2017 – 11 titres – 48’05 Label : Barclay Style : Rock, Chanson Origine : France, Bordeaux Date de sortie de l’album : 1er décembre 2017
Notre avis : [star rating= »4″ max= »5″]
Par Mike S.
« Avec le temps, tout s’en va » disait Ferré. « Ce qui est, est »… répond Bertrand Cantat dans la chanson du titre éponyme de son premier album solo, Amor Fati. Qui a tord, qui a raison ? Ce qui est sûr, c’est que malgré ce temps qui s’écoule, les vieux démons continuent de hanter l’esprit de Bertrand Cantat et les esprits frappeurs de la presse bien-pensantes entretiennent le passé et le malheur. Pas facile dans ce contexte de garder la tête claire et d’avoir un regard critique sur ce qui compte vraiment, ici, à savoir, l’orientation que veux prendre la musique de Cantat, entretenue par cette pensée résistante, « accepter sa destinée ».
Nietzsche disait aussi : « tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ». Reste donc à Bertrand Cantat quelques décennie pour se reconstruire et tenter de passer le cap avec ce qui a souvent servi de thérapie à tout à chacun, un hobby, une occupation, un dada… Celui de Bertrand est depuis toujours la musique et l’écriture. Avec Amor fati, Bertrand Cantat fait volte face, sort à la fois de l’anonymat de Noir Désir et de Détroit, et du silence de son lourd passé, en affrontant ses détracteurs et ses démons.
Toujours avec Pascal Humbert et Bruno Green (du groupe Détroit), il a enregistré l’album le plus tourmenté de sa carrière, le plus introspectif et le plus noir. Difficile alors de faire le lien avec ses précédentes productions qui cherchaient toujours un peu de lumière, un peu de reconnaissance autour de lui. Ici, le ton est amer, les pensées moroses. Même lorsqu’il cherche à élargir l’horizon au delà de son nombril, Bertrand Cantat nous plonge dans une actualité noire comme l’ébène. Que ce soit avec le seul single – avec Aujourd’hui – que contient véritablement l’album, L’Angleterre ,qui traite avec force mais fatalisme, le sort des réfugiés à la porte de l’Eldorado britannique et du désastre annoncé avec le compte-à-rebours enclenché par le Brexit. Ou avec Silicon Valley qui apostrophe les nouveaux géants de l’Economie mondialisée dans une ambiance Jazz Rock angoissante et souterraine.
Alors quand il revient à son nombril, c’est plus que jamais dans un climat de tragédie lugubre. L’introduction de l’album, Amie nuit se fait sur des nappes synthétiques empruntées à Jean-Michel Jarre, mais la voix semble venir d’outre-tombe, et les mots riment avec maussade mélancolie et humeur diaphane. Ensuite, Amor Fati se répète en boucle comme un mantra, relayé par l’autre locution, Ce qui est, est. Formule mystique, incantation tragico-magique, pour lequel, Bertrand réintroduit les guitares de Détroit, et balance ses pensées en pâture, scandées, slamées à qui veut bien l’entendre, l’écouter, et peut-être lui apporter un peu de bienveillance au milieu du tumulte. Excuse my French adopte ce même phrasé déclamatoire d’écorché vif, de survivant qui traîne sa carcasse de damné, de juif errant. Chui Con fait de même avec des guitares frénétiques avant de replonger dans la morosité. Plus apaisé, la poésie des Pluies dilluviennes ou de Maybe I, nous ramène au souvenir de titres comme Septembre en attendant.
Difficile, très difficile d’accès, ce premier album solo de Bertrand Cantat. Et pourtant, avec un peu d’effort et de bonne volonté, vous devriez y trouver tout ce que vous attendez, et plus encore. Ce qui est, est et le restera !
Facebook
Line-up : Bertrand Cantat
Pascal Humbert
Bruno Green
Bertrand Cantat – Amor Fati
2017 – 11 titres – 48’05
Label : Barclay
Style : Rock, Chanson
Origine : France, Bordeaux
Date de sortie de l’album : 1er décembre 2017
Notre avis : [star rating= »4″ max= »5″]
Par Mike S.
« Avec le temps, tout s’en va » disait Ferré. « Ce qui est, est »… répond Bertrand Cantat dans la chanson du titre éponyme de son premier album solo, Amor Fati. Qui a tord, qui a raison ? Ce qui est sûr, c’est que malgré ce temps qui s’écoule, les vieux démons continuent de hanter l’esprit de Bertrand Cantat et les esprits frappeurs de la presse bien-pensantes entretiennent le passé et le malheur. Pas facile dans ce contexte de garder la tête claire et d’avoir un regard critique sur ce qui compte vraiment, ici, à savoir, l’orientation que veux prendre la musique de Cantat, entretenue par cette pensée résistante, « accepter sa destinée ».
Nietzsche disait aussi : « tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ». Reste donc à Bertrand Cantat quelques décennie pour se reconstruire et tenter de passer le cap avec ce qui a souvent servi de thérapie à tout à chacun, un hobby, une occupation, un dada… Celui de Bertrand est depuis toujours la musique et l’écriture. Avec Amor fati, Bertrand Cantat fait volte face, sort à la fois de l’anonymat de Noir Désir et de Détroit, et du silence de son lourd passé, en affrontant ses détracteurs et ses démons.
Toujours avec Pascal Humbert et Bruno Green (du groupe Détroit), il a enregistré l’album le plus tourmenté de sa carrière, le plus introspectif et le plus noir. Difficile alors de faire le lien avec ses précédentes productions qui cherchaient toujours un peu de lumière, un peu de reconnaissance autour de lui. Ici, le ton est amer, les pensées moroses. Même lorsqu’il cherche à élargir l’horizon au delà de son nombril, Bertrand Cantat nous plonge dans une actualité noire comme l’ébène. Que ce soit avec le seul single – avec Aujourd’hui – que contient véritablement l’album, L’Angleterre ,qui traite avec force mais fatalisme, le sort des réfugiés à la porte de l’Eldorado britannique et du désastre annoncé avec le compte-à-rebours enclenché par le Brexit. Ou avec Silicon Valley qui apostrophe les nouveaux géants de l’Economie mondialisée dans une ambiance Jazz Rock angoissante et souterraine.
Alors quand il revient à son nombril, c’est plus que jamais dans un climat de tragédie lugubre. L’introduction de l’album, Amie nuit se fait sur des nappes synthétiques empruntées à Jean-Michel Jarre, mais la voix semble venir d’outre-tombe, et les mots riment avec maussade mélancolie et humeur diaphane. Ensuite, Amor Fati se répète en boucle comme un mantra, relayé par l’autre locution, Ce qui est, est. Formule mystique, incantation tragico-magique, pour lequel, Bertrand réintroduit les guitares de Détroit, et balance ses pensées en pâture, scandées, slamées à qui veut bien l’entendre, l’écouter, et peut-être lui apporter un peu de bienveillance au milieu du tumulte. Excuse my French adopte ce même phrasé déclamatoire d’écorché vif, de survivant qui traîne sa carcasse de damné, de juif errant. Chui Con fait de même avec des guitares frénétiques avant de replonger dans la morosité. Plus apaisé, la poésie des Pluies dilluviennes ou de Maybe I, nous ramène au souvenir de titres comme Septembre en attendant.
Difficile, très difficile d’accès, ce premier album solo de Bertrand Cantat. Et pourtant, avec un peu d’effort et de bonne volonté, vous devriez y trouver tout ce que vous attendez, et plus encore. Ce qui est, est et le restera !
Facebook
Line-up :
Bertrand Cantat
Pascal Humbert
Bruno Green
Tracklist :