Ce 3e album est plus sombre et plus puissant que les précédents ?
Il est effectivement plus puissant et plus sombre, plus étiqueté aussi, plus homogène. L’idée de base était de conjuguer ces sonorités un peu typées 70’s, gros Rock un peu
stoner, avec tous ces groupes qui nous inspirent, tout le mouvement progressif des 60’s 70’s, une époque où les musiciens étaient libérés, ne se mettaient ni barrières, ni frontières… sans avoir peur de se mettre des étiquettes. Une époque où les musiciens exploraient et avaient envie de mixer plusieurs choses. Des groupes comme
King Crimson qui se sont dit à un moment donné, on va faire du Rock, un peu plus réfléchi, on va arrêter de faire toujours les mêmes accords et parler toujours des mêmes choses – les filles, les bagnoles – et on va écrire des textes plus soignés, souvent plus sombres aussi. Et marier le Rock avec d’autres genres comme le classique ou le jazz. Moi j’aime bien cette idée de
Crossover : on part d’une ligne directrice Rock, mais on se laisse la liberté d’y intégrer ce qu’on veut, du Jazz, de l’Electro, pourquoi pas. C’est un peu cet état de pensée-là qui a régi la création de cet album.
Particularité des textes de Brieg Guerveno, ils sont en Bretons. C’est pour la sonorité, le sens ou le militantisme breton ?
Quand j’ai commencé à chanter en Breton, y a une vingtaine d’année, c’était surtout pour les sonorités, car je viens plutôt du Métal extrême, et j’étais influencé par les groupes scandinaves, qui chantaient parfois en norvégiens. Alors pourquoi pas chanter en Breton. Et c’est aussi ma langue de cœur, que j’ai envie de défendre. Je veux aussi montrer qu’on peut faire autre chose que du Trad’ en breton ! Et maintenant c’est installé en moi. je ne me vois pas chanter dans une autre langue. Peut-être qu’à l’avenir, il pourrait y avoir de l’anglais mais c’est assez libre. Un artiste comme Alan Stivell s’est ouvert au français par exemple. Mais c’est le chemin propre à chaque artiste qui prend ses libertés. Récemment je me suis intéressé à la langue gallèse, la langue de Haute Bretagne, avec l’envie de chanter en Gallo, ayant découvert un artiste, Bèrtran Ôbrée, en concert à Rennes. Ça m’avait vraiment touché. La façon dont il chantait était vraiment très poétique. Il y aussi ce lien avec la Terre et le lieu où l’on vit.
N’est ce pas une barrière pour faire passer des messages ?
Mes textes, c’est de la poésie en fait. Il n’y a jamais eu de fond politique. Parce que c’est pas mon domaine. Y a des gens qui le font bien mieux que moi. Et le fait de chanter en breton, c’est un combat en soit. On ne le fait pas innocemment. Tout simplement parce que c’est une langue qui pourrait disparaitre., qui est laissée pour morte depuis des années. Nos chères institutions ne s’en préoccupent pas du tout. C’est le cas du breton, c’est le cas d’autres langues en France aussi. C’est donc un peu un combat désespéré, du dernier des Mohicans. C’est le sens de ma vie. La musique restera. Je peux dire des choses en interview mais dans les textes, c’est inutile, c’est un peu enfoncé un clou… Je fais pas du Punk. Malgré tout le respect que j’ai pour les groupes Punk, je fais pas du Punk ! C’est pas mon truc, c’est pas mon job, c’est pas moi. Je ne me vois pas scander des discours politiques.
Quant à la compréhension des textes, c’est vrai qu’on me le reproche souvent. Mais c’est surtout en France, car on joue souvent à l’étranger, et là c’est moins important. Le titre de l’album ? VALGORI, « Rêverie en français »… C’est un peu quand on est dans ses pensées, qu’on est un peu ailleurs…
Comment aborder un concert comme celui de ce soir, en ouverture de 2e journée du Festival de Bobital ?
C’est pas évident, oui. D’autant plus qu’on a eu des problèmes techniques de sampler, avec les vibrations de la scène, ça a fait sauter le disque dur. Et du coup, tout se décalait. Ça a été très très dur les deux premiers morceaux, j’ai raté des refrains… Mais bon ça arrive, c’est le live. Ce sont des choses qu’on ne souhaite pas… Mais au final, on a fait un set qui envoyait bien. On a essayé de faire un condensé en 52 minutes. Et j’espère que cela m’en apportera d’autres aussi, qu’on pourra se retrouver sur d’autres dates comme celles-ci. Un festival comme Bobital, on sent qu’il y a une volonté de mettre en avant des artistes bretons. Y a eu Anken, Pat O’may, Alan Stivell. Et c’est important aussi qu’ils laissent un peu de place aux artistes émergents. Ca nous permet de nous confronter à de grosses scènes comme celle-la.
Y a t-il une solidarité entre groupes Metal pour se refiler les bonnes adresses ?
Oui tout a fait. Dernièrement par exemple, j’ai pu tourner avec Klone, un groupe – de Métal progressif – de Poitiers assez connu. Dans le milieu Métal, l’esprit est différent, on ne se juge pas du genre « Pourquoi tu chantes en Breton ? « . C’est juste, c’est cool ce que tu fais, ça sonne bien, ça envoie… Y a pas d’œillères, et ça nous a permis de rencontrer d’autres groupes….
Le Rock Progressif à la sauce armoricaine !
