Denez – Toenn-vor – Chants des sept mers

Pour son 13ᵉ album, Denez jette l’ancre au cœur de l’océan. Entre gwerzioù, chants de marins et éclats électroniques, le chanteur breton transforme les vagues en musique et nous entraîne dans une odyssée aussi intemporelle qu’audacieuse.

Toenn-vor : quand la mer devient chant !

Figure incontournable de la musique bretonne, Denez Prigent – aujourd’hui simplement Denez – revient avec un 13ᵉ album qui sonne comme une sorte d’accomplissement, attendu depuis trois décennies. Né à Santec, au cœur du Finistère, le chanteur a grandi bercé par l’océan, les ports et les marins. Autant dire que la mer est un motif intime, presque organique, qui traverse son imaginaire depuis l’enfance. Avec Toenn-vor – Chants des sept mers, il lui consacre enfin une fresque musicale ambitieuse, à la fois enracinée et visionnaire.

Le disque, produit par le label indépendant Arfolk, se déploie sur plus de 70 minutes et rassemble complaintes, gwerzioù, chants de bord et chants de travail. Alternant breton et français, Denez revisite des pièces traditionnelles, en exhume d’autres plus méconnues, tout en refusant le simple exercice patrimonial. Fidèle à son approche, il insuffle une modernité audacieuse, mariant sonorités électroniques, instruments actuels et timbres venus du monde entier : duduk arménien, oud arabe, tablas indiens ou encore bandonéon argentin. De quoi nous permettre de voyager tout autour du monde, en restant bien sagement sur son canapé. Un voyage qui s’achèvera du côté du port d’Amsterdam…

Pour l’accompagner dans ce voyage musical, une constellation de musiciens – parmi lesquels Jean-Michel Moal (Red Cardell), Robin Foster (Archive), Jonathan Dour, Romain Dubois (Fleuves) ou encore Antoine LAHAY (Eben) – qui enrichit l’album de nuances tantôt celtiques, tantôt world, sans jamais rompre le fil d’une narration maritime qui oscille entre l’épique et l’intime. La voix de Denez, unique et habitée, s’élève alors comme un phare au milieu de ce vaste océan sonore.

Plus qu’un simple recueil de chants de mer, Toenn-vor s’impose comme une œuvre totale : un pont entre mémoire et modernité, entre tradition bretonne et ouverture universelle. Un disque puissant et intemporel, à l’image de celui qui, à près de 60 ans, continue de renouveler sans relâche l’art du chant breton.