2024 – 10 titres – 32’45 Label : Microcultures Records / L’Autre distribution Style : Chanson Origine : France, Occitanie, Toulouse (31) Date de sortie de l’album : 29 mars 2024 .
Notre avis :
Par Mike S.
Près de deux ans après « J’ai horreur de l’amour » et pas loin de 30 depuis « La Soupe à la grimace » (déjà ?), Bertrand Betsch conserve sa gourmandise à écrire et sortir des albums. il en va pour preuve ce 20e album, baptisé « Kit de survie en milieu hostile », qui garde le cap, celui du recueil de chansons à textes, écrites avec le cœur et les trippes.
Toujours resté dans l’ombre sur un plan médiatique, Bertrand Betsch joue pourtant avec la lumière à la perfection dans ses chansons. Mêlant la poésie des mots et la mélancolie des sujets abordés, le chanteur ne s’éloigne pas de ses obsessions habituelles, où il est souvent question de regret et de renoncement. Ni remords ni regrets chantait un certain Stephan Eicher. Pour Bertrand Betsch, ce sont les deux, tout au long de sa discographie, où l’envie se mêle toujours à l’impuissance du geste (Et toi, que deviens tu ?, J’y pense et puis j’oublie..). Un sujet universel qui prend toute sa force dans la voix et l’interprétation de ce chanteur maudit, au milieu des orchestrations d’une musique aux faux-airs feel good, où défilent dans notre tête de grands paysages montagneux, des rouleaux venant s’échouer sur le sable chaud d’une plage déserte.
Le titre Les chevaux de frise s’apparente alors à une sorte d’acmé de l’album, tant le chanteur nous plonge au moment même de cette envie, de ce désir brûlant, mais dont on sait qu’il ne rencontrera pas d’issue heureuse. Et, comme une histoire malheureuse n’arrive jamais seule, Nous n’avons fait que fuir vient compléter le propos ou apporter une conclusion, un bilan introspectif, à cette triste histoire. A bien des égards, la musique, les mots, les atmosphères, nous rapprochent inlassablement de Gérard Manset, qui posait d’ailleurs aussi la question du Que deviens tu ? dans son album emblématique Lumière.
Dans ce marasme mélancolique, en clair-obscur, Bertrand Betsch continue à peindre ses tableaux musicaux, tels les paysages orageux de Corot ou les portraits de La Tour, mais plongés dans un monde très actuel, à l’heure des grands réseaux sociaux, où les relations humaines sont devenues pourtant si difficiles, parfois même inexistantes. Dans ce tourbillon dépressif, il y a aussi cette petite lueur, au rythme plus marqué, aux violons plus joyeux, intitulé Vers la joie. Une façon encore, pour l’auteur-compositeur-interprète, de ne pas broyer totalement du noir, et nous ouvrir une petite lucarne, pour respirer un peu, et entrevoir un avenir plus radieux.
Les albums de Bertrand Betsch se suivent et se ressemblent beaucoup. Mais, je ne sais pas pourquoi, à chaque fois, il nous rejoue la même histoire, un peu différemment, et parvient systématiquement, à capter toute notre attention, à créer les atmosphères qui vont nous faire flancher et toucher la corde sensible, droit au cœur. C’est certainement l’apanage des grands chanteurs. Et nul doute que Bertrand Betsch en est un. Alors je ne suis pas capable de dire si ce Kit de survie en milieu hostile servira à beaucoup comme d’une bouée de sauvetage dans cet océan de dépressions, mais Bertrand Betsch semble investi de cette mission, au travers de sa longue discographie, en promettant à chaque album, de tuer le mal par le mal.
Tracklist : 01- Les grands voyages – 3’42 02- Amor Fati – 3’15 03- Vienne la nuit et sonne l’heure – 3’34 04- Et toi, que deviens tu ? – 2’50 05- Danse sous avalanche – 3’23 06- J’irai pleurer sur vos tombes – 3’26 07- Les chevaux de frise – 3’13 08- J’y pense et puis j’oublie – 3’04 09- Nous n’avons fait que fuir – 2’54 10- Vers la joie – 3’28
Bertrand Betsch – Kit de survie en milieu hostile
2024 – 10 titres – 32’45
Label : Microcultures Records / L’Autre distribution
Style : Chanson
Origine : France, Occitanie, Toulouse (31)
Date de sortie de l’album : 29 mars 2024
.
