Daran – Endorphine

2018 – 9 titres – 51’00
Label :  Le mouvement des marées / Select (Qc) / Washi Washa (Fr)
Style : Rock, Chanson
Origine : France / Canada, Québec, Montréal
Date de sortie de l’album : 22 septembre 2017 / 16 février 2018

Notre avis :


Par Mike S.

Trois ans après « Le monde perdu » sur lequel Daran est allé se perdre et se faire oublier du vieux continent, le compositeur-interprète Daran annonce son retour avec un dixième album en près de 30 ans de carrière musicale. On nous l’annonçait comme « du Daran pur jus, intense, puissant mais réfléchi, revendicateur sans être moralisateur ». Examinons alors ce nouvel opus et voyons ce qu’il cache sous le capot… ou plutot derriere le Vu-mètre à aiguille qui lui sert de couverture. 

Compositeur et interprète, car Daran confie les paroles à Pierre-Yves Lebert, qui lui livre, clé en main, des tranches de vie, perturbées par l’actualité et notre environnement. Par exemple, Elle dit parle d’amour, mais aussi de religion, en toute simplicité, essayant de remettre un peu de sens dans ce monde bien trop passionné par des Dieux qui ont oublié l’amour et la miséricorde. « Un dieu qui fout la paix aux gens… ». 

Mais au delà des mots et des idées, il y a aussi, chez Daran, les jeux de mots, et surtout le rythme et le son… Avec Pauvre ça rime à rien, on retrouve toute la recette de ce qui nous avait fait vibrer à l’époque de Déménagé !  On retrouve aussi les mélodies impeccables et enivrantes sur Tout tout seul, portées par des guitares électriques légèrement nerveuses et la voix cassée et attachante de  Jean-Jacques Daran. 

Avec Horizon, ou Une plage sans chien, Daran nous plonge dans une société, qui ressemble étrangement à la nôtre, très actuelle, et pourtant ressemblant aussi à celle de Déménagé… comme si les horloges n’avaient pas tourné en 20 ans… Les pauvres sont toujours aussi pauvres, touchés par la fatalité et la résignation. Et l’Argent qui sert toujours de baromètre pour mesurer le bonheur. Triste procès-verbal de notre civilisation en perte de vitesse, en perte de repères, en perte d’avenir…

Heureusement, l’espoir revient en fin d’album, le temps d’un single, un seul, mais plein de vie, Je repars, appuyé par une rengaine, en forme d’un sifflotement joyeux, à contre-pied total avec le titre Dur à cuire, qui introduisait l’album.

Avec ce 10e album, Daran marque effectivement son retour aux sources. Les fans de la première heure, des trois premiers albums, vont retrouver tous les ingrédients qui les avaient enthousiasmés il y a 20 ans. C’est même à ce demander pourquoi Daran était parti aussi longtemps dans ses albums plus folk, plus introspectifs et bien trop contemplatifs. Alors attention aux retours, aussi, des risques d’addiction que l’Endorphine, à l’instar de la morphine, peut provoquer ! Ce sont des effets secondaires à craindre ! Mais si nous n’avions que cela à craindre…

Concert : LE À 19H30  –  PETIT BAIN  –  PARIS 13

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Tracklist :
1. Dur à cuire 06:54
2. Elle Dit 05:48
3. Pauvre ça rime à rien 04:11
4. Halima 06:59
5. Tout tout seul 05:16
6. Horizon 05:55
7. Une plage sans chien 04:53
8. Ici 05:06
9. Je repars 06:02