Rencontre avec
BRIEG GUERVENO
par Mike S., Samuel et David
Ce 3e album est plus sombre et plus puissant que les précédents ?
Il est effectivement plus puissant et plus sombre, plus étiqueté aussi, plus homogène. L’idée de base était de conjuguer ces sonorités un peu typées 70’s, gros Rock un peu stoner, avec tous ces groupes qui nous inspirent, tout le mouvement progressif des 60’s 70’s, une époque où les musiciens étaient libérés, ne se mettaient ni barrières, ni frontières… sans avoir peur de se mettre des étiquettes. Une époque où les musiciens exploraient et avaient envie de mixer plusieurs choses. Des groupes comme King Crimson qui se sont dit à un moment donné, on va faire du Rock, un peu plus réfléchi, on va arrêter de faire toujours les mêmes accords et parler toujours des mêmes choses – les filles, les bagnoles – et on va écrire des textes plus soignés, souvent plus sombres aussi. Et marier le Rock avec d’autres genres comme le classique ou le jazz. Moi j’aime bien cette idée de Crossover : on part d’une ligne directrice Rock, mais on se laisse la liberté d’y intégrer ce qu’on veut, du Jazz, de l’Electro, pourquoi pas. C’est un peu cet état de pensée-là qui a régi la création de cet album.
Particularité des textes de Brieg Guerveno, ils sont en Bretons. C’est pour la sonorité, le sens ou le militantisme breton ?
Quand j’ai commencé à chanter en Breton, y a une vingtaine d’année, c’était surtout pour les sonorités, car je viens plutôt du Métal extrême, et j’étais influencé par les groupes scandinaves, qui chantaient parfois en norvégiens. Alors pourquoi pas chanter en Breton. Et c’est aussi ma langue de cœur, que j’ai envie de défendre. Je veux aussi montrer qu’on peut faire autre chose que du Trad’ en breton ! Et maintenant c’est installé en moi. je ne me vois pas chanter dans une autre langue. Peut-être qu’à l’avenir, il pourrait y avoir de l’anglais mais c’est assez libre. Un artiste comme Alan Stivell s’est ouvert au français par exemple. Mais c’est le chemin propre à chaque artiste qui prend ses libertés. Récemment je me suis intéressé à la langue gallèse, la langue de Haute Bretagne, avec l’envie de chanter en Gallo, ayant découvert un artiste, Bèrtran Ôbrée, en concert à Rennes. Ça m’avait vraiment touché. La façon dont il chantait était vraiment très poétique. Il y aussi ce lien avec la Terre et le lieu où l’on vit.
N’est ce pas une barrière pour faire passer des messages ?
Mes textes, c’est de la poésie en fait. Il n’y a jamais eu de fond politique. Parce que c’est pas mon domaine. Y a des gens qui le font bien mieux que moi. Et le fait de chanter en breton, c’est un combat en soit. On ne le fait pas innocemment. Tout simplement parce que c’est une langue qui pourrait disparaitre., qui est laissée pour morte depuis des années. Nos chères institutions ne s’en préoccupent pas du tout. C’est le cas du breton, c’est le cas d’autres langues en France aussi. C’est donc un peu un combat désespéré, du dernier des Mohicans. C’est le sens de ma vie. La musique restera. Je peux dire des choses en interview mais dans les textes, c’est inutile, c’est un peu enfoncé un clou… Je fais pas du Punk. Malgré tout le respect que j’ai pour les groupes Punk, je fais pas du Punk ! C’est pas mon truc, c’est pas mon job, c’est pas moi. Je ne me vois pas scander des discours politiques.
Quant à la compréhension des textes, c’est vrai qu’on me le reproche souvent. Mais c’est surtout en France, car on joue souvent à l’étranger, et là c’est moins important. Le titre de l’album ? VALGORI, « Rêverie en français »… C’est un peu quand on est dans ses pensées, qu’on est un peu ailleurs…
Comment aborder un concert comme celui de ce soir, en ouverture de 2e journée du Festival de Bobital ?
C’est pas évident, oui. D’autant plus qu’on a eu des problèmes techniques de sampler, avec les vibrations de la scène, ça a fait sauter le disque dur. Et du coup, tout se décalait. Ça a été très très dur les deux premiers morceaux, j’ai raté des refrains… Mais bon ça arrive, c’est le live. Ce sont des choses qu’on ne souhaite pas… Mais au final, on a fait un set qui envoyait bien. On a essayé de faire un condensé en 52 minutes. Et j’espère que cela m’en apportera d’autres aussi, qu’on pourra se retrouver sur d’autres dates comme celles-ci. Un festival comme Bobital, on sent qu’il y a une volonté de mettre en avant des artistes bretons. Y a eu Anken, Pat O’may, Alan Stivell. Et c’est important aussi qu’ils laissent un peu de place aux artistes émergents. Ca nous permet de nous confronter à de grosses scènes comme celle-la.
Y a t-il une solidarité entre groupes Metal pour se refiler les bonnes adresses ?
Oui tout a fait. Dernièrement par exemple, j’ai pu tourner avec Klone, un groupe – de Métal progressif – de Poitiers assez connu. Dans le milieu Métal, l’esprit est différent, on ne se juge pas du genre « Pourquoi tu chantes en Breton ? « . C’est juste, c’est cool ce que tu fais, ça sonne bien, ça envoie… Y a pas d’œillères, et ça nous a permis de rencontrer d’autres groupes….
Chronique : Brieg – Valgori (2016)