Jean-Louis Murat – Babel Tour à Saint-Malo

Murat201503La Nouvelle Vague
St Malo (35)

Jeudi 29 janvier 2015

Notre avis :

 

 


Si vous voulez vous faire une petite cure nostalgique et réécouter les chansons de celui qui nous charmait avec Si je devais manquer de toi ou Te garder près de moi, dans les années 80, le mieux c’est encore de vous faire une petite sélection de chansons à mettre dans la voiture à l’aller et au retour d’un de ses concerts ! Car Jean-Louis Murat ne vous sert que du Bio, de la chanson toute fraiche ! Comment ça, elle n’est pas fraiche ma chanson ??
C’est donc dans l’ambiance douce et humide du Manteau de pluie que je me suis rendu ce soir au premier concert de la tournée Babel de Jean-Louis Murat, en format groupe. Et c’est aussi sous une pluie battante et un vent à décorner les cocus, que je suis sorti de la voiture pour me rendre à la Nouvelle Vague.

Murat3byJulienMignotpress

Peu de monde dans la salle, ce soir. A peine plus de 200 personnes. Comparativement, il y a 5 ans, Murat au même endroit, avait réuni plus de 350 personnes… Les gens ont dû se perdre avec le changement encore récent du nom de la salle ;-). Par contre, il ne fallait arriver trop en retard, car, cette fois, aucune premiere partie n’était prévue. On entre dans le vif du sujet dès 21h00 !

Le cheveux ébouriffé, les rides de plus en plus profondes, tenue découtractée Jeans et T-shirt, Murat arrive sur la scène,setlist Murat Babel Tour 2015 sans le Delano Orchestra mais en compagnie de 3 autres musiciens. Il y a son fidèle batteur, Stéphane Reynaud, accompagné d’une de ses batteries Gretsch de collection. Chris Thomas à la basse Fender et à la contre-basse, a déjà travaillé avec des pointures, comme Daniel Lanois, Macy Gray ou Ray Lamontagne. Et Gaël Rakotondrabe aux claviers (premier prix à Montreux au concours de piano jazz). Ce dernier joue avec Cocorosie que l’on a vu dans cette même salle en 2013, ainsi qu’avec Anthony & The Johnsons.

C’est donc une ambiance teintée de Jazz dans laquelle Murat a prévu de nous plonger ce soir. Pour seul décor sur la scène, 4 miroirs rectangulaires en fond de scène sur lesquels 4 projecteurs motorisés diffusent une atmosphère feutrée, qui alterne le bleu et le violet. Le groupe, nouvellement formé, est arrivé depuis 5 jours à Saint Malo pour préparer son concert et sa tournée qui va suivre. La Nouvelle Vague sert un peu de test ce soir.  Jean-Louis, caché derrière son pupitre, sur lequel les pages renferment les paroles de ses chansons, tient dans ses mains une guitare Epiphone, toute simple, noire et blanche, qu’il conservera de bout en bout du concert. La premiere chanson qui ouvre le concert est extraite logiquement de Babel, il s’agit Chant Soviet. Les trompettes répétitives sur le disque sont remplacées par les claviers de Gaël, qui prennent des couleurs d’orgue Hammond. La voix de Murat est fuyante, ratant à plusieurs reprise le micro, rendant les paroles parfois inaudibles.

Qu’importe, l’ambiance est décontractée, un petit bonjour par ci, un petit merci par là, une blaguounette sur les Bretons ici, une autre, là, sur la porte du fond de la salle qui aurait bien besoin d’un peu de 3 en 1 pour ne plus rythmer la soirée. Le chanteur est drôle, mais concentré sur son travail et cent fois sur le métier remet son travail, égrainant le chapelet de nouvelles balades qui composent Babel, avec J’ai fréquenté la Beauté, La Chèvre Alpestre, Neige et Pluie au Sancy…

Restant le plus souvent à gauche de la scène, juste devant moi, mais derrière son pupitre, à lire les paroles, Murat s’aventure parfois tout de même sur le milieu de la scène, allongeant les titres de quelques solos de guitare. Le bassiste lâche parfois sa basse pour quelques notes graves sur son imposante contre-basse. La batteur, lui, n’en finit pas d’alterner les baguettes et les balais, changeant d’un coup la teinte de la musique, passant du Blues au Jazz, du Folk au Rock. Seul le Clavieriste est imperturbable derrière ses deux synthé. hypnotisé par la musique et la voix finement nuancée de Murat, j’ai le sentiment parfois, de perdre pied, d’oublier où je suis, sur quelle chanson, depuis combien de temps le groupe joue. Et puis, un titre au hasard, Vallée des Merveilles, fait remonter mon esprit à la surface. Je dis Oh, machinalement !


A voir : 30 minutes de concert, le Ring, une des rares apparitions
télévisuelles du chanteur, en live, et en compagnie du Delano Orchestra.

Après environ 90 minutes de concert, il faut se rendre à l’évidence, le concert de ce soir, est totalement consacré à Babel. Tous les titres en sont extraits. Et quasiment tous sont joués… Seule surprise, finalement, l’ordre dans lequel il a choisi de les nous servir sur ce plateau ! C’est sous une pluie – décidément – d’applaudissements, que Murat et ses musiciens sont rappelés sur la scène pour nous jouer un dernier titre, Qu’est ce qu’au fond du coeur. Un titre qui avait servi d’introduction à ses premiers concerts du Babel Tour fin 2014, mais qui montre sur scène une belle dynamique pour le public qui peut chantonner les paroles et faire les chœurs (Ouh OuH Ouh !). Peut-être le prochain single de l’album, si ce mot a encore un sens pour le garçon qui maudissait les filles, mais qui depuis,  fuit les médias et les charts comme la peste ou le choléra !

Avant de quitter la scène, Jean-Murat, timidement, nous dit au revoir, et nous précise qu’on aura plus le temps de discuter, d’ici quelques minutes, au fond de la salle, pour une séance de dédicaces, la dite séance étant prévue dans le contrat, nous dit il encore, sur un air légèrement cynique. Pourtant, effectivement, le chanteur se prête rapidement à l’exercice de dédicaces, échangeant sourires et conversations sur la région malouine qu’il a arpenté toute cette semaine, entre deux séances de répétitions.

La soirée se termine. Et je repars avec mon triple album Babel – Edition limitée (?) – dédicacé donc, avant de courir me réfugier dans la voiture, alors que la neige et la grêle se mettent soudain à jouer de concert sur le parking de la Nouvelle Vague. Frigorifié, je mets le moteur en route, change le CD, pour écouter l’écoulement de la pluie, encore et encore, mais cette fois, introduisant Les Animaux-Paradis Perdus, de l’indémodable Cheyenne Autumn, dans lequel Murat me susurre, « Ah, je veux trouver la mort en voiture de sport, briser la carcasse… » ! Dans cette nuit d’hiver, sur la 4 voix, j’ai préféré rentrer au pas ! 😉

Merci une fois encore à Manu et à la Nouvelle Vague, pour leur accueil. Et cette fois encore, pas de photos autorisées pour le concert, pas plus de vidéos, juste celles contrôlées et transmises par le Staff de Murat. Heureusement, il nous reste la liberté d’Expression… Allez Charlie, défend moi… 😉


 

A revoir : le DVD « Parfum d’acacia au jardin« , dans une ambiance blues jazz similaire au concert de ce soir :