2015 – 11 titres – 45’20 Label : Jive Epic / Sony music Style : Rock français Origine : France, Bordeaux Date de sortie de l’album : 9 octobre 2015
Notre avis :
Par Mike S.
LUKE, la main froide, droit dans ses bottes, a imaginé un jour, un monde où Noir Désir n’avait jamais régné sur la planète France, réinventant à l’infini, ce qui a déjà été fait… Véritable caméléon du Rock, LUKE est donc de retour dans les bacs avec un cinquième album. Annoncé comme un retour au Rock engagé, qu’on leur connaissait à l’époque de La tête en arrière, c’est surtout un nouveau concours de ressemblance à des personnages et des albums ayant déjà existé qui est organisé en 11 titres. Avec des chansons en forme de bombes incendiaires certes. Et comme la place est toujours libre, pourquoi se gêner ?
Cela commence dès le premier titre de l’album, Warrior, au point d’aller vérifier dans les crédits, s’il ne s’agit pas d’un duo avec le leader de Détroit, le timbre de voix étant d’une telle proximité. Au delà de cette ressemblance troublante, Luke introduit son album, avec force, fracas et vindicative. Mais en bruit de fond, on ne peut s’empêcher d’entendre les mots et les riffs de L’homme pressé, en plus cru, « Qui je suis , Warrior, je vous baise, hard-core »… Cette impression s’estompe avec Rock n’Roll, un titre plus Luke, pourrait on dire. Mais, comme un leitmotiv, Luke replonge dans ce travers, avec Des Marchandises, Rêver tue ou Pornographie.
Thomas, le leader de Luke, essaie pourtant de se démarquer, en s’essayant à un chant phrasé, plus actuel, à la façon de Fauve ou de 1=0. C’est le cas, avec Quelque part en France (un autre jour sans doute…), un exercice de style, où le chanteur se met à la place d’une France silencieuse, prête à exploser et voter extrême pour se faire entendre. Tout le monde en prend pour son grade, de gauche à droite, de bas en haut. C’est aussi le cas avec C’est la guerre, un titre puissant et hargneux. Avec J’veux être un héros, sa rythmique hypnotique, ses arrangements cuivrés et son refrain entêtant, on tient sans doute le titre le plus original de l’album. Avec Solitaires, en fin d’album, il jette les armes, et abats ses dernières cartes : Femmes voilées ou hommes de la plaine, Branleurs, prisonniers ou pakistanaises, Buveurs, réfugiés, fiévreuses hallucinées… Travesti, traders, poètes, métallo, Fumeurs de joints dans la France alcoolo, sur les pistes de danse, dans la foule immense… Il tente le rassemblement des âmes solitaires et parvient à nous atteindre, nous toucher, au milieu de son vague à l’âme. Un titre plutôt réussi !
Vraiment pas évident d’arriver après l’Autre ! Pas évident de se démarquer ! Eiffel en avait fait les frais. Black Maria avant eux. Damien Saez s’en est sorti. Alors pourquoi pas Luke, ce soldat qu’il faut sauver, et que Thomas tient à bout de bras, depuis 15 ans, sans perfusion, avec un public fidèle malgré tout. C’est pourtant pas faute d’essayer de saborder le projet à tout prix : U2 avait sorti en 1997 le single Discotheque ? Qu’importe, Luke nous ressert une forme ultra proche, avec le même titre, les mêmes beats et les mêmes riffs. Quand aux paroles, elles rappellent étrangement l’univers d’un titre de Saez de 1999, Rock’n’roll star. C’est vraiment pas de bol, non !!
Mais c’est pas grave, donne moi du Rock n Roll, j’veux ça cogne ! Et avec Pornographie, ça cogne du début à la fin de cet album. Et malgré une voix, un champs lexical et des rythmes mimétiques, ça cogne bien, ça dérange aussi pas mal. Car les textes valent qu’on s’y attarde et qu’on les écoute attentivement. Avec un titre emprunté à Cure, une voix à Cantat, des mots à Noir Dez, Luke s’en va-t-en guerre… contre lui-même !
