels que la Politique ou les grands problèmes climatiques. Le concert se prolongera jusqu’ 2h du mat’.
A voir sur FB : Album Photos du Festival
23e édition du
Festival du Bout du Monde
Lieu : Bretagne, Crozon (29)
Notre avis :
Par Mike S.
Le Festival du bout du monde (aussi appelé « le Boudu ») est LE festival de musiques métissées / musiques du monde qui se déroule chaque année depuis l’an 2000, le premier week-end du mois d’août en presqu’île de Crozon. A la pointe de la Bretagne, quasiment au bord de l’océan.
Pour cette 23e édition, le Festival continue à nous faire voyager avec :
04/08 : Tiken Jah Fakoly, Franz Ferdinand, Lila Downs, Jungle by night, Los Wembler’s de iquitos, Fourth Moon, Al Gasar, Sandra Nkaké, Wati Watia Zorey Band.
05/08 : dEus, Les Négresses Vertes, Wax Taylor, Petit Biscuit, La Maison Tellier, Roberto Fonceca, Oumou Sangaré, Lucky Chops, Barrut, Araponga, Nana Benz du Togo, Opal Ocean.
06/06 : Louise Attaque, Suzanne Vega, Meute, Total Hipe Replacement, Smokey Joe & The Kid, Antti Paalanen, Dalva, Joao Selva, Makoto San, Tuuletar, Alela Diane, Uuhai
D’abord il y avait celui qu’on attendait, qu’on espérait surtout : le soleil. Après un mois de juillet très humide en Bretagne, ce premier weekend aoutien allait-il être du même tonneau ? De fait, sans que ce soit un soleil éclatant, ce temps mitigé nous a épargné l’emploi des kways. Mais pas des bottes. Les chemins du Festival du Bout du Monde ont gardé les stigmates des jours précédents pluvieux.
Par contre, quoi de mieux que les musiques venues des quatre coins du monde pour invoquer le soleil ? Et c’est avec LOS WEMBLER’S DE IQUITOS que la Grande Scène ouvre le Festival #23 ! Ambiance de pub’ de café colombien, avec ces vétérans de la musique sud américaines. De quoi chasser les nuages et faire venir les sourires sur les visages de gens déjà bien amassés à la barrière. Et aussi oublier Natacha Atlas, qui était initialement programmée, mais disparue de la prog finale, sans qu’on ait réussi à savoir pourquoi.
Sous le chapiteau, c’est un mélange de rock, de funk et de musique afro avec la camerounaise SANDRA NKAKE, déjà venu à ce festival il y a quelques années, et dont le set est toujours aussi apprécié, tant la chanteuse dégage une énergie, une personnalité très singulière, et des chansons envoutantes sur des rythmes tapageurs. Une ambiance très différente de celle feutrée et toute en voix de FOURTH MOON et quelques centaines de mètre, sur la petite scène F. Kermarrec.
Retour sur la scène principale, Landaoudec, avec le concert électro-pop ambiant de JUNGLE BY NIGHT. Un groupe plutôt fait pour jouer au milieu de la nuit, mais bon, ça permet aussi de se poser un peu et de se laisser porter par cette musique plus rythmique que mélodique. Et le public se laisse encore facilement transporter dans cet univers hybride.
Loin, très loin de cette atmosphère électro, il y a WATI WATIA ZOREY BAND, qui nous emporte dans un monde plus folklorique, fait de traditions vocales, avec deux chanteuses aux voix complémentaires et de super musiciens usant autant du violon que du banjo ou du saxophone basse. Il y en a pour les yeux, pour les oreilles, et pour les pieds. Le public est impressionné par cette découverte.
Il faut à nouveau parcourir quelques centaines de mètre, à travers la foule, coincé dans un entonnoir de boue, pour aller découvrir un groupe venu des quatre coin du monde, AL QASAR. Formé de musicien français, arménien, américain et turc, il propose un mélange de Rock ethnique métissé par la musique orientale. La chanteuse est aussi que sa voix est envoutante. Le son est terriblement singulier de ce côté-ci du monde, que les spectateurs reviendront quelques heures plus tard, pour réentendre le groupe jouer son set. C’est une particularité de ce festival, et des deux scènes secondaires, c’est que les groupes s’y produisent deux fois dans la journée. De quoi avoir deux impressions différentes, de jour puis de nuit.
On retourne en Amérique avec LILA DOWNS et sa musique qu’on rapprochera de celle de Cesaria Evora de Rose… Dans sa tenue traditionnelle ornée de fleurs multicolores, elle se donne entièrement, au point de faire venir les larmes des fans les plus fervents venus certainement spécialement pour elle. L’immense champs qui sert de parterre à cette grande scène, est totalement noir de monde ! Difficile depuis longtemps de circuler, si ce n’est pour aller se restaurer dans les allées, auprès des cahutes qui proposent des plats du monde entier, mais aussi de Bretagne !
La nuit est déjà tombée lors que, vers 22h45, FRANZ FERDINAND monte sur la grande scène, dans des applaudissements et des cris hystériques ! Son chanteur est habillé d’une veste militaire aux boutons scintillants. La coupe de cheveux parfaitement entretenue. Le sourire charmeur. Il a vite fait de mettre le public dans sa poche. Cerise sur le gâteau, il parle dans un français remarquable. Un effort forcément apprécié, sauf pour certains spectateurs étrangers, qui se sentent un peu exclus… mais c’est tellement souvent l’inverse, quand les artistes anglophones oublient que les français sont les plus mauvais linguistes du monde… Pour les plus mauvais d’entre nous, le mot HITS est écrit en grand à l’arrière de la scène (Hits to the Head, nom du best of du groupe sorti l’année dernière). Et on comprend vite que le show proposé dans cette tournée 2023 va nous faire partager une anthologie de la musique des écossais. Tous les hits vont donc y passer. Pour le bonheur des fans, mais aussi de ceux qui ne connaissent pas bien le groupe, mais qui découvre que leur musique ne leur est pas si étrangère. Pour les fans de la première heure, ce concert est l’occasion de découvrir la petit nouvelle, l’ancienne batteuse de Hector Bizerk, Audrey Tait, venue remplacer Paul Thomson depuis deux ans.
Passé ce moment incroyable de rock et de pop anglosaxonne, un peu en décalage, finalement, avec l’esprit world du festival, quoi que l’Ecosse ait aussi ses traditions du côté de la musique, c’est en Afrique que les programmateurs ont décidé de nous entrainer pour terminer cette première journée de festival. TIKEN JAH FAKOLY arrive sur scène après une longue introduction, vêtu d’une robe traditionnelle et aidé d’un long bâton de bois aux couleurs ivoire. Un collier avec la carte d’Afrique autour du cou. Le public est chaud bouillant pour écouter des chansons aux sonorités traditionnelles mais aux idées modernes, et même actuelle, sur des thèmes tels que la Politique ou les grands problèmes climatiques. Le concert se prolongera jusqu’ 2h du mat’.
A voir sur FB : Album Photos du Festival