FESTIVAL MYTHOS 2024
avec Kas Product – Bandit Bandit – Deportivo
Date : 09 avril 2024
Salle : Le Cabaret Botanique / Magic Mirror
Lieu : Bretagne, Rennes (35)
.
Par Mike S.
Après la double affiche Bertrand Belin/Lloyd Cole et celle toute aussi surprenante Dyonisos/Jan Verstraeten, ce mardi soir, Mythos nous propose une nouvelle expérience, une triple affiche cette fois, en compagnie, d’un côté, d’une autre rescapée des années 80, Mona Soyoc chanteuse emblématique de Kas Product, amputée de sa moitié, le regretté Spatsz. Et de l’autre côté, le trio de rock indé français, Deportivo. Entre les deux, une bourrasque rock hyper sexy avec Bandit Bandit.
Pour ouvrir la soirée, Mona Soyoc est venue avec deux musiciens pour jouer les morceaux de Kas Product en version Reload, après la disparition de Spatsz. Le duo avait, au début des années 80, créé une des rares formations Cold Wave en France, du côté de Nancy, en Lorraine. 40 ans plus tard, elle s’associe à Thomas Bouetel aux machines, mais aussi à la basse à cinq cordes de Pierre Corneau, du groupe tout aussi mythique Marc Seberg. Ce concert au Festival Mythos est une façon d’officialiser le nouveau fief de KPR sur Rennes. Dans sa version trio, le groupe propose d’anciens titres qui ravissent les fans, toujours là, malgré les années qui passent irrémédiablement. La chanteuse, du haut de ses 64 ans, nous démontre d’ailleurs, qu’elle a gardé une énergie quasi intact (s’amusant, dans un tempo impeccable, à frapper la cymbale devant elle, de la pointe de son pied), et une ligne de danseuse étoile, à rendre jaloux. Habillée d’une cape noire en début de set, elle continue le concert habillée d’un top noir aux épaules découvertes, d’un pantalon en cuir noir et des talons hauts qui ne l’empêchent nullement de se mouvoir d’un bout à l’autre de la scène, de s’approcher du public, et même de pratiquer une séance de stage diving ou bien encore descendre au milieu de la foule pour embrasser des amis. Une ambiance familiale, qui nous ferait presque oublier le son minimaliste et abrupt si loin de cet état d’esprit.
Le set de Kas Product, c’est aussi l’occasion de découvrir de nouveaux titres, qui se fondent parfaitement dans le décor, donnant au concert un aspect totalement intemporel, mais qui rappellent tout de même la grande époque de Joy division, Bauhaus ou bien encore, évidemment, ici, Marquis de Sade. Mona Soyoc montre ce soir une telle joie de vivre, une voix intacte de chanteuse lyrique parfois. On écoute parfois religieusement, et on ressent les mêmes frissons en écoutant les anciens et les nouveaux titres. Un concert magnifique qui n’a eu comme seul défaut, sa durée bien trop courte.
Mais il fallait bien faire rentrer la programmation des deux autres groupes dans la soirée, à commencer par Bandit Bandit. Une découverte pour moi. Mais une belle surprise aussi, avec un groupe à l’énergie folle. Le duo composé de Maëva Nicolas et Hugo Herleman en 2021, est devenu un quatuor sur scène, et livre une prestation tout en énergie, mélangeant un rock musclé pour le son des guitares et une pop sexy pour la structure des compositions et la prestation séductrice de sa chanteuse.
Originaires de Montpellier et inspirés par des groupes tels que Queens of the Stone Age, Black Rebel Motorcycle Club ou encore Black Angels, on retrouve dans ce concert, qui durera environ une heure, un pur son, pour des titres terriblement accrocheurs. Indéniablement, la chanteuse a un pouvoir magnétique, par ses postures scéniques et son regard félin. Mais elle a aussi une présence et une voix, qui la rapproche d’une Joan Jett ou d’une Pat Bénétar, toute griffes dehors. Autour d’elle, les musiciens ne semblent exister que lorsqu’elle le décide, venant se lover dans les bras d’Hugo ou dans le cou du bassiste, placé un peu plus loin en arrière du plateau.
Durant le set, le groupe passe en revue son premier album éponyme, sort en 2023. J’y reconnais Pyromane, La Montagne, La marée. Pour chaque titre, ou presque, la chanteuse apporte des précisions, des contextes, qui nous aident à appréhender un peu plus l’univers de ce groupe, qui rappelle parfois l’étoile filante des années 90, Daisybox, un peu aussi Superbus, mais définitivement plus rock.
Le son est parfois amplifié grâce à une seconde guitare, celle de Maëva, qu’elle brandira très haut, pour faire passer le message de rockeuse « féministe » fixé au dos de celle-ci : « More Women on Stage !« .
