La Rockhal /

Cradle Of Filth + Butcher Babies /

Le 02 Décembre 2024 – Esch Sur Alzette (Lux) /

Notre avis : 4/5.


La Rockhal s’est transformée en une véritable cathédrale du metal, accueillant deux formations emblématiques prêtes à embraser la scène luxembourgeoise. D’un côté, les légendaires Cradle Of Filth, porte-étendard du metal extrême, connus pour leur univers théâtral et gothique. De l’autre, les explosifs Butcher Babies, venus secouer les murs de la salle avec leur mélange détonnant de groove metal et de hard rock. Le public, déjà massé bien avant l’ouverture des portes, n’a pas caché son impatience. Il faut dire que cette tournée réunissant deux groupes aussi contrastés promettait une soirée où brutalité et performance scénique se mêleraient à la perfection. Entre les ambiances lugubres portées par Dani Filth et l’énergie féroce des Butcher Babies, la nuit s’annonçait intense, viscérale, et surtout mémorable. Retour sur une soirée où le metal a déployé toute sa puissance et ses multiples facettes.

BUTCHER BABIES

La Rockhal vibre lorsque les Butcher Babies prennent possession de la scène pour une soirée électrique. Fidèle à sa réputation, Heidi Shepherd insuffle une énergie brute et une présence scénique captivante, transformant la fosse en une véritable zone de turbulence sonore. Dès les premières notes de « Backstreets Of Tennessee », le ton est donné. Le riff lourd et contagieux électrise instantanément le public, un mélange de fans fidèles et de curieux venus découvrir le groupe. La chevelure de Heidi virevolte au rythme des breakdowns. Le set s’enchaîne avec « Red Thunder », une véritable décharge d’adrénaline où chaque accord semble frapper directement au cœur. Heidi invite le public à chanter avec elle, déclenchant une vague d’union dans la fosse. Les premières pogos éclatent, transformant le parterre en une mer déchaînée. Lorsque « Monsters Ball » démarre, c’est toute la salle qui explose. Ce classique voit Heidi descendre dans la fosse, partageant son micro avec les fans enragés. Les cris, les chants et les sourires complices témoignent d’une communion rare entre le groupe et son public. Le concert explore ensuite des nuances plus sombres avec « Sleeping With The Enemy » et « Sincerity ». Ces titres introspectifs et puissants montrent toute la profondeur du groupe, offrant des moments d’intensité pure et une émotion palpable. Heidi, le regard perçant, semble capturer chaque âme présente dans la salle. Le sommet de la soirée est peut « It’s Killin’ Time, Baby! ». Les guitares tranchantes, soutenues par une rythmique implacable, galvanisent la foule. Le moshpit ne faiblit pas un instant, tandis que le refrain fédérateur retentit dans toute la salle. Des moments plus ludiques marquent également la soirée, notamment lors de « Beaver Cage ». Les rires et les sourires ne manquent pas, prouvant que l’humour et la dérision sont des armes aussi efficaces que leurs riffs dévastateurs. Avec « Spittin’ Teeth » et « Last December », les Butcher Babies prouvent qu’ils maîtrisent aussi bien l’art de l’agression musicale que celui de l’introspection. Le contraste entre violence et mélodie offre une profondeur émotionnelle qui laisse une empreinte durable sur le public. Le concert se conclut avec « Magnolia Blvd », une déclaration de puissance et de fierté qui laisse les fans exaltés. Alors que les derniers accords résonnent, Heidi s’incline devant une foule en délire, remerciant avec une sincérité touchante. Butcher Babies nous a offert une soirée d’énergie brute et de connexion authentique. Une chose est certaine : les cheveux, les cris et les riffs ont dansé ensemble, laissant derrière eux un public conquis.

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Les photos de la soirée : ici.

CRADLE OF FILTH

C’est dans une Rockhal comble et impatiente que Cradle of Filth livre une performance d’une intensité rare. Véritable temple de l’extrême, la salle luxembourgeoise vibre sous le poids des riffs gothiques, des hurlements éthérés de Dani Filth, et d’une scénographie à la fois immersive et sinistrement élégante. Retour sur une soirée mémorable. Dès les premières notes d’« Existential Terror », le ton est donné : Cradle Of Filth n’est pas là pour ménager son audience. Ce morceau, emprunt de fureur et de noirceur, plonge immédiatement les fans dans l’ambiance, avec des stroboscopes frénétiques et un Dani en pleine forme vocale. La puissance des guitares de Marek « Ashok » Šmerda et Donny Burbage fait trembler les murs. Cradle fait ensuite fait un bond dans son passé avec « Saffron’s Curse », un extrait de Midian. La prestation est d’une précision implacable, mettant en lumière le contraste entre la brutalité sonore et la richesse mélodique du groupe. Puis, la nostalgie frappe encore avec « The Forest Whispers My Name ». Les transitions sont fluides, et Cradle enchaîne avec « She Is A Fire », un titre énergique qui illustre parfaitement l’évolution récente du groupe, et « Malignant Perfection », où le growl de Dani est sublimé par des claviers inquiétants. Ce morceau s’avère être un point culminant de la soirée, tant l’interprétation est viscérale. La première partie s’achève sur « Summer Dying Fast », un classique incontournable qui voit le public scander les paroles en communion avec le groupe. Entre les solos endiablés et les lumières rouges sang, l’atmosphère est électrique. La seconde moitié du set débute sur une note solennelle avec « Heartbreak And Seance », où les claviers aériens d’Anabelle Iratni prennent toute leur ampleur. La magnifique ballade « Nymphetamine (Fix) » est ensuite accueillie comme un hymne, ses harmonies entre Dani et Anabelle déclenchant une vague d’émotion palpable dans la foule. « Born In A Burial Gown » ramène l’intensité au maximum, avant que « Malice Through The Looking Glass » ne vienne nous rappeler pourquoi Cradle Of Filth reste un maître du storytelling musical. Le visuel, mélangeant paysages gothiques et scènes macabres, renforce l’immersion totale du public. Après une courte pause, le groupe revient pour un rappel explosif. « Cruelty Brought Thee Orchids », véritable pièce maîtresse de Cruelty And The Beast, est acclamée par des cris enthousiastes. Les fans les plus fervents se déchaînent sur « Scorched Earth Erotica », avec son rythme effréné et ses paroles acérées. Enfin, la soirée se termine sur « Her Ghost In The Fog », peut-être le morceau le plus attendu, avec un Dani à son apogée et une prestation vocale d’Anabelle qui donnz des frissons. Cradle Of Filth nous a offert un rituel cathartique, une messe noire où la communion entre le groupe et son public était totale. La setlist, parfaitement équilibrée entre classiques intemporels et nouveautés percutantes, a montré que Cradle Of Filth est toujours au sommet de son art. Pour les fans de metal extrême, cette soirée restera gravée dans les mémoires comme un moment d’excellence musicale et de théâtralité sombre.

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Les photos de la soirée : ici.

Photos : Fabrice A.

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