Notre avis :
Par Mike S.
Près de deux ans après « J’ai horreur de l’amour » et pas loin de 30 depuis « La Soupe à la grimace » (déjà ?), Bertrand Betsch conserve sa gourmandise à écrire et sortir des albums. il en va pour preuve ce 20e album, baptisé « Kit de survie en milieu hostile », qui garde le cap, celui du recueil de chansons à textes, écrites avec le cœur et les trippes.
Toujours resté dans l’ombre sur un plan médiatique, Bertrand Betsch joue pourtant avec la lumière à la perfection dans ses chansons. Mêlant la poésie des mots et la mélancolie des sujets abordés, le chanteur ne s’éloigne pas de ses obsessions habituelles, où il est souvent question de regret et de renoncement. Ni remords ni regrets chantait un certain Stephan Eicher. Pour Bertrand Betsch, ce sont les deux, tout au long de sa discographie, où l’envie se mêle toujours à l’impuissance du geste (Et toi, que deviens tu ?, J’y pense et puis j’oublie..). Un sujet universel qui prend toute sa force dans la voix et l’interprétation de ce chanteur maudit, au milieu des orchestrations d’une musique aux faux-airs feel good, où défilent dans notre tête de grands paysages montagneux, des rouleaux venant s’échouer sur le sable chaud d’une plage déserte.
Le titre Les chevaux de frise s’apparente alors à une sorte d’acmé de l’album, tant le chanteur nous plonge au moment même de cette envie, de ce désir brûlant, mais dont on sait qu’il ne rencontrera pas d’issue heureuse. Et, comme une histoire malheureuse n’arrive jamais seule, Nous n’avons fait que fuir vient compléter le propos ou apporter une conclusion, un bilan introspectif, à cette triste histoire. A bien des égards, la musique, les mots, les atmosphères, nous rapprochent inlassablement de Gérard Manset, qui posait d’ailleurs aussi la question du Que deviens tu ? dans son album emblématique Lumière.
Dans ce marasme mélancolique, en clair-obscur, Bertrand Betsch continue à peindre ses tableaux musicaux, tels les paysages orageux de Corot ou les portraits de La Tour, mais plongés dans un monde très actuel, à l’heure des grands réseaux sociaux, où les relations humaines sont devenues pourtant si difficiles, parfois même inexistantes. Dans ce tourbillon dépressif, il y a aussi cette petite lueur, au rythme plus marqué, aux violons plus joyeux, intitulé Vers la joie. Une façon encore, pour l’auteur-compositeur-interprète, de ne pas broyer totalement du noir, et nous ouvrir une petite lucarne, pour respirer un peu, et entrevoir un avenir plus radieux.
Bertrand Betsch ©Bastien Carayol
Les albums de Bertrand Betsch se suivent et se ressemblent beaucoup. Mais, je ne sais pas pourquoi, à chaque fois, il nous rejoue la même histoire, un peu différemment, et parvient systématiquement, à capter toute notre attention, à créer les atmosphères qui vont nous faire flancher et toucher la corde sensible, droit au cœur. C’est certainement l’apanage des grands chanteurs. Et nul doute que Bertrand Betsch en est un. Alors je ne suis pas capable de dire si ce Kit de survie en milieu hostile servira à beaucoup comme d’une bouée de sauvetage dans cet océan de dépressions, mais Bertrand Betsch semble investi de cette mission, au travers de sa longue discographie, en promettant à chaque album, de tuer le mal par le mal.
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Line-up :
Bertrand Betsch – auteur-compositeur-interprète
Tracklist :
01- Les grands voyages – 3’42
02- Amor Fati – 3’15
03- Vienne la nuit et sonne l’heure – 3’34
04- Et toi, que deviens tu ? – 2’50
05- Danse sous avalanche – 3’23
06- J’irai pleurer sur vos tombes – 3’26
07- Les chevaux de frise – 3’13
08- J’y pense et puis j’oublie – 3’04
09- Nous n’avons fait que fuir – 2’54
10- Vers la joie – 3’28