Un concert très réussi, qu’on aurait aimé aussi se poursuivre, mais il était déjà presque 23h, et il fallait encore laisser le temps nécessaire à Déportivo, de dérouler les 22 titres, prévus dans sa playlist !
J’avoue avoir un peu perdu de vue Déportivo depuis 2007 et son second album. Il faut dire aussi que le groupe s’était fait plus rare. Le chanteur s’était aussi associé à Robin Feix (bassiste de Louise Attaque) le temps d’un album de Vertige (Populaire – 2020). Pas étonnant qu’on ait pu les oublier. Mais contre toute attente, les revoici en 2024, plus en forme que jamais, quoi qu’un peu brouillon dans leur jeu. Le groupe débute le set avec La Salade, un titre du premier album, suivi par leur reprise de Miossec, Les bières aujourd’hui s’ouvrent, qu’on retrouvait sur le deuxième disque. Le son est rock, hyper rapide, et très fort aussi. Les bouchons d’oreilles sont ici de rigueur si on veut garder ses oreilles, au moins jusqu’à la fin du festival Mythos…
Autant, sur le devant de la scène, on perçoit bien l’engouement que suscite le retour de Déportivo parmi le public, bien plus nombreux qu’en début de soirée. Autant, sur scène, il y a un côté bordélique, à la madchester, qui fait s’arrêter le groupe à quelques reprises pour mieux redémarrer. Le public ne leur en tient pas rigueur et continue à participer à la fête, certains montant sur scène pour mieux en repartir par les airs. On prend un vrai pied à réentendre 1000 moi-mêmes, Mémoire, Roma, A l’avance, ou bien encore, Parmi eux, un des mes préférés du groupe, qu’il jouera en fin de set. Pas vraiment de sortie de scène, si ce n’est pour le chanteur avant de faire rapidement le rappel, avec Comment fait-on ? (un titre du side-projet Navarre du chanteur) et Paratonnerre.
On aura aussi eu l’occasion d’entendre les deux titres sortis depuis leur retour, Revolution Benco et Perdus! qui laissent présager d’un nouvel album à venir, renforcé par l’accueil très positif du public de ce soir !
On notera, au final, que Deportivo est parvenu à porter une affiche très « indé » ou « alternative » ce soir, à Mythos. Un résultat toujours encourageant en 2024 ! Ces instants sont bien trop rares.
Merci aux musiciens, aux techniciens et aux organisateurs de cette belle soirée du Festival Mythos !
Kas Product : FB / Site
Bandit Bandit : FB / Site
Deportivo : FB / Site
FESTIVAL MYTHOS 2024
avec Kas Product – Bandit Bandit – Deportivo
Date : 09 avril 2024
Salle : Le Cabaret Botanique / Magic Mirror
Lieu : Bretagne, Rennes (35)
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Par Mike S.
Après la double affiche Bertrand Belin/Lloyd Cole et celle toute aussi surprenante Dyonisos/Jan Verstraeten, ce mardi soir, Mythos nous propose une nouvelle expérience, une triple affiche cette fois, en compagnie, d’un côté, d’une autre rescapée des années 80, Mona Soyoc chanteuse emblématique de Kas Product, amputée de sa moitié, le regretté Spatsz. Et de l’autre côté, le trio de rock indé français, Deportivo. Entre les deux, une bourrasque rock hyper sexy avec Bandit Bandit.
Pour ouvrir la soirée, Mona Soyoc est venue avec deux musiciens pour jouer les morceaux de Kas Product en version Reload, après la disparition de Spatsz. Le duo avait, au début des années 80, créé une des rares formations Cold Wave en France, du côté de Nancy, en Lorraine. 40 ans plus tard, elle s’associe à Thomas Bouetel aux machines, mais aussi à la basse à cinq cordes de Pierre Corneau, du groupe tout aussi mythique Marc Seberg. Ce concert au Festival Mythos est une façon d’officialiser le nouveau fief de KPR sur Rennes. Dans sa version trio, le groupe propose d’anciens titres qui ravissent les fans, toujours là, malgré les années qui passent irrémédiablement. La chanteuse, du haut de ses 64 ans, nous démontre d’ailleurs, qu’elle a gardé une énergie quasi intact (s’amusant, dans un tempo impeccable, à frapper la cymbale devant elle, de la pointe de son pied), et une ligne de danseuse étoile, à rendre jaloux. Habillée d’une cape noire en début de set, elle continue le concert habillée d’un top noir aux épaules découvertes, d’un pantalon en cuir noir et des talons hauts qui ne l’empêchent nullement de se mouvoir d’un bout à l’autre de la scène, de s’approcher du public, et même de pratiquer une séance de stage diving ou bien encore descendre au milieu de la foule pour embrasser des amis. Une ambiance familiale, qui nous ferait presque oublier le son minimaliste et abrupt si loin de cet état d’esprit.
