La Cartonnerie /

Bandit Bandit + Astral Bakers /

Le 24 Octobre 2024 – Reims (51) /

Notre avis : 4/5.


Ce jeudi soir, La Cartonnerie a vibré au son d’une soirée électrique réunissant Bandit Bandit et Astral Bakers. Entre l’énergie brute et sensuelle des premiers et les envolées atmosphériques des seconds, les murs de la salle ont résonné d’un mélange envoûtant de rock et d’expérimentations sonores. Une alchimie parfaite pour un public captivé, prêt à plonger dans une expérience musicale inoubliable. Retour sur cette soirée qui a marqué les esprits.

ASTRAL BAKERS

Dans la salle déjà bondée, l’ambiance est encore fébrile lorsque les quatre membres d’Astral Bakers montent sur scène. Ce soir marque une première : Ambroise (Sage), Theodora, Nico et Zoé jouent ensemble pour la première fois dans cette configuration. Dès les premières notes, le groupe plonge l’audience dans une atmosphère singulière et éthérée, mélange de douceur folk-rock et d’envolées soft grunge. Le set débute avec « Something New », un titre qui dévoile immédiatement le style mélancolique et diaphane du groupe, où les accords de guitare, doucement saturés, se mêlent à la voix aérienne de Sage. Les regards sont captivés, et l’énergie du groupe est palpable. Zoé Hochberg à la batterie donne le tempo, alliant précision et émotion brute, tandis que Nico Lockhart, concentré, habille chaque morceau de son jeu de guitare entre ombre et lumière. Astral Bakers enchaîne avec « Shelter », une ballade introspective où la basse envoûtante de Theodora crée un fond envoûtant, ajoutant une profondeur presque mystique aux arrangements déjà denses. Le public est suspendu aux mélodies délicates qui semblent à chaque instant pouvoir se briser. Le concert s’intensifie avec « I Don’t Remember », où la tension monte d’un cran. Les guitares prennent une teinte plus électrique, flirtant avec la saturation, comme pour exprimer une lutte intérieure. Puis arrive « Only Lonely », un morceau extrait de leur dernier album « The Whole Story », sorti en février dernier, qui marque un retour à une mélancolie douce.

Sage chante comme en chuchotant, ses mots résonnant en anglais, accentuant ce sentiment de fragilité et de beauté subtile. Au milieu du set, Nico prend la relève au chant pour la première fois sur « Easy ». La salle entière semble retenir son souffle face à cette nouvelle facette de la formation. Un moment suspendu, presque intime, où Nico expose une vulnérabilité touchante, soutenu par une instrumentation minimaliste mais terriblement poignante. Changement de configuration avec « Dog In A Manger », une nouveauté qui figurera sur leur prochain album. Pour cette chanson, Zoé troque sa batterie pour la guitare, tandis qu’Ambroise passe derrière les fûts. Le résultat est percutant, et on sent une complicité palpable entre les membres, leur exploration sonore s’ouvrant ici à une énergie brute, presque sauvage. Astral Bakers offre ensuite une magnifique reprise de « Cherry-Coloured Funk » des Cocteau Twins, un choix audacieux mais parfaitement exécuté, où chaque membre du groupe semble se fondre dans les mélodies évanescentes du morceau culte. Le set s’approche de sa fin avec « One More », leur toute première composition ensemble. La mélancolie douce laisse ici place à une énergie renouvelée, portée par Zoé de retour à la batterie et un riff accrocheur qui fait vibrer la salle. Le public est visiblement conquis, oscillant entre recueillement et fascination. Enfin, après l’intense « Beautiful Everything », c’est « The Whole Story », le morceau-titre de leur album, qui vient clore le concert. Ce dernier titre, à la fois grandiose et vulnérable, cristallise parfaitement l’identité du groupe : des émotions à fleur de peau et une puissance retenue, offrant un final à la fois enivrant et apaisant.

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BANDIT BANDIT

Une brève intro musicale marque le début des festivités. Dès les premières notes, « Histoire D’Un Amour » de Dalida résonne dans La Cartonnerie, enveloppant la salle d’une ambiance nostalgique et envoûtante. Les lumières tamisées accentuent cette entrée en matière surprenante et captivante. La formation monte ensuite sur scène, prête à en découdre avec le public. Le set démarre en trombe avec « Curseur », et l’atmosphère se charge immédiatement d’électricité. Les premiers accords, incisifs et rugissants, captivent instantanément. Vient ensuite « Néant », qui pousse encore plus loin l’intensité déjà palpable dans la salle. La puissance sonore s’accompagne de l’énergie communicative du groupe, mené par une Maëva en transe, tantôt magnétique, tantôt frénétique. « Ça va, Reims ? » lance-t-elle après ces premiers titres explosifs. Le public, déjà conquis, répond avec un enthousiasme débordant. Les musiciens, manifestement ravis de leur première à La Cartonnerie, affichent un plaisir sincère : « On est très heureux d’être ici ce soir ! ». Mais pas de répit : « Des Fois » s’enchaîne dans un déferlement sonore. Les guitares s’embrasent, la batterie martèle sans relâche, et l’énergie monte en flèche. Les morceaux se succèdent avec une intensité croissante, comme autant d’uppercuts sonores. « Si J’avais Su », « Méchant Garçon » et « Pyromane » viennent électriser encore davantage une salle déjà survoltée.

Lors de « Point De Suture », moment fort du set, Maëva et Hugo descendent dans la fosse. Cette proximité physique et émotionnelle transcende la performance, resserrant encore plus le lien entre le groupe et son public. Une courte accalmie suit avec « La Marée », interprété en duo. Le silence presque religieux qui s’installe traduit l’émotion palpable dans la salle : la voix de Maëva, soutenue par Hugo, enveloppe l’assistance dans une bulle de douceur et d’intimité. Mais cette accalmie est de courte durée. La tempête revient avec « Maux », suivi de « La Montagne », « Lucky Luke » et l’incontournable « Nyctalope ». Ce dernier titre, porté par des riffs puissants et un rythme effréné, marque un sommet d’intensité avant un rappel très attendu. Le retour sur scène est marqué par une reprise magistrale de « Bonnie And Clyde » de Gainsbourg, où Bandit Bandit insuffle une énergie résolument rock à ce classique intemporel. La soirée se clôt avec « Toxique Exit », une dernière salve d’énergie brute qui emporte définitivement le public. Les remerciements chaleureux du groupe à l’adresse des spectateurs et de l’équipe technique témoignent de la complicité et de la gratitude qui ont marqué cette soirée. Une photo finale immortalise un moment d’unité et d’euphorie. Avec une prestation intense, viscérale et habitée, Bandit Bandit a offert bien plus qu’un concert : une véritable expérience sonore et émotionnelle. Chaque morceau a transcendé le précédent, laissant La Cartonnerie dans un état d’exaltation collective. Une soirée d’anthologie pour les amateurs de rock brut, sincère et passionné.

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Les photos de la soirée : ici.

Photos : Fabrice A.

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