Luke – Pornographie
2015 – 11 titres – 45’20
Label : Jive Epic / Sony music
Style : Rock français
Origine : France, Bordeaux
Date de sortie de l’album : 9 octobre 2015
Notre avis :
Par Mike S.
LUKE, la main froide, droit dans ses bottes, a imaginé un jour, un monde où Noir Désir n’avait jamais régné sur la planète France, réinventant à l’infini, ce qui a déjà été fait… Véritable caméléon du Rock, LUKE est donc de retour dans les bacs avec un cinquième album. Annoncé comme un retour au Rock engagé, qu’on leur connaissait à l’époque de La tête en arrière, c’est surtout un nouveau concours de ressemblance à des personnages et des albums ayant déjà existé qui est organisé en 11 titres. Avec des chansons en forme de bombes incendiaires certes. Et comme la place est toujours libre, pourquoi se gêner ?
Cela commence dès le premier titre de l’album, Warrior, au point d’aller vérifier dans les crédits, s’il ne s’agit pas d’un duo avec le leader de Détroit, le timbre de voix étant d’une telle proximité. Au delà de cette ressemblance troublante, Luke introduit son album, avec force, fracas et vindicative. Mais en bruit de fond, on ne peut s’empêcher d’entendre les mots et les riffs de L’homme pressé, en plus cru, « Qui je suis , Warrior, je vous baise, hard-core »… Cette impression s’estompe avec Rock n’Roll, un titre plus Luke, pourrait on dire. Mais, comme un leitmotiv, Luke replonge dans ce travers, avec Des Marchandises, Rêver tue ou Pornographie.
Thomas, le leader de Luke, essaie pourtant de se démarquer, en s’essayant à un chant phrasé, plus actuel, à la façon de Fauve ou de 1=0. C’est le cas, avec Quelque part en France (un autre jour sans doute…), un exercice de style, où le chanteur se met à la place d’une France silencieuse, prête à exploser et voter extrême pour se faire entendre. Tout le monde en prend pour son grade, de gauche à droite, de bas en haut. C’est aussi le cas avec C’est la guerre, un titre puissant et hargneux. Avec J’veux être un héros, sa rythmique hypnotique, ses arrangements cuivrés et son refrain entêtant, on tient sans doute le titre le plus original de l’album. Avec Solitaires, en fin d’album, il jette les armes, et abats ses dernières cartes : Femmes voilées ou hommes de la plaine, Branleurs, prisonniers ou pakistanaises, Buveurs, réfugiés, fiévreuses hallucinées… Travesti, traders, poètes, métallo, Fumeurs de joints dans la France alcoolo, sur les pistes de danse, dans la foule immense… Il tente le rassemblement des âmes solitaires et parvient à nous atteindre, nous toucher, au milieu de son vague à l’âme. Un titre plutôt réussi !
Vraiment pas évident d’arriver après l’Autre ! Pas évident de se démarquer ! Eiffel en avait fait les frais. Black Maria avant eux. Damien Saez s’en est sorti. Alors pourquoi pas Luke, ce soldat qu’il faut sauver, et que Thomas tient à bout de bras, depuis 15 ans, sans perfusion, avec un public fidèle malgré tout. C’est pourtant pas faute d’essayer de saborder le projet à tout prix : U2 avait sorti en 1997 le single Discotheque ? Qu’importe, Luke nous ressert une forme ultra proche, avec le même titre, les mêmes beats et les mêmes riffs. Quand aux paroles, elles rappellent étrangement l’univers d’un titre de Saez de 1999, Rock’n’roll star. C’est vraiment pas de bol, non !!
Mais c’est pas grave, donne moi du Rock n Roll, j’veux ça cogne ! Et avec Pornographie, ça cogne du début à la fin de cet album. Et malgré une voix, un champs lexical et des rythmes mimétiques, ça cogne bien, ça dérange aussi pas mal. Car les textes valent qu’on s’y attarde et qu’on les écoute attentivement. Avec un titre emprunté à Cure, une voix à Cantat, des mots à Noir Dez, Luke s’en va-t-en guerre… contre lui-même !
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Line up 2015 :
Thomas Boulard
Cyrille Nobilet
François Bonnet
Loïc Maurin
Tracklist :
By Mike S. • Albums francais • Tags: Luke, Thomas Boulard