Le set de Kas Product, c’est aussi l’occasion de découvrir de nouveaux titres, qui se fondent parfaitement dans le décor, donnant au concert un aspect totalement intemporel, mais qui rappellent tout de même la grande époque de Joy division, Bauhaus ou bien encore, évidemment, ici, Marquis de Sade. Mona Soyoc montre ce soir une telle joie de vivre, une voix intacte de chanteuse lyrique parfois. On écoute parfois religieusement, et on ressent les mêmes frissons en écoutant les anciens et les nouveaux titres. Un concert magnifique qui n’a eu comme seul défaut, sa durée bien trop courte.
Mais il fallait bien faire rentrer la programmation des deux autres groupes dans la soirée, à commencer par Bandit Bandit. Une découverte pour moi. Mais une belle surprise aussi, avec un groupe à l’énergie folle. Le duo composé de Maëva Nicolas et Hugo Herleman en 2021, est devenu un quatuor sur scène, et livre une prestation tout en énergie, mélangeant un rock musclé pour le son des guitares et une pop sexy pour la structure des compositions et la prestation séductrice de sa chanteuse.
Originaires de Montpellier et inspirés par des groupes tels que Queens of the Stone Age, Black Rebel Motorcycle Club ou encore Black Angels, on retrouve dans ce concert, qui durera environ une heure, un pur son, pour des titres terriblement accrocheurs. Indéniablement, la chanteuse a un pouvoir magnétique, par ses postures scéniques et son regard félin. Mais elle a aussi une présence et une voix, qui la rapproche d’une Joan Jett ou d’une Pat Bénétar, toute griffes dehors. Autour d’elle, les musiciens ne semblent exister que lorsqu’elle le décide, venant se lover dans les bras d’Hugo ou dans le cou du bassiste, placé un peu plus loin en arrière du plateau.
Durant le set, le groupe passe en revue son premier album éponyme, sort en 2023. J’y reconnais Pyromane, La Montagne, La marée. Pour chaque titre, ou presque, la chanteuse apporte des précisions, des contextes, qui nous aident à appréhender un peu plus l’univers de ce groupe, qui rappelle parfois l’étoile filante des années 90, Daisybox, un peu aussi Superbus, mais définitivement plus rock.
Le son est parfois amplifié grâce à une seconde guitare, celle de Maëva, qu’elle brandira très haut, pour faire passer le message de rockeuse « féministe » fixé au dos de celle-ci : « More Women on Stage !« .
Un concert très réussi, qu’on aurait aimé aussi se poursuivre, mais il était déjà presque 23h, et il fallait encore laisser le temps nécessaire à Déportivo, de dérouler les 22 titres, prévus dans sa playlist !
J’avoue avoir un peu perdu de vue Déportivo depuis 2007 et son second album. Il faut dire aussi que le groupe s’était fait plus rare. Le chanteur s’était aussi associé à Robin Feix (bassiste de Louise Attaque) le temps d’un album de Vertige (Populaire – 2020). Pas étonnant qu’on ait pu les oublier. Mais contre toute attente, les revoici en 2024, plus en forme que jamais, quoi qu’un peu brouillon dans leur jeu. Le groupe débute le set avec La Salade, un titre du premier album, suivi par leur reprise de Miossec, Les bières aujourd’hui s’ouvrent, qu’on retrouvait sur le deuxième disque. Le son est rock, hyper rapide, et très fort aussi. Les bouchons d’oreilles sont ici de rigueur si on veut garder ses oreilles, au moins jusqu’à la fin du festival Mythos…
Autant, sur le devant de la scène, on perçoit bien l’engouement que suscite le retour de Déportivo parmi le public, bien plus nombreux qu’en début de soirée. Autant, sur scène, il y a un côté bordélique, à la madchester, qui fait s’arrêter le groupe à quelques reprises pour mieux redémarrer. Le public ne leur en tient pas rigueur et continue à participer à la fête, certains montant sur scène pour mieux en repartir par les airs. On prend un vrai pied à réentendre 1000 moi-mêmes, Mémoire, Roma, A l’avance, ou bien encore, Parmi eux, un des mes préférés du groupe, qu’il jouera en fin de set. Pas vraiment de sortie de scène, si ce n’est pour le chanteur avant de faire rapidement le rappel, avec Comment fait-on ? (un titre du side-projet Navarre du chanteur) et Paratonnerre.
On aura aussi eu l’occasion d’entendre les deux titres sortis depuis leur retour, Revolution Benco et Perdus! qui laissent présager d’un nouvel album à venir, renforcé par l’accueil très positif du public de ce soir !
On notera, au final, que Deportivo est parvenu à porter une affiche très « indé » ou « alternative » ce soir, à Mythos. Un résultat toujours encourageant en 2024 ! Ces instants sont bien trop rares.
Merci aux musiciens, aux techniciens et aux organisateurs de cette belle soirée du Festival Mythos !
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Deportivo : FB / Site